Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Le Président et les bouffons

2 juillet 2009 à 14 h 24

Extrait de l’entretien accordé par Nicolas Sarkozy, Président de la République française, à Denis Olivennes et Michel Labro du Nouvel Observateur (1.7.2009) :

Une Charlie Hebdo - Bon anniversaire les lèche-culs !

« N. O. – Lorsque vous vous attaquez à un humoriste comme Stéphane Guillon sur France-Inter parce qu’il prend pour cible DSK, Martine Aubry ou vous-même d’ailleurs, vous sortez de votre rôle.

N. Sarkozy. – Je ne m’attaque à personne même si je considère que traiter sur le service public Mme Aubry de “pot à tabac” n’est pas respectueux de la dignité des personnes.

N. O. – Mais c’est un humoriste qui dit cela.

N. Sarkozy. – Si M. Le Pen disait cela, je suis sûr que vous le dénonceriez.

N. O. – Le prince doit laisser le bouffon faire son métier.

N. Sarkozy. – Je le pense tellement que c’est ce qui m’avait conduit en pleine campagne présidentielle à soutenir “Charlie Hebdo” dans son procès à propos des caricatures du Prophète.

N. O. – Et ce Marseillais convoqué devant un tribunal pour avoir dit: “Sarkozy, je te vois”, lors d’une intervention policière. Cette crispation autour de la protection de l’image du chef de l’Etat, c’est inquiétant pour les libertés.

N. Sarkozy. – Je suis désolé de cette affaire que j’ai apprise par la presse. C’est ridicule. J’en ai été choqué. Je n’ai porté plainte en aucune manière. Je ne comprends pas pourquoi cet homme a été poursuivi devant un tribunal de police. D’autres choses ont pu me blesser – et je n’ai pas réagi pour autant. Il y a des centaines de livres, d’articles dans lesquels je suis attaqué. Je n’ai jamais réagi, quoi que j’en pense. Je ferai ainsi tout au long de mon mandat. C’est le respect que je dois à ma fonction. Je ne peux pas réagir comme un simple citoyen, y compris au Salon de l’Agriculture ! »