Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Cavanna’

Hara-Kiri l’éternel retour

jeudi 25 novembre 2010

« En 2010, un journal pourrait-il être aussi “bête et méchant” que le Hara-Kiri de la grande époque ? », c’est la question que pose le site Internet Fluctat.net «art, culture, société, poil à gratter »,  à l’occasion de la parution du « Le Pire de Hara-Kiri, 1960-1985 » (éditions Hoëbeke).

Réponses intéressantes de Cavanna, Delfeil de Ton, Berroyer, Siné, Charb, et Martin.

Video de France 3 sur l’album où le Pr Choron et Berroyer parlent d’Hara-Kiri.

Rire du pire pour résister

vendredi 22 octobre 2010

Les éditions Hoëbeke et le Théâtre du Rond-point à Paris organisent le lundi 25 octobre 2010 une table ronde  autour du thème « Peut-on rire du pire ? », à l’occasion de la parution du livre « Le pire de Hara Kiri » dont les auteurs sont Cavanna, Delfeil de Ton, Wolinski, Berroyer et Jean-Marie Gourio.

Le débat se déroulera à 19h, salle Tardieu, au Théâtre du Rond-Point, 2 bis, avenue Franklin D. Roosevelt, 75008 Paris.

Une signature est prévue après la table-ronde.

À noter que Jean-Michel Ribes, patron des lieux, vient de publier le deuxième tome de « (Le) rire de résistance » sous-titré « De Plaute à Reiser ». Les dessinateurs Wolinski, Plantu, Topor, Pierre Étaix, Reiser, sont représentés sur la couverture – entre autres humoristes qui ne dessinent pas forcément. Topor figurait seul en couverture du premier tome sous-titré « De Diogène à Charlie Hebdo ».

Ces livres sont une co-édition Théâtre du Rond-Point – Beaux Arts éditions.

Bêtes & méchants souvenirs

jeudi 21 octobre 2010

« Saison des amours », l’album de dessins d’humour animalier signé Bridenne a été en son temps un des best-sellers des éditions Glénat. Sur la même idée, la sexualité des animaux (déjà exploitée par Christine Bravo dans les années 1990),  les éditions Drugstore-Glénat récidivent avec « Bêtes de sexe ! », textes de Lilith Alighieri et surtout des dessins de Vuillemin.

« Pour public averti » signale l’éditeur.

À noter que paraît chez le même éditeur, « Mes années bêtes et méchantes », une  chronique du mythique mensuel Hara-Kiri (créé par Cavanna et le Pr Choron dans les années 1960), racontée par Joub et dessinée par Nicoby, d’après les souvenirs de Daniel Fuchs qui a participé à cette aventure hors normes.

« L’ex-directeur de Charlie Hebdo »

mercredi 30 juin 2010

Charlie Hebdo avait déjà défendu Stéphane Guillon il y a quelques semaines contre les attaques d’Éric Besson, dans son n°941 (30.6.2010), l’hebdomadaire satirique consacre sa Une (Riss), un édito (Charb) et de nombreux dessins (Schwartz, Tignous, Luz, Jul), au licenciement arbitraire des humoristes Stéphane Guillon et Didier Porte par… Philippe Val, « l’ex-directeur de Charlie Hebdo », nommé directeur de France Inter en 2009 (À noter que «L’ouragan Philippe » tel que le surnomme Cavanna est toujours actionnaire principal du journal, avec Cabu, même si ses actions sont « gelées »).

