Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour juin 2010

« L’ex-directeur de Charlie Hebdo »

mercredi 30 juin 2010

Charlie Hebdo avait déjà défendu Stéphane Guillon il y a quelques semaines contre les attaques d’Éric Besson, dans son n°941 (30.6.2010), l’hebdomadaire satirique consacre sa Une (Riss), un édito (Charb) et de nombreux dessins (Schwartz, Tignous, Luz, Jul), au licenciement arbitraire des humoristes Stéphane Guillon et Didier Porte par… Philippe Val, « l’ex-directeur de Charlie Hebdo », nommé directeur de France Inter en 2009 (À noter que «L’ouragan Philippe » tel que le surnomme Cavanna est toujours actionnaire principal du journal, avec Cabu, même si ses actions sont « gelées »).

Dans son texte Charb explique :

« Encore une fois, c’est l’humour qui est pointé du doigt. Les humoristes vont trop loin… On peut se demander pourquoi ils donnent le sentiment au pouvoir d’aller si loin. N’est-ce pas parce qu’en comparaison les « vrais » journalistes politiques ne vont nulle part ? J’ai déjà eu l’occasion de le dire, un journaliste qui lèche outrageusement les pompes d’un puissant ne sera jamais viré d’aucune radio, d’aucune télé. Pourtant, il trahit bien plus sûrement sa profession qu’un comique qui va « trop loin ». Le comique est payé pour ça, aller trop loin. »

À noter également dans le même numéro, une nouvelle définition de l’humoriste par Wolinski (qui nous apprend au passage le tournage d’un film sur lui par Arte) :

« Tous les matins j’écoute France-Inter, et donc j’écoute ces comiques qui ne me font pas rire. L’humour ce n’est pas seulement se moquer du monde, il faut aussi avoir quelque chose à dire. Il faut aussi avoir une certaine grâce, un humoriste n’est jamais méchant sauf avec lui-même, il ne ricane pas, il n’insulte pas, il ne se prend pas au sérieux… Dans ce métier, il faut savoir faire rire même les cons. Mais il ne faut pas faire rire qu’eux. Cela dit, des rigolos, virés, ça ne me fait pas rire, non plus ! »

Lors du départ de Philippe Val pour France Inter, le même Wolinski écrivait dans Charlie (13.5.2009) :

« Tu avais su, à Charlie Hebdo, t’entourer d’une bonne équipe, des femmes, des hommes, lorsque je les regarde à la réunion, je les aime. Je ne peux travailler qu’avec des gens que j’aime, que j’estime, que j’admire. »

En illustration: la Une de Charlie Hebdo et un dessin signés Riss.

Du nouveau (ou presque) au Canard

mercredi 30 juin 2010

Deux dessins de Philippe Mougey dans le n°4679 du Canard enchaîné (page 3 et 8 ) paru le 30 juin 2010.

Depuis l’arrivée de Pétillon et de Lefred Thouron le siècle dernier (en 1994), aucune nouvelle signature de dessinateur n’avait fait son apparition dans l’hebdomadaire (en dehors d’un passage éclair de Martin Veyron en 2007, que nous signalé le site Charlie enchaîné.free.fr).

Plus d’infos sur Philippe Mougey, né en 1969 à Montbéliard (Doubs), sur son site.

On y voit ses « bas-reliefs » sur les politiques, avec lesquels il s’est fait connaître (voir illustration), ses sculptures (à partir de personnages de Cabu), et on y apprend qu’il a dessiné pour Charlie Hebdo de 2001 à 2003 et en 2008.

Dobritz et son placard

mercredi 30 juin 2010

Après 20 années de fidèle collaboration et une mise au placard de deux ans, le dessinateur Dobritz s’entend dire par son directeur de la rédaction : « Je veux que tu t’en ailles… Tu n’as pas de talent, tu n’as pas d’idées et tu ne sais pas dessiner ». Sur cette expérience inédite, Dobritz a déjà beaucoup écrit sur son blog, aujourd’hui il publie « Management. Le placard a horreur du vide », qui réunit les textes et dessins qu’elle lui a inspiré.

Présentation du livre par son éditeur Café république – Bruno Leprince :

« De nombreux cadres se retrouvent aujourd’hui au « placard ». La question que se pose tout nouveau placardisé est : « Pourquoi moi ? ».
Imaginant la « placardisation » d’un dessinateur dans un journal, Dobritz laisse libre cours à ses pensées et nous offre une série de dessins à la fois humoristiques et tragiques sur la pression quotidienne que subissent beaucoup de salariés dans un souci de rentabilité toujours plus grande. »

Dobritz dessine toujours pour Le Figaro.

Scorbut va bien

mardi 29 juin 2010

Où peut-on voir des dessins de Pétillon, Kerleroux, Cabu, Kiro, Delambre, Brito, Wozniak, Cardon, en couleurs ? Sur le site Scorbut qui depuis 1998 a aussi l’autre particularité de  « repêcher » les dessins sur l’actualité de la semaine non sélectionnés par Le Canard enchaîné.

À voir également sur le site, entre autres rubriques,  la rubrique « Best of » avec des dessins de presse « animés », une façon différente de présenter les caricatures (cliquez sur le dessins pour les agrandir).

En illustration un dessin
de Pétillon et un dessin
de Cabu et Wozniak (animé sur le site)
© Pétillon, Cabu, Wozniak.

Citation :

lundi 28 juin 2010

« Une bonne bande dessinée de fille, c’est une bonne bande dessinée tout court. »

Extraite de l’entretien de Morgan Di Salvia avec la dessinatrice Pénélope Bagieu et que publie l’excellent site ActuaBD.com à l’occasion de la parution de son album « Cadavre exquis » (Gallimard – Bayou).

Où je ne peux faire autrement que de faire référence à Charlie Hebdo

lundi 28 juin 2010

En guise de précision : contrairement à ce que pouvait laisser croire la citation de la « zone » de Siné publiée sur Internet et reprise sur ce blog (19.5.2010), l’équipe de Charlie Hebdo « à de rares exceptions près » n’a pas arrosé la mort de Siné Hebdo à la brasserie « ultra-snob de St Germain-des-Près », Lipp.

Ce jour là, quelques membres de l’équipe étaient bien présents dans le restaurant (Wolinski, Cabu, Charb, Wiaz, Jul), mais c’était uniquement pour préparer avec le maire de l’Isle-sur-Tarn, l’exposition « Le « vrai » visage de notre époque » qui se tient actuellement et jusqu’au 31 octobre 2010, au musée Raymond Lafage de cette ville (lire blog 31 mai 2010).

Illustration : Wiaz, Wolinski, Charb et Jul sur le site de La Dépêche du midi.

À noter dans l’article qui présente l’exposition, la définition du dessinateur de presse par Wolinski :

« Pour être un bon dessinateur de presse, il faut être à l’écoute du monde, avoir une culture, même si on nous prend souvent pour des imbéciles, des gribouillards… Il faut être engagé, avoir un point de vue. Si on n’est pas dans un camp, on ne peut pas faire un bon dessin. C’est pour ça que les types de droite sont de moins bons dessinateurs. Ils croient en Dieu et respectent trop de choses. L’humour, c’est aussi ne pas se soumettre et ne rien respecter. Et avoir du recul sur tout… »