Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour la catégorie ‘Hommage’

Dernier numéro

lundi 19 janvier 2009

Le dernier numéro caricatures et caricaturistes - n°122La revue de Solo, Caricature & Caricaturistes disparaît avec lui. Dans une lettre adressée aux abonnés, Catherine Saint Martin, sa compagne et directrice de collection, explique que : 

« ce bulletin, tout comme son Dico, furent sa réponse à l’éviction progressive du dessin des titres et quand les journaux  commencèrent à lui réduire son espace, à lui et à son purisme esthétique, il s’investit dans ce travail ou plutôt dans cette mission : préserver la mémoire, rendre justice à ces artistes de l’ombre traités de haut par tant de critiques et d’historiens d’Art. »

Aux abonnés elle écrit :

« ce bulletin rouzigoucial incarnait bien l’esprit Solo : à la fois modeste et rigoureux. Sans chichi, mais finement élaboré. Il était tout étonné que cela paraisse toujours, que vous soyez suffisamment nombreux pour lui permettre de continuer. Chaque livraison promettait quasiment d’être la dernière et il vous fût reconnaissant de votre fidélité. » Le nº 122 qui devait paraître fin janvier 2009 aurait dû être consacré à Lebon, Siro et Cabrol.

Illustration : Solo vu par Solo 
pour l’affiche d’un spectacle
qu’il donna en 1981. 

La mort du caricaturiste Solo (1933-2008)

vendredi 26 décembre 2008

François Mitterrand par SoloSolo travaillait la caricature jusqu’à l’épure. Une concision du trait qu’il a poussé à l’extrême. Un trait évocateur qui faisait confiance à l’intelligence du lecteur.

Toute sa carrière il a manifesté et partagé son amour du dessin et du trait. Dessinateur il a collaboré à de très nombreux titres Combat, L’os à Moelle, Plexus, Arts, Le Canard enchaîné (de 1972 à 1980), La Croix, Les nouvelles littéraires, Libération, L’Unité, Témoignage Chrétien, Révolution, Télé Star, entre autres. Solo dessinera aussi deux numéros de la revue Satirix, les numéros 9 et 14.

Homme de presse il a créé plusieurs revues dont La Brosse à dents en 1960, et dirigé le magazine Humour par Excès de Zèle en 1965. Il a également été le directeur artistique de Aux Écoutes (1967) et de Noir & Blanc (1969) où il ouvert les pages à de très nombreux dessinateurs.

Caricature & caricaturistes, couverture n°121Passionné de dessin et de caricature il a fondé en 1988 avec sa compagne Catherine Saint-Martin, Caricature & Caricaturistes, bimestriel rouzigoucial qui vient de publier son n°121. Tous deux sont également les auteurs du Dico Solo, autre somme de connaissances et d’informations qui recense « En France de Daumier à nos jours, 5 000 dessinateurs de presse et quelques supports ». Un travail de titan qui a demandé plus de 10 ans de recherches et d’écriture.

Il avait rejoint récemment l’équipe d’Iconovox.

Solo était généreux avec ses confrères même s’il avait ses têtes et ses humeurs – très souvent justifiées -, rigoureux qu’il était sur l’exercice d’un métier qu’il considérait comme un art.

ff

illustration : François Mitterand par Solo

Disparition de Guy Peellaert

mercredi 19 novembre 2008

pravdaDécidément il ne restera bientôt plus grand monde pour raconter l’épopée Hara-Kiri. Guy Peellaert qui y participa avec des planches composées de montages photos et de dessins (entre autres, She and the green Rairs avec Roger Wolfs) est décédé le 17 novembre à Paris.

Né à Bruxelles en 1934, il se fit connaître avec deux bandes dessinées de style « pop art » Jodelle (1966) et Pravda la survireuse (1968) dont les héroïnes étaient inspirées graphiquement de Sylvie Vartan et de Françoise Hardy.

peellaertIl sera ensuite décorateur de cinéma et de théatre avant de se dédier totalement à la peinture et au pastel en s’inspirant de photos des grands mythes américains. Guy Peellaert est également l’auteur d’affiches de films : Taxi Driver, Short Cuts, L’Argent, Paris, Texas, Les Ailes du désir.

