Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Charlie Hebdo’

Albums satiriques

mercredi 14 avril 2010

Les dessinateurs de Charlie Hebdo publient :
Luz, « Burqua lembours » et « Robokozy », aux éditions Les Échappés.
Jul, « À bout de soufre », aux éditions Dargaud.
À noter la parution, le 22 avril 2010, de « Sarko, le kit de survie » de Charb aux éditions 12bis.

Les dessinateurs de Siné Hebdo (entre autres collaborations) publient :
Lasserpe, «Gardons le moral ! », aux éditions Jet d’encre.
Soulcié, « Banque de putes », éditions 12bis.
À noter que la série de Berth « Les expulsables » devraient paraître en fin d’année aux éditions Hoëbeke.

Presse satirique et tirages divers

mardi 13 avril 2010

C’est un Charb, mesuré et prudent, qui réagit en tant que directeur de Charlie Hebdo à l’arrêt de son concurrent direct Siné Hebdo sur le site du journal suisse Le Courrier, relayé par le site Charlie enchaîné. À la question de Roderic Mounir sur l’impact de Siné Hebdo sur les ventes de Charlie, il répond :

«Elles ont chuté brutalement au début, pour se stabiliser autour de 48 000 aujourd’hui, dont 13 000 abonnés et 3 000 ventes à l’étranger. En kiosque en France, nous avons perdu 10 000 lecteurs en deux ans. On se situe à la limite au-dessous de laquelle on ne peut pas descendre. Certaines semaines, il manque deux ou trois mille ventes. On subit une érosion lente qui est commune à toute la presse écrite. Quand Siné dit que son journal n’était pas rentable à 37 000 exemplaires, je ne le crois pas. En limitant les postes fixes et en recourant à des pigistes, c’était jouable – en comparaison, Charlie compte une vingtaine de salariés. Pour moi, il s’agit d’un sabordage : au départ, Siné était parti pour deux ou trois numéros, il voulait nous emmerder et il l’a fait, en reprenant la même maquette, le même format, etc. Depuis, il a dit qu’il en avait marre, à 82 ans. »

Autre analyse à propos de cet arrêt sur le site suisse Le Courrier qui publie sous le titre «Presse satirique : Barrigue qui rit, Siné qui pleure», un article consacré à la presse satirique et donne des nouvelles du jeune hebdomadaire Vigousse. Extrait :

«Il y avait une vraie attente d’un journal satirique en Suisse romande», relève Thierry Barrigue, rédacteur en chef du frétillant Vigousse. Le tabloïd impertinent qu’il a fondé après vingt-neuf ans au Matin en est à son quatorzième numéro depuis le début de l’année. Au niveau des chiffres, le niveau d’équilibre a été plus qu’atteint pour Vigousse. «Il nous fallait entre 3200 et 3500 abonnés pour pouvoir tourner, explique le patron de presse. Nous avons eu la chance de les trouver avant le lancement du journal; plus de 3000 personnes avaient accepté de s’engager sans avoir vu le premier numéro».

Aujourd’hui, le petit satirique romand (comme le proclame son sous-titre) tire à 15 000 exemplaires. Et quelque 3500 numéros sont vendus en kiosque.

«La clé du succès pour un journal, ce sont les abonnés, résume Barrigue. C’est bien ce qui a posé problème à Siné Hebdo. Ils vendaient en kiosques mais n’ont pas réussi à trouver assez de lecteurs sur la durée.»

L’objectif de Vigousse est d’atteindre les 7000 abonnés.

«Avec un tel lectorat, nous serions tout à fait autonomes et pourrions même nous passer de pub, explique le dessinateur. Ce n’est pas un objectif en soi mais cela nous donnerait une marge de manoeuvre par rapport à nos annonceurs, en nous mettant à l’abri de toute pression.»

Les hebdos satiriques se suivent

jeudi 1 avril 2010

Après la disparition de Siné Hebdo, fin avril, un autre hebdomadaire satirique va t’il voir le jour et prendre sa place ?

L’idée semble faire son chemin avec une énorme surprise, le retour de Philippe Val à la tête d’un titre de presse. En effet, empêtré dans sa position de directeur de France Inter, où il a été nommé pour dégager Stéphane Guillon et le remplacer par Gérald Dahan (un ami de Cabu), l’ancien complice de scène de Patrick Font, souhaiterait quitter son poste à la faveur des prochains congés d’été et avant la mise en place de la grille des programmes de rentrée.

D’après la rumeur (un voisin de table à la brasserie parisienne Lipp), il envisagerait de vendre ses actions de Charlie Hebdo (éditions Rotatives) et refonder un journal avec l’aide de Bernard-Henri Lévy et du Groupe Bolloré. Un hebdo satirique, mais haut de gamme, faisant appel à des intellectuels et des journalistes de renom.

