Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour la catégorie ‘affaire Siné’

Siné procès nº 1

lundi 19 janvier 2009

Le 20 janvier 2009 sera le jour de l’investiture de Barack Obama (17 h 45), mais aussi le jour du procès de Siné contre Claude Askolovitch (13 h 30). 

Sine Hebdo n°1Rappel des faits : le 2 juillet 2008, Charlie Hebdo publie une chronique consacrée au mariage du fils Sarkozy. Celle-ci ne suscite aucune réaction particulière, jusqu’au  8 juillet, où sur l’antenne de RTL, Claude Askolovitch (alors journaliste au Nouvel Observateur aujourd’hui journaliste au Journal du Dimanche et à Europe 1 – groupe Lagardère), s’en prend violemment à Siné à propos d’une phrase évoquant l’opportunisme de Jean Sarkozy, puisque prêt à se convertir pour épouser sa fiancée, juive, riche héritière de Darty.

Pour la petite histoire cette information est reprise mot à mot d’une interview  de Patrick Gaubert, patron de la Licra dans Libération 23 juin 2008. Claude Askolovitch y voit de l’antisémitisme et traite Siné d’antisémite et d’ordure. Le directeur de Charlie Hebdo, Philippe Val prend alors le relai et licencie Siné pour motif de soupçon d’antisémitisme. La LICRA porte plainte.

Pour combattre cette accusation infamante relayée par les médias, Siné porte plainte pour diffamation publique contre Claude Askolovitch. Le procès aura lieu le mardi 20 janvier à la 13e chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris. À noter que Philippe Val serait cité parmi les témoins.

Prochain épisode, le mardi 27 janvier à Lyon avec la plainte de la LICRA.

La vraie face cachée des dessinateurs satiriques

mardi 25 novembre 2008

Après La face cachée du Monde (Mille et une nuits) paraît Le vrai Canard (Stock) livre documentaire qui dévoile les dessous de la rédaction du Canard enchaîné. Charlie hebdo devrait lui aussi faire prochainement l’objet d’un livre sous le titre La face couchée de Charlie hebdo rédigé par des journalistes du mensuel CQFD.

le-vrai-canardPoint commun entre tous ces journaux, ils utilisent pas mal de dessinateurs pour illustrer leurs pages. Des dessinateurs nombreux, mais pas forcément épanouis dans leur travail. Ainsi Pancho ne dessine plus dans Le Monde depuis quelques semaines victime du couperet de l’âge de la retraite. Autre départ, mais « volontaire » cette fois-ci, celui de Pessin en 2009 (d’après Marianne 2). On remarquera cependant que dans les deux cas le journal ne semble pas s’émouvoir – restrictions budgétaires exigent – de la disparition de ses colonnes de deux signatures de grand talent.

Au Canard, si la situation des dessinateurs est très enviable financièrement puisqu’au bout de dix ans de collaboration ils sont associés aux importants bénéfices du journal, elle l’est moins pour ce qui est de la reconnaissance de leur travail. En effet, ils n’ont aucun droit de regard sur le choix des dessins publiés puisqu’ils le découvrent le mardi, jour de l’impression de l’hebdo. Il en va de même pour les tarifs, acceptés, mais longtemps calculés à la surface. Un problème désormais résolu, car tous les dessins ont quasiment le même format, idéal pour boucher les trous de la maquette.

À Charlie hebdo Cabu est (pour l’instant ?) le seul dessinateur actionnaire de l’hebdomadaire et les disparités de salaires existent. On l’a découvert lors de « l’affaire Siné » où Wolinski s’est aperçu incidemment que Siné gagnait plus que lui, et que les dessinateurs n’étaient pas toujours associés aux bénéfices des ventes. Point positif dans cet hebdomadaire, un dessinateur, Charb, est rédacteur en chef adjoint et participe à la sélection des dessins à paraître.

En fait, on parle assez peu des dessinateurs dans ces livres-enquête sur le fonctionnement des journaux. Ils sont rarement intégrés aux rédactions et leur rôle y est annexe même s’ils occupent une importante surface rédactionnelle. Décidément, ce métier, déjà en perte de vitesse faute de supports suffisants, n’est pas près d’être reconnu à sa juste valeur.

Riss, Carla, Carlito et Bush

mardi 4 novembre 2008

Carla et Carlito de RissLas dernière croisade de RissL’excellent site Actua BD.com publie un long entretien avec Riss, dessinateur prolixe, auteur à succès et directeur de collection (Hoëbeke), à l’occasion de la parution de ses deux albums, Carla & Carlito, La vie de château (co-édition 12bis/Fayard), et Ma première croisade (Georges Bush s’en va-t-en guerre) publié par Les échappés, maison d’édition parrainée par Charlie Hebdo et dont il est un des actionnaires.

Riss raconte à Didier Pasamonik, son itinéraire professionnel, de la SNCF (comme Gébé) au Charlie Hebdo de Philippe Val, en passant par La Grosse Bertha.

Riss évoque aussi « l’affaire Siné » qui a pas mal ébranlé la rédaction de Charlie. A lire sur le site Actua BD.

