Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Le Nouvel Observateur’

Dessinateurs sur le net

samedi 28 février 2009

Vu par WiazLe dessinateur Ga (qui signe aussi Gaël, notamment dans Fluide Glacial) propose sur le site de Rue89.com aux internautes d’imaginer la suite d’une bd qu’il a intitulé “Une journée dans la crise”.

Si Le Monde ne diffuse sur son site que les dessins du jour, celui du Nouvel Observateur archive et propose à la lecture tous ceux de son dessinateur Wiaz parus depuis le mois d’août 2007. 

Le blog est aussi un bon moyen de montrer et faire connaître son travail. C’est ce que fait  le dessinateur Mykaïa qui non seulement a créé un site internet  mais a également ouvert un blog. Mykaïa dessine aussi pour Rue89.com

Siné procès nº 1

lundi 19 janvier 2009

Le 20 janvier 2009 sera le jour de l’investiture de Barack Obama (17 h 45), mais aussi le jour du procès de Siné contre Claude Askolovitch (13 h 30). 

Sine Hebdo n°1Rappel des faits : le 2 juillet 2008, Charlie Hebdo publie une chronique consacrée au mariage du fils Sarkozy. Celle-ci ne suscite aucune réaction particulière, jusqu’au  8 juillet, où sur l’antenne de RTL, Claude Askolovitch (alors journaliste au Nouvel Observateur aujourd’hui journaliste au Journal du Dimanche et à Europe 1 – groupe Lagardère), s’en prend violemment à Siné à propos d’une phrase évoquant l’opportunisme de Jean Sarkozy, puisque prêt à se convertir pour épouser sa fiancée, juive, riche héritière de Darty.

Pour la petite histoire cette information est reprise mot à mot d’une interview  de Patrick Gaubert, patron de la Licra dans Libération 23 juin 2008. Claude Askolovitch y voit de l’antisémitisme et traite Siné d’antisémite et d’ordure. Le directeur de Charlie Hebdo, Philippe Val prend alors le relai et licencie Siné pour motif de soupçon d’antisémitisme. La LICRA porte plainte.

Pour combattre cette accusation infamante relayée par les médias, Siné porte plainte pour diffamation publique contre Claude Askolovitch. Le procès aura lieu le mardi 20 janvier à la 13e chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris. À noter que Philippe Val serait cité parmi les témoins.

Prochain épisode, le mardi 27 janvier à Lyon avec la plainte de la LICRA.

Choron, le film.

lundi 22 décembre 2008

Choron Dernière le filmAvec ce texte sur le Pr Choron je vais sûrement casser un mythe. J’en prends le risque. Je n’ai rencontré le Professeur Choron que trois fois. La raison : autrefois directeur de collection chez un éditeur aussi près des alpages que de ses sous, il m’était venu la folle idée de publier dans le cadre d’une collection d’humour une réédition des Fiches bricolages du Pr Choron et Les jeux de con du Pr Choron.

Par l’entremise de Lefred Thouron la chose s’est conclue assez vite et nous sommes même allés lui rendre visite tous les trois, avec Kleude, dans sa maison familiale d’Aubréville dans la Meuse. Son accueil attentionné, le champagne, auquel malade il n’avait plus droit, et l’évocation des souvenirs firent de cette rencontre une journée inoubliable.

Bien sûr je connaissais tout de sa vie, en tout cas celle racontée par Odile, sa femme, la mère de son unique fille Michèle Bernier. Un livre qui reste encore à ce jour le meilleur témoignage sur l’épopée des éditions des Trois-Portes. Bien évidemment j’avais aussi en tête le récit épique de sa vie tel qu’il l’avait raconté à Jean-Marie Gourio dans Vous me croirez si vous voulez (Flammarion).

Mais mon idée était de rendre hommage à l’auteur qu’il était, au-delà de son rôle d’agitateur d’idées et de « patron » vibrionnant dans l’équipe d’Hara-Kiri.