C’est lui aussi qui signa les images du générique de l’émission de télévision, Cinéma, cinémas sur Antenne 2, en 1982. Ses œuvres étaient connues dans le monde entier et ont été réunies dans des albums aujourd’hui introuvables : Rock Dreams, Albin Michel 1974, réédité chez Taschen en 2003, The Big Room, Albin Michel, 1986. Le dernier Rêves du 20e siècle, Grasset, a été publié en 1999. En 2004, Claude Ventura lui a consacré un film.

Un aperçu de son travail est visible sur son site officiel

Pellaert disparaît quelques jours avant la réédition au Seuil de l’album Pravda la survireuse (source : Actua BD).

Gébé revient !

mercredi 24 septembre 2008

Il y a déjà quatre ans Gébé nous quittait. Celui que Jean Frapat qualifiait de « rêveur magnifique » et dont Cavanna disait : « Quand il s’agit de Gébé, on ne sait pas trop quoi dire. Il y a trop à dire. Par quel bout commencer ? D’abord des bouts, il y en a partout qui dépassent. Sur lequel tirer ? ».

Les colonnes de GébéDessinateur et rédacteur en chef d’Hara-Kiri, dessinateur à Charlie Hebdo, Charlie mensuel, auteur de romans, de textes de chansons, auteur de textes pour France Culture, de scénarios de films, de romans-photos, réalisateur de courts-métrages, auteur de sketches pour les émissions Merci Bernard, Palace et les Nuls de Canal +. Gébé a aussi été dessinateur et responsable des dessins à L’Idiot international. Il a dessiné pour La Grosse Bertha dont les avatars ont engendré en 1992 la reparution de Charlie Hebdo, hebdomadaire dont il a été le directeur et un des principaux dessinateurs pendant 12 ans.

On ne dira jamais assez l’apport de Gébé à la presse et à l’humour. Non seulement il a été un immense créateur, mais il a aussi été un grand « découvreur » de talents ouvrant les pages de ses journaux a des dessinateurs comme Vuillemin, Lefred Thouron, Kamagurka, entre autres, renouvelant ainsi le genre pour des années.

Difficile pourtant de résumer un parcours aussi riche sans parler de son goût pour l’écriture. Ce sera Reportages, publié aux éditions du Square en 1973, réédité revu et complété par Le Dilettante en 2001 sous le titre Reportages pas vraiment ratés. Puis Sept cartouches. (Hachette) et Roman d’une année sabbatique (Le Pré aux Clercs. 1988). En 1992, il publie Les Résistants du square (Presses de la Cité), un début d’autobiographie. Un dimanche au frais sera son dernier roman (Le Cherche Midi. 1996).

L’Association a aujourd’hui l’excellente idée de publier ses chroniques parues dans Charlie Hebdo de 1993 à 2003. L’occasion de retrouver le grand Gébé, qui, interrogé en 1989 sur ses projets par André Baur répondait :

« Mes projets, c’est le matin. Je me lève même s’il pleut, s’il neige, s’il vente, s’il fait froid. Le matin c’est fabuleux ! Le premier café, la première cigarette… C’est là que j’ai tous mes projets dans ma tête. Quand je me lève le matin, j’ai envie de tout faire : de l’architecture… tout ! ».

Gébé nous manque, et je ne parle même pas de ce qu’il aurait pu dire de la polémique entre Siné et Val. ff

Autre livre indispensable pour découvrir Gébé (en dehors de tous ses albums et textes) : Un pas de côté publié en 2003 par Frédéric Pajak aux éditions Buchet Chastel.

Du 30 septembre au 2 novembre, La mer à boire présente une exposition des originaux de l’album Les colonnes de Gébé. En collaboration avec L’Association.

