Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Cabu’

Tout va bien à Charlie Hebdo, dont acte

jeudi 25 juin 2015

Ce blog qui publie depuis des mois des réactions en tous genres sur Charlie Hebdo se voit aujourd’hui vilipendé pour avoir republié un texte de Lindingre paru sur le site de Fluide glacial.

Dans mes choix, je me suis toujours basé sur le principe que les lecteurs étaient assez intelligents pour juger par eux-mêmes de l’intérêt des informations diffusées ici. Ils peuvent approuver, détester, ignorer, contester, ce que j’écris sur l’image dessinée et plus particulièrement sur le dessin de presse que je défends avec mes petits moyens et sous diverses formes depuis plus de 30 ans.

Le texte du rédacteur en chef de Fluide sur Charlie était public et a donc été repris tel quel. Quand Coco et Foolz ont vivement réagi sur les réseaux sociaux, leurs messages ont eux aussi été publiés tels quels. Voir paragraphe précédent.

quescequejefousla_24092002A dire vrai, toutes ces polémiques, où, en plus, on est censé choisir un camp, m’emmerdent profondément. Depuis le 7 janvier 2015, et hélas bien avant, les signes de décomposition du métier de dessinateur de presse étaient patents : désintérêt du public, mépris des rédactions, conditions de travail déplorables… Rien n’a changé. Et je me demande même si la situation n’est pas pire.

Je veux malgré tout continuer à espérer que tout cela va s’améliorer et qu’il y aura à nouveau un jour des Cabu, des Charb, des Honoré, des Wolinski, des Tignous, qui nous enthousiasmeront par leurs dessins, leur humour, leur talent, comme eux (et ils ne sont pas les seuls) ont su le faire. J’aimerais tant. Suffit d’y croire.

Je me réjouis donc que tout aille mieux à Charlie Hebdo. ff

 

Illustration : dessin de Gébé, parce que c’était Gébé. Intellingenti pauca.

Texte garanti 100% sans ragots.

Charlie Hebdo, le témoignage d’Angélique

jeudi 18 juin 2015

Charlie N1Extrait du témoignage d’Angélique responsable des abonnements à Charlie Hebdo depuis 19 ans, recueilli par Liliane Roudière pour le magazine Causette :

[…] « Tout a explosé. Notre travail n’est plus le même. Riss et Éric doivent apprendre à gérer autant d’argent et autant de médiatisation. Avant, les journaux ne parlaient pas de Charlie. Pendant la première affaire des caricatures, ils n’étaient pas là, ils ont couvert le procès l’année suivante. N’ont pris aucun risque. Ensuite, quand il y a eu l’incendie, ils ont titré : “Charlie met de l’huile sur le feu ?” Mais c’est eux, l’huile sur le feu. J’y vois une sorte de jalousie morbide. Sinon pourquoi s’acharner autant ? Pour faire du buzz et vendre sur le chagrin. Laissez-nous du temps, du silence, du recueillement, de la paix. Nous ne sommes que des êtres humains, nous ne sommes pas des symboles, nos vies ont été détruites et chacun a ses méthodes pour survivre et reprendre. Certains ont besoin de prendre la parole, d’autres préfèrent le silence. Certains préfèrent travailler, d’autres prendre du recul. […]

A lire tous les témoignages de ceux qui ont vécu la tragédie de Charlie Hebdo, sur place, ou pas très loin, on se demande comment des personnes qui racontent, expliquent, analysent ce qui s’est passé avec autant de lucidité et d’humanité peuvent ne pas trouver – ensemble – une solution à la situation actuelle ?

CH 1195 2015Certes la vie d’un journal n’est pas toujours un fleuve tranquille surtout lorsque tout l’intérêt de ce type de rédaction est de réunir des caractères atypiques, mais comment un journal qui a une histoire, est porteur d’un esprit libertaire, a-t-il pu confier son devenir à un avocat arriviste, envoyer une lettre de licenciement, embaucher une communicante de crise (elle était celle de DSK, de Cahuzac, Le Canard enchaîné cette semaine nous apprend qu’elle est aussi celle d’Ali Bongo) ?

