Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Charlie Hebdo’

Mise à feu

jeudi 2 septembre 2010

Dernière ligne droite pour l’équipe de La Mèche qui prépare son n°1 à paraître le vendredi 10 septembre 2010. En attendant cette date qui nous dira si les anciens collaborateurs de Siné Hebdo ont réussi leur pari de succéder à ce titre, un petit aperçu de leur humour avec quelques dessins publiés sur le site Internet du futur hebdo satirique.

Dessins de Kap, Berth, Rousso, Goubelle, Jiho, Sergio, Soulcié, Pakman.

À lire aussi sur le très intéressant site « Caricatures et Caricature.com », le long entretien accordé par les fondateurs de La Mèche, Olivier Marbot et Carlo Santulli à Guillaume Doizy.

Extrait :

[…] « Par rapport à l’histoire du dessin de presse, comment situez-vous La Mèche ? Plutôt comme un brûlot à la Siné Massacre (avec procès à la clé) ou comme un journal d’humour tendance Le Rire de la Belle Epoque ? Quelles différences principales avec feu Siné Hebdo ou votre confrère Charlie Hebdo ? L’histoire de la presse est un bouquet de chrysanthèmes : on aimerait autant ne pas s’y situer tout de suite. Notre projet n’est pas de regarder en arrière. Il ne s’agit ni de chercher à faire comme les autres ni de s’en démarquer à tout prix : on suit notre propre chemin. Il y aura des sensibilités différentes dans notre journal, et on voudrait que chacun aille au bout de son propre désir.

Il y aura donc de l’humour, de la sauvagerie, des recherches esthétiques, de la critique sociale et politique, du sexe, de l’espoir, des loufoqueries, des canulars et des coups de gueule.

La seule exigence est de se dépasser, et de mettre le feu à la poudrière sur laquelle on danse. Quant à Charlie Hebdo, on n’en sait rien : Charlie Choron, Charlie Val, Charlie Charb ?

Seule chose sûre : ce Monsieur qui se dit Président de la République ne viendra pas recruter chez nous, si ce n’est pour remplir les taules, bien entendu.

A ce propos, puisque vous nous parlez des « procès à la clé », à la Mèche on pense que ça devrait être interdit, du moins pour la presse satirique : on soutiendra donc toute proposition de loi tendant à mettre au gnouf les malpropres qui voudraient nous flanquer des procédures.» […]

Luz

mercredi 1 septembre 2010

Le dessinateur Luz a été, à 20 ans, une des vraies découvertes de la nouvelle version de Charlie hebdo. Il est encore un des piliers de l’hebdomadaire et sa production exubérante fait toujours les délices des lecteurs de ce journal. Si la politique est un de ses sujets favoris (à lire sur le site de Charlie son texte expliquant pourquoi il ne dessinera – presque plus – Sarkozy), il n’en oublie pas moins sa passion pour la musique. Celle qu’il aime, celle qu’il mixe en concert, et celle qu’il déteste.

Cela se traduit par des reportages dans Charlie et par la publication de plusieurs albums : en 2005 « Claudiquant sur le dancefloor » (Hoëbeke), en 2006, « Faire danser les filles » (Hoëbeke), et en 2007,  « J’aime pas la chanson française » (Hoëbeke). C’est également lui qui, depuis 2006, illustre les albums de Polémix et La Voix Off (www.libelabo.fr).

On trouve même en farfouillant sur l’Internet sept pages sur « The Fall en concert », une bande dessinée de Luz parue dans le n°1 de la revue Hit Records en janvier 2002 (Stéreoscomic). Extrait en illustration.

Tout ce préambule pour annoncer que le 16 septembre 2010 paraît « King of Klub » aux éditions Les échappés, qui raconte les aventures de David et Catherine Guetta, couple people et organisateurs de fêtes « hype » à travers le monde. Il se raconte que le premier épisode de cette histoire publiée par le magazine Tsugi n’aurait pas plus du tout au disc jockey français « mondialement connu » (selon Wikipedia).

À noter également que Luz avec Stefmel, et les dessinateurs Nine Antico et Erwann Terrier exposent jusqu’au 8 septembre 2010  leurs dessins de concerts au bar – restaurant « Point Ephémère », 200, quai de Valmy, 75010 Paris.

Entrée libre de 14h à 19h.
Pour Pakman :
soirée de finissage le mercredi 8 septembre à partir de 18h.

