Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Riss’

Riss parle de l’attaque contre Charlie et de l’avenir

mardi 20 janvier 2015

Riss 10Extraits de l’article d’Alexandre Picard paru dans Le Monde :

[…] ” « La porte s’est ouverte, un type en noir a surgi avec une mitraillette. Il s’est retrouvé nez à nez avec Charb, se rappelle Riss. Et là, j’ai vu que les autres autour de moi essayaient de regarder à droite et à gauche, peut-être pour trouver une porte de sortie. Ils étaient debout. Moi, je me suis jeté par terre, face contre terre. Et à partir de ce moment-là je n’ai plus entendu que des sons. Et les sons en question, c’étaient des coups de feu. Pas de cris, pas de hurlements. Juste des coups de feu » [ …]

[…] “Aujourd’hui, Riss estime que le soutien massif suscité par Charlie Hebdo donne envie de « réinventer le journal », tout en admettant des doutes : « Moi-même, je ne sais pas si, une fois sorti de l’hôpital, j’arriverai à le faire. On va essayer, en tout cas. » « C’est la dynamique collective qui donnera la direction », affirme-t-il. Celui qui codirigeait le journal avec Charb, réputé plus rond de caractère que lui-même, compte travailler avec Gérard Biard, le rédacteur en chef et toute l’équipe : « Il faut transformer cette épreuve en quelque chose de créatif. Ce n’est pas évident », ajoute-t-il. « Charlie Hebdo a été fait le symbole du combat pour la laïcité à notre grande surprise », rappelle le dessinateur, et « il n’y a rien qui change de ce point de vue ».[…]

[…] “Riss pense que « vu l’énormité de la mobilisation, il fallait s’attendre à ce qu’il y ait des voix dissonantes » : « On a le droit de dire ’Je ne suis pas Charlie’. La question est de le dire pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Si c’est pour défendre des terroristes, là j’ai du mal… Après, on est en démocratie. Tout le monde n’est pas obligé d’aimer Charlie. »

 

 

Riss nouveau directeur de Charlie Hebdo

mardi 20 janvier 2015

2cd77288414536fec91800f7096935fcRiss (Laurent Sourisseau) le nouveau directeur de Charlie Hebdo est né à Melun en 1966. Après des études de Droit, il publie en 1991, tout comme Charb et Luz, ses premiers dessins de presse dans l’hebdomadaire satirique La Grosse Bertha. L’année suivante il participe à la refondation de Charlie Hebdo avec Cabu, Philippe Val et Wolinski.

Dessinateur autodidacte il pratique aussi bien le dessin d’audience (entre autres il a suivi le procès Touvier), le dessin de reportage, ou la caricature.

Riss est également auteur de bandes dessinées. En février 2007, il publie, juste avant les élections présidentielles, l’album “La Face kärchée de Nicolas Sarkozy” sur des textes de Philippe Cohen et Richard Malka (Éditions Fayard/Vents d’Ouest). Un succès de librairie qui dépassera les 250.000 exemplaires vendus.

Ces dernières années, Riss 18il était aussi le responsable des éditions Les échappés qu’il a créées pour publier les auteurs de Charlie Hebdo.

Sa forte personnalité devrait aider l’équipe à aborder les prochains mois de l’existence de Charlie, avec la reparution effective du journal dans 15 jours, le recrutement de nouveaux dessinateurs et journalistes, la gestion des importantes aides financières reçues avec peut-être l’achat de locaux, et surtout à accompagner le deuil des rescapés du massacre du 7 janvier.

Bibliographie complète de Riss.

Illustrations, couvertures dessinées par Riss.

Charlie Hebdo va vivre

vendredi 9 janvier 2015

4552553_6_97a3_2015-01-09-80ea4ee-19205-16a2whe_27d1bdcc149eaf0e3a7cae88ec958d97Témoignage dans Le Monde d’une des journalistes de Charlie Hebdo, Zineb El Rhazoui.

Extraits :

[…] ” Pour m’embaucher, Luz a proposé de baisser son salaire, « pour que ça rentre dans le budget ». Depuis, Riss a pris coutume de me demander : « Qu’est-ce qui t’énerve le plus cette semaine ? », pour voir ce que j’ai à écrire. C’est ainsi Charlie, un journal énervé, mais qui ne se prend jamais au sérieux. Riss a survécu. Blessé, « il arrive à bouger les doigts », m’a confirmé un collègue. Il redessinera. Luz aussi est en vie, mais se sentait incapable de dessiner, jusqu’à ce qu’il nous envoie la « une » du prochain numéro, tragiquement drôle. C’est la première fois que Charlie a sa « Une » dès le jeudi soir. Charlie n’a jamais été un journal comme un autre, et ne le sera fatalement plus jamais. […]

[…] ” Charb, lui, avait fait de Charlie son sacerdoce et sa croix, il ne vivait que pour que vive le journal. Charb a désespérément tapé à toutes les portes, jusqu’à celle de François Hollande, pour attirer l’attention sur l’inexorable disparition de Charlie par asphyxie financière. « J’ai l’impression de faire le tapin », m’avait-il confié, il y a un mois, alors que nous déjeunions ensemble. Charb vivait dans l’angoisse de voir mourir le journal et se souciait peu de sa propre mort, lui qui était sous protection policière depuis 2012.

