Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Le Figaro’

Pognon, crise, et bande dessinée

vendredi 2 mai 2014

Si le marché de ventes d’albums de bandes dessinées connaît un petit moment de flottement (« Les espoirs d’une reprise des ventes de BD semblent, pour le moment, s’envoler ! », BD Zoom), le marché de ventes d’originaux paraît lui en pleine expansion et le résultat de deux ventes récentes le confirme.

La première concerne celle des originaux de Joann Sfar organisée le 26 avril par le département Bande Dessinée d’Artcurial et qui a atteint un total de 571 960 euros avec 30 lots sur 31 qui ont trouvé preneur. Parmi eux le dessin original de la couverture du Chat du rabbin, qui a été adjugée à 53.100€.

A lire sur ce sujet l’article du Figaro.

La seconde est celle organisée le 27 avril par le site de vente aux enchères Banque dessinée (sic) et qui a rapporté près de 700 000 euros avec notamment un strip d’Hergé en noir & blanc adjugé à 60 000 euros et une planche originale de Gaston Lagaffe de Franquin vendue 44 000 euros (en illustration).

A lire sur ce sujet l’article d’Actualitté.

Enfin, s’il reste quelques euros au fond du compte en banque on peut aussi visiter, du 23 avril au 20 mai 2014 à la Galerie Glénat à Paris, l’exposition « Le monde de Sloane » où l’on peut acquérir des originaux mythiques de Philippe Druillet à des prix qui s’échelonnent de 4500 à 55 000 euros, avec une moyenne entre 18 et 20 000 euros (en illustration).

A voir aussi sur le site de la galerie.

Jean-François Copé veut-il brûler des livres ?

lundi 10 février 2014

Jean-François Copé a dénoncé publiquement le livre « Tous à poil ! » (éditions du Rouergue), recommandé d’après lui aux enseignants par le Centre de documentation pédagogique, en le feuilletant au cours de l’émission Le grand jury / RTL, LCI, Le Figaro (9.2.2014) .

Ses déclarations : “On ne sait pas s’il faut sourire, mais comme c’est nos enfants, on n’a pas envie de sourire”, “A poil le bébé, à poil la baby-sitter, à poil les voisins, à poil la mamie, à poil le chien…”, “A poil la maîtresse…vous voyez, c’est bien pour l’autorité des professeurs !”, “Il y a un moment où il va falloir qu’à Paris on atterrisse sur ce qui est en train de se faire dans ce pays”, “Le rôle des responsables de l’UMP, c’est de dire ça suffit”

Présentation du livre par ses auteurs Claire Pranek et Marc Daniau : […] « Avec ce livre, on a donc décidé d’apporter un regard décomplexé sur la nudité. Sur chacune des pages, est représenté un personnage ordinaire ou particulier, qui fait partie du quotidien ou de l’imaginaire des enfants, en train de se déshabiller. Les personnages peints existent mais ne posent pas. Nous les voyons se déshabiller, acte quotidien qui les met tous dans des positions cocasses… Le trait et la couleur proposent un regard sensible, chaleureux et réaliste qui ne se moque pas et accepte la diversité des corps.
Alors si on oublie tout ce qui nous gêne et que l’on met au placard tous les vilains complexes, qu’est-ce qu’on est bien tout nu ! Et tous ces personnages laissent joyeusement tomber leurs vêtements pour la même chose : le bonheur simple d’une baignade (tous à poil !) dans la mer. »

Le site du dessinateur Marc Daniau d’où est extraite l’illustration ci-contre).

Puisqu’on parle d’indécence, que dire de ce type de photo (ci-dessous) où l’on voit un ancien ministre, responsable de parti, maire, grand ordonnateur de ce qu’il faut lire ou penser, quasiment « à poil » dans la piscine de Ziad Takieddine, homme d’affaires controversé, plusieurs fois mis en examen dans le dossier de Karachi, et soupçonné de corruption d’agent public étranger, escroquerie, détournement d’objet saisi, blanchiment, fraude fiscale et organisation frauduleuse d’insolvabilité, actuellement en prison ?

Le Lab d’Europe 1 précise à propos du livre que : “Sur le site du Centre national de documentation pédagogique, la seule référence au livre se trouve dans la sous-rubrique d’une association, L’atelier des Merveilles, qui propose une bibliographie [PDF] pour « bousculer les stéréotypes fille garçon ». Cette bibliographie fait également partie des outils pédagogiques mis à disposition des enseignants dans le cadre des ABCD de l’égalité.”

A lire et à voir sur Le Nouvel Observateur la réaction des auteurs.

