Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Siné fait jazzer

9 juillet 2010 à 8 h 43

« Siné, dessinateur contre tout, sauf les chats et le jazz » titrait en Une Le Monde qui lui consacrait en 2005 un portrait d’une page signé Francis Marmande.

Une musique qu’il découvre en 1945 à la Libération :

« J’avais quinze ans, j’habitais près de l’hôpital Lariboisière où étaient soignés des soldats américains. Il y avait des bals, le samedi soir, des big bands, j’y ai appris à danser. Ils m’ont mis entre les mains les premiers « V-Discs », des disques souples : Fats Waller, Count Basie, Duke Ellington, que j’écoutais dans ma piaule avec mes potes pendant des heures. On fumait, on picolait, on se défonçait à la musique. Je voulais être noir ! »

En 1962, il fait partager sa passion aux lecteurs de Jazz Hot, puis à ceux de Jazz magazine (de 1966 à 1970). Ce sont ces textes, plus d’autres plus récents, que les éditions Le Layeur rééditent aujourd’hui sous le titre «Jazzmaniaque ». Des dessins et des chroniques qui brossent le paysage du jazz de la seconde moitié du siècle passé, à la rencontre des Parker, Mingus, Miles, Getz, Albert Ayler, Wilen… et tous les autres.

Réalisé par Bernard Fournier. Préface de Philippe Carles.

L’ami Loïc

6 juillet 2010 à 9 h 46

Faujour expose ses dessins sur l’actualité au restaurant parisien « L’Ami Pierre » à partir du 12 juillet et durant tout l’été 2010.

Dessinateur, entre autres, à Eurosport, Moto journal, il a aussi participé à Siné Hebdo (dessins en illustration) et devrait collaborer en septembre à La Mèche.

Pour être complet, il est un des dessinateurs diffusés par Iconovox.com.

« L’ami Pierre »,
5, rue de la Main d’or, 75012 Paris

Pour Pakman : vernissage le lundi 12 juillet à partir de 18 h 30.

Les temps changent 2

2 juillet 2010 à 7 h 34

À propos de la tablette graphique Cintiq évoquée sur ce blog (1.7.2010), le témoignage du dessinateur Pierre-Yves Gabrion auteur de “Primal zone” (Delcourt), album réalisé avec cet outil (page en illustration).

Extrait d’un entretien publié sur l’excellent site ActuaBD.com en avril 2009 :

Et pour le découpage de chaque planche, comment faites-vous ?
C’est exactement comme pour le scénario. Je modèle au fur et à mesure. D’un seul coup, j’ai une image qui arrive et je construis parfois case après case. En plus, c’est un « zéro papier » total. Je travaille sur une Cintiq, vous savez, ces grandes tablettes avec écran intégré. C’est vraiment très confortable. Avant, en dessinant sur papier, quand on voulait déplacer des cases, modifier, c’était très lourd. Tandis que là, c’est un calque et puis point final. J’utilise à fond les avantages de ce genre d’outil.

Et ça a fait évoluer votre dessin ?
Oui, aussi. Le crayonné devient rapidement un encrage. Au niveau du dessin, il n’y a pratiquement pas de bâti. Ça se fait comme ça. Et puis grâce à Internet, les docs photos, ce n’est plus un problème. C’est très confortable de pouvoir intégrer de la doc rapidement. Voir ce que ça donne et puis si ça ne va pas, on en prend une autre. C’est vraiment une approche totalement dans l’instant. J’ai maintenant vraiment l’impression d’être lecteur. Je me surprends au fur et à mesure. C’est assez excitant.

Est-ce que l’outil informatique a facilité le passage vers le réalisme ?
Surtout par rapport à la doc. Une voiture de flic, sur du papier, c’est lourd. Soit on la redessine complètement en s’appuyant sur la doc et ça demande un temps fou. Soit on fait comme Francq, le dessinateur de Largo Winch, qui fait des repérages photos, qui les projette et qui les décalque. Tous les dessinateurs réalistes sont obligés de trouver ce genre de solution par rapport à la doc. Après, il y a une interprétation, le cadrage, la mise en scène, etc. L’informatique fait gagner un temps fou. Il n’y a pas à reprendre le crayon, passer à la table lumineuse, tout ça. Il y a une forme de spontanéité.

D’autres infos à propos de la tablette Cintiq 21UX (DTK-2100) et de ses accessoires sur le site Tablet4u.

