Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour la catégorie ‘Edition’

La ligne Steinberg

mercredi 9 février 2011

L’éditeur Suisse Nieves publie une œuvre très originale de Saül Steinberg (1914-1999) « The Line ». À cette occasion le magazine Vogue a interrogé Benjamin Sommerhalder qui dirige la maison d’édition helvétique.

Extrait :

Qu’est-ce qui vous a donné envie de publier un travail de Saül Steinberg ?

Il y a un an, j’ai visité l’exposition Saül Steinberg à la Kunsthaus de Zurich et l’on y voyait ce dessin très particulier, qui m’a sauté aux yeux. J’ai pensé que ce serait merveilleux de le publier chez Nieves.

J’ai pris les devants et contacté la Fondation Saül Steinberg à New York, pour leur proposer de faire un livre ensemble. Nous avons fini par faire ce livre, qui est un dépliant de 5 mètres de long, sachant que le dessin original mesurait 10 mètres et se déployait sur 29 panneaux.

D’où vient ce travail ?

“The Line” a été réalisé pour le labyrinthe des enfants, une structure qui se trouvait à la dixième triennale de Milan, une foire d’art et d’architecture qui s’est tenue en août 1954. Le dessin, qui était photographié, agrandi et inséré dans le mur, faisait partie de quatre concepts réalisés par Steinberg pour le labyrinthe.

Cette œuvre publiée dans le New Yorker avait aussi été exposée en 2008 à la Fondation Henri Cartier-Bresson à Paris. Quelques pages sont visibles sur le site internet de l’éditeur.

Remerciements à Claude Haber.

Des dessins et des chifrres

mardi 1 février 2011

Livres hebdo (qui publie depuis des années des dessins de Boll) a livré dans son n° 849 (21.1.2011) quelques chiffres de ventes d’albums de dessins en 2010.

Avec « Tête de gondole » (Seuil), Plantu se classe avec 22 200 exemplaires, en 71ème position dans le classement des 100 « Essais » les plus vendus. Dans cette catégorie apparaît plusieurs fois, avec des numéros dépassant les 20 000 ex., la revue « XXI » qui publie nombre de dessins et reportages dessinés.

Dans la catéorie Bande Dessinée, Geluck avec « Le Chat 16 » (Casterman) est en 10ème position des meilleures ventes avec 112 300 ex.  Jul avec « Silex and the city 2 » se classe en 47ème position avec 44 000 ex.. Le premier titre est « Joe Bar Team 7 » (Glénat-Vent d’Ouest) avec 226 300 exemplaires vendus.  Dans cette catégorie, 12 titres dépassent les 100 000 ex. vendus.

Dans la catégorie « Beaux livres », « Le pire de Hara Kiri » (Hoëbeke) est classé 11ème avec 22 400 ventes, et « Le Canard enchaîné : 50 ans de dessins » (Les Arènes) 31ème avec 10 400 ex. « Tout Cabu » (Les Arènes) est en 42ème place avec 8 800 ex., et Sempé avec une réédition de « Face à face » (Denoël) a écoulé 7 900 exemplaires.

À noter aussi parmi les « Beaux livres », la 12ème place du « Tim Burton », entretiens avec Mark Salisbury (Sonatine éditions), et ses 21 100 exemplaires. Tim Burton dont on annonce pour 2012 à la Cinémathèque de Paris, la grande exposition présentée au Moma de New-York en 2009 qui rassemble plus de 700 œuvres, dessins, peintures, photos, sculptures, et films, de ce grand créateur.

Quelques livres…

jeudi 27 janvier 2011

André Igual

Il y a quelques années, les amis d’André Igwal publièrent le n°1 de « L’André Igwal – le journal qui sort que lorsque André Igwal meurt », aujourd’hui les mêmes publient « L’Ara Guindé » (anagramme de son vrai nom André Igual) « feuille hebdomadaire d’humour affligeant » qui rassemble les pages du journal que le chroniqueur de Fluide glacial publia en 1998.

L’album illustré de nombreux dessins est édité à 300 exemplaires par Les Ateliers du Tayrac (66, rue Julien Lacroix 75020 Paris).

Une belle façon de célébrer la mémoire de cet amateur de mots, disparu en 2000, mais aussi de dessins d’humour et de dessins animés puisqu’en 1974  il créa avec Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet la revue Fantasmagorie entièrement dédiée à cet art.

En illustration le dessin de Jean Solé qui figure en couverture de l’album.

Crise au Sarkozistan

Les acheteurs de 3 exemplaires du livre Crise au Sarkozistan, préface de Daniel Schneidermann (et sans doute l’auteur), peuvent recevoir 4 cartes de vœux (!) du dessinateur Mor qui illustre aussi le livre. Premier titre édité par le site « Arrêt sur Images.net », ce livre avec plus de 20 000 exemplaires vendus – exclusivement sur Internet – est en passe de devenir un vrai succès éditorial.

En illustration un des dessins de Mor pour « Crise au Sarkozistan ».

Marcel Keuf

Charb ne dort peut-être jamais ? Entre sa production abondante dans Charlie Hebdo, la direction du journal, les visites aux banques, ses voyages à travers le pays, sa présence dans divers colloques, débats et expositions, il trouve le temps de publier assez régulièrement un nouvel album. Le dernier qui vient de paraître a pour titre Marcel Keuf le flic et rassemble les strips publiés dans le mensuel Fluide glacial.

Il est publié aux éditions Les Échappés-Charlie Hebdo.

L’auteur annonce sur Facebook  qu’il dédicacera l’album le vendredi 4 février 2011 à « l’Arbre à Lettres République », 33 bd du Temple, 75003 Paris, à partir de 18 h 30.