Quid cependant des dessinateurs dans ce type de publication ? On voit mal les dessinateurs de Siné Hebdo rejoindre cet hebdomadaire, et du côté de Charlie Hebdo, il n’y a que Cabu et Wolinski, indéfectibles soutiens et amis de Val, qui seraient susceptibles de participer à cette nouvelle aventure éditoriale étonnante dévoilée en ce premier jour d’avril 2010.

Illustration : la Une du Canard enchaîné
qui a tout à craindre de la parution de ce nouvel hebdomadaire.

La fin de Siné Hebdo

mercredi 31 mars 2010

Le site Rue89.com a interviewé Siné sur l’arrêt de Siné Hebdo (voir aussi le blog Siné Hebdo) mais donne également la parole à Charb, directeur de Charlie Hebdo. Extrait de l’article d’Augustin Scalbert : « Le patron de Charlie Hebdo, Charb, est un peu sonné par cette nouvelle. Chez eux, « c’est pas le super pied, mais on survit quand même ». Le principal concurrent de Siné Hebdo vend à 48 000 exemplaires, sa « ligne de flottaison », selon Charb ».

« Mais il ne faut surtout pas qu’on descende en dessous. » Le directeur de Charlie raconte qu’à la parution de Siné Hebdo, son journal « a descendu un pallier » : « Avant, on était autour de 53 000 exemplaires. Puis plus rien, et ensuite tout le monde a descendu. Sauf Le Canard, qui continue de vendre 500 000 journaux chaque semaine. ».

Selon Charb, cette désaffection des lecteurs est clairement due à la crise économique : « Avant, les hebdos satiriques n’étaient pas touchés par la crise de la presse. Aujourd’hui, notre lectorat, qui est peu fortuné, calcule à l’euro près. Le manque de fric des gens, c’est une chose incroyable. ».

Charb n’attend pas un report des ventes de Siné Hebdo vers Charlie, puisque « la plupart de nos lecteurs lisaient les deux journaux ». D’après lui, Siné, « parti initialement pour deux numéros, en pied de nez à Philippe Val », a ensuite fait un journal « un peu trop proche de Charlie » ,« Ça nous a placés en concurrents, alors qu’on n’aurait pas dû l’être. »

Illustrations : les Unes de cette semaine
de Siné Hebdo et de Charlie Hebdo.

L’arrêt de Siné Hebdo

lundi 29 mars 2010

Il y a des poissons d’avril plus drôles. Dans son n°82, le journal Siné Hebdo annonce sa disparition fin avril, le dernier numéro paraîtra le 28 avril 2010.

Ainsi se termine une réussite éditoriale totalement atypique née en 2008 du licenciement de Siné par Charlie Hebdo et son directeur de l’époque, Philippe Val.

Plus de 16 mois après son apparition surprise, Siné Hebdo est confronté à une baisse générale des ventes de journaux, et son chiffre de vente actuel, honorable mais insuffisant, 33 000 ex., auxquels il faut rajouter environ 4 000 abonnés, ne lui permet pas de continuer à exister sereinement. D’où la décision de Siné, et de Catherine Sinet, fondateurs du titre, de terminer en beauté plutôt que de voir la situation se dégrader encore faute d’acheteurs.

La nouvelle de l’arrêt de Siné Hebdo a été annoncée dès dimanche 28 mars sur les blogs des dessinateurs Lindingre et Berth, avant d’être retirée. C’est finalement le NouvelObs.com qui sera le premier à annoncer « officiellement » la nouvelle :

« Le plus dur a été de prendre la décision, commente Catherine Sinet, rédactrice en chef, la femme de Bob Sinet alias Siné. On a tenu bon tant qu’on a pu, en faisant un journal qu’on aimait et qui nous paraissait digne et drôle. On préfère fermer dignement, comme on a commencé. La sentence est tombée jeudi soir. Pour Siné et son équipe, il s’agit de prévenir une faillite qui aurait été inéluctable, et de s’épargner ainsi l’humiliation du bal des redresseurs judiciaires et autres mandataires de justice.»

Ce blog reviendra plus tard sur l’histoire de Siné Hebdo et sur les difficultés de la nouvelle presse satirique en France, avec Bakchich, qui malgré un apport massif de capitaux n’arrive pas à décoller, et Charlie Hebdo qui doit faire face, lui aussi, à une cruelle désaffection des lecteurs.

Flavien Moreau

lundi 29 mars 2010

La première « Bourse du jeune talent du dessin de presse » attribuée par la BnF dans le cadre de la Biennale du dessin de presse a été décernée le 27 mars au jeune dessinateur Flavien Moreau.

Le prix est doté d’un chèque de 2000 euros.

On peut voir les dessins de Flavien dans Siné Hebdo, où Siné lui a donné sa première chance, le bimestriel Kamikaze, dont le n°2 est actuellement en kiosque, et sur son site personnel.

En illustration, le dessin primé (cliquer sur l’image pour l’agrandir).

À noter que la dessinatrice Coco (Vigousse, Psikopat, Charlie Hebdo, Rue 89, et blog) arrivait en seconde place dans le classement du jury.