Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Albert Uderzo’

Des nouvelles de Charlie Hebdo

mercredi 18 mars 2015

Charlie-1182L’esprit Je suis Charlie serait-il encore là ? Le Figaro.fr publie la dernière Une de l’hebdomadaire (en illustration) et indique que Riss « a repris ses crayons ». L’article reprend un extrait de la dépêche AFP diffusée à cette occasion : « Fin février encore, quand il dessinait, sa main tremblait. « J’ai plus de muscle, plus de force. Je m’aperçois à quel point, quand on dessine, on est dans une tension. C’est plus physique qu’on ne le croit », avait-il dit à l’AFP en mimant le geste. Le dessinateur, désormais aux commandes de Charlie Hebdo, est toujours en rééducation. « Après sa blessure à l’épaule, il a maintenant retrouvé la souplesse nécessaire pour dessiner plus facilement », indique-t-on dans son entourage. »

Autres articles parus récemment sur Charlie Hebdo :

Dans le magazine GQ « Dans l’ombre de Charb » (article payant sur Internet) consacré à Franck Brinsolaro, un des gardes du corps du dessinateur assassiné le 7 janvier 2015.

Sous le titre « Charlie Hebdo et nous », Acrimed, observatoire des médias, fait le point sur les relations (surtout passées, période Val) avec Charlie Hebdo et conclut « Désormais, nous relirons Charlie Hebdo… et, le cas échéant, nous le critiquerons. »

Enfin, 20 minutes a annoncé qu’une planche originale de l’album d’Astérix « Les Lauriers de César » offerte par son dessinateur Albert Uderzo a été vendue 150.000 euros au profit des familles des victimes de l’attentat de Charlie Hebdo. La Galerie Maghen et Christie’s organisateurs de cette vente se sont engagés à ne prélever aucune commission à cette enchère.

Astérix tête de gondole

samedi 26 octobre 2013

La parution de l’album Astérix chez les Pictes est incontestablement un vrai succès marketing et nul doute que les 5 millions d’exemplaires diffusés en Europe trouveront preneurs d’ici Noël. Mais on peut se demander si Albert Uderzo ne va pas se mordre les pinceaux (c’est une image) d’avoir confié les aventures d’Astérix & Obélix à d’autres ? En effet les commentateurs pernicieux en profitent pour souligner la piètre qualité des titres précédents scénarisés par lui seul. Uderzo est incontestablement un formidable dessinateur, mais il faut bien reconnaître que si les critiques soulignent une « remise à niveau » de l’intérêt de la série, ils rendent surtout ainsi, un vibrant hommage à l’irremplaçable talent créatif de René Goscinny.

Petit florilège des réactions (de journalistes) (spécialisés ou non) (et pour certains frustrés de ne pas avoir eu l’album en avant-première) :

« Tant attendu qu’il a déçu. Il y a sans doute de ça, mais pas seulement. Astérix chez les Pictes, nouvel album du gaulois préféré des Français signé Jean-Yves Ferri (scénario) et Didier Conrad (dessin), rattrape sans grand mal les précédentes productions naufragées d’Uderzo en solo (Astérix et la rentrée gauloise et Le Ciel lui tombe sur la tête…), mais ne parvient à pas grand-chose et sûrement pas à renouer avec l’âge d’or de la serpe. Les bruits de tambours de la maison d’édition Albert-René ont sans doute placé la barre trop haute, même pour les petits bras musclés d’Astérix, et on ne s’étonne plus du secret qui entoura cet album interdit à la presse, donc à la critique sur papier; mais heureusement Internet est là, merci. »

Eric Libiot L’Express

« Dans les Astérix de Goscinny/Uderzo, il y avait une sorte d’innocence très charmante, une innocence pas bête, fine et nouvelle. Au fil des albums qui ont suivi la mort de Goscinny, l’innocence est devenue roublardise, l’humour est devenu crasseux, et la nouveauté n’est plus qu’un souvenir ressassé comme une scie. Le dernier album, grosse construction de marketing avalisée en page de garde par Uderzo et Anne Goscinny, a échappé complètement à l’identité de la collection. Bien entendu, on a tenté de reprendre la manière de Goscinny, sa méthode, on les a analysées, on a même honteusement repris ses gags. »

