Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Le Monde’

1914-1918 la guerre dessinée

lundi 11 novembre 2013

L’intérêt des éditeurs à publier des livres d’images anciennes est qu’ils n’ont aucun droits à payer, tant pis pour les dessinateurs d’aujourd’hui qui tentent vainement d’éditer leur travail.

Pour le lecteur, l’intérêt de ce type de livres est de découvrir des dessins que la presse publiait autrefois et de pouvoir comparer avec la production actuelle.

Revenons au commerce. Avec la commémoration du centenaire de la guerre 1914-1918 plusieurs livres sont parus exploitant les images de cette période.

« Baïonnette aux crayons » est la réédition du livre de  Jean-Pierre Auclert paru en 1981 sous le titre «La Grande Guerre des crayons. Les noirs dessins de la propagande en 1914-1918 » (Robert Laffont). L’ouvrage remanié propose plus de 450 reproductions de dessins en couleurs et en noir et blanc commentées par l’auteur. Même si des spécialistes de la spécialité comme Guillaume Doizy émettent des réserves sur l’approche plus « impressionniste » qu’historiographique de Jean-Pierre Auclert, cet ouvrage n’en reste pas moins un témoignage éloquent de la qualité graphique des dessinateurs de cette époque (éditions Gründ).

A noter que Guillaume Doizy propose une exposition « La grande guerre des cartes postales » conçue avec Pierre Brouland et qui accompagne le livre au titre éponyme paru aux éditions Hugo Image.

« La Pub est déclarée 1914-1918 » texte de Didier Daeninckx illustré de réclames d’alors (Hoëbeke). Dans Le Monde, Daniel Psenny écrit à propos de ce livre […] « Au début de la guerre, la réclame est donc très archaïque. Son seul support est la presse écrite, qui constitue alors un véritable pouvoir. Il faut se souvenir qu’au tournant du siècle la presse française comptait plus de 600 quotidiens (dont 90 à Paris entre 1881 et 1914). Elle était la plus lue au monde avec quatre quotidiens (Le Petit Journal, Le Petit Parisien, Le Matin, Le Journal) qui dépassaient chacun le million d’exemplaires.

Dès le commencement des hostilités, la censure sévit : les photographes ont l’interdiction de se rendre sur le front, et toutes les publications doivent présenter le conflit sous un jour optimiste. Quelques journaux choisissent cependant de briser la loi du silence, en privilégiant le reportage. Du coup, leurs récits mettent les réclames en porte-à-faux : difficile, dans ces conditions, de cacher que le conflit fait des millions de morts et de blessés. »

A noter que le journaliste du Monde cite abondamment Alain Weil, auteur de « L’affiche dans le monde » (Somogy, 1991).

Autre titre : « 1914-1918 La guerre des affiches » de Patrick Facon, directeur de recherche au service historique des armées, aux éditions Atlas.

On attend avec impatience le centenaire de la guerre d’Algérie ou de celle du Golfe pour voir ce que vont nous proposer les éditeurs…

Le Monde soutient Plantu

mardi 8 octobre 2013

Après la polémique déclenchée par la publication d’un dessin de Plantu mettant en cause la CGT, le journal Le Monde prend fait et cause pour son dessinateur. Dans un article “Les intouchables” consacré à cette affaire, le médiateur du journal, Pascal Galinier, cite les témoignages de soutien :

Nathalie Nougarède, directrice du Monde : “Un dessin peut peut-être choquer, heuter, des sensibilités. Mais sa publication relève d’un principe que nous entendons défendre avec vigueur : l’indépendance éditoriale absolue, cela passe aussi par l’humour. Il est important que Le Monde offre à ses lecteurs la liberté de ton et l’indépendance d’esprit qui sont les caractéristiques et les valeurs du dessinateur de presse.”

Xavier Gorce, dessinateur des Indégivrables : “Quand on fait râler les cons, c’est que le dessin est bon”.

Matthieu Tracol, lecteur, enseignant-chercheur à la Sorbonne et à l’université d’Artois (Nord – Pas-de-Calais) : Une démocratie digne de ce nom ne doit pas se soucier du talent du caricaturiste, et doit même se glorifier de laisser publier des caricatures bêtes et méchantes. Elle doit se féliciter de voir publier des dessins étant une insulte à la fois à l’intelligence et à l’humour, car c’est précisément là la condition pour que d’autres dessins puissent atteindre à l’idéal, à la drôlerie, à la finesse, et finalement toucher  juste”.

Plantu également cité déclare : “Quelle chance de pouvoir s’exprimer dans une caricature chaque jour à la “une” du Monde, et quel privilège d’être protégé par des rédacteurs en chef qui donnent leur feu vert au dessin choisi. Le dessin est un excellent moyen pour animer les débats et les opinions.”, “Le dessin fait dire des choses qu’on n’aurait pas dites sans avoir vu l’image, et c’est parfait pour le débat”

En illustration, un dessin plus ancien de Plantu sur la CGT, le contentieux n’est pas nouveau.

Desclozeaux, l’homme à fables

mardi 11 juin 2013

Trop rare dans la presse et surtout depuis que Le Monde lui a supprimé brutalement en 2012 sa collaboration à la rubrique gastronomie (mais que l’on retrouve depuis quelques numéros dans Siné mensuel), Desclozeaux illustre « Fablerie », 34 fables de Jean du Frout (Jean-François Naquet-Radiguet).

A voir, quelques images du livre, sur une video réalisée à l’occasion d’une signature des auteurs à la librairie Le livre écarlate à Paris 75014 où l’on peut se le procurer. L’ouvrage est également disponible à la librairie du Théâtre du Rond-Point à Paris 75008 (où les dessins de Desclozeaux sont actuellement exposés), et sur le site de Jean du Frout, Artisan fabuliste : http://jeandufrout.wordpress.com/livres/

Un deuxième tome serait en préparation.

