Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour janvier 2010

Satire hebdo

vendredi 29 janvier 2010

Pakman - BakchichToujours pas de reprise des parutions du journal satirique Bakchich Hebdo dont le dernier numéro double « Spécial bandits » est paru en décembre 2009.

Annoncée pour le 29 janvier, avec un changement du jour de sortie, du mercredi au vendredi, celle-ci semble reportée.

La société d’édition, actuellement en redressement judiciaire, compte douze salariés auxquels il faut rajouter de nombreux dessinateurs pigistes.

En attendant des financiers audacieux ou des repreneurs éventuels, le site internet continue ses activités avec notamment sa rubrique « L’actu en dessin » où l’on peut lire des dessins de Pakman, Oliv’, Ray Clid, Cyril Da, entre autres.

Angoulême 2010

jeudi 28 janvier 2010

Angouleme-2010-afficheAffiche sinistre sur fond noir et graphiquement indigente pour le 37ème Festival international de la Bande dessinée d’Angoulême qui ouvre ses portes le 28 janvier 2010.

Une manifestation à bout de souffle, une vaste foire commerciale qui peine à se renouveler et est empêtrée dans des problèmes de financement et d’organisation avec la mairie.

Il ne reste plus aucun grand nom de la BD à récompenser et on ne compte plus que sur la cooptation et le copinage pour tenter de réanimer l’intérêt pour l’événement.

Certes le secteur se porte bien – 40 millions d’albums vendus en 2009 (source Gfk) – et les médias relaient à satiété ce sentiment d’euphorie, mais à y regarder de plus près on constate que les plus gros vendeurs (Asterix, Blake & Mortimer, Zep, Les passagers du vent, Petit Spirou), sont des auteurs ou des séries « classiques » reconnus depuis très longtemps.

Le nœud du problème est là. Si la BD est devenue  une industrie – comme l’industrie du disque (aujourd’hui moribonde) -, on a trop tendance à oublier qu’à la base il y a un auteur qui continue à créer « artisanalement » et que le savoir-faire ne s’acquiert qu’au fil des années. Une période de « rodage », souvent longue 10 à 15 ans, impossible à tenir pour les éditeurs qui doivent rentabiliser rapidement leurs « produits ». Combien de dessinateurs voient aujourd’hui leurs œuvres passer directement à la trappe faute de ventes suffisantes. Un album chasse l’autre.

Et la floraison de « petits » éditeurs » qui n’ont pas accès aux grands réseaux de distribution FNAC ou Virgin, qui font les grosses ventes, ne change rien à la situation, pour l’instant.

Angoulême n’est plus qu’une vitrine illusoire d’un moyen d’expression qui ne survit   que « grâce » aux conditions de rémunération dérisoires des auteurs, aux rééditions, notamment d’intégrales, d’objets dérivés en tous genres, et à la cession de droits d’exploitation à l’industrie cinématographique.

Cherchez l’avenir là-dedans. ff

Tetsu - Dessins d'humour– Parmi les rumeurs pour le prochain grand prix, celle de son attribution à Cabu dont « L’intégrale du Grand Duduche », parue en 2008 chez Vent d’Ouest, figure dans la sélection officielle du festival – catégorie « Patrimone ».

Cabu, longtemps hostile à ce genre de célébrations honorifiques semble ces dernières années plus enclin à les accepter.

– Le dessin d’humour historique sauvera-t-il la BD ? En tous cas le festival lui fait une place avec la venue de Sempé (blog du 7.1.2010) et l’exposition « Dessins d’humour », d’hier à aujourd’hui (illustration – dessin de Tetsu) où il manque quand même quelques noms du dessin d’humour actuel.

Joe Sacco

mercredi 27 janvier 2010

Joe Sacco - Gaza 1956Charlie Hebdo publie dans son n°919 (27.1.2010) une interview du dessinateur-reporter Joe Sacco et des extraits de son dernier livre « Gaza 1956, en marge de l’histoire » paru aux éditions Futuropolis.

Le site Wikipedia présente ainsi cet auteur :

« L’œuvre de Joe Sacco n’a pas d’équivalent dans le monde de la bande dessinée et évoque plutôt le parcours des journalistes-aventuriers du début du XXe siècle. Toujours soucieux de montrer l’humain derrière les grands évènements, Joe Sacco permet à ses lecteurs de décrypter l’actualité. Son dessin, d’abord ingrat, est soucieux de détails évocateurs et sert parfaitement son propos. »

Quelques pages à découvrir sur le site d’Amazon

Pétition à Strasbourg et ailleurs

mardi 26 janvier 2010

Depuis plus de trente ans, l’Option Communication composée de trois ateliers Illustration, Graphisme et Didactique Visuelle, fait la spécificité de l’ESAD, école Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg. Son directeur actuel prétextant un changement de statut de l’école ainsi que les prochaines réformes nationales des diplômes d’art, entend dès la rentrée 2010, réduire les effectifs d’étudiants et professeurs chargés de cours, ce qui entraînerait la disparition de l’option.

esadExtrait de la pétition que l’on peut signer en ligne :

« Une multitude d’illustrateurs et de graphistes s’est formée dans l’option communication de l’ESAD depuis ses origines, et parmi eux, des noms qui aujourd’hui font autorité. Les anciens élèves nourrissent le monde de l’image depuis longtemps, tandis qu’une position idéologique voudrait sans vergogne gommer l’histoire et la légitimité de ces enseignements. Cette décision va également à l’encontre de la politique culturelle de la ville de Strasbourg, en particulier en ce qui concerne la promotion de l’illustration, qui une des spécificités régionales. En effet, Strasbourg est dotée depuis peu du musée de l’illustration Tomi Ungerer et du Centre de l’Illustration à la Médiathèque André Malraux, tous deux centres de ressources majeurs en ce domaine. »

