Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour octobre 2014

Le Beauf de Cabu, l’intégrale

mardi 21 octobre 2014

C’est le livre à offrir à Noël par excellence. Parce qu’il y a toujours quelqu’un de plus ou moins beauf dans notre entourage, qu’il nous arrive parfois de l’être dans de rares moments d’égarements, mais surtout parce que ce personnage est une des plus remarquables créations de Cabu.

Beauf CabuCes dernières années le dessinateur (76 ans) compile l’ensemble de son œuvre dans de très gros albums (assez peu maniables) et chez de nombreux éditeurs – Le grand Duduche l’intégrale (Vent d’Ouest Glénat), Tout Cabu (Les Arènes), Cabu swing (Les Echappés) -, des sommes qui ne font que confirmer qu’il reste un des meilleurs dessinateurs, caricaturistes, actuels. Seul (petit) reproche dans le Beaufla colorisation Photoshopée de certains dessins.

Présentation de l’album « L’intégrale Beauf  » par l’éditeur Michel Lafon :

« Né en 1973 dans les pages de Charlie-Hebdo, le Beauf est au départ l’archétype du Français râleur, raciste, violent, odieux en toutes circonstances. Souvent confronté au Grand Duduche, l’autre personnage incontournable de l’univers de Cabu, il devient le héros récurrent des strips de Cabu dans Le Canard enchaîné et d’innombrables dessins. Inspiré d’un patron de bistrot de sa ville de Chalon-sur-Saône mais aussi de l’ancien maire de Nice, Jacques Médecin, le Beauf de Cabu est chasseur, pilier de bistrot, orateur de bar spécialiste du « yaka-faucon », contremaître dans une usine d’armement, amateur de sport à la télé, obsédé sexuel, réactionnaire par nature… « J’ai réuni en un personnage tout ce qu’on pouvait imaginer de pire », dit Cabu.

Quarante ans après, le Beauf est devenu plus humain, perdu dans un monde de plus en plus complexe, pour lui qui ne cherche que des réponses simples : « Ce qui l’emmerde le plus, c’est qu’il a toujours du mal avec les filles. La plus conne sera toujours moins con qu’un beauf. » Le Beauf est toujours aussi horrible, mais on sent poindre une certaine tendresse de Cabu pour son odieux personnage… »

Ralph Steadmann, the film

lundi 20 octobre 2014

For_No_Good_Reason-481073027-largeClaude Haber me signale la mise en ligne sur YouTube du film documentaire « For no good reason » réalisé en 2012 par Charlie Paul et consacré à l’immense dessinateur et caricaturiste britannique Ralph Steadmann.
Avec la participation de Ralph Steadmann, Johnny Depp, Richard E Grant, Terry Gilliam, Jann Wenner.
Le film est diffusé en langue anglaise (1h 30).

Livres de Ralph Steadmann publiés en France (aujourd’hui introuvables) par les éditions Aubier : « Sigmund Freud » (1980 et 2002), « L’île au trésor » texte de Robert Louis Stevenson (1985), « Tout Alice & La chasse au Snark » texte de Lewis Carrol (1985), « Dieu », « L’arme à l’œil » (autobiographie, 1994) et « Moi, Léonard de Vinci » (1995).

YouTube diffuse aussi d’autres videos sur Ralph Steadmann.

Jean Frapat pour mémoire

dimanche 19 octobre 2014

On ne soulignera jamais assez ce que Jean Frapat, décédé le 8 octobre 2014 à 86 ans a apporté au dessin et à la télévision.
Quelques trop rares articles lui rendent hommage :
« Jean Frapat (1928-2014), prince de la télé intelligente » par Antoine Perraud (Médiapart – article payant).
« Jean Frapat, l’inventeur oublié » par Jean-Claude Raspiengeas (La Croix).

En illustration, photo du plateau d’une émission de Tac au Tac avec Piem, Jean Frapat, Cardon Topor, et Siné.

Jean Frapat

St Just le Martel c’est fini (pour 2014)

jeudi 16 octobre 2014

St Just 6Avec l’élection de Gérard Vandenbroucke à la présidence du Conseil régional du Limousin, l’avenir du festival International de la caricature du dessin de presse et d’humour de St Just le Martel dont il est le fondateur et animateur depuis 33 ans risque d’être fortement compromis, tout comme le festival de la caricature d’Epinal n’avait pas survécu au départ du maire de la ville Philippe Seguin qui l’avait initié.

Il se dit même que Gérard Vandenbroucke dont la presse locale égrène les postes de responsabilité (Premier vice-président au conseil régional, premier vice-président à l’agglomération, président de Limoges Métropole depuis avril 2014), pourrait également abandonner son mandat de maire.

