Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Jean-Christophe Menu’

L’émotion de Catherine Meurisse

mercredi 27 avril 2016

CMEurisseCouvertureNous avons été quelques-uns à entrevoir le livre « La Légèreté » de Catherine Meurisse bien avant sa sortie en librairie. C’était le soir de la présentation en avant-première du livre d’Honoré « Petite anthologie du dessin politique » (La Martinière). « Lisez la préface de Philippe Lançon elle est formidable », nous conseillait alors Catherine Meurisse, comme si les mots pouvaient être plus forts que les dessins, ses dessins. Le texte de Lançon est puissant, qui s’en étonnerait, mais comment rester insensible au récit que la dessinatrice fait sur plus de 130 pages du funeste jour où fut massacrée une partie de la rédaction de Charlie Hebdo et surtout, des longs mois de désespoir qui suivirent.

Ce 7 janvier, beaucoup d’entre nous intègreront le mot sidération dans leur vocabulaire face à l’incompréhension de cette tragédie. Ceux qui l’ont vécue au plus près tentent depuis de se reconstruire, physiquement, psychologiquement, professionnellement. Certains ont choisi les mots ou le silence, d’autres comme Luz avec Catharsis (Futuropolis) ont opté pour le dessin. On savait à la lecture de Charlie Hebdo que le dessin pouvait être cruel, goguenard, cynique, iconoclaste, virulent, on découvre avec le talent de Catherine Meurisse qu’il peut aussi émouvoir. ff

La légèreté de Catherine Meurisse paraît le 29 avril 2016 (éditions Dargaud).

A lire aussi, à propos de cet album l’interview de Catherine Meurisse sur le site de l’éditeur. A noter également que le magazine Kaboom publie dans son numéro daté mai-juillet sous le titre « L’après Charlie » une contribution de Blutch sur Catherine Meurisse, et une de Jean-Christophe Menu sur Luz.

J-C Menu et l’esprit Charlie à Angoulême

vendredi 30 janvier 2015

1-3-LAUREAT2015-CH2Extraits de la prise de parole de Jean-Christophe Menu (L’Apocalypse) lors de la remise du Grand prix spécial à Charlie Hebdo à Angoulême (source La Charente libre) :

“Etre Charlie, c’est d’en avoir rien à branler. C’est ça la meilleure réponse”

“L’esprit Charlie, ce n’est pas de transformer en héros nationaux des satiristes qui chiaient sur le pouvoir, de faire sonner Notre Dame pour des anticléricaux“… “c’est de dire que le maire d’Angoulême est un con quand il pose des grillages sur des bancs. Voilà, je transmets”.

“Tout se mélange avec tous ces hommages un peu foireux. On a juste envie de dire fuck”. (Venir chercher ce prix ?) “C’est Luz qui me l’a demandé. Il m’a dit : ‘sois toi et tu seras nous. Démerde toi’. J’en ai pas dormi pendant trois jours”.

“L’humour et la démocratie, c’est kif kif. Le progrès, c’est 250 ans depuis la Révolution. La régression, elle, prend 15 secondes avec une kalachnikov. L’humour est la meilleure réponse, car une société qui ne rit plus, qui vit dans la terreur, n’a plus de sens”.

“Vive Charlie Hebdo, vive Le Canard enchaîné, vive Siné mensuel, vive toute la presse satirique, et l’autre, l’autre, quand elle se sera sorti les doigts du cul et qu’elle commencera à contribuer à sauver la planète, alors ce jour-là, l’autre, on lui dira peut-être aussi Vive la France et qu’elle est Charlie.”

Une autre perception de l’intervention par France Inter qui titre sur son site Internet : “Angoulême : l’hommage à Charlie, l’insulte au maire…”. A écouter sur ce même site l’intervention intégrale de Jean-Christophe Menu (4,17′)

Cavanna (François) 1923-2014

vendredi 7 février 2014

Voilà, Cavanna est parti. Ou presque, il laisse ses nombreux livres et le mauvais esprit qu’il a sainement inoculé à plusieurs générations de lecteurs.

