Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Patrick Couratin

31 janvier 2011 à 9 h 34

Le dessinateur, graphiste, directeur artistique, éditeur, Patrick Couratin est décédé le 29 janvier 2011 à l’âge de 62 ans. Le grand public connaît son travail puisqu’il fût ces dernières années le créateur de nombreuses affiches de spectacles, souvent sur fond noir, et que son studio avait signé les visuels de la dernière campagne de publicité pour la Matmut, avec Chevalier et Laspalès (en illustration).

Longtemps illustrateur, c’est aussi en tant que directeur artistique qu’il affirma son goût des belles images en mettant en valeur le travail de grands créateurs.

Biographie publiée par le site Internet « La joie par les livres »  :

Patrick Couratin est né en 1948 en Touraine. Après des études à l’école des Beaux-Arts de Bayonne, puis en Pologne, Patrick Couratin a publié ses premières illustrations dans l’édition et la presse française et américaine en 1971. Il publie quelques albums chez Harlin Quist, éditeur pour lequel il devient directeur artistique entre 1974 et 1982 (année qui marque la fin de la maison d’édition, avec une reprise entre 1997 et 2000).

Il devient ensuite conseiller artistique de la maison de disques Le Chant du Monde, entre 1980 et 1995, et chez Bayard Presse de 1982 à 1993. Sous le label « Crapule ! », studio de création graphique créé en 1984, il créé une collection d’albums illustrés pour adultes (diffusion Futuropolis) et de romans policiers « Sombre Crapule ! » (diffusion Harmonia Mundi).

En 2002 commence une nouvelle collaboration  éditoriale au Seuil Jeunesse / Crapule ! Productions (avec les livres de Gilles Bachelet ou de Marie-Ange Guillaume par exemple), au Seuil Jeunesse / Scéren-CNDP (Jean-Pierre Siméon) et, à partir de 2005, aux éditions du Panama (Blachon).

Patrick Couratin, a également créé une librairie « Quist » à Paris en 1979, a collaboré à de nombreux journaux et magazines, et réalisé, en particulier avec le photographe Jean Tholance, de nombreuses affiches. Il a aussi été directeur artistique du film « Bus 24 », tiré du livre de Guy Billout (Harlin Quist 1973) produit par Label Frères.

Patrick Couratin connaît et aime le travail des peintres comme Claude Lorrain, Holbein le Jeune, Caspar David Friedrich, Nicolas Poussin, Hendrick Terbrugghen, René Magritte… dont on peut reconnaître des traces dans ses œuvres.

Également sur Internet sur le site Ricochet-jeunes.org des extraits du livre d’entretien « graphique » qu’il a eu avec Étienne Delessert (couverture en illustration).

Dessins de partout

28 janvier 2011 à 10 h 06

Le n°52 de Feconews vient de paraître. La majeure partie des textes sont en anglais mais les dessins sont en général « sans parole ».

Édité par la « Federation of Cartoonist’s Organisations » qui regroupe de nombreux dessinateurs dans le monde entier, le magazine nous informe sur les différentes expositions et manifestations organisées dans divers pays – Hollande, France, Azerbaijan, Allemagne, Turquie, Argentine, Pérou, Japon, Belgique, Bulgarie -, autour du dessin de presse d’actualité et d’humour.

On trouve aussi nombre d’informations sur le site Internet de la Feco-France et sur son blog.

Quelques livres…

27 janvier 2011 à 13 h 47

André Igual

Il y a quelques années, les amis d’André Igwal publièrent le n°1 de « L’André Igwal – le journal qui sort que lorsque André Igwal meurt », aujourd’hui les mêmes publient « L’Ara Guindé » (anagramme de son vrai nom André Igual) « feuille hebdomadaire d’humour affligeant » qui rassemble les pages du journal que le chroniqueur de Fluide glacial publia en 1998.

L’album illustré de nombreux dessins est édité à 300 exemplaires par Les Ateliers du Tayrac (66, rue Julien Lacroix 75020 Paris).

Une belle façon de célébrer la mémoire de cet amateur de mots, disparu en 2000, mais aussi de dessins d’humour et de dessins animés puisqu’en 1974  il créa avec Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet la revue Fantasmagorie entièrement dédiée à cet art.

En illustration le dessin de Jean Solé qui figure en couverture de l’album.

Crise au Sarkozistan

Les acheteurs de 3 exemplaires du livre Crise au Sarkozistan, préface de Daniel Schneidermann (et sans doute l’auteur), peuvent recevoir 4 cartes de vœux (!) du dessinateur Mor qui illustre aussi le livre. Premier titre édité par le site « Arrêt sur Images.net », ce livre avec plus de 20 000 exemplaires vendus – exclusivement sur Internet – est en passe de devenir un vrai succès éditorial.

En illustration un des dessins de Mor pour « Crise au Sarkozistan ».

Marcel Keuf

Charb ne dort peut-être jamais ? Entre sa production abondante dans Charlie Hebdo, la direction du journal, les visites aux banques, ses voyages à travers le pays, sa présence dans divers colloques, débats et expositions, il trouve le temps de publier assez régulièrement un nouvel album. Le dernier qui vient de paraître a pour titre Marcel Keuf le flic et rassemble les strips publiés dans le mensuel Fluide glacial.

Il est publié aux éditions Les Échappés-Charlie Hebdo.

L’auteur annonce sur Facebook  qu’il dédicacera l’album le vendredi 4 février 2011 à « l’Arbre à Lettres République », 33 bd du Temple, 75003 Paris, à partir de 18 h 30.