La mer à boire, 1/3 rue des Envierges 75020 Paris. 01 43 58 29 43. 
Ouvert du mardi au samedi de midi à 1h et dimanche de midi à 18h
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Le site la mer à boire.

Blachon n’est plus

mercredi 2 avril 2008

Blachon autoportraitLe dessinateur d’humour Roger Blachon est décédé dans la nuit du 1er avril 2008 à Marseille, où il s’était installé ces dernières années.

Né en 1941 à Romans-sur-Isère, il fût d’abord professeur de dessin avant de devenir illustrateur de livres pour Gallimard et Denoël, entre autres.

Blachon a publié son premier dessin d’humour en 1962 dans la revue Adam. On verra ensuite ses dessins dans L’Enragé, Planète, Lui, Okapi, Télérama Junior, Le Journal du Dimanche, Le Nouvel Observateur, Notre Temps.

Mais c’est surtout sa collaboration, pendant près de vingt ans, à L’Équipe magazine qui popularisera son œuvre. Ses dessins sur le sport sont réunis dans de très nombreux albums qui témoignent de son immense talent de coloriste et de son grand art de la mise en page.

Durant sa carrière il recevra plusieurs prix : Grand prix de l’humour blanc, Prix Antoine Blondin, Grand prix de l’humour noir, Prix 1999 de l’Académie des sports.

Ces dernières années il avait été très affecté par sa mise en retraite « automatique » de L’Équipe magazine, un journal, et un univers – c’était un ancien rugbymen – auquel il était très attaché. Il était membre des H.A. (Humoristes Associés).

Pour avoir réalisé plusieurs livres avec lui, je peux témoigner personnellement, de son goût du travail de qualité, de son humanité et de sa grande gentillesse. Ces dernières années, ce métier voit disparaître ses plus grandes signatures, celle de Blachon en était une. ff

Toutes nos condoléances à Mireille, sa femme, et à Antoine, son fils.
Le Cherche Midi a réédité en 2007 Rugby d’hier & d’aujourd’hui, ses autres albums sont disponibles chez Glénat.

L’hommage de l’Équipe à Roger Blachon.

Dessin : Blachon vu par Blachon, pour Humour à Trouville 2007

Mise à jour du 08/04/12

Blachon PhotoPlusieurs centaines de personnes étaient présentes au crématorium de Père Lachaise à Paris ce mardi 8 avril 2008 pour rendre un dernier hommage à Roger Blachon.

Le milieu du rugby était largement représenté et on notait aussi la présence de nombreux journalistes de L’Équipe, journal qui lui a consacré une pleine page. Beaucoup de dessinateurs étaient là, notamment tous ses amis des Humoristes Associés, ainsi que ses deux éditeurs Jacques Glénat et Philippe Héraclès du Cherche midi. La cérémonie d’adieu à été accompagnée par la fanfare du Piston Circus.

Daumier honoré

lundi 17 mars 2008

Daumier et ses héritiers - expositionUn bon caricaturiste est-il un caricaturiste mort ? Énième exposition consacrée à Daumier, cette fois-ci par la Bibliothèque Nationale de France, Daumier, l’écriture du lithographe, « 220 pièces de son œuvre lithographique » du 4 mars au 8 juin 2008.

Une nouvelle occasion pour les médias de célébrer les qualités de cet immense dessinateur, caricaturiste, tout en réservant une portion congrue à ce genre dans leurs colonnes.

BNF, 58 r Richelieu 75002 PARIS

Heureusement, cette manifestation est « complétée » à l’autre bout de Paris par l’exposition Les héritiers de Daumier, présentée du 4 mars 2008 au 4 mai 2008 à la Bibliothèque François-Mitterrand (Allée Julien Cain). 

« Cette exposition réunit ainsi le meilleur des caricaturistes d’aujourd’hui : Reiser, Wolinski, Tim, Pétillon, Cabu et Plantu… »

BNF, 11 quai François Mauriac 75013 PARIS

Le site de la BNF.