Dans son texte Charb explique :

« Encore une fois, c’est l’humour qui est pointé du doigt. Les humoristes vont trop loin… On peut se demander pourquoi ils donnent le sentiment au pouvoir d’aller si loin. N’est-ce pas parce qu’en comparaison les « vrais » journalistes politiques ne vont nulle part ? J’ai déjà eu l’occasion de le dire, un journaliste qui lèche outrageusement les pompes d’un puissant ne sera jamais viré d’aucune radio, d’aucune télé. Pourtant, il trahit bien plus sûrement sa profession qu’un comique qui va « trop loin ». Le comique est payé pour ça, aller trop loin. »

À noter également dans le même numéro, une nouvelle définition de l’humoriste par Wolinski (qui nous apprend au passage le tournage d’un film sur lui par Arte) :

« Tous les matins j’écoute France-Inter, et donc j’écoute ces comiques qui ne me font pas rire. L’humour ce n’est pas seulement se moquer du monde, il faut aussi avoir quelque chose à dire. Il faut aussi avoir une certaine grâce, un humoriste n’est jamais méchant sauf avec lui-même, il ne ricane pas, il n’insulte pas, il ne se prend pas au sérieux… Dans ce métier, il faut savoir faire rire même les cons. Mais il ne faut pas faire rire qu’eux. Cela dit, des rigolos, virés, ça ne me fait pas rire, non plus ! »

Lors du départ de Philippe Val pour France Inter, le même Wolinski écrivait dans Charlie (13.5.2009) :

« Tu avais su, à Charlie Hebdo, t’entourer d’une bonne équipe, des femmes, des hommes, lorsque je les regarde à la réunion, je les aime. Je ne peux travailler qu’avec des gens que j’aime, que j’estime, que j’admire. »

En illustration: la Une de Charlie Hebdo et un dessin signés Riss.

Fredissimo

mardi 16 mars 2010

Sur l’excellent site ActuaBD.com, long entretien du grand dessinateur Fred avec Florian Rubis, à l’occasion de la mise en vente, sous le titre « Une évasion avec Fred en quatre histoires », d’un coffret réunissant ses albums « L’Histoire du corbac-aux-baskets », « L’Histoire du conteur électrique », « L’Histoire du Magic Palace Hôtel », « L’Histoire de la dernière image».

Fred (Othon Aristides), né en 1931, a fait ses débuts dans le dessin d’humour avant de participer en 1960 à la création de Hara-Kiri mensuel avec Georges Bernier (Pr Choron) et Cavanna.

C’est d’ailleurs dans ce journal que sont parues les pages de son chef-d’œuvre « Le petit cirque ».

Il travaille aujourd’hui à la réalisation du seizième album des aventures de Philémon dont 28 pages sont déjà finies, et une biographie sur lui est en préparation, apprend-t-on dans cet interview.

Bio complète de Fred sur le site BD Paradisio.

Cavanna et le dessin d’humour

lundi 22 février 2010

Dans sa chronique de Charlie Hebdo (n°922 – 17.2.2010) Cavanna évoque la place et le rôle que tenait autrefois le dessin d’humour dans les journaux. Pour lui, ce genre de dessin « intelligent » a pratiquement disparu depuis mai 1968. L’époque du « grand chambardement » qui « mit la politique au goût du jour et que les dessins profanateurs des Siné, Wolinski et autres furent pour beaucoup dans cette évolution ». Cavanna constate  que « l’humour se réfugia dans des feuilles vouées à la politique », et cite la création de Hara Kiri Hebdo, Charlie Hebdo et plus récemment, Siné Hebdo.

«C’est dommage »  ajoute-t-il, car «considérer la politique comme la plus haute des ambitions de l’esprit, c’est perdre de vue la condition humaine dans la vie de tous les jours, c’est, en un mot, se priver d’une source d’inspiration riche et féconde»

Cavanna fondateur avec Choron de tant de journaux mythiques, et lui-même dessinateur à ses débuts, poursuit : « Trop souvent, le dessin politique se borne à se moquer d’un individu de pouvoir du clan opposé et à remettre ça tant que ça peut. C’est le vieil humour chansonnier qui fit fureur dans les années trente. Le dessin politisé peut se permettre de n’être pas toujours excellent : il milite. Contre un adversaire, peu importe si c’est un peu con, pourvu que ça fasse mal. Je doit convenir que le public semble bien suivre. Mais peut-être parce qu’on ne lui offre rien d’autre. »

En illustration : Cavanna vu par Honoré dans l’indispensable
hors-série de Charlie Hebdo « Cavanna raconte Cavanna » (2008).