Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour la catégorie ‘Humeur’

Coup de gueule de graphistes

mardi 2 juillet 2013

Article très intéressant sur Télérama.fr à propos d’un coup de gueule des graphistes sur leurs conditions de travail. Une situation qui n’est pas loin (même tout près) de ressembler à celle des illustrateurs et dessinateurs de presse. Extrait :

[…] « Il n’y a aucune culture graphique dans ce pays, estime Vincent Perrottet. On n’apprend jamais à décoder les signes et les images. Toutes celles qui sont posées dans l’espace public sont indécodables, incritiquables, car non cultivées ». Les images graphiques, c’est une conjugaison de photographie, d’illustration, de typographie, d’imprimerie, d’occupation des espaces urbains.

Or, les responsables de communication sont rarement en mesure de passer des commandes intelligentes. De plus en plus, ceux qui avaient une formation artistique « sont remplacés par des personnes parlant stratégie, business, images sexy… », raconte un graphiste que nous appellerons Dr Pomme. […]

L’intégralité de l’article sur Télérama.fr

François Hollande ne s’en remettra pas

mercredi 15 mai 2013

Publier tout un album de bandes dessinées sur François Hollande avec une caricature qui ne lui ressemble que vaguement, c’est le tour de force que réalisent les éditions Jungle avec « Moi, Président », de Faro pour les dessins et Marie-Eve Malouines pour le scénario.

Mais faut-il accabler le dessinateur, ou son choix par l’éditeur ? Faut-il mettre en cause les tarifs qui n’ont pas du permettre au dessinateur de passer le temps nécessaire à la réalisation de cet ouvrage ? Et a-t-il même eu le temps, quand on sait que ce type de livre, fabriqué rapidement, est lié à l’actualité, et que celle-ci est très fugace ?

Bref, la notion de « dessin » connaît une dégringolade de plus, avec la participation des éditeurs, que ça ne gêne pas de vendre (quand ils y arrivent) de tels produits bâclés. Reste à savoir si les lecteurs que l’on habitue de plus en plus, dans la presse où dans l’édition, à ce type de graphismes sauront faire la différence ?

Bien évidemment l’auteure des textes étant journaliste à France Info, la radio et son site Internet font une grande publicité à l’album.

Le catalogue des éditions Jungle avec des bd sur Chabal, les séries TV Camping Paradis, Scènes de ménage, Les Simpsons (dessinés par les Américains), et un album d’Aurel qui publie désormais sous un autre label.

Levé du pied gauche…

samedi 27 avril 2013

Pour être dessinateur de presse aujourd’hui est-il plus utile d’avoir de l’entregent plutôt que de l’imagination, est-il vraiment nécessaire de savoir dessiner pour publier dans les médias ?

La tendance se confirme nettement depuis quelques années, et l’on voit émerger sur de nombreux sites Internet de journaux, à la télévision, dans la presse écrite, des dessins à l’idée vite bâclée, vaguement dessinés, mais qui sauvent les apparences, notamment grâce à la technique numérique.

Tout comme la téléréalité est la pourvoyeuse de « stars » pour les écrans plats, le dessin de presse voir éclore une nuée de dessinateurs qui, lorsqu’ils ne plagient pas des graphismes déjà existants, ne s’embarrassent d’aucun talent pour paraître, sans jeu de mot.

Pas d’idées, pas de graphisme, mais une grande aptitude à convaincre les rédactions incultes qu’ils font de la satire ou de l’humour.

Pourquoi pas après tout, aucune règle ne régit cette profession et c’est tant mieux que chacun puisse s’exprimer.

Il faut juste craindre que ce métier qui est censé s’adresser à l’intelligence du lecteur, le provoquer, lui ouvrir l’esprit, ne soit abandonné à son triste sort par ceux qui finalement ne lui trouveront plus aucun intérêt. ff

Le débat est ouvert et toutes les contributions seront publiées sur ce blog.

En illustration : “Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique”, toile de J.R Boronali dont l’histoire est racontée sur Wikipedia.

Quelques dessins dans la presse

mercredi 19 décembre 2012

Petit regain d’intérêt dans les médias pour le dessin de presse ? Le Monde et Cartooning for Peace se sont associés pour publier, dans le numéro du vendredi (daté du samedi), une page de dessins venant du monde entier et réunis autour d’un thème. On pourrait chipoter en disant que le vendredi est le jour où le journal se vend le moins, mais on ne le fera pas.