Plus aucun matériel originel n’étant disponible, je me suis plongé dans une collection du mensuel Hara-Kiri qu’il avait fondé avec Cavanna en 1960. Un duo de personnalités à la puissance créatrice fusionnelle à ce jour encore inégalée.

choron-par-lefred-thouronEt là, en relisant avec attention tout ce qu’il avait imaginé, tout ce qu’il avait écrit, j’ai découvert, re-découvert, un auteur inventif, original, très attaché à la qualité de son expression, au sens des mots. Les légendes des Fiches bricolages sont concises, efficaces, pas une phrase de trop, et complètent parfaitement les images. Les textes courts des Jeux de con sont bourrés de trouvailles, drôles, et eux aussi finement ciselés. Il est d’ailleurs étonnant que personne n’ait encore eu l’idée de les mettre en scène. Rajoutez à cela les sujets et les paroles des chansons qu’il a écrites, et vous aurez un large aperçu du talent de ce bonhomme qui, faut-il le rappeler, est – entre autre – l’auteur de la célèbre Une de L’hebdo hara-Kiri : Bal tragique à Colombey – 1 mort.

Choron était un véritable artiste. Un artiste qui « a fourni de la matière à plagiats pour encore plusieurs générations » à écrit Delfeil de Ton dans Le Nouvel Observateur.

choron-photoLes albums parurent et l’éditeur les laissa se vendre. En 2004 Choron n’était pas encore célébré sauf par ses créanciers à qui il devait encore des millions depuis l’arrêt de Hara-Kiri. Il nous fit aussi la mauvaise blague de mourir le 10 janvier 2005. Contre toute attente l’enterrement fût triste, très triste, mais il y avait du monde. Forcément.

Voilà, c’est le Choron que j’ai connu, attentionné, perfectionniste, élégant. Je ne l’aurais donc jamais connu bourré, sortant sa bite pour la tremper dans une coupe de champagne ou vociférant les soirs de beuverie. Dommage, je n’ai peut-être pas connu le bon, mais celui que j’ai eu la chance de croiser me semble être le même que celui que tant de gens vénèrent pour ses extravagances. On retrouve les deux dans le film de Pierre Carles et Éric Martin, Choron dernière, qui sort dans les salles de cinéma le 7 janvier. Les réalisateurs retracent quelques-uns des grands moments de sa carrière, tous les journaux qu’il a permis de créer, et reviennent sur sa petite enfance en Lorraine. Surtout ils évoquent la grande blessure que fût pour lui la reparution de Charlie Hebdo, sans lui.

moi-odile-choronÀ voir aussi pour les témoignages de Vuillemin, de Marc-Édouard Nabe, de Cavanna, mais aussi de Philippe Val qui dit presque que Choron n’avait aucun talent.

Georges Bernier est mort, la vie du Professeur Choron continue.

ff

Illustrations :

L’affiche du film dessinée par Vuillemin.

Choron vu par Lefred Thouron.

Photo gag de René Maltête (avec la participation du Pr Choron)
parue dans l’album Des yeux plein la tête (Glénat Humour). © Maltête.

Moi, Odile, la femme à Choron,
écrit avec Christian Bobet. Éditions Mengès, 1983.

Daumier est mort

jeudi 4 décembre 2008

Daumier par-ci, Daumier par-là. Plusieurs initiatives organisées en 2008 à l’occasion de la célébration du 200ème anniversaire de la naissance d’Honoré Daumier ont donné lieu à un déferlement d’articles, d’émissions, d’exposition, d’ouvrages et de commentaires divers sur cette figure historique du dessin de presse.

daumierEt tous de s’extasier sur sa force créatrice, la qualité de son trait, son esprit polémique et de gloser sur le beau métier de dessinateur de presse. A l’époque.

À les lire et à les entendre, on pourrait croire que depuis plus de deux cents ans il n’y a rien eu de nouveau dans ce domaine. 

Pire, ceux qui s’enthousiasment sur l’œuvre de Daumier* sont les mêmes qui actuellement accordent une portion congrue aux dessinateurs dans les colonnes de leurs journaux ou sur les nouveaux supports éditoriaux.

Que serait Daumier aujourd’hui s’il devait soumettre plusieurs projets de dessins à son rédacteur en chef, ou au maquettiste de service, avant de le réaliser ?

Que serait Daumier aujourd’hui s’il devait se plier aux formats imposés aux dessinateurs en fonction de la mise en page ou des délais rapides résultant en général d’un trou inopiné dans la maquette ou d’une illustration photo finalement introuvable ?

Autant de contraintes qui brident aujourd’hui l’exercice de ce métier. Or celui-ci demande essentiellement une grande confiance envers le créateur et une liberté d’expression totale. On en est loin.

En janvier, le Nouvel Observateur écrivait «Du Sarkoland, il aurait fait un tableau brillant et accablant ». Mais voilà, Daumier est mort et ne risque plus de déranger grand monde.