Vases communicants

mercredi 29 octobre 2008

Val polémique BakchichNouvelle polémique autour de Philippe Val, directeur de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Ce dernier dans son livre Reviens, Voltaire, ils sont devenus fous ! (Grasset) compare le site internet Bakchich.info au journal collaborationniste, pro-nazi, raciste et antisémite Je suis partout publié en 1940. Les responsables du site d’information ont décidé de porter plainte contre Philippe Val pour dénonciation calomnieuse.

Il faut regretter que cette controverse ne porte à nouveau tort à Charlie Hebdo qui a déjà perdu de nombreux lecteurs après le licenciement brutal de Siné cet été, mais surtout à son équipe qui est globalement associée à des actes, des prises de position ou des déclarations qu’elle est loin de partager de façon unanime.

Une situation qui va sans doute à profiter à Siné Hebdo dont les chiffres de ventes tendraient maintenant à faire jeu égal (dit-on, mais on s’emploie à vérifier) avec ceux de Charlie Hebdo.

Gébé revient !

mercredi 24 septembre 2008

Il y a déjà quatre ans Gébé nous quittait. Celui que Jean Frapat qualifiait de « rêveur magnifique » et dont Cavanna disait : « Quand il s’agit de Gébé, on ne sait pas trop quoi dire. Il y a trop à dire. Par quel bout commencer ? D’abord des bouts, il y en a partout qui dépassent. Sur lequel tirer ? ».

Les colonnes de GébéDessinateur et rédacteur en chef d’Hara-Kiri, dessinateur à Charlie Hebdo, Charlie mensuel, auteur de romans, de textes de chansons, auteur de textes pour France Culture, de scénarios de films, de romans-photos, réalisateur de courts-métrages, auteur de sketches pour les émissions Merci Bernard, Palace et les Nuls de Canal +. Gébé a aussi été dessinateur et responsable des dessins à L’Idiot international. Il a dessiné pour La Grosse Bertha dont les avatars ont engendré en 1992 la reparution de Charlie Hebdo, hebdomadaire dont il a été le directeur et un des principaux dessinateurs pendant 12 ans.

On ne dira jamais assez l’apport de Gébé à la presse et à l’humour. Non seulement il a été un immense créateur, mais il a aussi été un grand « découvreur » de talents ouvrant les pages de ses journaux a des dessinateurs comme Vuillemin, Lefred Thouron, Kamagurka, entre autres, renouvelant ainsi le genre pour des années.

Difficile pourtant de résumer un parcours aussi riche sans parler de son goût pour l’écriture. Ce sera Reportages, publié aux éditions du Square en 1973, réédité revu et complété par Le Dilettante en 2001 sous le titre Reportages pas vraiment ratés. Puis Sept cartouches. (Hachette) et Roman d’une année sabbatique (Le Pré aux Clercs. 1988). En 1992, il publie Les Résistants du square (Presses de la Cité), un début d’autobiographie. Un dimanche au frais sera son dernier roman (Le Cherche Midi. 1996).

L’Association a aujourd’hui l’excellente idée de publier ses chroniques parues dans Charlie Hebdo de 1993 à 2003. L’occasion de retrouver le grand Gébé, qui, interrogé en 1989 sur ses projets par André Baur répondait :

« Mes projets, c’est le matin. Je me lève même s’il pleut, s’il neige, s’il vente, s’il fait froid. Le matin c’est fabuleux ! Le premier café, la première cigarette… C’est là que j’ai tous mes projets dans ma tête. Quand je me lève le matin, j’ai envie de tout faire : de l’architecture… tout ! ».

Gébé nous manque, et je ne parle même pas de ce qu’il aurait pu dire de la polémique entre Siné et Val. ff

Autre livre indispensable pour découvrir Gébé (en dehors de tous ses albums et textes) : Un pas de côté publié en 2003 par Frédéric Pajak aux éditions Buchet Chastel.

Du 30 septembre au 2 novembre, La mer à boire présente une exposition des originaux de l’album Les colonnes de Gébé. En collaboration avec L’Association.

La mer à boire, 1/3 rue des Envierges 75020 Paris. 01 43 58 29 43. 
Ouvert du mardi au samedi de midi à 1h et dimanche de midi à 18h
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Le site la mer à boire.

Et de trois

mardi 23 septembre 2008

une sine hebdo n°3 - Diego AranegaC’est Diego Aranega, qui signe, avec Benoît Delépine, la Une du n°3 de Siné Hebdo (en illustration).

Après une vente exceptionnelle de près de 150 000 exemplaires du n°1, les ventes du n°2 et 3 de l’hebdomadaire devraient donner une indication sur la pérennité du titre qui à besoin de 30 à 40 000 acheteurs pour pouvoir continuer à paraître sereinement.

Signes encourageants, les abonnements qui approchent les 1 000 souscripteurs et l’accueil fait à Siné à la fête de L’Humanité où il a vendu sur le stand du journal plus de 3 500 exemplaires du n°1. Les participants du 4eme festival de Groland à Quend, eux ont eu plus de chance puisqu’ils ont pu se procurer le T-shirt de Siné Hebdo, fabriqué à 200 exemplaires. Un collector.

Du côté de Charlie hebdo, Philippe Val son directeur, s’est réjoui en public dans le Grand journal de Canal + de l’arrivée d’une concurrence, même si en privé il estime que le contenu de Sine Hebdo ne peut pas faire de tort à Charlie Hebdo.

À suivre.

Le site du journal Siné Hebdo.