La bd en crise mais rapporte encore… aux éditeurs

mercredi 29 mai 2013

« La bande dessinée en crise, vend moins mais gagne plus, grâce à des prix de vente en hausse » titrait Le Monde (26-27 mai 2013) en consacrant un article à l’édition 2012 de Numérologie, « une copieuse étude annuelle sur le marché de la bande dessinée, publiée jeudi 23 mai par le collectif « du9 », un espace de réflexion critique sur la BD. » Extrait :

« Crise, ou pas crise ? Depuis quelques années, la question reste en suspens au sujet du marché de la bande dessinée qui réussit encore en 2012 cet étrange paradoxe de reculer tout en continuant sa progression. Cependant, l’augmentation du chiffre d’affaires due à une forte appréciation des prix moyens ne saurait occulter l’érosion des ventes en volume. Alors que l’on constate la désaffection progressive d’un lectorat qui, globalement, se montre relativement peu attaché à cette pratique culturelle, le portrait qui s’en dégage n’est pas particulièrement encourageant pour les années à venir. »

Ce constat  industriel occulte le fait que la création de bande dessinée a toujours été un métier artisanal et que ses problèmes viennent de son “évolution” en produit commercial vendu en palettes dans les hypermarchés. Heureusement, on ne peut pas élever des auteurs en batterie juste pour alimenter le chiffre d’affaire des éditeurs (même si parfois à Angoulême on peut se poser la question). Ces dernières années, ceux-ci ont privilégié la quantité à la qualité, publiant des albums vite faits, mal vendus, et vite oubliés, laissant sur le carreau des dizaines de dessinateurs. Sans compter que les lecteurs, (clients), ne sont pas dupes de ce qu’on leur propose. Certains éditeurs ont même délocalisé dans les pays de l’Est ou en Amérique du Sud pour faire baisser les coûts de « production ».

Il faut 10 à 15 ans pour qu’un auteur qui a quelque chose à dire arrive à maturité, et encore l’expérience n’implique pas forcément le talent. Il serait peut-être temps tant de revenir à un mode de création bio et durable qui respecte les auteurs et qui pérennise leur travail, et tant pis pour les quelques éditeurs qui ne voient plus leurs pieds tellement ils ont exploité le système.

Le rapport est à téléchargeable au format Pdf

Tout ceux qui veulent voir de la “vrai” bande dessinée peuvent se rendre à Paris à la galerie Oblique, c’est au fin fond du Village Saint-Paul, 17, rue Saint-Paul, 75004. Jusqu’au 8 juin on peut y voir (et acheter) des planches et des dessins originaux de Tardi. De quoi se réconcilier avec le dessin, le travail d’auteur, …et la bande dessinée.

Le site internet de la galerie Oblique

Pancho et Daumier à Barbizon

mercredi 20 mars 2013

L’exposition « Pancho et les caricatures de Daumier » était annoncée pour novembre 2012, elle se déroulera finalement du 28 mars au 29 avril 2013 à la Maison-Atelier de J-F Millet, 27 grande rue, 77630 Barbizon. Elle présente des originaux de Pancho et des lithographies de Daumier dont les thèmes sont mis en parallèle.

Pancho Graells est né en 1944 à Caracas, mais a grandi à Montevideo, en Uruguay. Dessinateur de talent, ses dessins sont parus dans de nombreux pays du continent sud-américain : Argentine, Brésil, Colombie, Mexique. Il a également été directeur d’un magazine d’humour (La Balota) et directeur artistique d’un journal économique (Nùméro). Pancho a aussi collaboré pendant huit ans au quotidien vénézuélien El Nacional, où il publiait chaque jour une caricature de politique internationale.

Arrivé en France en 1983, il dessinera pendant plus de 25 ans pour le quotidien Le Monde, mais aussi pour Le Canard enchaîné, Lire, Le Monde diplomatique, The Guardian et The New York Review of Books. En 2009, est paru « Signes & Figures », un beau livre qui réunit une cinquantaine de portraits d’écrivains, aux éditions Galaade.

Honoré Daumier, est né en 1808 à Marseille. Après une brillante carrière de dessinateur, caricaturiste, peintre, et sculpteur, il meurt dans la misère en 1879 à Valmondois près de Paris. Son œuvre est encore célébrée en 2013 par Les amis de Daumier, et depuis sa disparition par de nombreux livres, et des expositions comme celle-ci.

L’exposition « Pancho et les caricatures de Daumier » est présentée dans le cadre de L’Atelier de Jean-François Millet, musée privé installé dans l’atelier  où,  de 1849 à 1875, le peintre, dessinateur, pastelliste et graveur  Jean-François Millet, a vécu et travaillé. Ouvert tous les jours de 9h30 à 12h30 et de 14h00 à 17h30.

Les Indégivrables de Xavier Gorce s’animent

mardi 12 février 2013

Le strip « Les indégivrables » de Xavier Gorce qui se niche dans les pages du quotidien Le Monde depuis 2004 a été adapté en films video de 1mn 46. L’animation est réussie et respecte assez bien l’expression « minimaliste » que l’auteur a voulu donner à cette série à succès.

A voir sur le site du journal où sur Dailymotion (mais il faut supporter la publicité qui précéde la video). Des videos de présentation sont également disponible sur le site Internet de Xavier Gorce.

La série sera diffusée sur France 5 en avril 2013.

Une co-production La Station Animation et France Télévisions réalisée par Xavier Gorce et Julien Cayot, avec les voix de Jonathan Lambert

« Les Indégivrables » sont aussi en librairie, 4 tomes sont déjà parus aux éditions Inzemoon.