Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour la catégorie ‘Bande dessinée’

La bd en crise mais rapporte encore… aux éditeurs

mercredi 29 mai 2013

« La bande dessinée en crise, vend moins mais gagne plus, grâce à des prix de vente en hausse » titrait Le Monde (26-27 mai 2013) en consacrant un article à l’édition 2012 de Numérologie, « une copieuse étude annuelle sur le marché de la bande dessinée, publiée jeudi 23 mai par le collectif « du9 », un espace de réflexion critique sur la BD. » Extrait :

« Crise, ou pas crise ? Depuis quelques années, la question reste en suspens au sujet du marché de la bande dessinée qui réussit encore en 2012 cet étrange paradoxe de reculer tout en continuant sa progression. Cependant, l’augmentation du chiffre d’affaires due à une forte appréciation des prix moyens ne saurait occulter l’érosion des ventes en volume. Alors que l’on constate la désaffection progressive d’un lectorat qui, globalement, se montre relativement peu attaché à cette pratique culturelle, le portrait qui s’en dégage n’est pas particulièrement encourageant pour les années à venir. »

Ce constat  industriel occulte le fait que la création de bande dessinée a toujours été un métier artisanal et que ses problèmes viennent de son “évolution” en produit commercial vendu en palettes dans les hypermarchés. Heureusement, on ne peut pas élever des auteurs en batterie juste pour alimenter le chiffre d’affaire des éditeurs (même si parfois à Angoulême on peut se poser la question). Ces dernières années, ceux-ci ont privilégié la quantité à la qualité, publiant des albums vite faits, mal vendus, et vite oubliés, laissant sur le carreau des dizaines de dessinateurs. Sans compter que les lecteurs, (clients), ne sont pas dupes de ce qu’on leur propose. Certains éditeurs ont même délocalisé dans les pays de l’Est ou en Amérique du Sud pour faire baisser les coûts de « production ».

Il faut 10 à 15 ans pour qu’un auteur qui a quelque chose à dire arrive à maturité, et encore l’expérience n’implique pas forcément le talent. Il serait peut-être temps tant de revenir à un mode de création bio et durable qui respecte les auteurs et qui pérennise leur travail, et tant pis pour les quelques éditeurs qui ne voient plus leurs pieds tellement ils ont exploité le système.

Le rapport est à téléchargeable au format Pdf

Tout ceux qui veulent voir de la “vrai” bande dessinée peuvent se rendre à Paris à la galerie Oblique, c’est au fin fond du Village Saint-Paul, 17, rue Saint-Paul, 75004. Jusqu’au 8 juin on peut y voir (et acheter) des planches et des dessins originaux de Tardi. De quoi se réconcilier avec le dessin, le travail d’auteur, …et la bande dessinée.

Le site internet de la galerie Oblique

François Hollande ne s’en remettra pas

mercredi 15 mai 2013

Publier tout un album de bandes dessinées sur François Hollande avec une caricature qui ne lui ressemble que vaguement, c’est le tour de force que réalisent les éditions Jungle avec « Moi, Président », de Faro pour les dessins et Marie-Eve Malouines pour le scénario.

Mais faut-il accabler le dessinateur, ou son choix par l’éditeur ? Faut-il mettre en cause les tarifs qui n’ont pas du permettre au dessinateur de passer le temps nécessaire à la réalisation de cet ouvrage ? Et a-t-il même eu le temps, quand on sait que ce type de livre, fabriqué rapidement, est lié à l’actualité, et que celle-ci est très fugace ?

Bref, la notion de « dessin » connaît une dégringolade de plus, avec la participation des éditeurs, que ça ne gêne pas de vendre (quand ils y arrivent) de tels produits bâclés. Reste à savoir si les lecteurs que l’on habitue de plus en plus, dans la presse où dans l’édition, à ce type de graphismes sauront faire la différence ?

Bien évidemment l’auteure des textes étant journaliste à France Info, la radio et son site Internet font une grande publicité à l’album.

Le catalogue des éditions Jungle avec des bd sur Chabal, les séries TV Camping Paradis, Scènes de ménage, Les Simpsons (dessinés par les Américains), et un album d’Aurel qui publie désormais sous un autre label.

Le dernier voyage de Fred

lundi 8 avril 2013

Les obsèques du dessinateur Fred – Othon Aristides – se dérouleront le 10 avril 2013 à 15H 30 au cimetière parisien de Pantin, 164, avenue Jean Jaurès (Seine Saint-Denis).