La Matinale de Canal+ diffuse à l’antenne des dessins laborieux d’Ulys.

Enfin Le Point lui aussi ouvre ses pages au dessin. Le nouveau cahier réservé aux éditoriaux et aux points de vue est illustré de dessins d’humour sans forcément de lien avec l’actualité. Dessins de Boll (en illustration) et de Jean, heureuse découverte de l’hebdomadaire, qui s’affirme de plus en plus.

A noter aussi que Olivier Ménégol qui depuis 2010 « croque les sujets d’actu avec humour et légèreté » pour Le Figaro.fr en tant qu’invité, vient de les réunir dans « Les moments chauds de l’année 2011-2012 – saison 2 ». Un créateur éclectique puisque sur son site Internet on apprend qu’il est aussi photographe, designer, et graphiste. Un lien renvoie même sur l’entreprise Ménégol – second œuvre et architecte conseil -, fondée en 1933. On peut également voir ses dessins sur le site Le dessindelasemaine.fr

Sinon à part ça Jacques Faizant disparu en 2006 n’a toujours pas été remplacé à la Une du Figaro, France Soir ne publie plus de dessins de Babouse vu que le journal a cessé de paraître, Iturria – à la retraite après plus de 12 000 dessins publiés au jour la jour – ne publie plus qu’un dessin par semaine dans Sud Ouest dimanche, Wolinski dessine toujours pour le Journal du dimanche et Paris Match, et Daumier, lui, est vraiment mort depuis longtemps.

Un métier qui ne se renouvelle pas, est mort

mercredi 28 novembre 2012

Le dessin d’humour et de presse a connu ses simili Steadman, ses simili Cabu, ses simili Reiser, ses simili Lefred Thouron, aujourd’hui c’est au tour de Plantu. Ou presque. Méfions-nous des imitations.

Ci-dessous, dessin de Max – qui se lance “depuis peu de temps dans une nouvelle discipline : l’illustration satirique” -, trouvé sur le nouveau site ” Soyons sérieux“. Extrait  du texte de présentation :

[…] “Mettre les voiles, prendre la tangente par l’esprit, ne pas se soumettre en utilisant au mieux notre liberté de penser et sa petite sœur la liberté d’expression, tels sont les outils encore disponibles de la nécessaire subversion.

Le dessin de presse est un des moyens d’exercer cette liberté, moyen qui a su garder ses lettres de noblesse depuis que Daumier nous a montré la voie. Nous avons donc bien l’intention d’écrire ici la suite de cette noble histoire, de montrer que par le dessin et la caricature nous nous engageons à réfléchir, rire, rêver et partager une autre vision de notre monde avec tous ceux qui refusent la soupe à la grimace concoctée par l’oligarchie.” […]

Soyons sérieux publie des dessins de JM, Hub, Loo, Denis, Max, Bebb, Simon, Lounis, Nagy, Christian, Ganan, Olive, Roxx, Ah, Olivero, Ysope, Placide.

Un dessinateur invente la photographie

vendredi 2 novembre 2012

Le Parisien.fr (1.11.20012) s’extasie devant le travail d’un jeune italien qui réaliserait des dessins hyperréalistes dont le résultat final s’apparente à…  des photographies. Le quotidien écrit :

 « Le coup de crayon de l’italien Diego Fazio (photo) se propage sur les réseaux sociaux avec une rapidité à la hauteur de son talent. Ses créations sont si réalistes que l’on pense d’abord admirer des photographies. A y regarder de plus près, de très près, ce sont en fait des dessins au crayon, exécutés avec une précision hors-norme. Le jeu de lumière est parfait, les reliefs subtils. Le désormais « DiegoKoi », de ce nom d’artiste, n’a pourtant que 22 ans. En mars 2012, il remporte le premier prix international de l’Arte Laguna de Venise, l’un des prix les plus prestigieux d’Italie. Encore inconnu en France, il faut aller piocher sur Twitter, sur le web étranger ou sur son blog hébergé sur DeviantArt pour découvrir ses dernières œuvres. ».

Pour se faire une idée de son « talent » Le Parisien.fr publie un diaporama de quelques-unes de ses « œuvres ». Chaque époque engendre les « créateurs » qu’elle peut.