Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Gilles Ratier’

La vraie misère des auteurs BD

lundi 2 juin 2014

Sous le titre “Les auteurs de BD prêts au hara-kiri” Jean-Christophe Ogier a consacré le 1er juin une partie de  sa chronique de France Info à la situation actuelle de certains auteurs de bandes dessinées :

“C’est le paradoxe du moment. D’un côté, les réseaux sociaux relaient la colère des auteurs de bande dessinée à qui leur caisse de retraite vient d’imposer sans concertation une cotisation minimale de 8% de leurs revenus bruts.

L’intention est louable. Il s’agit d’assurer un minimum décent aux vieux auteurs qui auront les yeux usés et la main qui tremble. Sauf que, comme l’explique fort bien le documentaire “Sous les bulles” de Maïana Bidegain, reportage de 52 minutes également relayé ces derniers jours de Twitter en Facebook, la précarité de la plupart des auteurs qui tentent de vivre de leur art est telle que ces 8% de prélèvement vont, selon toute probabilité, en envoyer quelques uns au chômage.

Deux d’entre eux ont devancé l’appel : Bruno Maïorana, dessinateur à succès de la série Garulfo chez Delcourt, fait le constat amer que le 9ème art n’est pas viable. Il arrête le métier. Idem pour le scénariste Philippe Bonifay. Il parait désormais près de 5.000 nouveautés chaque année. Et la plupart des auteurs gagnent moins de 1.000€ par mois.

Paradoxe, donc, car de l’autre côté, les planches originales s’arrachent dans les salles des vente. A l’image de la page de garde historique de Tintin achetée 2,65 millions d’euros le week-end dernier chez Artcurial. Et on remet ça, chez Millon, le 15 juin, en duplex Paris-Bruxelles avec du Franquin, Tillieux, Macherot, Hergé, Uderzo ou Peyo. Soit, l’âge d’or de la BD.”

Diffusé gratuitement pendant 8 jours sur Internet le documentaire est aujourd’hui disponible en DVD. En illustration, photo de Gilles Ratier, extraite du film.

Création du Prix Papiers Nickelés

vendredi 17 janvier 2014

Le vibrionnant Yves Frémion (Fluide glacial, ex-Barricade) qui, se murmure-t-il, devrait être chargé de la programmation de l’espace humour de la Galerie Glénat à Paris, lira ses œuvres poétiques et humoristiques le mercredi 22 janvier 2014 à 21 h au bar-slam Culture Rapide, 103 rue Julien Lacroix 75020 Paris. Il crée par ailleurs le « Prix Papiers Nickelés », distinction qui porte le nom de la revue de l’image populaire qu’il anime, et dont le n°39 vient de paraître (couverture en illustration).

Le prix, dont le jury est composé de l’équipe des Papiers Nickelés, « récompensera chaque année le meilleur ouvrage (essai, biographie, mémoires, correspondance, étude, etc.) ou travail (revue, site…) sur le dessin imprimé sur papier : BD, dessin d’humour ou de presse, illustration, affiche, gravure, imagerie populaire ». Il sera décerné pour la première fois le mardi 21 janvier 2014 à la galerie Oblique, Village St Paul, 17, rue St Paul, 7504 Paris. A partir de 19h avec la proclamation à 20 h.

Titres qui figurent dans la pré-sélection :

Christophe Cassiau-Horie « Dictionnaire de la bande dessinée d’Afrique francophone » (Africultures),
François Cavanna et Virginie Vernay « La gloire de Hara-Kiri, 1960- 1985 » (Glénat),
Guillaume Doizy et Pierre Brouland « La Grande Guerre des cartes postales » (Hugo & Cie),
Nicolas Finet « Histoire du Transperceneige » ( Casterman),
Patrick Gaumer « Cauvin, la monographie » (Dupuis),
Thierry Groensteen « M.Töpffer invente la bande dessinée » (Impressions nouvelles),
Alain Lachartre « Réclames », grand favori, (Hoëbeke),
Frans Lambeau « Dictionnaire de la bande dessinée belge sous l’Occupation » (Versailles),
Régis Léger « Cuba Grafica, histoire de l’affiche cubaine » (L’Echappée),
Emmanuel Pollaud-Dulian pour « Gus Bofa, l’enchanteur désenchanté » (Cornélius), et pour « Le Salon de l’Araignée » (Michel Lagarde),
Gilles Ratier « J-M. Charlier vous raconte » (Castor Astral),
Gérard Thomassian « Encyclopédie des bandes dessinées de Lug 1950-54 » (Fantasmask).

Les strips à la trappe ?

mercredi 23 mai 2012

Dans le quotidien 20minutes (22.5.2012), le journaliste BD Olivier Mimran s’interroge, « Industrie florissante aux Etats-Unis, le strip a quasiment disparu en France. Pourquoi ces petites bandes dessinées de trois à six cases, généralement humoristiques, ne font-elles plus recette chez nous ? »

Dans son article il donne la parole à deux spécialistes qui expliquent le peu d’engouement des journaux (et des éditeurs) pour ce genre à mi-chemin entre le dessin d’humour et la BD :

« Les journaux d’alors ne regardaient pas à la pagination ni à la dépense », nous précise Henri Filippini, critique et historien de la BD. Et comme ils étaient distribués par des agences spécialisées (Opera Mundi en France), ces petits gags ne revenaient en plus pas très cher avant les années 1970. « Le déclin a commencé quand les strips, spécialement créés pour la prépublication, ont été remplacés par de pleines pages de séries bradées par les éditeurs qui y voyaient une publicité gratuite», selon Henri Filippini.

« Désormais, si ça coûte de l’argent, ça n’intéresse plus la presse quotidienne, qui connaît de graves difficultés financières et fait des économies sur tout… y compris sur ce qui plaît aux lecteurs », nous confirme Gilles Ratier, secrétaire général de l’ACBD (Association des critiques et journalistes de BD) et journaliste à L’Echo, qui publie hebdomadairement quelques strips. »

En illustration, «Le Baron noir» de Got et Pétillon, publié par Le Matin de Paris (1977-1987) et dont Glénat/Drugstore a republié l’intégrale en 2010.