Le Figaro : “Tous à poil! n°4 des ventes sur Amazon: merci M. Copé

Astérix tête de gondole

samedi 26 octobre 2013

La parution de l’album Astérix chez les Pictes est incontestablement un vrai succès marketing et nul doute que les 5 millions d’exemplaires diffusés en Europe trouveront preneurs d’ici Noël. Mais on peut se demander si Albert Uderzo ne va pas se mordre les pinceaux (c’est une image) d’avoir confié les aventures d’Astérix & Obélix à d’autres ? En effet les commentateurs pernicieux en profitent pour souligner la piètre qualité des titres précédents scénarisés par lui seul. Uderzo est incontestablement un formidable dessinateur, mais il faut bien reconnaître que si les critiques soulignent une « remise à niveau » de l’intérêt de la série, ils rendent surtout ainsi, un vibrant hommage à l’irremplaçable talent créatif de René Goscinny.

Petit florilège des réactions (de journalistes) (spécialisés ou non) (et pour certains frustrés de ne pas avoir eu l’album en avant-première) :

« Tant attendu qu’il a déçu. Il y a sans doute de ça, mais pas seulement. Astérix chez les Pictes, nouvel album du gaulois préféré des Français signé Jean-Yves Ferri (scénario) et Didier Conrad (dessin), rattrape sans grand mal les précédentes productions naufragées d’Uderzo en solo (Astérix et la rentrée gauloise et Le Ciel lui tombe sur la tête…), mais ne parvient à pas grand-chose et sûrement pas à renouer avec l’âge d’or de la serpe. Les bruits de tambours de la maison d’édition Albert-René ont sans doute placé la barre trop haute, même pour les petits bras musclés d’Astérix, et on ne s’étonne plus du secret qui entoura cet album interdit à la presse, donc à la critique sur papier; mais heureusement Internet est là, merci. »

Eric Libiot L’Express

« Dans les Astérix de Goscinny/Uderzo, il y avait une sorte d’innocence très charmante, une innocence pas bête, fine et nouvelle. Au fil des albums qui ont suivi la mort de Goscinny, l’innocence est devenue roublardise, l’humour est devenu crasseux, et la nouveauté n’est plus qu’un souvenir ressassé comme une scie. Le dernier album, grosse construction de marketing avalisée en page de garde par Uderzo et Anne Goscinny, a échappé complètement à l’identité de la collection. Bien entendu, on a tenté de reprendre la manière de Goscinny, sa méthode, on les a analysées, on a même honteusement repris ses gags. »

Jacques Drillon Le Nouvel Observateur

« Les dessins de Didier Conrad sont incroyablement proches de ceux d’Uderzo. Un mimétisme graphique toutefois limité aux personnages principaux, les intervenants secondaires manquant parfois un peu de cette rondeur de trait si caractéristique, sans que cela nuise pour autant à l’ensemble. Le scénario de Jean-Yves Ferri reprend bien les codes (jeux de mots, personnages inspirés de «stars» réelles) et les figures emblématiques (barde incompris, chef caractériel, druide etc) de la série. On a, dès les premières pages, le sentiment d’enfin «retrouver» l’Astérix de notre enfance! Calembours mordants, comique de situation très actuel… l’album reste «sage» pour que la transition soit plus douce. Mais on sent, en filigranes, que Ferri et Conrad attendent le verdict des lecteurs pour «se lâcher». Que de promesses ! »

Olivier Minran 20 minutes

« On pourra toujours trouver qu’Astérix est un album un peu timoré en regard de quelques grands chefs-d’œuvre de la saga. On sent que le duo Ferri et Conrad n’a pas trop pris de risques d’entrée de jeu. Nos deux héros Astérix et Obélix servent plus de faire-valoir à l’histoire sans vraiment être psychologiquement approfondis ou redéfinis. Il n’empêche, Astérix chez les Pictes, allègre et enlevé, possède l’étoffe scénaristique d’un beau et moelleux plaid écossais, Ainsi que la robe pur malt d’un graphisme nerveux. Que demander de mieux? »

Olivier Delcroix Le Figaro

Les éternelles vieilles dames de Jacques Faizant

jeudi 10 octobre 2013

La petite histoire du dessin de presse notera peut-être que Jacques Faizant (1918-2006) fut le dessinateur politique très engagé du Figaro, mais la grande histoire du dessin d’humour retiendra qu’il fut également le créateur des « vieilles dames » personnages pittoresques et délurés du troisième âge.

