Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour la catégorie ‘Edition’

Ce malheureux Philippe Val

vendredi 13 novembre 2015

Val MedefJ’ai lu « C’était Charlie » (Grasset) : En dehors du fait que Philippe Val raconte n’importe quoi sur les débuts de La Grosse Bertha, erreurs de récits, de dates*, ce livre n’a d’autre but que de faire le panégyrique de son auteur. A croire que sans lui La Grosse Bertha et Charlie Hebdo n’auraient jamais existé.

Petit résumé (déjà diffusé sur Facebook) : Moi je…, moi je ceci…, moi je cela…, Cabu et moi, moi et Cabu, Cabu et moi. Cabu est tellement cité en caution des agissements de Val que ça arrive à en être suspect de sa part…

Celui qui raconte ne pas avoir assez vu sa mère étant enfant et dévoile qu’il rêvait de devenir Luis Mariano (dommage !), se pose en permanence en pauvre victime menacé de toutes parts, mais n’oublie pas dans de nombreux passages de régler ses comptes avec les gens qui ne l’aiment pas (liste très longue).

Il nomme et flatte les quelques rares qui le soutiennent encore, et surtout, pour corroborer son récit fait parler les morts, qui bien évidemment ne pourront jamais confirmer ce qu’il avance (au hasard : Cavanna, Cabu, Charb, Gébé). Tout le reste n’est qu’un survol des années passées à Charlie Hebdo et le rappel des formidables initiatives qu’il a prises (avec Cabu, précise-t-il à chaque fois), prétexte à parsemer ses phrases des noms de ceux qui l’entouraient et avaient, eux, un réel talent.
Dans les dernières pages Val dit qu’après avoir écrit ce livre, il a eu l’impression de quitter Charlie pour la seconde fois. Il ne réalise même pas qu’il l’a quitté depuis 2009 et surtout que personne ne lui demande de revenir. f.f

 

PhVal 7 janvier* Puisque j’ai le grand privilège d’être cité dans ce livre, je tiens à préciser que contrairement au récit révisionniste de l’auteur, Cabu ne m’a pas « viré » de La Grosse Bertha dès le 3ème numéro : après avoir préparé le lancement pendant 6 mois, je suis resté jusqu’au n°12 en tant que rédacteur-en-chef, et j’ai démissionné parce que je ne voulais pas m’affronter avec Cabu qui voulait m’imposer Philippe Val comme rédacteur-en-chef pour les textes. Le journal vendait alors entre 18 000 et 21 000 exemplaires. Et contrairement à ce qu’écrit Val ce n’est que de longs mois après qu’il est enfin devenu rédacteur-en-chef, la rédaction s’y étant fortement opposée jusque-là.

 

Photos/vidéos : Philippe Val à l’Université d’été du Medef en 2007, et le soir du 7 janvier pleurant ses “amis disparus” dans les médias.

Tignous ne dessinera plus

jeudi 12 novembre 2015

Après « Comment rater ses vacances » (avec Pascal Gros), le « Calendrier perpétuel » « L’anthologie Tignous », (éditions du Chêne) paraît « Murs Murs », un livre de reportages dessinés sur l’univers carcéral (éditions Glénat). Si Cabu était un des maîtres du genre, Tignous en était un de ses meilleurs disciples comme le démontre cet album (un autre album réunissant les reportages, entre autres de Charlie Hebdo, devrait paraître en 2016). A noter l’excellente mise en couleurs par Pascal Gros.

Tous ces livres, voulus et réalisés par Chloé Verlhac, sa femme, ont le mérite de mettre en perspective le travail de Tignous et de donner la réelle dimension du grand dessinateur qu’’il était.

On parle de ce livre sur le site Internet de France Inter.

9782344011188-Ximage003

 

Willis from Tunis : un livre et une exposition

lundi 2 novembre 2015

WillisTunisExpoExposition Willis from Tunis : Révolution et (dés)illusions, du 14 au 22 novembre 2015, au Forum des Images (Forum des Halles
2 rue du cinéma, 75001 Paris).

Présentation des organisateurs : « Enseignante en arts plastiques et dessinatrice (notamment pour Siné mensuel et Courrier international), Nadia Khiari est la créatrice de Willis from Tunis. Ce chat espiègle et moqueur est devenu l’un des visages de la Révolution tunisienne. Il est né sur Facebook le 13 janvier 2011, en réaction au discours de Ben Ali proclamant la liberté d’expression. Par la satire et l’humour noir, Nadia Khiari croque les faits et gestes de la révolution en cours, mais aussi les espoirs et les désillusions nées de celle-ci.

07-novembre-dedicace-du-manuel-du-parfait-dictateur-de-willis-from-tunisVernissage le 14 novembre à 18h 30.

