Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour 2015

Festival de Labouheyre, 7ème édition

mardi 23 juin 2015

affiche festival 2015C’est Bouzard un des nouveaux dessinateurs du Canard enchaîné qui signe l’affiche du 7ème Festival de dessin d’Humour de Labouheyre (Landes) qui se déroulera les 4 et 5 juillet 2015.

Au générique, Bouzard bien sûr, mais aussi Mo/CDM et Pixel Vengeur de Fluide Glacial, Ernst (dessinateur BD), Soulcié (L’Equipe, Télérama, La Revue dessinée), Berth (Siné mensuel, Mon Quotidien, et Prix Charlie Schlingo 2015), Lasserpe (L’Equipe, Sud Ouest, Marianne), Coco (Charlie Hebdo, Les Inrocks), Gros (Marianne, Charlie Hebdo), Isa (Illustratrice), Goulesque (Dessinateur BD et lllustrateur), et Carali (Siné mensuel, et grand patron du mensuel Le Psikopat).

Le festival rendra un hommage tout particulier à Tignous (Bernard Verlhac), une des victimes le 7 janvier 2015 de l’attentat contre Charlie Hebdo, dont le nom sera donné à une salle de la Maison des services de la commune.

La page Facebook des organisateurs Bénévoles sans frontières.

Charlie Hebdo : le tragique et la tragédie…

lundi 22 juin 2015

718368-charlieLu sur Facebook le mot de Yan Lindingre, rédacteur en chef de Fluide glacial et dessinateur :

” Je suis Charlie.

J’ai fait savoir à  ceux qu’on pourrait appeler “les frondeurs”, que je les soutiens dans leur démarche, à savoir celle qui consiste à avoir droit au chapitre, à décider collégialement de l’avenir de leur journal. Ce qui leur est refusé par l’actuelle direction.

Je ne suis pas Charlie.

J’ai appris par plusieurs sources que l’actuelle direction de Charlie n’a rien versé aux collègues hospitalisés depuis janvier.
Fabrice Nicolino, Philippe Lançon et Simon Fieschi ont été abandonnés à leur sort. Bien sûr, on me rétorquera que “c’est plus compliqué que ça”. Ben non, c’est pas plus compliqué que ça… De rendre visite à ses potes hospitalisés et de leur verser leur salaire, quand on est assis sur une fortune amassée sur (notamment) leur dos, leurs jambes, leur mâchoire.

J’incite les gens qui savent comment faire à lancer une collecte afin que Simon (que je ne connais pas personnellement) puisse se payer un fauteuil électrique. Pour que les trois aient de quoi manger, payer leur loyer.

Je ne sais pas ce qu’en pensera madame Anne Hommel (si elle prend le temps entre deux conseils à Cahuzac et à DSK), monsieur Malka (entre deux conseils à DSK et à Clearstream), puisque ce sont eux qui décident de l’avenir de Charlie et en quelque sorte du sort de nos confrères hospitalisés, oubliés.

Y. Lindingre”

L’illustration de cet article (dessin de Charb) a été changée pour éviter toute mauvaise interprétation.

Le n° 60 de FECO News

lundi 22 juin 2015

FECO News 60La FECO (FEderation of Cartoonists Organisation) International n’a pas de chance, la photo de son ex-président Bernard Bouton, démissionnaire pour avoir participé à un concours Iranien de caricatures, figure dans plusieurs pages du dernier numéro de son magazine Feco News (n°60) qui vient de paraître.

Tout en anglais, le journal rend hommage à Charlie Hebdo avec de nombreux dessins (en Une, un dessin signé Ares d’un crayon qui se fait égorger par un jihadiste, et qui saigne) et à Wolinski. Carlos Brito, vice-président général de la Feco, consacre un article – en français – à Alain Grandremy, ancien secrétaire de rédaction du Canard enchaîné, disparu en 2014.

Le logo de la Comédie-Française

samedi 20 juin 2015

Zéro + zéro = le nouveau logo de la Comédie-Française. Il est toujours fascinant de voir comment les soi-disant créatifs arrivent à vendre (sans doute très cher) des concepts graphiques aussi simplistes…

C’est Alain Korkos sur le site Arrêt sur images qui attire l’attention sur ce “nouveau” logo (ci-dessous).

