Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour la catégorie ‘Hommage’

Disparition d’Isabelle Soulié

jeudi 10 janvier 2013

Sous la signature Isabelle Cabut (le nom de son premier mari), elle fût la rédactrice en chef du mensuel La Gueule Ouverte qu’elle co-fonda en 1972 avec Pierre Fournier et Arthur (Henri Montant). Ce journal qui déjà à l’époque parlait d’écologie et annonçait la fin du monde, deviendra hebdomadaire en 1974 avant de fusionner en 1977 avec le périodique pacifiste Combat non violent. Il cessera définitivement de paraître en mars 1980.

La Gueule Ouverte, publiera de nombreux dessinateurs de l’équipe Hara-Kiri qui l’éditait : Fournier, Cabu, Gébé, Hugot, Willem, Philippe Bertrand, Soulas, Nicoulaud, entre autres.

A écouter, l’émission consacrée à La Gueule Ouverte par France Culture en 2006.

Isabelle Soulié était la mère de Mano Solo (Emmanuel Cabut), chanteur et dessinateur, disparu en 2010. Avec son mari actuel Jean-Louis Soulié elle avait fondé Ricochets, un journal publié à Ozoir-la-Ferrière où elle a vécu.

Quino n’a pas encore la Légion d’Honneur

mercredi 5 décembre 2012

De nombreux médias indiquent que le dessinateur argentin Quino aurait reçu la Légion d’Honneur des mains d’Aurélie Filippetti, or ce sont bien les insignes d’Officier de l’ordre des Arts et Lettres qui lui ont été remis le 1er décembre 2012 durant le dernier Salon du livre de jeunesse de Montreuil, comme l’indique le site Internet du ministère de la Culture qui publie par ailleurs l’intégralité du discours de la ministre. Extrait de l’allocution :

« Toute la France vous connaît, vous aime : tant de vos albums ont circulé entre nos mains, tant de rires, de sourires, de réflexions avons-nous eu en vous lisant au fil des années. Mafalda fait partie de notre vie. Elle est, au fond, la petite fille libre et affectueuse, insolente et tendre, au coeur frais et déjà lucide que nous aimerions avoir ou que nous aimerions être. Cette fillette est inscrite à jamais dans notre existence, dans notre imaginaire. Ce n’est pas une héroïne, c’est une amie, qui nous dit, avec son intelligence, sa vivacité critique, son impertinence naturelle, sa clairvoyance spontanée, des vérités sur ce que nous sommes. Ces vérités que vous n’avez cessé d’exprimer à travers elle, avec elle. Et parmi ces vérités la nécessité absolue de la liberté, le respect de la liberté, l’exercice permanent de la liberté face à toutes les dictatures, face aux ordres imposés, aux négations du libre arbitre. Cela, vous l’avez prouvé dans votre propre vie par vos engagements, par vos départs, votre manière de vous tenir droit, de ne jamais vous incliner. Si vous êtes un si grand dessinateur, c’est parce que le dessin n’est pas simplement pour vous une distraction, un divertissement, une évasion gratuite, il a un sens politique. Il est un moyen de révéler une société à elle-même, de nous en dire, grâce au comique, les dérives, les absurdités, les injustices. Mafalda est toute petite, mais elle est plus grande que tous les sociologues du monde ; elle est toute frêle mais avec sa mappemonde fétiche, elle a un esprit plus solide, plus avisé, plus pertinent que bien des politologues.” […]

Selon Wikipedia “L’ordre des Arts et des Lettres est une décoration honorifique francaise qui, gérée par le ministère de la Culture, récompense « les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire ou par la contribution qu’elles ont apportée au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde. »

En illustration Quino par Quino.

Que vive Cavanna !

mardi 4 décembre 2012

[…] « On ne peut pas vivre pour vivre. Il faut un but, même bidon. Tous les buts sont bidon, d’accord. Mais cela posé, il te faut quand même un but, un but bidon, d’accord, d’accord, l’essentiel c’est que ça marche, et que tu vives. Un excitant psychique, si tu préfères. Mes excitants avaient été Hara-Kiri et Charlie Hebdo. ça avais été très fort, je galopais dans les brancards, vingt-deux ans à me défoncer, m’obsessionner, emmerder tout le monde avec mes coups de sang et mes déprimes, mais quel pied madame ! Chaque lundi soir était un soir de victoire. Lourds de fatigue et des transes de la catastrophe frôlée, on était là, au chaud, entre voyous. On avait bouclé ! On n’en revenait pas. Chaque numéro d’un journal est une aventure. Chaque numéro de Charlie Hebdo était un pari d’ivrognes. Il fallait être dingues… » […]

Ces lignes écrites par Cavanna à propos de l’arrêt de la première version du journal en 1981, ont été publiées dans « Cavanna raconte Cavanna » remarquable hors-série de Charlie Hebdo concocté par Virginie Vernay.

