Vendredi 9 janvier 201517h19
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LeMonde.fr :
Les deux frères Kouachi sont morts durant l’assaut à Dammartin-en-Goële, selon nos informations auprès de la Direction générale de la gendarmerie nationale |
Vendredi 9 janvier 201517h19
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Les deux frères Kouachi sont morts durant l’assaut à Dammartin-en-Goële, selon nos informations auprès de la Direction générale de la gendarmerie nationale |
Guillaume Doizy écrit sur son site Caricatures & caricature un article titré “Non, nous ne sommes pas tous Charlie”. Extrait :
[…] “Rappelons-nous que depuis 2012, Charlie Hebdo fait l’objet de vives critiques de la part des grands médias, des intellectuels, des politiques ici-même en France notamment, jugeant le journal bien trop provocateur, mettant de l’huile sur le feu, au point que Charlie Hebdo se soit ironiquement rebaptisé « journal irresponsable » !
Ces combattants étaient bien seuls, abandonnés de tous ou presque face à l’internationale de l’obscurantisme. Y avait-il alors beaucoup de « Charlie » parmi les élites ? Parmi nos gouvernants ? Parmi les éditorialistes de la grande presse qui pourtant savent à l’occasion donner de la voix contre les chômeurs, contre les roms, les immigrés, contre les travailleurs ou les fonctionnaires « privilégiés », contre ceux que justement Charlie défendait ? Que non !
Je partage la colère de Jeannette Bougrab, la compagne de Charb, qui sur TF1 jeudi 8 janvier dans le journal de 20H met en cause la responsabilité de l’État, dénonce cet isolement dont Charlie Hebdo a été la victime. « On aurait pu éviter le massacre » a-t-elle expliqué, et elle a raison !” […]
En illustration couverture de Charlie Hebdo dessinée par Luz.
Vu sur le site Tamurt Info :
Témoignage dans Le Monde d’une des journalistes de Charlie Hebdo, Zineb El Rhazoui.
Extraits :
[…] ” Pour m’embaucher, Luz a proposé de baisser son salaire, « pour que ça rentre dans le budget ». Depuis, Riss a pris coutume de me demander : « Qu’est-ce qui t’énerve le plus cette semaine ? », pour voir ce que j’ai à écrire. C’est ainsi Charlie, un journal énervé, mais qui ne se prend jamais au sérieux. Riss a survécu. Blessé, « il arrive à bouger les doigts », m’a confirmé un collègue. Il redessinera. Luz aussi est en vie, mais se sentait incapable de dessiner, jusqu’à ce qu’il nous envoie la « une » du prochain numéro, tragiquement drôle. C’est la première fois que Charlie a sa « Une » dès le jeudi soir. Charlie n’a jamais été un journal comme un autre, et ne le sera fatalement plus jamais. […]
[…] ” Charb, lui, avait fait de Charlie son sacerdoce et sa croix, il ne vivait que pour que vive le journal. Charb a désespérément tapé à toutes les portes, jusqu’à celle de François Hollande, pour attirer l’attention sur l’inexorable disparition de Charlie par asphyxie financière. « J’ai l’impression de faire le tapin », m’avait-il confié, il y a un mois, alors que nous déjeunions ensemble. Charb vivait dans l’angoisse de voir mourir le journal et se souciait peu de sa propre mort, lui qui était sous protection policière depuis 2012.
Si tu avais été là, mon Charb, si tu avais vu la place de la République, noire de monde, des gens en larmes qui portaient ton portrait, dans un silence monacal. Si seulement tu avais pu voir ça. Si seulement tu pouvais voir ce jour où les propositions d’aide affluent de toute part, pour que le journal vive, à tout prix.”
Les bonnes nouvelles pour l’avenir du journal :
Dans Le Monde :
« Charlie Hebdo » va continuer de paraître et lance un appel aux dons
Extrait de l’article : ”
[…] “En novembre 2014, Charlie Hebdo, déficitaire depuis longtemps, selon Charb, avait lancé une souscription : « Je ne dis pas que nous sommes un monument national, mais nous sommes un peu le dernier vestige d’une presse indépendante », avait-il dit aux Inrocks, qui rappelaient le rôle complémentaire du Canard enchaîné et de Siné Hebdo. « Nous ne renaîtrons pas de nos cendres. Personne ne reprendra le risque de relancer un journal comme Charlie, sous cette forme. Ça ne rapporte rien », imaginait alors Charb.
Mais juste avant la tuerie du 7 janvier, les 200 000 euros apportés par la souscription avaient donné « une bonne bouffée d’air » à l’équipe, se rappelle Luce Lapin. Et redonné un élan que la rédaction espère retrouver.”