Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour la catégorie ‘Hommage’

Cavanna est mort…

jeudi 30 janvier 2014

Que vive Cavanna !

Reprise de l’article paru le 4 décembre 2012

[…] « On ne peut pas vivre pour vivre. Il faut un but, même bidon. Tous les buts sont bidon, d’accord. Mais cela posé, il te faut quand même un but, un but bidon, d’accord, d’accord, l’essentiel c’est que ça marche, et que tu vives. Un excitant psychique, si tu préfères. Mes excitants avaient été Hara-Kiri et Charlie Hebdo. ça avais été très fort, je galopais dans les brancards, vingt-deux ans à me défoncer, m’obsessionner, emmerder tout le monde avec mes coups de sang et mes déprimes, mais quel pied madame ! Chaque lundi soir était un soir de victoire. Lourds de fatigue et des transes de la catastrophe frôlée, on était là, au chaud, entre voyous. On avait bouclé ! On n’en revenait pas. Chaque numéro d’un journal est une aventure. Chaque numéro de Charlie Hebdo était un pari d’ivrognes. Il fallait être dingues… » […]

Ces lignes écrites par Cavanna à propos de l’arrêt de la première version du journal en 1981, ont été publiées dans « Cavanna raconte Cavanna » remarquable hors-série de Charlie Hebdo concocté par Virginie Vernay.

Au risque de me répéter, on ne dira jamais assez ce que l’on doit à Cavanna, aspirant dessinateur, polémiste invétéré, écrivain, esprit libre et tempétueux. Je veux parler de ce que lui doit le monde de l’humour, de la satire, et du dessin de presse. Et si « Sépia », a « raté » sa carrière de dessinateur, il a contribué avec Choron à révéler Fred, Gébé, Topor, Wolinski, Reiser, Cabu, Willem, Fournier, et Delfeil de Ton pour l’écriture, entre autres bien sûr. Aujourd’hui, à 90 ans, il est encore la haute autorité morale des plus jeunes qui tentent de maintenir Charlie Hebdo à flots.

Peut-être que le secret de la vie de Cavanna se trouve dans l’album « Cavanna raconte Cavanna » qui vient de paraître aux éditions Les échappés (et qui reprend des éléments du hors-série). Je ne vous dis pas à quelle page, il faut le lire en entier. ff

Eternel Gus Bofa

lundi 27 janvier 2014

Le premier « Prix Papiers Nickelés » a été attribué à Emmanuel Pollaud-Dulian pour ses deux livres « Gus Bofa, l’enchanteur désenchanté » (Cornélius), et pour « Le Salon de l’Araignée » (Michel Lagarde).

Ce prix récompense également l’excellent travail de l’éditeur Cornélius, passionné de dessins, qui a publié cette somme sur Gus Bofa à 3 000 exemplaires, un ouvrage abondamment illustré vendu au prix unitaire de 55 euros.

A noter aussi que le 41ème festival de la bande dessinée d’Angoulême présente l’exposition « Gus Bofa, l’adieu aux armes », site Castro, 121, rue de Bordeaux, du jeudi 30 janvier au dimanche 2 février 2014, de 10 h à 19 h, dont le commissaire est Emmanuel Pollaud-Dulian, et que Michel Lagarde, éditeur du « Salon de l’Araignée » propose également sur son site de nombreuses œuvres de ce dessinateur.

Gus Bofa

vendredi 6 décembre 2013

Gus Bofa, est un de ces dessinateurs qui, par leur trait, leur habileté, leur talent, ont fasciné et inspiré de nombreux dessinateurs d’aujourd’hui. Il n’est donc pas étonnant que Willem, président du prochain festival d’Angoulême, lui consacre une exposition, et que l’éditeur Cornélius accompagne cet événement en publiant « Gus Bofa, l’enchanteur désenchanté », un magnifique et volumineux album, première biographie de cet artiste, remarquablement illustrée.

Gus Bofa (Gustave Blanchot) présenté par Cornélius : « Né en 1883, mort en 1968, Gus Bofa a traversé deux siècles, vécu deux guerres mondiales et vu les débuts de l’automobile, de l’aviation et de la conquête spatiale. Au fil de cinquante ans de carrière, et au gré de sa fantaisie, cet artiste autodidacte dessine pour la presse, réalise des affiches publicitaires, écrit des articles et des contes, des revues et des pièces de théâtre, se fait critique dramatique et littéraire, fonde un Salon artistique, et illustre plus d’une cinquantaine de livres. »

Aperçu du livre sur le site des éditions Cornélius.

Emmanuel Pollaud-Dulian qui signe les textes de la biographie de Gus Bofa, est aussi l’auteur du livre « Le salon de l’Araignée » (éditions Michel Lagarde) un salon qu’il présente ainsi au site Studio 002 : « Ce salon naît en 1920 de la volonté de Gus Bofa de regrouper et pousser les jeunes dessinateurs de la génération de la guerre. Avec le graveur Jean-Gabriel Daragnès, Pierre Mac Orlan, Jean Galtier-Boissière et quelques autres, il fonde un collectif d’artistes, qui exposent chaque année leurs travaux personnels Galerie Devambez, à Paris. La participation est gratuite. Il n’y a ni jury, ni prix, ni statuts. Aux débutants Bofa paie l’encadrement de leurs dessins. Le Salon leur permet d’exposer à côté d’un Pascin ou d’un Chagall, et de rencontrer patrons de journaux, éditeurs et amateurs. »

A noter que deux expositions à Paris seront consacrées au Salon de l’Araignée, une à la Galerie Michel Lagarde, 13 rue Bouchardon, 75010 Paris, du 14 novembre 2013 au 31 janvier 2014, et une autre à la Librairie Chrétien,178, faubourg Saint-Honoré 75008, du 12 décembre 2013 au 31 janvier 2014, avec un vernissage le 11 décembre 2013.

