Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Riss’

Foutons la paix à Charlie Hebdo

vendredi 20 février 2015

MondemagTrop de chagrins, trop d’argent, trop de charognards, trop de Richard Malka, trop de problèmes de recrutement, trop de peurs, trop de pression, les défis que doit relever la rédaction de Charlie Hebdo pourraient sembler insurmontables.
A moins de la laisser les résoudre elle-même.
N’oublions pas que le journal ne publiait pas que des caricatures de Mahomet et que les « survivants » et les autres auront à cœur de « réinventer » le journal selon le mot de Riss, ne serait-ce que pour honorer la mémoire des douze personnes assassinées le 7 janvier 2015 dans ses locaux.
Ce qu’il y a de terrible avec les médias c’est qu’ils exploitent sans aucun scrupule les deux versants d’une actualité. Après avoir accompagné le mouvement Je suis Charlie, voilà qu’ils découvrent la parole de tous ceux qui ne sont pas Charlie, ou qui ne le sont plus.
C’est le cas de M le magazine du Monde qui, sous le titre racoleur « Une résurrection sous tension », consacre sa Une illustrée d’une photo du numéro « historique » chiffonné sur fond rouge sang, et sept pages au « casse-tête de la reconstruction ».
Vous n’y trouverez rien de plus que ce qui a déjà été écrit par Les Inrocks, Libération, ou sur ce blog ces dernières semaines.
Gardez donc vos euros pour acheter Siné mensuel ou le nouveau numéro de Zélium qui vient d’arriver dans les kiosques, et pourquoi pas, Charlie Hebdo qui reparaît mercredi prochain. Comme quoi ils sont capables de continuer à le faire vivre. f.f.

« Je pense que c’est une erreur de faire des caricatures de personnes vénérées par d’autres cultures. Ce serait une bonne idée d’arrêter de faire ces dessins. Les caricatures devraient principalement viser les politiciens de votre propre pays. » Hayao Miyazaki. Quand les artistes fixent eux-mêmes les limites de la liberté d’expression on devrait peut-être commencer à s’inquiéter.

“Certains disent non car ils ont peur” Riss

lundi 16 février 2015

Inrocks-CharlieRiss dans Les Inrocks :

« Pour recruter, ce n’est pas évident. On commence à chercher des gens pour travailler avec nous, certains disent non car ils ont peur. Ils demandent : “Est-ce que je serai obligé d’aller au journal ? Est-ce que je serai obligé de signer de mon vrai nom ?” Ils ont la trouille. En interne, Charlie est un journal qui fout la trouille. Il y a un vrai enjeu de vie et de mort. Des gens sont morts dans des conditions démentielles. En plus de supporter la disparition des morts, il faut refaire un journal marrant et léger dans des conditions très difficiles. Il faudrait presque le faire dans un blockhaus, à un mètre de profondeur. Certains ne veulent pas travailler dans un lieu super sécurisé, d’autres au contraire l’exigent. On a visité des locaux avec des spécialistes de la protection, des trucs comme dans les films. Après, on se dit que c’est possible, que ça peut recommencer. »

L’intégralité de l’entretien de Riss avec Anne Laffeter et Mathieu Dejean dans Les Inrocks.

 

Riss parle dans Les Inrocks

mercredi 11 février 2015

Inrocks-CharlieL’hebdomadaire Les Inrockuptibles publie un grand dossier intitulé « Un mois après qui est encore Charlie ? » La couverture est signé Dilem, dessinateur algérien menacé de mort dans son pays.

Riss successeur de Charb à la tête de Charlie a accordé un long entretien au journal. A la question de savoir s’il y aura de nouvelles caricatures, il répond :

[…] « On n’est pas des bêtes de foire, on n’est pas là pour faire le numéro que les gens attendent. Quand on fait ces caricatures, on revendique le droit à pouvoir le faire pour tous. Or personne ne fait usage de ce droit à part nous ! Parfois, on se demande pourquoi on s’emmerde à le faire si on est les seuls. Résultat : les attaques sont toujours concentrées sur nous, parce que personne d’autre n’en fait usage. Aujourd’hui beaucoup se revendiquent de Charlie, mais peu osent. A quoi bon se battre pour ce droit quand personne ne profite de cette liberté ? C’est bizarre. Un jour, on ne dessinera plus de caricatures dans Charlie parce que personne ne se sera battu, personne n’aura fait usage de ses droits. C’est une liberté qui deviendra caduque. Dans les journaux américains ils n’osent même pas publier ce qu’on a fait. […]

Charlie Hebdo n°1178

mardi 27 janvier 2015

Tignous1178Une raison supplémentaire d’acheter le numéro de Charlie Hebdo diffusé à plus de 7 millions d’exemplaires, ce beau dessin (entre autres) de Tignous (Bernard Verlhac).