La preuve, l’éditeur Michel Lafon a eu la bonne idée de rassembler la plupart de  ces dessins qui firent en leur temps les beaux jours de Paris Match ou de Point de vue Images du monde.

On trouve de tout dans la production d’un dessinateur, et dans les 50 000 dessins publiés par Jacques Faizant durant sa longue carrière (on peut en avoir un aperçu sur le blog que lui a dédié son fils Michel Faizant), nul doute que ce sont ses vieilles dames qui résisteront le mieux aux outrages du temps.

Jacques Faizant raconte dans « L’Humour au quotidien » de Jean-Paul Tiberi ( éditions Jean-Cyrille Godefroy.1991 ) leur création :

« Paris Match m’avait demandé sept dessins. J’ai créé des vieilles dames, sans idée préconçue. Je les avais faites grosses et habillées de noir pour des raisons purement graphiques. J’étais loin de me douter que j’en réaliserais plus de trois mille. Un jour, alors que je mettais, au crayon, mes dessins en place, j’ai indiqué les jambes par un simple trait. J’ai trouvé que ces jambes filiformes leur donnaient plus d’allure et depuis je les dessine ainsi ; ce qui a, je crois, contribué à leur succès. »

Les albums des «  vieilles dames » étaient jusqu’à présent édités par Denoël qui a cédé une partie des droits et qui propose toujours quatre titres à son catalogue.

L’album de 286 pages sera disponible en librairie à partir du 17 octobre 2013.

Jacques Faizant le retour du retour

jeudi 7 mars 2013

Tout juste un an après le succès de la vente de 2012, une nouvelle vente aux enchères publiques d’originaux de Jacques Faizant est organisée à Paris.

Ce blog a écrit à propos de  ce dessinateur disparu en 2006 : « Jacques Faizant restera dans la petite histoire du dessin de presse comme le dessinateur emblématique du quotidien Le Figaro. Il avait ses opinions et les a défendues jusqu’au bout. Mais réduire l’œuvre de Faizant à son seul engagement idéologique serait injuste. Son abondante production de dessins d’humour, notamment sa série des vieilles dames, montre qu’il avait d’autres talents. »

La plupart des dessins proposés sont des dessins d’humour mais ont y trouve aussi quelques dessins politiques notamment sur le général De Gaulle.

La vente organisée par le cabinet Marie-Françoise Robert aura lieu le dimanche 24 mars 2013 à 14 h, salle 12 à Drouot-Richelieu, 9, rue Drouot 75009 Paris.

Exposition le samedi 23 mars 2013 de 11h à 18h et le jour de la vente de 11h à 12h.

Le catalogue est disponible au format PDF sur le site du commissaire priseur où l’on peut également passer des ordres d’achat.

A propos de dessinatrices…

lundi 11 février 2013

Après le discours d’Aurélie Filippetti ministre de la Culture qui commentait le travail de Pénélope Bagieu en lui remettant la médaille de chevalier de l’ordre des Arts et lettres à Angoulême, extrait :

« Vous savez ré-enchanter le quotidien par petites touches d’humour, des notes de couleurs vives ou un trait alerte. Votre plume, tour à tour malicieuse, poétique et lucide, nous livre un quotidien qui malmène doucement rêves et aspirations et décrit avec candeur l’optimisme de rigueur de ces héros maladroits que le réel semble s’acharner à désespérer. Tantôt drôle ou grinçante, vous savez saisir sur le vif l’air du temps, le moindre détail, l’anecdote criante de justesse qui vous rend si irrésistiblement contemporaine. » (l’intégralité ici),

voilà les commentaires de Michel-Edouard Leclerc sur les peintures de Marjane Satrapi à lire sur le site du Figaro.fr.

Extrait : « «Peut-on dire que Marjane Satrapi peint comme une femme ? Je ne crois pas. Bien sûr, c’est une voix féminine qui s’est exprimée dans le monde encore très masculin du 9e art où les femmes étaient, de tradition, peu nombreuses. Elle s’y est immiscée avec aplomb et sans complexe, ne revendiquant qu’elle-même au naturel. Du coup, on l’a un peu vite rangée dans la case politique ou exotique ».

Marjane Statrapi qui évoque la cigarette pour Le Monde et dont le dernier film ne semble pas avoir plu à Paris Match.

A lire aussi dans un autre genre « Des arts, des lettres, et des décorations » par DDT sur BiblioObs.

En illustration, les dessinatrices Li Chuan Xia (Chine), Cathy Wilcox (Australie), Riham El Hour (Maroc), Caro (Suisse), Louison (France) présentes aux 14ème RIDEP de Carquefou (photos RIDEP-Facebook).