Les temps changent

1 juillet 2010 à 9 h 34

Il y aura toujours les tenants du papier, de la plume ou du pinceau, mais il faut reconnaître que grâce à la révolution numérique, les dessinateurs ont de plus en plus accès à de nouveaux outils.

C’est le cas des tablettes graphiques, un outil formidable qui permet de travailler directement sur un écran avec les mêmes facilités que sur du papier et avec une grande variété de tracés, plume, pinceau, craie, dont le rendu est équivalent à celui des outils traditionnels.

Un des écrans interactifs les plus cités par les auteurs, notamment de BD,  est le Cintiq 21UX de la marque Wacom. Le prix de la nouvelle version tourne autour de 2 000 euros, mais on trouve sur Internet des occasions sur des versions moins récentes.

Précision utile : ceci n’est pas une publicité, mais de plus en plus de dessinateurs évoquant cet outil dans leur travail quotidien il nous a semblé utile d’en parler.

Plus d’infos sur le site de la marque Wacom.

Démonstration (un peu datée) en images :

« L’ex-directeur de Charlie Hebdo »

30 juin 2010 à 14 h 51

Charlie Hebdo avait déjà défendu Stéphane Guillon il y a quelques semaines contre les attaques d’Éric Besson, dans son n°941 (30.6.2010), l’hebdomadaire satirique consacre sa Une (Riss), un édito (Charb) et de nombreux dessins (Schwartz, Tignous, Luz, Jul), au licenciement arbitraire des humoristes Stéphane Guillon et Didier Porte par… Philippe Val, « l’ex-directeur de Charlie Hebdo », nommé directeur de France Inter en 2009 (À noter que «L’ouragan Philippe » tel que le surnomme Cavanna est toujours actionnaire principal du journal, avec Cabu, même si ses actions sont « gelées »).

Dans son texte Charb explique :

« Encore une fois, c’est l’humour qui est pointé du doigt. Les humoristes vont trop loin… On peut se demander pourquoi ils donnent le sentiment au pouvoir d’aller si loin. N’est-ce pas parce qu’en comparaison les « vrais » journalistes politiques ne vont nulle part ? J’ai déjà eu l’occasion de le dire, un journaliste qui lèche outrageusement les pompes d’un puissant ne sera jamais viré d’aucune radio, d’aucune télé. Pourtant, il trahit bien plus sûrement sa profession qu’un comique qui va « trop loin ». Le comique est payé pour ça, aller trop loin. »

À noter également dans le même numéro, une nouvelle définition de l’humoriste par Wolinski (qui nous apprend au passage le tournage d’un film sur lui par Arte) :

« Tous les matins j’écoute France-Inter, et donc j’écoute ces comiques qui ne me font pas rire. L’humour ce n’est pas seulement se moquer du monde, il faut aussi avoir quelque chose à dire. Il faut aussi avoir une certaine grâce, un humoriste n’est jamais méchant sauf avec lui-même, il ne ricane pas, il n’insulte pas, il ne se prend pas au sérieux… Dans ce métier, il faut savoir faire rire même les cons. Mais il ne faut pas faire rire qu’eux. Cela dit, des rigolos, virés, ça ne me fait pas rire, non plus ! »

Lors du départ de Philippe Val pour France Inter, le même Wolinski écrivait dans Charlie (13.5.2009) :

« Tu avais su, à Charlie Hebdo, t’entourer d’une bonne équipe, des femmes, des hommes, lorsque je les regarde à la réunion, je les aime. Je ne peux travailler qu’avec des gens que j’aime, que j’estime, que j’admire. »

En illustration: la Une de Charlie Hebdo et un dessin signés Riss.

Du nouveau (ou presque) au Canard

30 juin 2010 à 14 h 30

Deux dessins de Philippe Mougey dans le n°4679 du Canard enchaîné (page 3 et 8 ) paru le 30 juin 2010.

Depuis l’arrivée de Pétillon et de Lefred Thouron le siècle dernier (en 1994), aucune nouvelle signature de dessinateur n’avait fait son apparition dans l’hebdomadaire (en dehors d’un passage éclair de Martin Veyron en 2007, que nous signalé le site Charlie enchaîné.free.fr).

Plus d’infos sur Philippe Mougey, né en 1969 à Montbéliard (Doubs), sur son site.

On y voit ses « bas-reliefs » sur les politiques, avec lesquels il s’est fait connaître (voir illustration), ses sculptures (à partir de personnages de Cabu), et on y apprend qu’il a dessiné pour Charlie Hebdo de 2001 à 2003 et en 2008.