Au moment où l’on célèbre Cavanna, co-fondateur de Charlie Hebdo avec le film de Denis Robert, l’hebdomadaire devrait peut-être se ressourcer dans son adn pour trouver un nouveau chemin. Charlie Hebdo n’a jamais été un journal comme les autres, c’est la part de l’héritage léguée par Cavanna, Choron, Gébé, Cabu, Wolinski, Fournier, Reiser, … (oublions la sinistre période Val) Ils en ont fait un espace de création et de grande liberté. Pour sa rédaction et surtout pour ses lecteurs, l’idéal serait qu’il le reste… ff.

En illustration : la Une du n°1 (1970) dessin de Gébé et celle du n°1195 signée Coco.

Besse, Coco, Soulcié, dans Envoyé spécial (France 2)

lundi 15 juin 2015

BesseLes “jeunes” (moins de 35 ans) sont peu nombreux dans le métier de dessinateur de presse. Non pas que les vocations soient rares, mais l’exercice de cette profession nécessite un long apprentissage fait de beaucoup de travail, de portes de rédactions qui se Coco Rferment, de portes qui s’entrouvrent, d’expérience, et quelquefois d’un peu de chance (indissociable cependant d’un certain talent, à commencer par celui d’avoir quelque chose à dire et de savoir l’exprimer graphiquement).

Après le massacre de Charlie Hebdo, une équipe d’Envoyé spécial a voulu savoir s’il existait une relève à Cabu, Honoré, Charb, Wolinski, Tignous, et a suivi trois dessinateurs qui tentent de se faire une place dans ce milieu : Camille Besse (Causette, L’Humanité), Coco (Charlie SoulcieThHebdo, Les Inrocks), et Soulcié ( Télérama.fr, L’Equipe, La Revue dessinée). Tous trois témoignent des difficultés de ce métier après le 7 janvier 2015 et des perspectives qu’il offre.

Reportage « Les enfants de Charlie Hebdo » d’Anouk Burel et Frédéric Bazille, diffusion le jeudi 18 juin 2015 sur France 2 (rediffusion le 19 juin à 1h 15, ou à voir en replay sur Pluzz.fr).

Autocaricatures de Besse, Coco et Soulcié.

Presse satirique cherche dessinateurs désespérément

vendredi 29 mai 2015

Lindingre-CanardDe « nouvelles » signatures de dessinateurs dans la presse satirique : Vuillemin publie un dessin dans Charlie Hebdo (n°1192), et rejoint Gros, Félix, Faujour, Juin (?), venus en renfort de Luz, Riss, Coco, Catherine Meurisse et Foolz, depuis le 7 janvier.

Canard fete 2015Dans Le Canard enchaîné c’est Lindingre qui publie dans le n°4935 un dessin (en illustration) et retrouve Diego Aranega (dont un dessin paraît pour la première fois en Une du journal), Bouzard, Aurel, les dernières recrues de l’hebdomadaire.
Les autres signatures qui apparaissent dans le Canard sont celles d’Escaro, Kerleroux, Cardon, Wozniak, Pétillon, Lefred Thouron, Kiro, Delambre, Pancho, Gerthman, Potus, et Mougey qui a signé cette année le carton d’invitation au pot du Canard avec un hommage à Cabu (en illustration). A noter que Jean-Luc Porquet consacre cette semaine un article au livre « Catharsis » (Futuropolis) illustré par un dessin de Luz. Il termine son texte en écrivant « Jamais le trait de Luz n’a été si sensible, si juste. » et rappelle que l ‘album est dédié « à ceux qui sont partis. Pour ceux qui restent. »

Festival de festivals de la caricature

jeudi 21 mai 2015

11119144_466560683509874_4515487953833227837_nMarciac2Tripotée de festivals autour de la caricature en cette fin mai. La tendance 2015 est aux expositions avec animations façon place du Tertre à Montmartre ou parvis de Beaubourg (à Paris), mais sans rémunération des dessinateurs, et aux hommages aux disparus de Charlie Hebdo.