 

 

 

Revoir et écouter Fred dans le film de Jérôme de Missolz

En illustration, la couverture du n°1 de Hara-Kiri dessinée par Fred publiée en septembre 1960, et son dernier album paru en février 2013.

Apple fait la morale dans la BD

samedi 6 avril 2013

L’histoire est racontée par le site IDBoox et elle est édifiante :

« A la veille du long week-end de Pâques, vers 20h, l’un des responsables d’Izneo a été appelé par une personne travaillant pour l’Apple Store aux Etats-Unis. Ordre a été donné de nettoyer les différents ebooks présents dans l’application car ils étaient jugés pornographiques pour les américains. On parle ici de BD numériques pour adultes vous l’aurez compris. Apple a lancé un ultimatum. L’équipe d’Izneo a eu 30 heures pour retirer les BD sous peine de suppression totale de l’application de l’Appstore. »

« Résultat, pour ne pas risquer d’être banni de l’Appstore, Izneo a fait un grand ménage, la moindre BD dévoilant un sein, un décolleté provoquant, une courbe ou évoquant un geste suggestif a été retirée manu militari.

Finalement, l’application est en «conformité» mais un grand nombre de BD s’est envolé. Au début du week-end, le catalogue ne comportait plus que 1200 titres sur les 4000 BD en ligne ! Les bandes dessinées telles que Largo Winch, XIII, Blake et Mortimer ont disparu du catalogue, car toutes susceptibles de choquer la pudibonderie américaine ! C’est sûr que les super-héros enlèvent rarement leur collants moulants pour dévoiler leurs intimité ! »

En septembre 2010, Charlie Hebdo qui voulait créer sa propre application pour iPad avait « envoyé bouler » la société qui devait la développer car celle-ci avait indiqué au journal que les dessins outranciers seraient censurés par Apple.

A noter que le même type de « problème » se pose aussi sur le réseau Facebook.

En illustration, dessin de Reiser dont l’album ne sera jamais diffusé sur l’AppleStore.

La mort de Didier Comès

jeudi 7 mars 2013

Paru dans Sud Ouest.fr :

“Didier Comès, de son vrai nom Dieter Herman, est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à l’âge de 70 ans. Une triste nouvelle confirmée via Twitter par son éditeur Casterman.

Le dessinateur et scénariste belge avait obtenu la consécration au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême en 1981 : son album le plus connu, “Silence”, avait été consacré meilleur album cette année-là. Didier Comès avait commencé sa carrière en étant publié dans le supplément jeunesse du quotidien belge “Le Soir”, puis dans “Pilote” et “(A suivre)”.

Lors du dernier festival d’Angoulême, début février, une exposition lui avait été consacrée. On se souvient également que le monde de la BD lui avait réservé une standing ovation lors de la cérémonie de clôture du festival.

“J’ai perdu mon épouse, je n’ai rien fait pendant quelque temps. Je ne me sens pas en capacité de me lancer dans quelque chose de long. Je suis un dessinateur laborieux et lent, je mets trois ans à faire un album”, nous avait-il alors déclaré.”

Kichka du dessin de presse à la BD

vendredi 1 février 2013

Michel Kichka, dessinateur israélien, mais dont les dessins paraissent aussi dans Courrier international, La Dépêche du Midi L’Humanité, TV 5, membre de Cartooning for Peace, vient de publier « Deuxième génération » aux éditions Dargaud.

Présentation de l’album et de son auteur par l’éditeur :

 « Deuxième Génération n’est pas un règlement de comptes avec l’Histoire. C’est un récit autobiographique à travers lequel Michel Kichka retrace les instantanés décisifs d’une enfance, d’une jeunesse et d’une vie passées dans l’ombre de la Shoah, du plat pays à la terre promise, entre cauchemars, souvenirs drôles, moments joyeux et actes de délivrance.
Célèbre auteur israélien et caricaturiste majeur, Kichka n’est pas seulement un fervent partisan de la paix au Proche-Orient, il est aussi le fils d’un homme qui fut l’unique survivant de sa famille après la guerre. À 20 ans, son père est revenu dans sa Belgique natale. Il y eut deux filles et deux garçons. Et un vécu si pesant que ses enfants n’ont eu de cesse de vouloir s’en émanciper, chacun à sa façon. Un ton unique et touchant, une histoire intime et poignante. Deuxième génération est un roman graphique qui tient à la fois du récit et du documentaire historique, une bande dessinée splendide et déroutante. »

Le site Internet de Kichka et de Dargaud où l’on peut voir les premières pages de l’album.