Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Le Nouvel Observateur’

Puig Rosado 1931-2016

dimanche 25 septembre 2016

puig-rosadoLe dessinateur Rousso nous apprend le décès le 25 septembre 2016 de Fernando Puig Rosado, dessinateur à Siné mensuel.

En 1967, il avait été avec Desclozeaux et Bonnot, un des co-fondateurs de la Société Protectrice de l’Humour (SPH). En 1976, Puig Rosado a reçu le Grand prix de l’Humour noir Grandville, et en 2000 le Grand prix de l’Humour Tendre à St Just-le-Martel.

Puig Rosado avait dessiné pour L’Expansion, Satirix (n°12 – L’éternelle pollution), Le Nouvel Observateur, Le Figaro littéraire, Le Canard enchaîné, Lui, Siné Hebdo. litho5

Né à Don Benito en Espagne, il était arrivé en France dans les années soixante et avait commencé une carrière de dessinateur dans la presse jeunesse, Astrapi, J’aime lire, Okapi, Phosphore.

En illustration, une vidéo “Puig Rosado fête l’anniversaire de Siné Mensuel.”une lithographie de Rosado, et ci-dessous, un de ses dessins les plus célèbres sur le vieux dictateur espagnol Franco.

Un site Internet dédié à son travail.

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La vraie misère des auteurs BD / 2

mardi 10 juin 2014

Rue 89/Le Nouvel Obs. complète le dossier sur la paupérisation du métier de dessinateur de bandes dessinées et de la difficulté pour certains (de plus en plus nombreux)  à en vivre décemment avec l’article « Les auteurs de BD se cachent pour mourir ». Celui-ci revient sur le renoncement de Bruno Maïorana et Philippe Bonifay à poursuivre dans cette profession (voir blog du 2 juin 2014).

Il faut également noter que la situation n’est pas plus brillante pour beaucoup de dessinateurs dits « de presse » (lorsqu’il y encore des journaux qui publient des dessins), et si quelques-uns montent les marches du festival de Cannes, d’autres tentent de survivre chichement de ce qui fut autrefois un métier. Ce blog y reviendra prochainement.

Illustration : Soulcié extrait d’une série inédite « Monographie du dessinateur de presse ».

Astérix tête de gondole

samedi 26 octobre 2013

La parution de l’album Astérix chez les Pictes est incontestablement un vrai succès marketing et nul doute que les 5 millions d’exemplaires diffusés en Europe trouveront preneurs d’ici Noël. Mais on peut se demander si Albert Uderzo ne va pas se mordre les pinceaux (c’est une image) d’avoir confié les aventures d’Astérix & Obélix à d’autres ? En effet les commentateurs pernicieux en profitent pour souligner la piètre qualité des titres précédents scénarisés par lui seul. Uderzo est incontestablement un formidable dessinateur, mais il faut bien reconnaître que si les critiques soulignent une « remise à niveau » de l’intérêt de la série, ils rendent surtout ainsi, un vibrant hommage à l’irremplaçable talent créatif de René Goscinny.

Petit florilège des réactions (de journalistes) (spécialisés ou non) (et pour certains frustrés de ne pas avoir eu l’album en avant-première) :

« Tant attendu qu’il a déçu. Il y a sans doute de ça, mais pas seulement. Astérix chez les Pictes, nouvel album du gaulois préféré des Français signé Jean-Yves Ferri (scénario) et Didier Conrad (dessin), rattrape sans grand mal les précédentes productions naufragées d’Uderzo en solo (Astérix et la rentrée gauloise et Le Ciel lui tombe sur la tête…), mais ne parvient à pas grand-chose et sûrement pas à renouer avec l’âge d’or de la serpe. Les bruits de tambours de la maison d’édition Albert-René ont sans doute placé la barre trop haute, même pour les petits bras musclés d’Astérix, et on ne s’étonne plus du secret qui entoura cet album interdit à la presse, donc à la critique sur papier; mais heureusement Internet est là, merci. »

Eric Libiot L’Express

« Dans les Astérix de Goscinny/Uderzo, il y avait une sorte d’innocence très charmante, une innocence pas bête, fine et nouvelle. Au fil des albums qui ont suivi la mort de Goscinny, l’innocence est devenue roublardise, l’humour est devenu crasseux, et la nouveauté n’est plus qu’un souvenir ressassé comme une scie. Le dernier album, grosse construction de marketing avalisée en page de garde par Uderzo et Anne Goscinny, a échappé complètement à l’identité de la collection. Bien entendu, on a tenté de reprendre la manière de Goscinny, sa méthode, on les a analysées, on a même honteusement repris ses gags. »

Jacques Drillon Le Nouvel Observateur

« Les dessins de Didier Conrad sont incroyablement proches de ceux d’Uderzo. Un mimétisme graphique toutefois limité aux personnages principaux, les intervenants secondaires manquant parfois un peu de cette rondeur de trait si caractéristique, sans que cela nuise pour autant à l’ensemble. Le scénario de Jean-Yves Ferri reprend bien les codes (jeux de mots, personnages inspirés de «stars» réelles) et les figures emblématiques (barde incompris, chef caractériel, druide etc) de la série. On a, dès les premières pages, le sentiment d’enfin «retrouver» l’Astérix de notre enfance! Calembours mordants, comique de situation très actuel… l’album reste «sage» pour que la transition soit plus douce. Mais on sent, en filigranes, que Ferri et Conrad attendent le verdict des lecteurs pour «se lâcher». Que de promesses ! »

