Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Reiser’

Disparition du dessinateur Manfred Deix

vendredi 1 juillet 2016

51UK3tV66AL._SX378_BO1,204,203,200_Lu dans Le Monde du 28 juin 2016 (article  payant) :

“Dessinés par lui avec un soin maniaque, ses compatriotes autrichiens étaient irrémédiablement laids, bêtes et méchants. Ils ont perdu l’un de leurs plus féroces critiques en la personne du caricaturiste Manfred Deix, mort samedi 25 juin, à 67 ans, au terme d’une longue maladie, dans sa région natale de Basse-Autriche, où il vivait en compagnie de son épouse et de leurs 37 chats.

Moins connu que l’écrivain Thomas Bernhard ou le cinéaste Michael Haneke, Deix a participé à sa manière, durant les années 1980, à la démolition de l’image sucrée que l’Autriche avait construite d’elle-même après la seconde guerre mondiale comme la patrie de Mozart et de l’impératrice Sissi – surtout pas celle d’Adolf Hitler.

Deix 2016Il prenait un malin plaisir à faire sauter la frontière du « politiquement correct », et plus encore celle du mauvais goût. S’il faut lui chercher une parenté en France, ce serait du côté de Reiser et de son « Gros Dégueulasse », plus que de celui de Wolinski ou de Plantu.

Il a donné des dessins à Charlie Hebdo en signe de solidarité après l’attentat meurtrier de janvier 2015 : la satire, écrivait-il, « a tous les droits et tous les devoirs » – à condition, ajoutait-il cependant, « de ne pas allumer des incendies ».”

En France, ses dessins ont été publiés par Actuel et surtout Hara-Kiri mensuel.

Illustrations extraites de l’article (en anglais) publié sur le blog du dessinateur Bado.

Delfeil de Ton fait revivre Hara-Kiri hebdo

jeudi 21 avril 2016

Affiche_Delfeil_BlondeauxLongtemps, Moi, Odile, la femme à Choron (Mengès) et Bête et méchant de Cavanna (Livre de Poche), lus et relus, ont été mes livres de chevet. Ce sont ces récits qui m’ont donné envie de créer un journal, un journal satirique (et qui sait, de recommencer…). Aujourd’hui, je peux rajouter à ces deux titres Ma véritable histoire d’Hara-Kiri hebdo de Delfeil de Ton, publié par Les Cahiers dessinés.

Tous les noms qui ont fait la réussite de cette aventure éditoriale hors-normes, Cavanna, Choron, Reiser, Cabu, Wolinski, Gébé, Fred, Pellaert, Fournier, Topor, Siné, Willem, y sont. Et on se demande, une fois de plus, comment il a été possible de réunir tant de talents et les faire travailler ensemble sans la présence d’un directeur des ressources humaines ;-). Delfeil de Ton y parle aussi un peu de lui, normal, il y était, et franchement il l’écrit drôlement bien cette histoire. ff.

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Le 28 avril 2016, le Café Bête & Méchant à Paris organise une soirée exceptionnelle autour de trois livres édités par Les Cahiers dessinés, en présence de Delfeil de Ton, de Pascal Blondeaux pour Berck de Gébé, et de Alexandre Devaux pour Topor Voyageur du livre et Topor Dessinateur de Presse, qui nous parlera sans doute de l’exposition que la BnF consacrera en 2017 à ce dessinateur.

Café Bête et Méchant, 18, rue Montreuil 75011, Paris. A partir de 19 h.

Hommage à Jacques Sternberg à Trouville

jeudi 10 mars 2016

705_JS-un-amoureux-copieJacques Sternberg (1923-2006) était un écrivain et un passionné du dessin d’humour. Dans les années 1960-70, par ses écrits et en les publiant, il a contribué à faire connaître nombre de dessinateurs, parmi lesquels on peut citer Maurice Henry, Tetsu, Chaval, Mose, Gourmelin, Bosc, Siné, Fred, Sempé, Wolinski, Folon, Gébé, Reiser, Topor, etc.

Du 4 avril au 3 juin 2016, la ville de Trouville présentera l’exposition “Sternberg à Trouville – Un amoureux de la mer”, organisée par Dominique Vautier et l’Association du Patrimoine artistique.

Cette exposition a déjà été présentée à Bruxelles en 2014.

Le dessin de l’affiche est signé Roland Topor.