Charb le kit de survie

lundi 30 août 2010

Très long entretien de Charb avec Marc Bihan pour le blog « Morbak is back ». Le directeur de Charlie Hebdo parle du coffret « Sarko, le kit de survie » (éditions 12bis), de la différence entre le Charlie époque Val et celui qu’il dirige, de l’arrivée et de la fin de Siné Hebdo, de ses doutes sur les raisons de l’arrêt de ce journal, des ventes de Charlie :

« Avec les abonnés nous sommes aux alentours de 48000/50000, et ce n’est pas suffisant… »,

de Siné :

«Je ne l’ai pas lâché, c ‘est ce qu’il n’a pas compris ou pas voulu comprendre, ou alors je peux en dire autant de sa part et qu’il ne m’a pas fait confiance. Il ne peut pas affirmer en toute bonne foi que je l’ai lâché, c’est juste qu’il ne supporte pas qu’on ne soit pas avec lui à 100 %», et aussi : « je n’ai absolument rien à reprocher à Siné, et aucune raison d’être fâché avec lui. Il me demande de venir boire un coup,  je viens boire un coup. Je n’ai aucun problème avec lui, maintenant si lui en a un avec moi c’est sûr que c’est chiant.»,

de Philippe Val :

« Il a encore des actions pour quelques temps, mais qui sont bloquées, il ne peut pas siéger au conseil d’administration, il ne peut pas prendre de décisions etc… Ses actions vont certainement être rachetées très rapidement. Pour ma part je n’ai pas de contact avec Val depuis presque un an. », et de la façon de « gérer le plan éditorial de Charlie » de Val : « Il y a une seule chose sur laquelle je n’étais absolument pas d’accord, et qui aurait réduit bon nombre de conflits, il n’y aurait pas fallu d’édito, car ça supposait qu’il y avait une ligne éditoriale très ferme à Charlie et que tout le monde y était soumis, les lecteurs pouvaient constater que ce n’était pas le cas mais hors du journal, l’image pour nous résumer était l’édito, et l’édito c’était Val. Donc les autres journalistes réduisaient la pensée de Charlie à celle de Val ! Ses prises de positions n’étaient pas celles de tout le monde mais c’est son édito qui restait. Depuis il n’y en a plus dans Charlie, je ne veux pas qu’un type seul résume la ligne du journal. »,

et du titre Hara-Kiri :

« Il appartient à Cavanna, et il a cédé le droit d’exploitation du titre à la société Rotative éditrice de Charlie Hebdo, il peut le ressortir mais avec notre accord. Il y a déjà un moment qu’on pense le ressortir, le problème c’est qu’on n’est pas si nombreux et que ça demanderait une infrastructure plus importante, et du temps aussi. Il faudrait faire autre chose que le Hara-Kiri de l’époque, sinon ça ne sert à rien, pas plus qu’un Hara-Kiri qui ressemblerait au Charlie Hebdo d’aujourd’hui. Il faudrait quelque chose de moderne avec un ton original… ».

Intégralité de l’entretien sur le blog Morbak is back

Albert Dubout

mercredi 25 août 2010

On trouve de tout dans la boutique du site officiel « Albert Dubout » (1905-1976), des sets de table, des mugs, des cuillères à café, des tapis de souris, des chiffons microfibres, des cartes postales érotiques, mais aussi d’innombrables reproductions de dessins de celui que Charlie Hebdo qualifie dans son n°949 (25.8.2010) de «Plus grand dessinateur du siècle ».

Le site propose également des originaux et des des affiches, notamment celles réalisées pour les films de Marcel Pagnol, et des objets de collection. Un vaste supermarché à l’image de la prolifique production de ce dessinateur dont nombre d’auteurs actuels avouent l’influence dans leur travail.

On peut aussi s’y procurer les cinq recueils de ses dessins réunis par thème et publiés en juin 2010 par « Albert Dubout Communication », voir les illustrations pour les titres (cliquez sur les images pour agrandir).

Le site est fermé jusqu’àu 1er septembre pour les achats.

À noter aussi l’exposition « Albert Dubout, mes dessins de presse »
présentée par le musée Albert Dubout à Palavas-les-Flots du mois d’avril 2010 au mois de mars 2011. Musée Albert Dubout, Redoute de Ballestras, rue de l’Abbé Brocardi, 34250 Palavas-les-flots.

La mèche fait sa rentrée

lundi 23 août 2010

La parution le 10 septembre 2010 de l’hebdomadaire satirique La Mèche sera, dans le domaine de la presse satirique, un des évènements de la rentrée. Conçu et réalisé par une partie de l’équipe de feu Siné Hebdo, ce titre se place dans la continuité du journal lancé en 2009 et arrêté en 2010, par Siné et Catherine Sinet, et tentera d’en reconquérir les lecteurs orphelins depuis le mois d’avril. Un lectorat d’« irréductibles », toujours disponible puisqu’il semblerait que Charlie Hebdo, concurrent direct, n’ait pas récupéré tous les fidèles du « journal mal élevé ».