Au risque de me répéter, on ne dira jamais assez ce que l’on doit à Cavanna, aspirant dessinateur, polémiste invétéré, écrivain, esprit libre et tempétueux. Je veux parler de ce que lui doit le monde de l’humour, de la satire, et du dessin de presse. Et si « Sépia », a « raté » sa carrière de dessinateur, il a contribué avec Choron à révéler Fred, Gébé, Topor, Wolinski, Reiser, Cabu, Willem, Fournier, et Delfeil de Ton pour l’écriture, entre autres bien sûr. Aujourd’hui, à 90 ans, il est encore la haute autorité morale des plus jeunes qui tentent de maintenir Charlie Hebdo à flots.

Peut-être que le secret de la vie de Cavanna se trouve dans l’album « Cavanna raconte Cavanna » qui vient de paraître aux éditions Les échappés (et qui reprend des éléments du hors-série). Je ne vous dis pas à quelle page, il faut le lire en entier. ff

Quino Officier des Arts et Lettres

vendredi 30 novembre 2012

Quino, de son vrai nom Joaquin Lavado, créateur de Mafalda et auteur de nombreux albums de dessins d’humour (publiés en France par Glénat), sera fait  le 1er décembre Officier des Arts et des Lettres par Aurélie Filippetti ministre de la Culture. En 2010, Quino avait déjà été faitChevalier des Arts et des Lettres par Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la communication, au titre de la promotion des personnalités étrangères.

En France, le dernier titre paru est une réédition de son livre Pour l’humour de l’Art (Glénat, 2006).

Le site Internet officiel de Quino.

TF1 déterre le Pr Choron

mercredi 28 novembre 2012

On entend d’ici le rire du Pr Choron dans sa tombe du cimetière Montparnasse apprenant que TF1 rend hommage à son imagination débordante et à ses talents de provocateur  en publiant  « Hara-Kiri le coffret bête et méchant »,  « le journal satyrique culte » (sic). Celui-ci contient deux DVD avec « 4 heures de videos rares ou inédites » et des témoignages de Wolinski, Cabu, Cavanna, Fred, Vuillemin, Michèle Bernier, Bruno Gaccio, c’est sans doute pour ça que le marchand en ligne Amazon classe ce coffret dans la catégorie « Tous publics ». Au passage une question : qui va toucher les droits d’auteur ?

Un aperçu du produit TF1 sur cette video : http://offrecinema.tf1.fr/hara-kiri/index.html

Cartooning sur Plantu

jeudi 18 octobre 2012

Plantu va-t-il devoir faire appel à Kofi Annan, parrain de son association Cartooning for Peace, qui, même s’il a échoué à rétablir la paix en Syrie, pourra toujours essayer de régler le conflit opposant le dessinateur à Jean-Luc Mélenchon qui vient de le qualifier « d’infâme » ? Le Lab d’Europe 1 revient sur les différents accrochages entre les deux protagonistes dont l’origine remonte à un dessin paru dans L’Express et qui assimilait le leader du Front de Gauche à Marine Le Pen.

Extrait de la dernière attaque publiée le 14 octobre sur le blog de J-L Mélenchon : « Ce bénéficiaire d’un prix de la liberté de la presse de dix mille euros attribué par le Qatar a battu le record de l’ignominie. Il a osé déclarer sur France 5 que Chavez et Pinochet c’était “pareil”, puisque Chavez et “ses sbires” auraient tué autant de monde que le dictateur chilien. Ecœurement : le “journaliste” qui animait le “débat” ne corrigea rien. »

A noter que le dessinateur Luz a lui aussi consacré une page à son confrère du Monde et de L’Express dans le n°1960 de Charlie Hebdo.

A voir également sur Plantu, qui est sur tous les fronts, la video réalisée par Stand Alone Media où pendant environ 10 minutes Plantu parle, entre autres, de son premier dessin, de ses débuts au sein du quotidien Le Monde, de sa rencontre avec Arafat, de sa passion pour l’actualité, etc.