St Just 13 lrOmniprésent dans l’organisation, on voit difficilement, comment la petite équipe permanente de deux personnes – dont une à mi-temps – certes aidée par des centaines de bénévoles lors de l’évènement, tous très sympathiques -, pourrait continuer à gérer cette entreprise culturelle.

Depuis plusieurs années St Just le Martel montrait déjà des signes d’essoufflement, peinant à se renouveler et à innover, compensant la désertion des dessinateurs français par la venue de dessinateurs internationaux, louant des expositions, et organisant des journées d’études sans public. On rajoutera la flopée de prix hétéroclites attribués sur des critères très opportunistes.

16e Salon 1997Des efforts ont bien été faits sous la houlette de directeurs artistiques comme Patrick Di Méglio ou plus récemment du dessinateur Loup, remercié par un espace qui porte son nom, mais qui semble-t-il n’a pas vu l’exposition qui lui était dédiée cette année (et déjà présentée en 2003 à la Maison du Limousin).

Sans oublier le Centre (international) du dessin de presse inauguré en 2011. Trois ans après son ouverture celui-ci souffre d’un manque évident de programmation, de personnel, de moyens, de perspectives. Une belle coquille presque vide avec de beaux tiroirs pour conserver des originaux, heureusement pour la mairie une partie de sa surface est polyvalente.

L’autosatisfaction permanente des organisateurs dans leurs textes de présentation ne suffit plus à masquer leur méconnaissance du métier des dessinateurs réduits sur place à caricaturer les visiteurs à longueur de 22e Salon 2003journée comme cela se fait dans de nombreux lieux touristiques (mais à St Just ils le font gratuitement).

Les comptes rendus font plus de place aux personnalités publiques locales et à la jolie « Miss Cul noir » qu’aux interviews de dessinateurs s’exprimant sur leur travail et dont les noms sont rarement mentionnés sur les photos publiées dans le « Journal du salon ».

Pendant des années le festival de St Just-le-Martel a été pour nombre de dessinateurs une manifestation très conviviale où ils avaient plaisir à se retrouver, non pas pour les expositions longtemps foutraques, mais pour rencontrer des collègues dans un cadre convivial. En voulant devenir un festival « unique en Europe », et avec des yeux plus gros que le ventre, la manifestation est Salon St.Justdevenu une barnum médiatique et politique vide de sens au point que au fil des années nombre de dessinateurs – en dehors d’un Wolinski très fidèle – se demandent quel intérêt ils ont encore à s’y rendre.

Malgré tout, on peut toujours espérer que le festival continue vaille que vaille, non seulement parce que ça lui laisserait une chance de s’améliorer et de retrouver ses racines, mais aussi parce que maintenant il ne risque plus de manquer de subventions s’il continue. ff

Le palmarès 2014 du festival sur la page d’accueil de St Just-le-Martel.

Affiches du festival dessinées par Blachon (1987), Laville (1994), Willem (1997), et Pétillon (2003), Loup (2011).

Pas que des bulles à St Malo

mercredi 15 octobre 2014

Quai des bulles 2014_sslogo_Frederik Peeters_LD_2Extrait de l’article que France 3 Bretagne a consacré à la 34ème édition du festival Quai des bulles qui s’est déroulé du 10 au 12 octobre 2014 en présence de 439 auteurs :

« Alors que le festival Quai des Bulles bat son plein à Saint-Malo avec ses milliers d’amateurs de bandes dessinées, une rencontre entre le SNAC (Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs) a eu lieu en cette fin d’après-midi avec le délégué général du festival et des membres du comité de pilotage du groupement BD. Une partie des auteurs a posé le stylo et lâché les dédicaces pour y participer.

En dix ans, le nombre de BD publiées a été multiplié par trois avec plus de 4800 sorties par an. Mais le nombre de lecteurs, lui, n’a pas augmenté dans les mêmes proportions puisque juste deux fois plus nombreux. En moyenne, une BD se vend à 2500 exemplaires contre 7 à 10 000 dans les années 80. Les ventes ont culminé en 2007 (34 millions d’exemplaires vendus selon Ipsos) mais depuis, les chiffres s’érodent. »

Un phénomène qui pourrait se résumer à “Trop de BD tue la BD” comme le titrait Le Nouvel Obs en avril dernier. Les places dans les librairies se font de plus en plus rares pour les nouvelles productions et les jeunes auteurs, les libraires préférant exposer les best-sellers et les valeurs sûres qui font vendre. Résultat : la moitié des auteurs toucherait moins que le SMIC. “[…]

illustration affiche Quai des bulles 2014, dessin de Frederik Peeters.

Le Monde des blogs

mardi 14 octobre 2014

Le quotidien Le Monde accueille sur son site Internet deux nouveaux blogs de dessinateurs, celui d’Aurel et celui de Soulcié. A noter que tous deux utilisent des animations pour présenter certains de leurs dessins.

 Aurel-Le-Monde

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