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Les « enfants » du dessin de presse

vendredi 19 juin 2015

BesseCoco

Pas facile de parler du dessin de presse dans une émission de grands reportages, pas évident de traiter de ce sujet à travers trois jeunes dessinateurs, pas facile, ni évident surtout lorsqu’on choisit de titrer la séquence  « Les enfants de Charlie Hebdo» comme l’a fait Envoyé spécial le 18 Juin 2015.

Les témoignages de Camille Besse, Coco, Soulcié, mais aussi de Pascal Gros qui fait une apparition, donnent pourtant une idée exacte de la profession aujourd’hui, de ses difficultés de travail et de ses doutes après le 7 janvier. Une situation complexe que l’incontournable et pointilleux historien de la caricature Guillaume Doizy n’hésite pas à résumer avec cette formule « le dessin de presse est derrière nous » (il explicite cependant).

L’espoir est peut-être dans la parole d’un élève de l’école Estienne filmé dans le cadre du Trophée Presse citron : « Le dessin de presse pouvait avoir un petit côté désuet et on se demandait s’il avait encore un peu de pouvoir. Mais de voir que ça pouvait faire réagir de façon aussi violente, dans ma classe, il y en a qui ont pris conscience qu’on pouvait s’engager par le dessin. »

Le reportage d’Anouk Burel et Frédéric Bazille est à revoir en replay sur Pluzz.fr (3ème reportage du magazine).

Illustrations : captures d’écran Besse, Coco, Gros, Soulcié.

Gros 2Soulcie

Charlie Hebdo, le témoignage d’Angélique

jeudi 18 juin 2015

Charlie N1Extrait du témoignage d’Angélique responsable des abonnements à Charlie Hebdo depuis 19 ans, recueilli par Liliane Roudière pour le magazine Causette :

[…] « Tout a explosé. Notre travail n’est plus le même. Riss et Éric doivent apprendre à gérer autant d’argent et autant de médiatisation. Avant, les journaux ne parlaient pas de Charlie. Pendant la première affaire des caricatures, ils n’étaient pas là, ils ont couvert le procès l’année suivante. N’ont pris aucun risque. Ensuite, quand il y a eu l’incendie, ils ont titré : “Charlie met de l’huile sur le feu ?” Mais c’est eux, l’huile sur le feu. J’y vois une sorte de jalousie morbide. Sinon pourquoi s’acharner autant ? Pour faire du buzz et vendre sur le chagrin. Laissez-nous du temps, du silence, du recueillement, de la paix. Nous ne sommes que des êtres humains, nous ne sommes pas des symboles, nos vies ont été détruites et chacun a ses méthodes pour survivre et reprendre. Certains ont besoin de prendre la parole, d’autres préfèrent le silence. Certains préfèrent travailler, d’autres prendre du recul. […]

A lire tous les témoignages de ceux qui ont vécu la tragédie de Charlie Hebdo, sur place, ou pas très loin, on se demande comment des personnes qui racontent, expliquent, analysent ce qui s’est passé avec autant de lucidité et d’humanité peuvent ne pas trouver – ensemble – une solution à la situation actuelle ?

CH 1195 2015Certes la vie d’un journal n’est pas toujours un fleuve tranquille surtout lorsque tout l’intérêt de ce type de rédaction est de réunir des caractères atypiques, mais comment un journal qui a une histoire, est porteur d’un esprit libertaire, a-t-il pu confier son devenir à un avocat arriviste, envoyer une lettre de licenciement, embaucher une communicante de crise (elle était celle de DSK, de Cahuzac, Le Canard enchaîné cette semaine nous apprend qu’elle est aussi celle d’Ali Bongo) ?

Au moment où l’on célèbre Cavanna, co-fondateur de Charlie Hebdo avec le film de Denis Robert, l’hebdomadaire devrait peut-être se ressourcer dans son adn pour trouver un nouveau chemin. Charlie Hebdo n’a jamais été un journal comme les autres, c’est la part de l’héritage léguée par Cavanna, Choron, Gébé, Cabu, Wolinski, Fournier, Reiser, … (oublions la sinistre période Val) Ils en ont fait un espace de création et de grande liberté. Pour sa rédaction et surtout pour ses lecteurs, l’idéal serait qu’il le reste… ff.

En illustration : la Une du n°1 (1970) dessin de Gébé et celle du n°1195 signée Coco.