Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Honoré Daumier’

Cabu Président

mercredi 19 avril 2017

Le_journal_des_presidents_hdSurtout ne pas se laisser distraire par le titre de circonstance du dernier livre posthume de Cabu « Le journal des Présidents » (Michel Lafon). Ce recueil de dessins, est un hommage à son immense talent de dessinateur, comme chacun de ses livres, mais surtout un manuel du dessin de presse à l’usage de tous ceux qui se destinent à ce métier (peut également être utile à ceux qui chercheraient à se perfectionner).

Grâce à de nombreux documents montrés dans leur « jus », ses esquisses, ses dessins au crayon, ses fameux collages, ses retouches, on réalise le cheminement créatif nécessaire à la conception d’un dessin.

Cabu était très doué dans des genres aussi différents que la caricature, le dessin de reportage, et même la bande dessinée, et tout son art consistait à passer habilement de l’un à l’autre, insufflant à chacun le dynamisme de son trait, la lisibilité de l’image, et son humour iconoclaste.

Longtemps je me suis plaint qu’en France, Honoré Daumier (1808 – 1879) soit toujours cité comme la référence incontournable du dessin satirique, il serait temps que Cabu le rejoigne (avec d’autres) dans ce Panthéon.

Bon, reste à évoquer la préface d’un certain Philippe Val qui comme d’habitude étale son art de la citation et du concept abscons tout en continuant à se prévaloir de sa proximité avec celui qu’il a pas mal entourloupé pour arriver à ses fins, dommage. Commencez plutôt la lecture par la lettre de Barack Obama qui termine ce livre, et là c’est la classe internationale. Celle de Cabu. ff

A saluer également le remarquable travail de sélection (le préambule est savoureux), de mise en valeur des dessins, et la maquette signée Harold Peiffer.

Catherine Meurisse (encore ?) (pourquoi pas !)

lundi 11 avril 2011

Les dessinatrices investissent de plus en plus le milieu très masculin du dessin de presse et c’est tant mieux. L’excellent site ActuaBD.com publie un entretien avec Catherine Meurisse qui évoque son travail à Charlie Hebdo et ses albums de bandes dessinées.

Extrait :

« Didier Pasamonik : La caricature, c’est un milieu de mecs, surtout….  Catherine Meurisse : C’est la tradition qui veut ça… Mais les filles frappent de plus en plus à la porte de Charlie, et c’est moi qui les trie à l’entrée, en respectant les quotas ! Je me souviens du plaisir de Cabu voyant débarquer une fille dans l’équipe : il attendait ça depuis longtemps. J’ai été très bien accueillie, même si j’ai dû développer un certain sens de la répartie, voire de la gifle orale, parfois, pour m’imposer. L’équipe me terrifiait, l’idée de ne pas être à la hauteur me faisait suer à grosses gouttes, je n’osais pas montrer mes dessins, et malgré cela il fallait être drôle, savoir répondre aux vannes, etc. Maintenant que j’ai vieilli, je suis beaucoup plus à l’aise et tout me paraît parfaitement naturel dans le meilleur des mondes. »

Catherine Meurisse cite par ailleurs les dessinateurs qui font partie de son Panthéon « Sempé, Beuville, William Steig, Quentin Blake, Steinberg, Gus Bofa, George Grosz », et pour la caricature « Daumier ».

Dernier album publié « Savoir-vivre ou mourir », aux éditions Charlie Hebdo – Les échappés.

Un Namur de caricatures

mardi 19 octobre 2010

Le quotidien Le Monde qui s’intéresse beaucoup au dessin en dehors de ses colonnes (Aurel, inutile de m’écrire…), a consacré sur son site internet un diaporama à l’exposition « Pour rire ! Daumier, Gavarni, Rops : l’invention de la silhouette » organisée par le musée Félicien Rops de Namur (Belgique) et qui rassemble une centaine de dessins, lithographies et peintures de dessinateurs prometteurs, Honoré Daumier (1808-1879), Paul Gavarni (1804-1866) et Félicien Rops (1833-1898). Le Monde écrit à propos des œuvres, provenant du musée Félicien Rops, de collections privées européennes, d’institutions publiques belges et françaises, qu’elles dressent « le portrait de la classe bourgeoise de l’époque avec humour et tendresse ».

Jusqu’au 29 janvier 2011. L’exposition sera présentée en France d’avril à septembre 2011 au musée d’art et d’histoire Louis Senlecq de L’Isle-Adam (Val d’Oise).