Incinéré le 6 février 2014 en présence de plusieurs centaines de personnes venues lui rendre un dernier hommage au Père Lachaise à Paris.
Devant une belle gerbe de roses rouges, en forme de  journal, du mensuel Hara-Kiri (une idée de Siné mensuel ) et un diaporama, la famille a évoqué sa vie de père, de grand-père, de beau-père, puis ont pris la parole, Siné, Delfeil de Ton, Charb le directeur de Charlie Hebdo 3, Denis Robert qui préparait un film sur lui et qui a lu une biographie écrite par Cavanna, Jean-Marie Laclavetine l’éditeur chez Gallimard de  « Lune de miel », Virginie Vernay qui l’accompagna ces dernières années, le dessinateur Gondot, Michèle Bernier, la fille du Pr Choron, et des anonymes, le tout ponctué de chansons italiennes, de chansons de Georges Brassens, d’Yves Montand ou Georges Moustaki. Marcel Amont a même lu la seule chanson écrite par Cavanna.

Ce fut un peu longuet mais en même temps, on retraçait l’immense carrière de Cavanna, dessinateur, homme de presse passionné, agitateur d’idées, anticonformiste invétéré, découvreur de talents, humoriste, écrivain, 90 ans, presque 91, ce n’est pas rien.

Lui qui avait tenté de faire une carrière de dessinateur aurait été heureux de voir tous ceux qui étaient là, les « survivants » de Hara-Kiri, Cabu, qui l’a longtemps vouvoyé, Wolinski, ceux de Charlie, Luz, Riss, Tignous, Honoré, Catherine Meurisse, Foolz, ceux de Siné mensuel, Lindingre, Faujour, Carali, Mric, Desclozeaux, Flavien, et aussi Poussin, Lefred Thouron, Bridenne, Jy, Camille Besse, Jean Solé.
Dans la foule on a vu également Jean-Christophe Menu, Berroyer, Langaney, Yves Frémion, Bruno Gaccio, Gonzague Saint-Bris, Régine Deforges, Sylvie Caster, Isabelle Alonso, Bernard Maris, Patrick Pelloux, Gérard Biard, Albert Algoud, Jean-Yves Festjens, Pacôme Thiellement, le photographe Arnaud Baumann, qui a débuté à 23 ans à Hara-Kiri, et bien d’autres… (photos à voir sur le site Pure people).

Et puis les applaudissements ont retenti, fervents, lorsque le cercueil a été porté vers les flammes de l’enfer (sans doute) et de l’éternité.
Cavanna aurait aimé ce moment là.

En illustration Cavanna par Sépia-Cavanna

Dichlorodiphényltrichloroéthan

samedi 10 novembre 2012

Jérôme Garcin parle du livre « Les lundis de Delfeil de Ton » :

[…] « A quoi tient, alors, que les chroniques 1975-77 de l’immarcescible Delfeil de Ton se lisent aujourd’hui avec une telle gourmandise ? A leur troublante actualité, quand il parle de la crise qui sévit, des loups – les huissiers – qui rôdent dans les villes, de l’omniprésent Jean d’Ormesson, de la télé débile, de la prolifération des «faux-jetons» ou de Paris (sa grande affaire, avec le jazz) qu’on défigure et bétonne méthodiquement ? Sans doute. » […]

DDT y parle aussi de Gébé, de Hara-Kiri, des graphistes du groupe Bazooka, remercie Lefred Thouron, et publie sur la couverture son « portrait officiel » dessiné par Reiser. Préface de Cavanna, bien sûr.

A noter également la qualité apportée à la fabrication du livre par la toute nouvelle maison d’édition L’apocalypse créée par Jean-Christophe Menu (ex fondateur de L’Association) avec Etienne Robial « associé et conseiller à la fabrication ».

Good Strips

dimanche 31 août 2008

 

menumixetremixPendant tout le mois d’août et à l’initiative de Delfeil de Ton les dessinateurs se sont mobilisés sur le site du Nouvel Obs pour soutenir Siné.

Diego Aranega, Lefred Thouron, Rémi Malingrëy, Plantu, Deligne, Wiaz, Jean-Yves Ferry, Jean-Christophe Menu, Chimulus, Placid, Yan lindingre, Jiho, Berth, Mix & Remix, Willem, ont dessiné un ou plusieurs strips sur le thème « Un beau métier dans une France idéale ».

En illustration : 

A droite : 
le strip de Mix & Remix 
© Mix & Remix

A gauche :
le strip de Jean-Christophe Menu 
© J-C Menu.

Le site du Nouvel Obs