Commentaire de Jean-Christophe Menu, signataire de la pétition :

« Etrange et sinistre écho à la LRU* et ses menaces sur les sections artistiques. Nombreux étudiants issus de l’ESAD figurent au sommaire de la revue Lapin et au catalogue des Editions L’Association, dont je m’occupe. L’ESAD et l’Ecole de l’Image d’Angoulême sont indéniablement les deux meilleures écoles en la matière et disposent des meilleurs enseignements. Toute remise en question de l’option communication/illustration/bande dessinée de l’ESAD est absurde et inadmissible. »

* Votée à l’occasion des congés de l’été 2007, la Loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) ouvre en grand les portes des universités aux entreprises et aux riches mécènes.

Quelques infos en vrac…

lundi 25 janvier 2010

simplicissimusEn complément de l’article sur la numérisation de la revue Le Rire (blog du 21.1.2010) le dessinateur Cambon nous signale la numérisation de la mythique revue Simplicissimus.

Cambon :

« Simplicissimus, est un journal dessiné allemand  ou les plus grands dessinateurs allemands et germanophones de la première moitié du 20° siècle ont publié (Kubin, Grosz, Karl Arnold, Olaf Gulbrasson, Trier, Pascin, Kley, T H Heine, Bruno Paul , Thöny, etc.). Plutôt de gauche et anarchistes à l’instar de l’Assiette au beurre, dans les années 30 ce canard satirique résistent aux idéaux nazis, jusqu’aux derniers numéros des années 40 plus clairement antisémites et propagandistes »

Le site est en allemand.

En illustration la première page du n°1 paru en avril 1896.

Le dessinateur Charb directeur de la publication du journal satirique Charlie Hebdo, est un des intervenants du 46ème congrès de la LICRA « Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme », qui organise le 26 janvier à New-York, et le 30 à Paris, deux conférences ayant pour thème  la liberté d’expression et plus précisément : « Liberté d’expression : la controverse ».

Les fatwas de charbÀ Paris, la « controverse » concernant la publication des caricatures de Mahomet sera certainement évoquée, mais peut-être aussi, la « controverse » Charlie Hebdo/ Siné, avec la présence de Patrick Gaubert un des intervenants et président de la LICRA dont l’antenne Lyonnaise a porté plainte contre Siné pour « incitation à la haine raciale », et Bernard-Henri Levy, philosophe, écrivain, qui participe au débat, fait « la synthèse des conférences », et qui était un des témoins à charge lors de ce procès. Le « modérateur » des débats sera Guillaume Durand, journaliste et animateur de l’émission « L’objet du scandale » sur France 2.

46ème Congrès national de la LICRA, à Paris, conférence le samedi 30 Janvier 2010 à la Maison du Barreau, 2, rue de Harlay 75001 Paris – 01.44.32.49.06,  de 14h15 à 17h.

En illustration le dernier livre de Charb paru aux éditions Les échappés/Charlie Hebdo.

Plantu - expoSous le titre « Pas facile d’être dessinateur de presse partout sur la terre » Le Monde (23.1.2010) publie un grand article à l’occasion de l’ouverture de l’exposition permanente « Tâches d’opinions » au Mémorial de Caen (blog du 14.1.2010).

Extrait de l’article signé Macha Séry :

« Concernant la censure, Plantu, dessinateur au Monde, aime raconter cette anecdote : “Qu’importe que, sur un bateau, il soit interdit de prononcer, selon la superstition, le mot “lapin”. Je me fiche de dire au capitaine le mot “lapin”, du moment que je peux dénoncer les conditions d’exploitation de l’Indonésien qui est dans la soute.” Manière de dire que s’il faut dénoncer les interdits, plutôt que d’achopper dessus, le plus efficace est de les contourner. »

Exposition Lécroart

vendredi 22 janvier 2010

Planches en vrac ou à la découpe - Etienne LécroartDu 28 janvier au 2 mai 2010 le dessinateur Lécroart expose à la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême.

Description de son travail par les organisateurs :

« Grand champion des bandes dessinées à contraintes formelles (pliage, palindrome, lectures multiples, hybridations diverses, etc.), Etienne Lécroart a pris au pied de la lettre un des emplois du mot « planche » qui désigne la version originale de la bande dessinée. S’improvisant menuisier il a réalisé des bandes dessinées sur de véritables planches en pin qu’il a découpées pour les transformer en puzzles, taquins et autres casse-têtes que le visiteur est invité à manipuler pour reconstituer les différentes variantes d’une même histoire. Empruntant à la fois à l’univers du jouet et à celui de la bande dessinée, cette exposition permet de découvrir les derniers exercices sur planches en bois permutables de l’auteur de Bandes de sonnets (L’Association). L’exposition de ces planches en bois, est complétée par la présentation d’autres travaux virtuoses de notre auteur (bandes dessinées palindromiques ou à lire horizontalement, verticalement ou obliquement) sur vrai papier et par quelques très bonnes et tout aussi drôles surprises.

Cité internationale de la bande dessinée et de l’image
121 rue de Bordeaux
16023 Angoulême
bâtiment Castro niveau deux.

Site internet.

Tél. : 05 45 38 65 65.