En partenariat avec Cartooning for Peace.

Entrée libre. Retrait d’un billet gratuit en caisses le jour de la séance.

Willis from Tunis vient de publier « Manuel du parfait dictateur ». Déjà parus : “Les chroniques de la révolution”, tome 1 et 2. La Découverte.


En vente sur la boutique en ligne de Zélium

Un nouvel album de Sempé

vendredi 30 octobre 2015

“Sincères amitiés” c’est le titre du nouvel album de dessins d’humour de Sempé (éditions Denoël/Martine Gossieaux).

9782207130827_1_mPrésentation de l’éditeur : “Depuis toujours, pourtant, ses dessins ne cessent de s’interroger sur ce pacte, souvent implicite, qui lie deux amis. Que l’amitié se nourrisse de connivences secrètes ( Raoul Taburin ), de troubles partagés ( Marcellin Caillou ), ou qu’elle se construise aux dépens d’un autre ( Monsieur Lambert ), elle s’appuie sur des rituels qui fondent la complicité. Ces enfants joyeux qui marchent côte à côte, ces dames qui conversent à vélo, ces hommes qui bavardent au bistrot, disent tout à la fois le bonheur de la connivence et la difficulté de l’harmonie durable. Dans ce nouvel album, Sempé questionne au fil de son trait bienveillant, malicieux et sagace les différentes règles qui fondent le rapport amical. L’humour est là qui dissimule avec légèreté la gravité du propos, mais le constat est lumineux : entre vanité et prétention, l’amitié des adultes est fragile et friable. Et parce que Sempé la place au plus haut Sempe 2015des sentiments humains, il montre qu’elle se nourrit surtout d’instants fugaces, rares et précieux. « Rien n’est facile en amitié. Il faut de la discrétion, de la pudeur, de la fidélité », confie Jean- Jacques Sempé dans la longue et délicate interview avec Marc Lecarpentier qui ouvre ce livre. Preuve en est donnée dans les dessins qui suivent (dont de nombreux inédits). Ils offrent le reflet lucide des insondables mystères de nos émotions secrètes.”

Sempé parle de son travail à l’AFP. Cliquer sur la photo pour voir la vidéo.

La Galerie Martine Gossieaux 6, rue de l’université 75007 Paris, présente à partir du 5 novembre 2015, une exposition d’originaux tirés de cet album. Du mardi au samedi de 14h30 à 19 h.

Cabu, Cabu, Cabu

jeudi 29 octobre 2015

A paraître le 12 novembre : Toujours aussi cons ! Préface Riss. Le cherche midi. En librairie en octobre : Le nouveau Beauf L’intégrale. Michel Lafon. Le nez de Dorothée. Réédition collector. Michel Lafon.

9782749148052003606633NezdeDorotheeeditioncollector

 

C’était (sic) Charlie…

lundi 26 octobre 2015

1540-1Déjà le titre « C’était Charlie ». Au passé. Sympa pour ceux qui continuent à le faire vivre aujourd’hui. Ensuite, la présentation totalement absconse de l’auteur, extrait : « Puis, la presse et Internet se sont mis à grouiller d’articles, de dossiers, de tribunes où les fondateurs du second Charlie, dont il ne reste que trois survivants, étaient représentés comme des petits malins qui avaient publié les caricatures de Mahomet pour gagner de l’argent et disparaître avec la caisse ».

Voilà.

Un nouveau livre de Philippe Val est annoncé pour le 12 novembre 2015.

9782260029014Pas de chance pour lui, celui de Denis Robert « Mohicans » (Julliard) paraît une semaine avant et, si les journalistes s’en donnent la peine…, ils pourront y trouver toutes les bonnes questions à poser (et les preuves) à Philippe Val pendant sa promo, demander des précisions à celui qui a réussi à détourner l’héritage, les bénéfices, et la petite monnaie de Charlie Hebdo 2 à son profit.

Cavanna a écrit dans Lune de miel (p. 279 – Grasset) : « Je n’ai rien vu. Je n’ai pas vu le ver dans le fruit. Je n’ai pas vu que notre journal était devenu un marchepied pour ambitieux visant très haut ». Cavanna, à qui l’ancien actionnaire majoritaire de Charlie doit sans doute rendre un vibrant hommage après l’avoir spolié avec l’aide de son avocat (c’est aussi dans « Mohicans »).

J’allais oublier, dans son texte, Philippe Val omet de citer dans « l’équipe joyeuse et géniale », Tignous, Honoré, Willem. Des oublis terribles pour quelqu’un qui a « décidé d’écrire ce livre. Pour la mémoire des morts et l’honneur des vivants. » ff.