Olivier Minran 20 minutes

« On pourra toujours trouver qu’Astérix est un album un peu timoré en regard de quelques grands chefs-d’œuvre de la saga. On sent que le duo Ferri et Conrad n’a pas trop pris de risques d’entrée de jeu. Nos deux héros Astérix et Obélix servent plus de faire-valoir à l’histoire sans vraiment être psychologiquement approfondis ou redéfinis. Il n’empêche, Astérix chez les Pictes, allègre et enlevé, possède l’étoffe scénaristique d’un beau et moelleux plaid écossais, Ainsi que la robe pur malt d’un graphisme nerveux. Que demander de mieux? »

Olivier Delcroix Le Figaro

Haro sur le dessin de presse (3856 ème épisode)

jeudi 3 octobre 2013

Décidément le périmètre éditorial du dessin de presse se réduit de jour en jour. Faut-il rappeler que si la caricature ne peut pas exprimer en toute liberté créative, une idée, un point de vue, avec ou sans humour parfois, elle devient incolore et sans saveur.

Actuellement ce sont deux dessins, un de Plantu sur la CGT et un de Wolinski sur la retraite à 60 ans qui créent la polémique.

Les démêlés de Plantu avec la CGT ne sont pas nouveaux mais le dessin publié à la Une du Monde (ci-contre) n’a pas vraiment plu au syndicat dont le secrétaire général Thierry Lepaon a déclaré « Que la posture de la CGT soit remise en cause, moquée, voire ridiculisée ne nous a jamais choqué, c’est la règle du jeu de la presse dans une société démocratique. Le miroir que celle-ci nous renvoie parfois peut même s’avérer salutaire. Nous le prenons comme un élément du débat, de la confrontation des idées, des points de vue et des convictions », « Mais le parallèle que fait le dessin de Plantu entre la CGT et la face la plus violente d’un extrémisme politique liberticide ne relève pas de ce registre- là », « Il est non seulement indécent mais également antirépublicain. Il nous déshonore tous. » (source L’Express).

Les commentaires de la presse : Le Nouvel Observateur, L’Humanité (qui reproduit le dessin), Médiapart.

Pour Wolinski c’est un dessin choisi par le Parti Communiste Français et le Front de Gauche en illustration d’une campagne pour la retraite à 60 ans qui est qualifié de « sexiste » par les internautes (dixit Le Figaro qui relate l’affaire).

A lire aussi sur le sujet l’article du site Arrêt sur Images.

A noter que l’original de ce dessin est actuellement exposé à la Galerie Glénat à Paris.

Un bon dessin (qui vaut toujours mieux qu’un trop long discours), s’adresse à l’intelligence du lecteur. Il peut aimer ou détester, mais il peut aussi essayer de comprendre ce qu’a voulu dire le dessinateur et en débattre. D’ailleurs Thierry Lepaon le dit lui-même « l’objectif et le ressort du dessin de presse sont de susciter la réflexion et la réaction du lecteur sur un registre décalé de l’argumentation ou du raisonnement ». Peut-être faudrait-il rajouter en toute indépendance.

Exposition Félix Vallotton à Paris

mercredi 2 octobre 2013

« Félix Vallotton* est l’un des artistes majeurs de sa génération. Lausannois de naissance, Français d’adoption, il a créé une œuvre qui appartient au patrimoine commun des deux pays et à celui de l’histoire de l’art européen. Portraitiste remarqué à ses débuts, il s’engage après 1890 dans la gravure sur bois. Le renouveau qu’il insuffle à cette technique ancestrale lui vaut rapidement une notoriété internationale d’artiste à la pointe de la modernité. Lié d’amitié avec Vuillard, Bonnard et Maurice Denis, il rejoint le groupe des nabis et devient le principal illustrateur de La Revue blanche. »*

Le Nouvel Observateur consacre un article à ce « peintre singulier » , un « anarchiste embourgeoisé », « volcan sous la glace » et « ses atmosphères étranges à redécouvrir avec jubilation », à l’occasion de l’exposition de 170 de ses œuvres que le Grand Palais à Paris présente du 1er octobre 2013 au 20 janvier 2014.

*(1865-1925)

*Texte de présentation extrait du site de la Fondation Félix Vallotton

En illustration : Femme couchée dormant. 1899. Autoportraits.

Félix Vallotton sur Google images.

Créativité et cadre scolaire

lundi 27 mai 2013

Le Nouvel Observateur a exhumé (première mise en ligne en 2010 en anglais) une vidéo formidable pour illustrer un article d’Arnaud Gonzague « Et si l’école devenait un lieu de créativité ? »

Quel rapport avec le dessin ? Justement, le conférencier Sir Ken Robinson démontre comment et pourquoi le système d’enseignement occidental étouffe toute velléité de création, et notamment « la pensée divergente », « outil » de travail utilisé par la plupart des artistes et créateurs. Il considère que les Arts sont plus particulièrement touchés par le conditionnement scolaire.

Le discours est mis en scène à l’aide d’une animation dessinée très efficace.

La vidéo est également disponible sur Youtube (texte traduit en français).

A voir également une intervention de Sir Ken Robinson (en vrai) sur le site TED.com (2006).