Il en reste encore des exemplaires chez les marchands de journaux, les gens ne font plus la queue dès potron-minet et ne se battent plus entre eux pour se procurer ce numéro exceptionnel à 3 euros (vendu de 10 à 27 euros sur ebay).

Autre dessinateurs dans le numéro “Tout est pardonné” : Luz, Catherine, Riad Sattouf, Coco, Schvartz, David Ziggy Greene, Foolz, Willem, Babouze, Riss, Camille Besse, et Charb, Cabu, Honoré, Tignous, et Wolinski.

Riss ” l’idée de tout arrêter lui a traversé l’esprit”

vendredi 23 janvier 2015

707192-une-charlieExtrait de l’entretien accordé par Riss à Europe 1 :

[…] “J’avais l’impression qu’on ne voulait vraiment plus de nous”. Le dessinateur a la force de continuer “d’abord parce qu’il aime son métier”, explique-t-il à Europe 1. “Je n’ai pas envie de renoncer à mon métier à cause de ces individus”. C’est vrai que le jour des attentats, l’idée de tout arrêter lui a traversé l’esprit. “Parce que le sentiment que vous avez quand vous subissez une telle violence, c’est de vous dire : ‘mais finalement, est-ce que les gens nous aiment ?’ J’avais l’impression qu’on ne voulait vraiment plus de nous, à tel point qu’on a voulu nous supprimer.” Les manifestations qui ont eu lieu les jours suivants ont “un peu remonté le moral” à toute l’équipe. “On ne se rendait pas compte à quel point on était important pour beaucoup de gens, au moins symboliquement”.

“Qui défend concrètement la laïcité ?” Les journalistes et dessinateurs de Charlie sont-ils allés trop loin, comme l’avancent certains ? “On n’a jamais eu le sentiment de faire des choses très excessives”, répond Riss. “Et même quand il nous est arrivé de dessiner un personnage supposé être Mahomet, ça n’a jamais été des dessins très agressifs. Ce sont des dessins un peu loufoques. Donc le sentiment que j’ai, c’est plutôt un sentiment de solitude…”, avoue le dessinateur. “Pourquoi n’y a-t-il que nous pour oser défendre la laïcité ?” Riss fait un constat : “En fait, il n’y a pas grand monde qui défend la laïcité. Tout le monde est pour, mais qui défend concrètement la laïcité ?”, interroge-t-il.” […]

L’intégralité de l’entretien à voir et écouter sur le site d’Europe 1.

Le Monde magazine et Charlie Hebdo

mercredi 21 janvier 2015

10940525_899920440047787_5062089944139515874_nLe Monde magazine consacre sa Une et une dizaine de pages à la “Bande à part” de Charlie Hebdo. Celui des origines et celui d’aujourd’hui, et y on cite aussi Cavanna, Gébé, le Pr Choron, créateurs du titre. Les dessinateurs du supplément hebdomadaire du Monde rendent également un hommage graphique assez abscons à l’hebdo satirique. Le Monde consacre également trois pages de publicité à Richard Malka “L’avocat des “sales gosses”, présenté ainsi “Il n’avait que 24 ans quand il a commencé à défendre Charlie Hebdo. Ving-deux ans plus tard, Richard Malka est devenu un des avocats les plus influents du droit de la presse. Et reste le protecteur bienveillant de la bande.” Riss a bien fait de préciser qu’il allait demander l’aide de la Cour des comptes pour recevoir, distribuer, et contrôler, l’importante quantité de dons reçus par le journal depuis le tragique 7 janvier 2015.

Dessin de couverture et illustrations : Artus de Lavilléon.