Si tu avais été là, mon Charb, si tu avais vu la place de la République, noire de monde, des gens en larmes qui portaient ton portrait, dans un silence monacal. Si seulement tu avais pu voir ça. Si seulement tu pouvais voir ce jour où les propositions d’aide affluent de toute part, pour que le journal vive, à tout prix.”

Hommages d’été : De Funès dans Charlie Hebdo

mercredi 30 juillet 2014

DeFunesCharlieH Louis de Funès L’un des acteurs les plus populaires du cinéma français” aurait eu 100 ans le 31 juillet s’il n’était pas mort en 1983.

Il faut donc s’attendre à une avalanche de rediffusions de ses films et d’hommages en tout genres. Parmi ceux-ci, un numéro spécial de Charlie Hebdo « Louis de Funès un génie français » avec « une interview exclusive de ses fils, un témoignage de sa petite fille, un entretien avec le réalisateur Serge Korber et des documents exclusifs issus des archives familiales. » L’hebdomadaire annonce également des contributions de Michel Drucker, François Morel, Mathieu Madenian.

Ce blog étant consacré à l’image dessinée, on n’en aurait pas parlé – l’œuvre dessinée de de Funès est assez méconnue – si ce numéro, en vente pendant deux mois en kiosques, ne contenait des dessins de Cabu, Charb, Luz et Riss.

Cavanna (François) 1923-2014

vendredi 7 février 2014

Voilà, Cavanna est parti. Ou presque, il laisse ses nombreux livres et le mauvais esprit qu’il a sainement inoculé à plusieurs générations de lecteurs.

Incinéré le 6 février 2014 en présence de plusieurs centaines de personnes venues lui rendre un dernier hommage au Père Lachaise à Paris.
Devant une belle gerbe de roses rouges, en forme de  journal, du mensuel Hara-Kiri (une idée de Siné mensuel ) et un diaporama, la famille a évoqué sa vie de père, de grand-père, de beau-père, puis ont pris la parole, Siné, Delfeil de Ton, Charb le directeur de Charlie Hebdo 3, Denis Robert qui préparait un film sur lui et qui a lu une biographie écrite par Cavanna, Jean-Marie Laclavetine l’éditeur chez Gallimard de  « Lune de miel », Virginie Vernay qui l’accompagna ces dernières années, le dessinateur Gondot, Michèle Bernier, la fille du Pr Choron, et des anonymes, le tout ponctué de chansons italiennes, de chansons de Georges Brassens, d’Yves Montand ou Georges Moustaki. Marcel Amont a même lu la seule chanson écrite par Cavanna.

Ce fut un peu longuet mais en même temps, on retraçait l’immense carrière de Cavanna, dessinateur, homme de presse passionné, agitateur d’idées, anticonformiste invétéré, découvreur de talents, humoriste, écrivain, 90 ans, presque 91, ce n’est pas rien.

Lui qui avait tenté de faire une carrière de dessinateur aurait été heureux de voir tous ceux qui étaient là, les « survivants » de Hara-Kiri, Cabu, qui l’a longtemps vouvoyé, Wolinski, ceux de Charlie, Luz, Riss, Tignous, Honoré, Catherine Meurisse, Foolz, ceux de Siné mensuel, Lindingre, Faujour, Carali, Mric, Desclozeaux, Flavien, et aussi Poussin, Lefred Thouron, Bridenne, Jy, Camille Besse, Jean Solé.
Dans la foule on a vu également Jean-Christophe Menu, Berroyer, Langaney, Yves Frémion, Bruno Gaccio, Gonzague Saint-Bris, Régine Deforges, Sylvie Caster, Isabelle Alonso, Bernard Maris, Patrick Pelloux, Gérard Biard, Albert Algoud, Jean-Yves Festjens, Pacôme Thiellement, le photographe Arnaud Baumann, qui a débuté à 23 ans à Hara-Kiri, et bien d’autres… (photos à voir sur le site Pure people).

Et puis les applaudissements ont retenti, fervents, lorsque le cercueil a été porté vers les flammes de l’enfer (sans doute) et de l’éternité.
Cavanna aurait aimé ce moment là.

En illustration Cavanna par Sépia-Cavanna

Cavanna en Une de Charlie Hebdo

mardi 4 février 2014

Dessin de couverture signé Cabu pour le numéro “spécial Père-Lachaise” que Charlie Hebdo consacre à la disparition de Cavanna, fondateur, chroniqueur, et propriétaire du titre du journal (couverture en illustration).

Un cahier central de 16 pages lui est consacré complété par des articles de François Morel, Wolinski, Antonio Fischetti, et un texte « Cavanna, l’antivieux » signé Charb.

Sur son site Charlie Hebdo écrit : La famille de Cavanna fait savoir aux lecteurs, aux collègues, aux amis de François Cavanna, que le fondateur de Hara-Kiri et de Charlie Hebdo sera incinéré ce jeudi 6 février à 14h30 au crématorium du Père-Lachaise. L’accès de la salle de la coupole où se déroulera la cérémonie sera réservé à la famille et aux proches.

Le journal publie également sur son site « Les Cavanna auxquels vous avez échappé », une série de portraits signé Charb, Honoré, Catherine Meurisse, Tignous, Wolinski, Luz, Riss, Cabu, Willem (en illustration), tirés du livre « Cavanna raconte Cavanna » ( éditions Les Echappés).