Les éditions Citadelles & Mazenod n’ont pas osé, comme d’autres, rajouter des taches de sang sur la couverture de la réédition de « L’art et l’histoire de la caricature », mais ont quand même supprimé la couleur rouge de la précédente édition parue en 2009. Elles ont cependant conservé l’image de Madame Anastasie, le personnage de la censure dessiné par Gill en 1874 dans L’Eclipse.
Le dessin dit de presse et la caricature n’en finissent pas d’être vus soit à travers le thème de la censure, soit, depuis le 7 janvier 2015, à travers l’émotion légitime suscitée par l’assassinat de cinq dessinateurs à Charlie Hebdo.
Mais bon, les spécialistes, experts, et festivals en tout genres, semblent avoir besoin de ces visions simplistes pour intéresser le public à un sujet qui, il faut l’avouer, ne passionne guère les foules, et encore moins les médias qui l’utilisent de moins en moins (leimotiv de ce blog).
Le seul point positif de ce type d’ouvrage, bien fait et très illustré, est qu’il démontre que ce moyen d’expression est très ancien, indispensable à la démocratie, et que, malgré toutes les vicissitudes et drames qu’il connaît, il traverse les siècles.
Laurent Baridon & Martial Guédron, “L’art et l’histoire de la caricature” (Citadelles & Mazenod). Une nouvelle édition mise à jour. A noter que l’on trouve sur Internet la toute première édition publiée en 2006 à plus de 120 euros alors que celle de 2015 est à 49 euros.
A lire dans L’Alsace un entretien avec Martial Guédron, un des auteurs.
Chaque nouveau pavé publié sur l’art de la caricature fait toujours effet de pierre tombale, tant ce genre aujourd’hui fait peur aux médias et reste de moins en moins utilisé.