Cabu se paie la tête de Marine Le Pen

26 janvier 2011 à 10 h 01

L’apparition d’une nouvelle tête dans le milieu politique est toujours un exercice délicat pour les caricaturistes. En France, le premier qui s’y colle est en général Cabu et la légende dit que nombre de ses confrères s’inspirent alors de son travail.

Dans le cas qui nous occupe, Marine Le Pen, sa caricature est parue en Une de Charlie hebdo dès son élection à la présidence du Front National où elle succède à son père. Sous le titre « La nouvelle Marine Le Pen de Cabu » le site Charlie enchainé publie un article sur la façon dont le dessinateur du Canard enchaîné et de Charlie a abordé le problème.

Charlie enchainé cite aussi à ce sujet deux vidéos, une réalisée au cours de l’émission de France Inter « Souriez vous êtes informés » (5.1.2011- 44 mn) et où Cabu parle de sa caricature de Marine Le Pen, l’autre qui raconte les coulisses de la réalisation du n°970, montre Cabu préparant le dessin qui va finalement être publié en Une (en illustration).



Souriez vous êtes informés Cabu


Bouclage de Charlie Hebdo – 19janv 2011

Uderzo et Quemeveulefix ?

25 janvier 2011 à 11 h 16

Les dessinateurs sont-ils des créateurs ou de simples exécutants ? Inventer une forme, un personnage, dessiné, est-ce de la création ?

Autant de questions que peut se poser Albert Uderzo, dessinateur et inventeur graphique des personnages qui donnent corps aux aventures écrites par René Goscinny, après le redressement que vient de lui signifier l’administration fiscale qui estime que être illustrateur est une « profession non commerciale ».

Olivier Delcroix explique dans Le Figaro :

« Le 27 décembre, quelle ne fut pas la surprise d’Albert Uder­zo, père d’Astérix avec René Goscinny, de recevoir un courrier de l’administration fiscale le soumettant à un redressement de 203.000 euros. Motif, le fisc considère qu’il n’est pas le co-auteur d’Astérix, mais le «simple illustrateur» des aventures du Gaulois. Et cela a une incidence sur le montant de ses impôts.

À 84 ans, Albert Uderzo n’a pas supporté que «le fisc décide de me considérer simplement comme l’illustrateur d’Astérix et me soumette rétroactivement jusqu’à janvier 2007 à un redressement de 20 % sur l’ensemble des sommes déclarées sur les droits provenant de ces vingt-quatre albums. Pourquoi une telle injustice ? Après cinquante et un ans de bons et loyaux services, voilà que l’on me retire le droit d’être auteur». Pour lui, plus qu’une question d’argent, c’est une question de principe. »

Dans le même article, Uderzo dévoile que Tardi a déjà eu le même problème, et Emmanuel Pierrat, avocat spécialisé dans le droit d’auteur, précise :

« C’est absurde !, Même si je ne connais pas le dossier, je suis franchement perplexe ! Il est clair qu’il existe depuis toujours une dichotomie entre le droit et la sécurité sociale, le droit d’auteur et le droit fiscal, composé de textes amphigouriques datant parfois du XIXe siècle. »

Illustration : une affiche signée Mulatier et la couverture
de « Uderzo, De Flamberge à Astérix » par Christian Philippsen (1985).

Angoulême le retour

24 janvier 2011 à 9 h 52

Dernière ligne droite avant le festival international de la BD d’Angoulême 2011 (du 23 au 30 janvier) qui reste encore, malgré les tiraillements entre la municipalité et les organisateurs, les organisateurs entre eux, et entre les dessinateurs et les éditeurs, un évènement. D’autant plus que cette année la présidence en revient au dessinateur Baru qui devrait y apporter une tonalité sociale et rock’n roll si l’on en croit  la presse spécialisée.

Dans l’attente du grand barnum médiatique , la radio France Info vient de décerner son  « 17e Prix France Info de la Bande dessinée d’actualité et de reportage »  à l’album de Joe Sacco, « Gaza 1956, en Marge de l’Histoire » (Futuropolis) (voir blog du 27.1.2010).

Le jury a qualifié cette enquête, sur une intervention méconnue de l’armée israélienne dans les territoires occupés et à Gaza, de « une bande dessinée ambitieuse, digne du grand reportage, d’une lecture exigeante et enrichissante ».

Parmi les autres lauréats on peut citer « Sarkozy et ses femmes » d’Aurel et Renaud Dely (Drugstore), « Faire le Mur » de Maximilien le Roy (Casterman), « Le Monde diplomatique, Hors série : Le monde diplomatique en bande dessinée », Collectif (Hors série), « Immigrants » de Christophe Dabitch et collectif (Futuropolis), « Ahmadinejad atomisé » de Bercovici et Mohamed Sifaoui (12 bis), « Quai d’Orsay Tome 1 : Le Conseiller » de Blain et Abel Lanzac (Dargaud), « Au nom de la bombe : Histoires secrètes des essais atomiques français » de Albert Drandov et Franckie Alarcon (Delcourt), « War songs » de Ivan Brun (Drugstore).

Le site Internet du festival avec le programme complet.

À suivre dans le prochain blog : Uderzo est-il le co-auteur d’Astérix ?

En illustration : l’affiche quelque peu confuse (en dehors des logos publicitaires), – où personne n’est oublié sauf ce qui n’y figurent pas -, du salon d’Angoulême 2011 signée Baru et la couverture de l’album de Joe Sacco primé par France Info.