En 2008, nombre de dessinateurs voudraient bien pouvoir pratiquer le métier comme le faisait Daumier. 

Ce sont eux qu’il faut célébrer. ff

En illustration : lithographie de d’Honoré Daumier (1848)

* Faut-il rappeler que les nombreux ouvrages consacrés au Daumier dessinateur, sculpteur, peintre sont plus souvent disponibles dans les bacs des soldeurs que chez les libraires.

Le très intéressant site Caricatures & Caricature signale également la parution d’un numéro spécial des Cahiers Daumier avec des contributions de Guy Canivet, Hélène Carrère d’Encausse, Noëlle Chatelet, Xavier Darcos Claude Évin , René Frydman Anne-Marie Idrac, Jean-Noël Jeanneney, Jean Lacouture, Marc Lambron , Noëlle Lenoir, etc.

article nouvel observateur

Les célébrations du bicentaire annoncées par Le Nouvel Observateur en janvier 2008

Unique à jamais : Reiser

samedi 1 novembre 2008

Le nouvel observateur« Nous autres, survivants d’«Hara-Kiri», nous n’avons cessé depuis vingt-cinq ans de parler entre nous de Reiser. Il était le plus jeune. Quand il sut qu’il allait mourir, il nous dit : «Je ne serai jamais un vieux con.» Il était sûrement celui qui l’aurait risqué le moins !

Curieux, sans cesse à l’affût, voulant savoir, désirant faire, s’éclairer au solaire, avant tout le monde, imaginer une maison intelligente, avant tout le monde, être un pionnier du deltaplane. Il décortiquait, il démontait comment ça marche.

Comprendre les choses, les hommes, la société. Tout l’épatait. La bêtise en action, les réalisations de l’intelligence. L’œil à tout, partout, sur tout, il prenait à témoin. C’est souvent, d’ailleurs, dans ses dessins, que le lecteur est pris à témoin.

Qui c’était, le dessin le plus drôle ? Le dessin de Reiser. Qui c’était, le dessin le plus fort ? Reiser. Vous ne rencontrerez pas un dessinateur qui ne vous dira son admiration pour Reiser. Reiser qui se prononce rézère, pas raïzeur, tâchez de vous en souvenir.

Reiser qui ne se prenait pas pour le plus fort. Pour lui, le plus fort, c’était Gébé. »

Reiser, c’est Delfeil de Ton qui en parlera toujours le mieux. 

Ces lignes sont extraites d’un texte paru dans le n°2295 (30.10.2008) du Nouvel Observateur qui rend un hommage au dessinateur disparu il y a 25 ans.

Vive les femmes de ReiserHara-Kiri Une de Reiser : Le concordeDu 30 octobre au 18 décembre, huit albums légendaires de Reiser seront vendus avec l’hebdomadaire : Vive les femmes !, les Copines, Gros Dégueulasse, la Vie au grand air, Mon papa, On vit une époque formidable, la Vie des bêtes et son tout premier livre Ils sont moches.

Autre raison de célébrer cet auteur mort trop tôt à 42 ans, l’exposition que propose Le Musée de l’Air et de l’Espace (aéroport de Paris-Le Bourget) jusqu’au 4 janvier 2009 et qui rassemble les dessins de Reiser sur l’aviation (entrée libre).

Succès Hebdo

jeudi 11 septembre 2008

Couverture Sine Hebdo n°1Selon le site NouvelObs.com (11.9.2008), qui cite la lettre spécialisée Press News le n°1 de Siné Hebdo serait “en rupture de stocks dans de très nombreux points de vente dès la fin de matinée, malgré un tirage de 140.000 exemplaires”.

Le Nouvel Obs indique que :

« L’imprimeur du journal, Gilbert Caron, patron de Rotos franciliennes, a même précisé qu’un stock supplémentaire de 5.000 exemplaires a été également utilisé. Ce tirage était initialement prévu pour la Fête de L’Humanité, toujours selon Presse News. Face à l’ampleur de la demande, 15.000 exemplaires de plus ont été tirés et devraient être livrés jeudi.

En conséquence, le nombre de tirages du deuxième numéro de Siné Hebdo, qui devait être de 80.000, pourrait être revu à la hausse, à 140.000 exemplaires. »

Le site publie également quelques commentaires de lecteurs qui vont de l’enthousiasme à la déception.