Musée provincial Félicien Rops, 12, rue Fumal – 5000 Namur.
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé les 24, 25, 31 décembre et 1er janvier. Entrée payante et visite guidées.
e-mail : info@museerops.be

Catalogue de l’exposition (couverture en illustration) : « Pour rire ! : Daumier, Gavarni, Rops, l’invention de la silhouette », par Ségolène Le Men, professeur d’Histoire de l’art à Paris Ouest Nanterre La Défense, annotations de Saskia Hanselaar, historienne de l’art – Université de Paris Ouest Nanterre La Défense et ITEM/CNRS, éditions Somogy, 214 pages, 150 illustrations couleur, 30 euros.

Daumier est mort

jeudi 4 décembre 2008

Daumier par-ci, Daumier par-là. Plusieurs initiatives organisées en 2008 à l’occasion de la célébration du 200ème anniversaire de la naissance d’Honoré Daumier ont donné lieu à un déferlement d’articles, d’émissions, d’exposition, d’ouvrages et de commentaires divers sur cette figure historique du dessin de presse.

daumierEt tous de s’extasier sur sa force créatrice, la qualité de son trait, son esprit polémique et de gloser sur le beau métier de dessinateur de presse. A l’époque.

À les lire et à les entendre, on pourrait croire que depuis plus de deux cents ans il n’y a rien eu de nouveau dans ce domaine. 

Pire, ceux qui s’enthousiasment sur l’œuvre de Daumier* sont les mêmes qui actuellement accordent une portion congrue aux dessinateurs dans les colonnes de leurs journaux ou sur les nouveaux supports éditoriaux.

Que serait Daumier aujourd’hui s’il devait soumettre plusieurs projets de dessins à son rédacteur en chef, ou au maquettiste de service, avant de le réaliser ?

Que serait Daumier aujourd’hui s’il devait se plier aux formats imposés aux dessinateurs en fonction de la mise en page ou des délais rapides résultant en général d’un trou inopiné dans la maquette ou d’une illustration photo finalement introuvable ?

Autant de contraintes qui brident aujourd’hui l’exercice de ce métier. Or celui-ci demande essentiellement une grande confiance envers le créateur et une liberté d’expression totale. On en est loin.

En janvier, le Nouvel Observateur écrivait «Du Sarkoland, il aurait fait un tableau brillant et accablant ». Mais voilà, Daumier est mort et ne risque plus de déranger grand monde.

En 2008, nombre de dessinateurs voudraient bien pouvoir pratiquer le métier comme le faisait Daumier. 

Ce sont eux qu’il faut célébrer. ff

En illustration : lithographie de d’Honoré Daumier (1848)

* Faut-il rappeler que les nombreux ouvrages consacrés au Daumier dessinateur, sculpteur, peintre sont plus souvent disponibles dans les bacs des soldeurs que chez les libraires.

Le très intéressant site Caricatures & Caricature signale également la parution d’un numéro spécial des Cahiers Daumier avec des contributions de Guy Canivet, Hélène Carrère d’Encausse, Noëlle Chatelet, Xavier Darcos Claude Évin , René Frydman Anne-Marie Idrac, Jean-Noël Jeanneney, Jean Lacouture, Marc Lambron , Noëlle Lenoir, etc.

article nouvel observateur

Les célébrations du bicentaire annoncées par Le Nouvel Observateur en janvier 2008

Exposition Dumas et ses caricatures

mercredi 17 mai 2006

La Une de La Lune par Gill“Les caricatures sont les seuls portraits ressemblants qu’on ait fait de moi jusqu’à aujourd’hui” a déclaré en son temps Alexandre Dumas père.

On retrouve la plupart d’entre elles dans l’exposition DUMAS ET SES CARICATURES présentée du 1er avril au 1er novembre 2006 (collection JMH). Château de Monte-Cristo, Pavillon d’accueil. 78560 Le Port-Marly. Tél. 01 39 16 49 49.

Illustration : Alexandre Dumas vu par Gill à la Une de La Lune.

Pour ceux qui aiment la caricature à l’ancienne et les signatures de Tim Bobbin (1708 – 1786), James Gillray (1757 – 1815), Thomas Nast (1840 – 1902), André Gill (1840 – 1885), Honoré Daumier (1808 – 1879), peuvent retrouver les œuvres de ces auteurs, présentées sur leurs supports d’origine, sur le site.