Dans un entretien accordé cet été aux Inrocks (« La Mèche » veut mettre le feu aux poudres  – 1.8.2010), Carlo Santulli, futur directeur de la publication, et Olivier Marbot, futur rédacteur en chef, livrent quelques infos sur le nouveau journal qui devrait paraître le vendredi.

Extraits :

C.S. « Ce titre reprend la double dimension que nous voulons donner à notre journal. Celle, humoristique et festive de “danser sur une poudrière” ou “mettre le feu aux poudres”, et l’autre, plus journalistique de “vendre la mèche” ».
C.S. : « un journal de trublions, pour rompre avec le ronron du politiquement correct et avaler le monde dans un éclat de rire ».
C.S. : « Il y aura une dimension humoristique sans idéologie ni moralisation qui dit ce qu’il faut penser. De la pure loufoquerie ».
O.M. : « On garde les fondamentaux propres aux journaux satiriques depuis 40 ans : le format tabloïd, la prégnance du dessin, le commentaire. Mais le rubricage sera plus clair, traditionnel, et, sans se prendre pour le Canard enchaîné, l’actu plus présente ».
O.M. : « Notre positionnement idéologique, proche d’une gauche radicale, reste clair. Mais le but n’est pas de faire pleurer dans les chaumières ».

On apprend aussi que l’hebdo fonctionnera avec une équipe réduite de cinq permanents « assistés d’une nuée de dessinateurs et chroniqueurs ». Autofinancé, La Mèche, ne vivra que de ses ventes en kiosques et des abonnements, un bilan sera fait dans les deux mois suivant le lancement.

L’intégralité de l’entretien est disponible sur le site des Inrocks. À noter que Les Inrocks devraient proposer à la rentrée une nouvelle formule centrée sur l’actualité.

En attendant le vendredi 10 septembre, La Mèche a déjà son site.

En illustration, une Une de La Mèche signée Faujour.

« L’ex-directeur de Charlie Hebdo »

mercredi 30 juin 2010

Charlie Hebdo avait déjà défendu Stéphane Guillon il y a quelques semaines contre les attaques d’Éric Besson, dans son n°941 (30.6.2010), l’hebdomadaire satirique consacre sa Une (Riss), un édito (Charb) et de nombreux dessins (Schwartz, Tignous, Luz, Jul), au licenciement arbitraire des humoristes Stéphane Guillon et Didier Porte par… Philippe Val, « l’ex-directeur de Charlie Hebdo », nommé directeur de France Inter en 2009 (À noter que «L’ouragan Philippe » tel que le surnomme Cavanna est toujours actionnaire principal du journal, avec Cabu, même si ses actions sont « gelées »).

Dans son texte Charb explique :

« Encore une fois, c’est l’humour qui est pointé du doigt. Les humoristes vont trop loin… On peut se demander pourquoi ils donnent le sentiment au pouvoir d’aller si loin. N’est-ce pas parce qu’en comparaison les « vrais » journalistes politiques ne vont nulle part ? J’ai déjà eu l’occasion de le dire, un journaliste qui lèche outrageusement les pompes d’un puissant ne sera jamais viré d’aucune radio, d’aucune télé. Pourtant, il trahit bien plus sûrement sa profession qu’un comique qui va « trop loin ». Le comique est payé pour ça, aller trop loin. »

À noter également dans le même numéro, une nouvelle définition de l’humoriste par Wolinski (qui nous apprend au passage le tournage d’un film sur lui par Arte) :

« Tous les matins j’écoute France-Inter, et donc j’écoute ces comiques qui ne me font pas rire. L’humour ce n’est pas seulement se moquer du monde, il faut aussi avoir quelque chose à dire. Il faut aussi avoir une certaine grâce, un humoriste n’est jamais méchant sauf avec lui-même, il ne ricane pas, il n’insulte pas, il ne se prend pas au sérieux… Dans ce métier, il faut savoir faire rire même les cons. Mais il ne faut pas faire rire qu’eux. Cela dit, des rigolos, virés, ça ne me fait pas rire, non plus ! »

Lors du départ de Philippe Val pour France Inter, le même Wolinski écrivait dans Charlie (13.5.2009) :

« Tu avais su, à Charlie Hebdo, t’entourer d’une bonne équipe, des femmes, des hommes, lorsque je les regarde à la réunion, je les aime. Je ne peux travailler qu’avec des gens que j’aime, que j’estime, que j’admire. »

En illustration: la Une de Charlie Hebdo et un dessin signés Riss.