LE Cavanna

mercredi 19 janvier 2011

Désolé, je vais parler de moi.

Il y a quelques années je me suis permis d’écrire à Cavanna pour lui expliquer que je faisais partie de cette génération qui avait biberonné à l’esprit libertaire de Charlie Hebdo et que je ne comprenais pas comment lui, Cavanna, LE Cavanna, l’anticonformiste, le pourfendeur d’idées toutes faites, pouvait céder en viager à Philippe Val, arriviste patenté et boursouflé de lui-même, un titre aussi mythique.

Cette missive impudente ne me valut aucune réponse mais une sévère réprimande de Cabu offusqué que je puisse m’adresser en ces termes à son père spirituel.

Le temps m’a donné raison, et Val, celui que j’ai toujours considéré – dès 1992 -, comme un usurpateur à la tête de Charlie Hebdo, a poursuivi son ascension sociale et médiatique. La seule bonne nouvelle de sa nomination à France Inter c’est qu’il a du restituer aux dessinateurs les commandes de l’hebdomadaire. Il en reste cependant actionnaire de la société éditrice et de la société immobilière qui héberge le journal (merci de me démentir si ce n’est plus le cas). Le bel hold-up.

Pour la défense de Cavanna, il n’est pas le seul a s’être fait gruger par l’ancien comique de variétés et même si beaucoup dans l’équipe continuent à vouer à Philippe Val une admiration sans bornes, c’est Cavanna qui a sauvé l’honneur d’une rédaction tétanisée par les choix à faire lors du licenciement de Siné en 2009.

Cavanna a pris position, nettement, publiquement, et il aura fallu, « l’affaire Siné », pour que je retrouve MON Cavanna. Optant résolument pour la défense de Siné, malgré les sarcasmes de Cabu et de Wolinski qui lui reprocheront par son attitude de mettre en péril le journal. Cavanna en appellera à l’esprit de Charlie, celui d’antan. Celui dans lequel Reiser, Choron, Gébé, Wolinski, Cabu, Delfeil de Ton, Willem, ne se fixaient comme limites que celles de leur talent. À l’époque les rédacteurs en-chef (c’était imprimé « rédacteur-en-chef : toute l’équipe ») ne cherchaient pas l’adoubement de leurs collègues parisiens, ne se vantaient pas de déjeuner avec Laurent Joffrin, ne pontifiaient pas dans les médias, ne fricotaient pas avec le Verts, ne voulaient pas faire de livre avec Jean-Pierre Chevènement, n’interviewaient pas les grands pontes de l’industrie comme Jean-Marie Messier, ne se faisaient pas éditer par BHL, et ne se servaient pas du journal pour favoriser une carrière de chanteur de bluettes en publiant les dates de ses spectacles.

L’audace de cette équipe historique était alors de « chier dans la colle et dans les bégonias » en toutes libertés comme le revendiquera plus tard Siné.

Cavanna est redevenu Cavanna, à mon sens.

C’est lui qui publie aujourd’hui « Lune de miel », un livre témoignage sur sa vie, sur la maladie de Parkinson qui le frappe et la mort qui rôde. Il revient aussi sur les « vingt-cinq ans merveilleux » passés à Hara-Kiri, puis à Charlie Hebdo, l’original, et sur les derniers mois, constatant que ces dernières années le « fabuleux journal de Reiser n’avait existé que pour assurer la promotion sociale d’un ambitieux ».

On a tout juste eu le temps de le faire avec Choron, Georges Bernier, de son vivant, alors n’attendons pas pour célébrer François Cavanna et le remercier de tout ce qu’il a apporté à la liberté de pensée, à l’écriture, et à l’humour. ff

À lire aussi : « Bête et méchant » (livre de poche), pour ceux qui rêvent de vivre l’aventure exaltante de la création d’un journal, et « Cavanna raconte Cavanna », le hors-série de Charlie-Hebdo, pour comprendre pourquoi Philippe Val n’avait aucune chance de devenir Cavanna.

Illustrations, dessin de Charb, Willem et d’Honoré parus dans « Cavanna raconte Cavanna », hors-série de Charlie, toujours en vente.

La philo en images

mardi 18 janvier 2011

La philosophie mène à tout y compris à la bande dessinée. La nouvelle revue « Les raccourcis » tente le pari de s’adresser en BD à « tous les curieux de philosophie, même à ceux qui n’y connaissent pas grand-chose ».

Le n°1 est consacré à Descartes avec des extraits des « Méditations métaphysiques ».

À paraître Platon, Rousseau et Kierkegaard.

Plus de renseignements sur le site de la publication

En illustration la couverture de la revue, dessin de Clarisse Galan.

Un livre de Delfeil de Ton !

lundi 17 janvier 2011

Trois dessins de Gébé, l’immense Gébé, parti trop tôt, illustrent « Le Journal de Delfeil de Ton », le livre que Delfeil de Ton vient de publier aux éditions Wombat dans la collection « Les insensés ».

Il y a quelques années un dessinateur me confiait qu’il rêvait de dessiner comme Delfeil de Ton écrivait. Imagination, concision, dérision, des qualités que l’on aimerait effectivement trouver plus souvent dans certains dessins.

En attendant le recueil consacré à ses meilleures chroniques parues dans le Nouvel Observateur depuis 1975, et sa « véritable histoire de Hara-Kiri hebdo » parue dans Siné Hebdo, on peut savourer ces textes parus en 1969, et de 1975 à 1976, dans les mensuels Charlie et Hara-Kiri.