Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Le scandale Benetton

17 novembre 2011 à 9 h 02

Mais où donc les publicitaires, qui sont grassement payés pour ça, vont-ils chercher leurs idées ? En illustration la Une de Charlie Hebdo datée du 9 novembre 2011 dessinée par Luz, et quelques-unes des affiches de la dernière campagne du fabricant italien Benetton.

Les 80 ans de Tomi Ungerer

12 novembre 2011 à 8 h 29

Tomi Ungerer est un artiste majeur. Illustration, affiche, dessin de presse, écriture, il a exploré avec talent tous ces domaines et aujourd’hui un musée, dont il a favorisé la création en faisant don de nombre de ses dessins, rend hommage à l’ensemble de son œuvre.

Du 11 novembre 2012 au 19 février 2012, ce musée  présente l’exposition « Tomi Ungerer et ses maîtres. Inspirations et dialogues ». Extrait de la présentation de l’évènement par les organisateurs :

« Dans la totalité du musée sont présentées environ 300 œuvres, tant sélectionnées dans le fonds du musée que provenant de collections privées et publiques, sur le thème encore peu exploré, des multiples connexions qu’entretient l’œuvre d’un illustrateur avec l’histoire de l’Art. Les différentes formes d’expression de son œuvre montrent en effet de nombreuses références graphiques, plastiques et cinématographiques.

Un riche répertoire iconographique d’artistes de tous styles et de toutes époques confondus s’est ainsi constitué : les maîtres allemands du Moyen Age et de la Renaissance [Baldung-Grien, Dürer, Grünewald, Holbein], Doré et les artistes allemands du XIXe siècle [Caspar David Friedrich, Ludwig Richter, Moritz von Schwind, Carl Spitzweg], les artistes alsaciens [Hansi, Loux, Sattler, Schnug], le dadaïsme et le surréalisme [Arp, Ernst], les dessinateurs satiriques [Busch, Daumier, Dubout, les caricaturistes du Simplicissimus et les cartoonists anglo-saxons, Grandville, Töpffer].

L’exposition évoque également des croisements avec Bellmer, Dix, Ensor, Félicien-Rops, Goya, Grosz, Jones, Kubin, Lindner, Posada, Toulouse-Lautrec, von Bayros, Weaver ou Wyeth. Le dramaturge Friedrich Dürrenmatt écrivait à propos de Tomi Ungerer qu’il « n’imitait personne, mais utilisait beaucoup ». Il est indéniable que ces multiples emprunts ont aussi contribué à forger l’originalité de son art. »

À noter que à l’occasion des festivités liées aux 80 ans de Tomi Ungerer, la Ville de Strasbourg ouvre gratuitement le Musée Tomi Ungerer les 18, 19 et 20 novembre 2011.

Un catalogue, édité par les Musées de Strasbourg, accompagne l’exposition. Un colloque, « Images modèles, images déplacées », est organisé les 1er et 2 décembre à l’Auditorium des Musées de la Ville de Strasbourg.

Musée Tomi Ungerer, Centre International de l’Illustration, 2 Avenue de la Marseillaise, 67000 Strasbourg.

Horaires, dates et informations particulières : Les lundi, mercredi, jeudi et vendredi de 12h à 18h
samedi, dimanche de 10h à 18h. Tarifs : tarif réduit : 3.00 €, plein tarif : 6.00 €.

Remerciement à Claude Haber

Honoré enfin Honoré !

11 novembre 2011 à 9 h 04

Longtemps dans son parcours professionnel le jardin secret du dessinateur Honoré a été le dessin politique. On voyait bien ses dessins, ponctuellement dans Libération, ou  dans des publications syndicales, mais ce n’est qu’à partir de 1991 avec La Grosse Bertha, puis en 1992 avec la renaissance de Charlie Hebdo, qu’il a pu s’investir totalement dans le genre.

Paradoxalement, alors que depuis  20 ans il offre à ses fidèles lecteurs ses idées percutantes et son graphisme original, ou l’inverse, aucun album à ce jour n’avait rassemblé ses dessins sur l’actualité. C’est désormais chose faite avec la publication de « Je hais les petites phrases » (Les Echappés).

Alexandre à la carte

10 novembre 2011 à 10 h 48

L’exposition consacrée au dessinateur Alexandre est un prétexte tout trouvé pour se rendre dare-dare dès le 17 novembre 2011, au  Musée de l’Erotisme à Paris, lieu culte, qui recèle dans ses collections quelques trésors du dessin d’humour pornographique (Dubout, Tetsu), entre autres œuvres artistiques émoustillantes.