Charlie Hebdo, le témoignage d’Angélique

jeudi 18 juin 2015

Charlie N1Extrait du témoignage d’Angélique responsable des abonnements à Charlie Hebdo depuis 19 ans, recueilli par Liliane Roudière pour le magazine Causette :

[…] « Tout a explosé. Notre travail n’est plus le même. Riss et Éric doivent apprendre à gérer autant d’argent et autant de médiatisation. Avant, les journaux ne parlaient pas de Charlie. Pendant la première affaire des caricatures, ils n’étaient pas là, ils ont couvert le procès l’année suivante. N’ont pris aucun risque. Ensuite, quand il y a eu l’incendie, ils ont titré : “Charlie met de l’huile sur le feu ?” Mais c’est eux, l’huile sur le feu. J’y vois une sorte de jalousie morbide. Sinon pourquoi s’acharner autant ? Pour faire du buzz et vendre sur le chagrin. Laissez-nous du temps, du silence, du recueillement, de la paix. Nous ne sommes que des êtres humains, nous ne sommes pas des symboles, nos vies ont été détruites et chacun a ses méthodes pour survivre et reprendre. Certains ont besoin de prendre la parole, d’autres préfèrent le silence. Certains préfèrent travailler, d’autres prendre du recul. […]

A lire tous les témoignages de ceux qui ont vécu la tragédie de Charlie Hebdo, sur place, ou pas très loin, on se demande comment des personnes qui racontent, expliquent, analysent ce qui s’est passé avec autant de lucidité et d’humanité peuvent ne pas trouver – ensemble – une solution à la situation actuelle ?

CH 1195 2015Certes la vie d’un journal n’est pas toujours un fleuve tranquille surtout lorsque tout l’intérêt de ce type de rédaction est de réunir des caractères atypiques, mais comment un journal qui a une histoire, est porteur d’un esprit libertaire, a-t-il pu confier son devenir à un avocat arriviste, envoyer une lettre de licenciement, embaucher une communicante de crise (elle était celle de DSK, de Cahuzac, Le Canard enchaîné cette semaine nous apprend qu’elle est aussi celle d’Ali Bongo) ?

Au moment où l’on célèbre Cavanna, co-fondateur de Charlie Hebdo avec le film de Denis Robert, l’hebdomadaire devrait peut-être se ressourcer dans son adn pour trouver un nouveau chemin. Charlie Hebdo n’a jamais été un journal comme les autres, c’est la part de l’héritage léguée par Cavanna, Choron, Gébé, Cabu, Wolinski, Fournier, Reiser, … (oublions la sinistre période Val) Ils en ont fait un espace de création et de grande liberté. Pour sa rédaction et surtout pour ses lecteurs, l’idéal serait qu’il le reste… ff.

En illustration : la Une du n°1 (1970) dessin de Gébé et celle du n°1195 signée Coco.

Encore une vente aux enchères de dessins

mercredi 10 juin 2015

Ces dessins de Lefred-Thouron (ci-dessous) attribués à un autre dessinateur, Jean-Michel Thiriet, figurent dans le catalogue de la vente aux enchères organisée par Nathalie Vermot et Associés, le 20 juin 2015.
« L’expert » de cette vente est Florian Bourguet de la Galerie Iconoclastes, 20 rue Danièle Casanova 75002 Paris (site Internet en construction).

Vieux albums de BD, pages de dédicaces vite faites, planches originales de BD, affiches, reproductions, et des dessins de Loup (2), Reiser (2 crobards pour un story board de dessin animé ) et de Cambon (2) sont également proposés (semble-t-il sans l’accord de leurs auteurs ou ayant-droits).

Contacts et détails Maison de ventes.

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Affiches de cinéma dessinées à Toulouse

lundi 4 mai 2015

Lu dans Toulouse Infos :

“Le cinéma à souvent fait appel aux caricaturistes de Charlie Hebdo dans son histoire. La cinémathèque rend hommage à ces derniers à travers une exposition qui met en exergue ce mariage entre l’affiche et le 7 e art… histoire de rire encore.

2015-04-15 11.00.57« C’est une façon pour nous de montrer notre solidarité, de rappeler aussi que ces caricaturistes tombés sous les balles étaient des artistes, qu’ils ont dessiné pour d’autres supports que Charlie Hebdo et qu’ils ont aussi servi la cause de certains films par leur talent », explique Natacha Laurent, directrice artistique de la cinémathèque. Inscrites dans l’inconscient collectif du 7e art certaines affiches exposées nous sautent aux yeux d’emblée. « On voulait évoquer des cinémas différents, aussi bien La Grande bouffe de Marco Ferreri illustré par Reiser que Le Roi des cons de Claude Confortès par Wolinski ou encore Les Espions de Clouzot, l’affiche la plus ancienne de 1957 dessiné par Siné », détaille la directrice. Entre toutes ses pépites à découvrir sans mesure, l’affiche du film Draquila par Tignous avec un Berlusconi paré de dents de vampires. Natacha Laurent évoque le fil qui relie l’actualité avec le dessin. « Ce sont des affiches qui nous parlent, elles sont graphiquement magnifiques et elles restent très en phase avec l’actualité et avec notre métier qui est le patrimoine de cinéma » .

Jusqu’au 31 mai 2015 dans le hall de la Cinémathèque de Toulouse, 69 Rue du Taur, affiches dessinées de Wolinski, Charb, Siné, Tignous, Gébé, Cabu, Reiser, etc. Entrée libre.

Photo : Jacques Olivier Jardin