Fait d'images

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Luz à la Une de Libération

18 mai 2015 à 23 h 01

Luz-Une-de-LibeAprès la mise au point de Riss dans Le Monde, c’est au tour de Libération de donner la parole à Luz qui explique sur quatre pleines pages les raisons de son départ du journal en septembre.

Extraits :

« Il y a eu une volonté collective de continuer très vite. Moi, j’avais besoin de temps, mais j’ai suivi par solidarité, pour laisser tomber personne. Sauf qu’à un moment donné, ça a été trop lourd à porter. Il n’y avait plus grand-monde pour dessiner : je me suis retrouvé à faire trois unes sur quatre. Chaque bouclage est une torture parce que les autres ne sont plus là. Passer des nuits d’insomnie à convoquer les disparus, à se demander qu’est-ce que Charb, Cabu Honoré, Tignous auraient fait, c’est épuisant. »

« Beaucoup de gens me poussent à continuer, mais ils oublient que le souci c’est l’inspiration. Si l’actu ne t’inspire plus, tu peux toujours dessiner, c’est presque pavlovien, mais tu vas refaire une idée que tu as déjà faite. Cette décision du départ elle est aussi dans cette angoisse : la peur d’être mauvais. J’entendais encore l’autre jour une porte-parole des verts qui se demandait s’ils entraient au gouvernement… mais qu’est-ce que j’en ai à branler ? Ces petits événements anodins, ça me passe au-dessus de la tête désormais parce qu’on a vécu quelqu’un chose qui n’est pas anodin. »

En illustration la Une de Libération du 18 mai 2015 consacrée à Luz.

A lire également le très long entretien que Luz a accordé à Frédéric Potet pour le blog du Monde “Les petits Miquets“.

Dans un communiqué diffusé à l’AFP, sans doute par Anne Hommel  présentée dans Libération comme la “Dircom” du journal, Charlie Hebdo joue la transparence financière et explique que les “environ 4,3 millions d’euros” de dons recueillis après le 7 janvier seront intégralement reversés aux familles de victimes.