L’exposition accompagne la parution du livre « Alexandre, Le charme discret de la gauloiserie » (Les Echappés), recueil qui rassemble quelques-unes des 2 000 cartes postales grivoises dessinées par le dessinateur Alexandre (Robert Huet 1930-2002).  Ces cartes, très populaires dans les années 1960 et qu’on trouvait encore dans les années 1980, se sont vendues au total à plus de 40 millions d’exemplaires, le record de vente ayant été atteint par la série «On a l’âge de son zizi» écoulée à plus de 925 000  exemplaires.

Selon l’éditeur : «Alexandre représente la quintessence de l’esprit franchouillard et gaulois, comme l’attestent les thèmes qu’il ne cessera de reprendre pendant toute sa carrière : la chasse, la pêche, la pétanque, le camping, les naturistes, les curistes, les bidasses, les cocus…
Il était plus que temps de lui rendre hommage. »

Tous ces documents, 550, ont été réunis par le dessinateur Manu Boisteau, qui avait déjà publié en 2009, « Chers tous, trésors oubliés de la carte postale à papa » (éditions Cornélius). L’album d’Alexandre est préfacé par le dessinateur Blutch.

Musée de l’Erotisme, 72, boulevard de Clichy, 75018 Paris.

Charlie Hebdo encore

9 novembre 2011 à 15 h 15

Le site Caricatures & caricature publie à propos de la couverture du n°2010 de Charlie Hebdo (voir blog du 8.10.2011) une série de caricatures datant du 19 ème et du 20ème siècle où les ennemis de toujours s’embrassent déjà goulûment (en illustration). Sur le même site, Guillaume Doizy commente aussi le dessin de Luz :

« Charlie Hebdo choisit, fait rarissime, de se mettre en scène. Le titre se définit comme un journal satirique d’actualité et pour une fois, le journal a fait – bien malgré lui – la “une” de l’actualité. La très grande médiatisation qui a suivi l’incendie du 1er novembre permet au dessin d’être décrypté par le lecteur qui connait finalement assez peu le visage de ceux qui illustrent le journal et qui visualise depuis un peu mieux celui de son directeur et rédacteur en chef, Charb.

Reste le principal : une fois de plus, Charlie Hebdo a choisi la provocation par l’ironie, le paradoxe et l’humour. En invoquant ce baiser, Luz prend le contrepied du discours guerrier et menaçant des intégristes. A la haine, le journal répond en apparence par l’amour. Mais en imaginant ce baiser très “gay”, Luz met les rieurs “progressistes” de son côté, tout en provoquant sans aucun doute la rage des intégristes (de tous poils), dont on connait la haine homophobe. L’interpénétration des bouches et les débordements salivaires constituent les éléments ultimes de la provocation. »

A propos de la couverture d’Hara Kiri mensuel publiée en parallèle de celle de Charlie Hebdo sur ce blog, le site Internet du Nouvel Observateur nous apprend que « l’étudiant » qui embrasse le CRS n’est autre que le dessinateur Reiser qui joue les figurants pour le photographe. Sur celle de Charlie, le personnage dessiné par Luz est Charb.

Toujours sur le site du Nouvel Observateur, à lire, le point de vue de Stéphane Mazurier auteur de «Bête, méchant et hebdomadaire. Une histoire de Charlie Hebdo (1969-1982)», (Buchet Chastel, 2009), sur cet évènement. Extrait :

« Je crois surtout que le journal s’est toujours attaqué aux religions. Il ne s’attaque pas seulement aux extrémismes religieux, mais aux religions elles-mêmes: dans le cas du catholicisme, il ne s’agit pas de condamner les «dérives» des catholiques intégristes, mais l’Église catholique, comme le montrent les innombrables dessins et textes contre le pape. C’est, à mon avis, le même souci dans le cas de l’islam : «Charlie Hebdo» prétend ne pas combattre l’islam, mais l’islamisme, ce qui est un moyen de se protéger. Le journal, de tradition laïque et même athée, est tout à fait dans son rôle quand il se moque de la religion musulmane, et pas uniquement des intégristes musulmans. »

Le webdo satirique Urtikan.net consacre l’édito de son n°24 et deux de ses pages, à l’incendie criminel des locaux de Charlie Hebdo. Dessins sur le sujet de Samson, Besse, Pakman Lacombe.

Siné évoque sur le site Internet de Siné mensuel l’incendie de Charlie Hebdo et illustre sa chronique par un dessin de Jiho.

Le site Internet  et le Facebook de Charlie Hebdo semblent à nouveau fonctionner.

D’Hara-Kiri à Charlie Hebdo

8 novembre 2011 à 10 h 19

Couverture du n°2010 de Charlie Hebdo à paraître le 8 novembre 2011 et couverture du mensuel Hara Kiri n°85 paru en octobre 1968. Autre temps, mêmes mœurs.