Le site Internet « officiel » de Gus Bofa.

Cavanna et Denis Robert

mercredi 25 septembre 2013

L’hebdomadaire Paris Match consacre un article à Denis Robert qui prépare actuellement  un film sur Cavanna intitulé “Jusqu’à l’ultime seconde, j’écrirai“.

Extraits de l’interview :

[…] Qu’est-ce qui vous a incité à réaliser un portrait de Cavanna ?
J’ai réalisé lors d’une intervention devant une salle d’étudiants documentaristes âgés de 25 à 30 ans et issus d’un milieu socio-culturel plutôt favorisé, que seul cinq d’entre eux connaissaient Cavanna ! Il y a eu un film sur le professeur Choron, un autre sur Siné et, à mes yeux, Cavanna, est au moins aussi important par ses qualités d’écrivain et son combat pour la liberté d’expression. S’il n’y a avait pas eu Cavanna, il n’y aurait pas eu Groland, Charlie Hebdo, Didier Porte, Stéphane Guillon… Quant à ses livres, «Les Ritals » ou « Les Russkoffs», ils ont été vendus à des millions d’exemplaires. Pourtant, les gens l’ont oublié. Certains croient qu’il est mort, d’autres le confondent avec Anthony Kavanagh ! […]

[…] L’influence de Cavanna est considérable mais a-t-il un héritier direct, quelqu’un qui aurait repris son flambeau ?
C’est difficile à dire. Il est tellement multicartes… Ecrivain, auteur d’une centaine de bouquins, éditorialiste… Il a surtout offert des espaces de liberté incroyables à toute une génération de dessinateurs et d’auteurs comme Jackie Berroyer, Gébé, Pétillon et tant d’autres… Sans lui, un pan entier de l’humour de notre pays n’existerait pas. Mais il n’est pas « Papa poule », il ne couve pas les gens. Il les jette dans le grand bain. […]

Illustration : Cavanna vu par Honoré.

Exposition Gotlib à Saint Malo

lundi 23 septembre 2013

Plus qu’un mois – jusqu’au 27 octobre – pour découvrir l’exposition “Gotlib : L’effet coccinelle” que la ville de St Malo et le festival Quai des bulles ont consacré à ce formidable dessinateur.

Extrait du texte de présentation de Gérard Cousseau, auteur et scénographe :

[…] L’auteur est imprévisible ; en plein milieu d’un récit, son inspiration peut partir en vrille… Son seul souci est l’efficacité, la précision, la maîtrise totale du rythme dans lequel il veut embarquer son lecteur. Pour un bon gag ou un bon mot surgissant à l’improviste, il n’hésite pas à prendre des chemins de traverse. Dans le seul but de faire rire. Faire rire ! Souci obsessionnel chez Gotlib.
Pourtant, très souvent, sous les fous rires débridés, l’homme cache parfois une immense tendresse, parfois une profonde angoisse. Outre ses nombreuses collaborations avec d’autres dessinateurs (Fred,
Alexis, Mandrika, Solé, Franquin… Etc…), une foultitude de personnages et de situations prétextes au rire vont alors voir le jour :
De Nanar et Jujube à Rhâââ Lovely, en passant par Gai Luron, les Dingodossiers avec Goscinny, la Rubrique à Brac avec ses célèbres Newton, Charolles, Burp, Hamster Jovial, Super Dupont, Pervers Pépère et cette inénarrable coccinelle, héritière de la souris qui déjà sévissait sous la patte de Gai Luron, l’auteur nous emporte, nous transporte, nous fait proprement exploser de rire à chaque page. Du coup, ses joyeux « délires » deviennent indispensables en nous épargnant à coup sûr le ronron d’un cdi en psychanalyse. […]

Un article de l’AFP sur l’évènement paru dans La Provence.

Renseignements pratiques.

Cecilia Gímenez, artiste de l’année !

lundi 26 août 2013

Pour commencer cette année une petite info qui va sans doute mettre du baume au cœur à tous les dessinateurs et dessinatrices qui doutent de la qualité de leur travail et qui espèrent malgré tout en vivre.

Cecilia Giménez, l’octogénaire espagnole qui avait défrayé la chronique l’an passé en « restaurant » de sa propre initiative une peinture représentant le Christ (en illustration) dans la petite église Santuario de Misericordia de Borja, va toucher 49 % des droits à l’image sur sa création. En effet, depuis que la terre entière a découvert son minutieux travail de reconstitution, plus de 57 000 visiteurs ont versé 1 euro pour contempler cette œuvre d’un genre inédit (et qui devrait continuer à être exploitée sur des bouteilles de vin, tasses, ou t-shirts).

D’après Le Huffington Post « Plusieurs entreprises internationales ont déjà fait part de leur volonté d’utiliser cette icône moderne ». Selon l’avocat de l’artiste « Personne ne veut se faire de l’argent en profitant de cette situation » et la totalité des droits seront reversés à des œuvres caritatives.

Seul (« petit ») problème « Les descendants d’Elias Garcia Martinez, auteur de l’œuvre originale, qui n’était pas classée, n’apprécient pas que sa version défigurée reste intacte. »

A noter que Cecilia Gimenez profitant de sa notoriété internationale avait vendu en décembre 2012 sur Ebay une de ses « vrais » toiles pour la modique somme de 1080 euros.

La conclusion (provisoire) on la laissera à Rémi Gaillard, célèbre philosophe humoriste montpelliérain : « C’est en faisant n’importe quoi qu’on devient n’importe qui. »