13ème Salon de la Caricature & du dessin de presse de Marciac du 21 au 25 mai 2015. Exposition aux Granges de la mairie, avec des dessins de Batti, Jepida, Justin, Raynal, Simon, Seb et Elise, Tassuad, Veesse, Mofrey, et Roth (qui signe les caricatures de Cabu, Honoré, Wolinsky (sic), Tignous, Charb, sur l’affiche).

8ème Festival de la caricature du dessin de presse et d’humour de Mulsanne (ancien festival de Teloché) les 23 et 24 mai 2015. Le thème de cette année est “L’hymne à l’humour” (Le festival se déroule salle des fêtes Edith Piaf). Invité d’honneur : Pierre Ballouhey, avec la participation de quarante cinq dessinateurs dont Ganan, qui signe l’affiche.

11188275_10152766703090443_7991738948960403079_n10995572_726994994094335_8503342656042974141_n6ème Festival de la caricature du dessin de presse et d’humour de Virton (Belgique) du 29 au 31 mai 2015, organisé par Raphaël Donay alias Rafagé. Grand Place et Hôtel de Ville. Avec la participation de 38 dessinateurs dont Ballouhey, Biz, Decressac, Oncle Gab, Goubelle, Kianoush, Moine, Nalair, Sondron, Rousso.

3ème Salon de la caricature les 30 et 31 mai 2015 à Carcassonne, salle San Michèle. Organisé par Carica-sonne. Avec les dessinateurs, Man, Deloire, Devo, Philippe Mathieu, et Laurent Malard, l’organisateur. A noter l’exposition « Des crayons dans les tranchées » réalisée par Jean-Michel Renault.

Riss fait le point sur Charlie Hebdo

lundi 18 mai 2015

Charlie 1189Beaucoup d’informations, à la source, dans l’article que Le Monde consacre à Riss, nouveau directeur de Charlie Hebdo. Celui-ci y évoque le cas Zineb El Rhazoui : « Elle n’assure pas les obligations de son contrat de travail de façon satisfaisante. Cela pose des problèmes concrets au fonctionnement de la rédaction. Des remarques lui ont été faites. J’en ai eu marre. J’ai demandé à notre avocat quoi faire. J’espère que le courrier envoyé remettra les choses sur les rails. »

A propos de Riss, le journaliste écrit « Réputé pour la rigidité de son caractère, plus intéressé par le contenu que par les débats juridiques ou économiques, Riss se dit ouvert au dialogue. Mais assume aussi ses choix. » Un dialogue qui devrait peut-être porter sur les revendications de l’équipe concernant l’ouverture du capital à tous les salariés. Une discussion qui pourrait avoir lieu en septembre après la mise en place de la nouvelle formule du journal.

Au passage on apprend aussi que l’hebdomadaire compte 270 000 abonnés et vise à terme une vente de 100 000 exemplaires. A noter que le projet de fondation pour le dessin de presse a été « mis en suspens », « la priorité, c’est le journal », explique Riss. Le Monde précise que l’avocat Richard Malka, qui s’y était impliqué, a désormais décidé de s’en tenir à un rôle de défense du titre dans les affaires de droit de la presse.

Riss parle également de l’avenir du journal dont il aimerait qu’il ait « une longueur d’avance sur les sujets et l’actualité », et dont l’urgence est de trouver une « nouvelle génération » de dessinateurs, « comme Cabu quand nous sommes entrés au journal, Charb, Luz et moi, en 1992 », et « de garder le « ton Charlie », « joyeux ». »

En illustration, une des dernières Unes signée Riss.