Jacques Drillon Le Nouvel Observateur

« Les dessins de Didier Conrad sont incroyablement proches de ceux d’Uderzo. Un mimétisme graphique toutefois limité aux personnages principaux, les intervenants secondaires manquant parfois un peu de cette rondeur de trait si caractéristique, sans que cela nuise pour autant à l’ensemble. Le scénario de Jean-Yves Ferri reprend bien les codes (jeux de mots, personnages inspirés de «stars» réelles) et les figures emblématiques (barde incompris, chef caractériel, druide etc) de la série. On a, dès les premières pages, le sentiment d’enfin «retrouver» l’Astérix de notre enfance! Calembours mordants, comique de situation très actuel… l’album reste «sage» pour que la transition soit plus douce. Mais on sent, en filigranes, que Ferri et Conrad attendent le verdict des lecteurs pour «se lâcher». Que de promesses ! »

Olivier Minran 20 minutes

« On pourra toujours trouver qu’Astérix est un album un peu timoré en regard de quelques grands chefs-d’œuvre de la saga. On sent que le duo Ferri et Conrad n’a pas trop pris de risques d’entrée de jeu. Nos deux héros Astérix et Obélix servent plus de faire-valoir à l’histoire sans vraiment être psychologiquement approfondis ou redéfinis. Il n’empêche, Astérix chez les Pictes, allègre et enlevé, possède l’étoffe scénaristique d’un beau et moelleux plaid écossais, Ainsi que la robe pur malt d’un graphisme nerveux. Que demander de mieux? »

Olivier Delcroix Le Figaro

Histoires d’immigrations en dessins

lundi 21 octobre 2013

Depuis le 16 octobre 2013 et jusqu’au 27 avril 2014 le Musée de l’histoire de l’immigration à Paris, présente « Albums – Des histoires dessinées entre ici et ailleurs – Bande dessinée et immigration. 1913-2013. »

Extrait du texte de présentation « À travers plus de deux cents pièces et documents originaux, planches de bande dessinée, esquisses et croquis préparatoires, films d’animation, entretiens filmés et autres photographies et documents d’archives, l’exposition se propose d’envisager le phénomène migratoire dans la bande dessinée. » Au total plus de 117 créateurs de tous les pays – entre autres : Will Eisner, José Munoz, Farid Boudjellal, Cyril Pedrosa, Yvan Alagbé, Vincent Vanol. – dont on retrace les parcours et dont on montre les créations sur le thème de l’immigration.

Présentation de l’exposition sur le site du Musée.

Le quotidien 20 minutes propose sur son site un diaporama qui donne une idée de l’excellent contenu de l’exposition.

En illustration les itinéraires de René Goscinny (famille d’origine polonaise) illustré par Albert Uderzo (famille d’origine italienne). Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

Uderzo et Quemeveulefix ?

mardi 25 janvier 2011

Les dessinateurs sont-ils des créateurs ou de simples exécutants ? Inventer une forme, un personnage, dessiné, est-ce de la création ?

Autant de questions que peut se poser Albert Uderzo, dessinateur et inventeur graphique des personnages qui donnent corps aux aventures écrites par René Goscinny, après le redressement que vient de lui signifier l’administration fiscale qui estime que être illustrateur est une « profession non commerciale ».

Olivier Delcroix explique dans Le Figaro :

« Le 27 décembre, quelle ne fut pas la surprise d’Albert Uder­zo, père d’Astérix avec René Goscinny, de recevoir un courrier de l’administration fiscale le soumettant à un redressement de 203.000 euros. Motif, le fisc considère qu’il n’est pas le co-auteur d’Astérix, mais le «simple illustrateur» des aventures du Gaulois. Et cela a une incidence sur le montant de ses impôts.

À 84 ans, Albert Uderzo n’a pas supporté que «le fisc décide de me considérer simplement comme l’illustrateur d’Astérix et me soumette rétroactivement jusqu’à janvier 2007 à un redressement de 20 % sur l’ensemble des sommes déclarées sur les droits provenant de ces vingt-quatre albums. Pourquoi une telle injustice ? Après cinquante et un ans de bons et loyaux services, voilà que l’on me retire le droit d’être auteur». Pour lui, plus qu’une question d’argent, c’est une question de principe. »

Dans le même article, Uderzo dévoile que Tardi a déjà eu le même problème, et Emmanuel Pierrat, avocat spécialisé dans le droit d’auteur, précise :

« C’est absurde !, Même si je ne connais pas le dossier, je suis franchement perplexe ! Il est clair qu’il existe depuis toujours une dichotomie entre le droit et la sécurité sociale, le droit d’auteur et le droit fiscal, composé de textes amphigouriques datant parfois du XIXe siècle. »

Illustration : une affiche signée Mulatier et la couverture
de « Uderzo, De Flamberge à Astérix » par Christian Philippsen (1985).