Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Siné Hebdo’

Salut Siné

mercredi 11 mai 2016

Sine Lutte finale 11mai« Je ne pense, depuis quelque temps, qu’à ma disparition prochaine, sinon imminente, et sens la mort qui rôde et fouine sans arrêt autour de moi comme un cochon truffier. Mon moral, d’habitude d’acier, ressemble le plus souvent maintenant à du mou de veau ! C’est horriblement chiant de ne penser obsessionnellement qu’à sa mort qui approche, à ses futures obsèques et au chagrin de ses proches ! Je pense aussi à tous les enculés qui vont se frotter les mains et ça m’énerve grave de crever avant eux ! Heureusement que vous êtes là, admirateurs inconditionnels, adulateurs forcenés… vous ne pouvez pas savoir comme vos messages me font du bien, un vrai baume miraculeux ! »

Sa mort c’est Siné qui en a parlé le mieux. Sa vie aussi. Il faut relire les neufs tomes de Ma vie, mon œuvre, mon cul ! pour connaître le vrai bon homme. Pas le personnage médiatisé, façonné par 70 ans de vie publique, professionnelle, ponctuée de divers épisodes… imprévisibles.

Je m’en voudrais de casser un mythe, mais Siné, Maurice Sinet, était tel qu’il se décrivait : « Son parti pris et sa mauvaise foi sont devenus légendaires mais je les partage entièrement. Il faut l’entendre hurler : « Enculés ! » pour comprendre qu’il est un tendre pétri d’amour et de délicatesse. Sa culture est confondante et ses goûts très éclectiques […] En fait, il aime tout ce qui rend la vie belle : l’alcool, la salsa et les porte-jarretelles. » Pour avoir œuvré à ses côtés, je peux certifier que Siné était un être raffiné (si, si), élégant, généreux, grand amateur de dessin, de graphisme, de littérature, de bonnes musiques, amoureux de sa femme, attentifs aux siens, et aux autres, sans oublier sa passion immodérée pour les chats.

Sine-Pourquoi-HaineSiné restera forcément dans la mémoire collective pour ses coups de gueules, ses prises de positions « je me suis gouré toute ma vie et je vais continuer », mais il était aussi comme beaucoup de gens sensibles, un chouïa éruptif, surtout face à l’injustice et à la connerie. Un combat sans fin, avec quelques fois des débordements verbaux (souvent suivis de plates excuses), plus spiritueux que spirituels, étonnants pour celui qui pourchassait dans ses innombrables dictionnaires le mot juste pour exprimer ses idées. Cela lui a valu des haines tenaces et des ennemis farouches. A les lire, ils ne semblent pas se contenter d’une incinération définitive.

Siné était un idéaliste qui rêvait d’un monde meilleur. Siné était un activiste qui pensait qu’en s’engageant on pouvait le changer. Siné l’a fait, a essayé, avec son art maîtrisé et efficace du dessin, son goût de la provocation, sa mauvaise foi légendaire, ses livres, ses journaux Siné massacre, L’Enragé, Mords’y l’œil,  Siné hebdo, Siné mensuel, ses combats personnels.

Siné nous laisse en héritage cette volonté farouche de ne jamais se soumettre, « La décence, pour moi, est de ne pas tolérer l’intolérable, ne jamais admettre l’inadmissible » écrivait-il. Il nous lègue ses partis pris et son humour, à nous d’en faire bon usage.

françois forcadell

Siné sera enterré aujourd’hui 11 mai à 16h au cimetière Montmartre à Paris.

En illustration, dessin extrait de Mon Dico illustré (2011 – Hoëbeke).

L’humour et la Licra

jeudi 8 octobre 2015

Le thème de la 5ème Université de la Licra (Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme) qui se déroulera au Havre du 9 au 11 octobre 2015, sera « Faites l’humour pas la haine ». Les dessinateurs Jul, Ranson, Dilem, interviendront pendant ces journées. A noter le débat du samedi 10, « L’humour au  péril  de  sa  vie ? », avec la participation de Christophe Alévêque, Ranson, Richard Malka, Pierre Bénichou, Régis Debray (sous réserve).

Ranson LicraLe 1er octobre sur le site de RTL on pouvait lire ceci à propos de cette manifestation :

« C’est sans doute un peu par peur d’associations antiracistes que les humoristes s’autocensurent aujourd’hui. La Licra, une association d’avocats, a longtemps été prompte a attaquer les humoristes. Ce que regrette Alain Jakubovicz. Le patron de l’association regrette, par exemple, d’avoir attaqué Philippe Bouvard pour une blague au début des années 2000.
Persuadé que la Licra, avec d’autres, ont contribué à brimer les humoristes, Alain Jakubovicz va faire la semaine prochaine son mea culpa. “Il y a un certain nombre de procès que nous avons faits et que je ne referais pas, pour des mauvaises blagues qui ont été faites, dont on pouvait penser qu’elles étaient racistes, antisémites. Un humoriste n’a pas sa place devant un tribunal”, explique-t-il. Il lance cet appel aux humoristes : “Lâchez-vous ! N’ayez pas peur de heurter !” Maître Alain Jakubovicz promet désormais d’être plus sélectif dans le choix des personnes que son association traînera au tribunal. “Il faut se baser sur les intentions qui animent celui qui parle”, dit-il. Neuf mois après Charlie Hebdo, la Licra est persuadée qu’il est devenu urgent de desserrer l’étau sur ceux qui prennent le risque de chercher à nous faire rire. »

Pour mémoire, c’est la Licra et Alain Jakubovicz (qui était alors son avocat), qui ont accompagné l’affaire « Val-Siné » en attaquant Siné pour antisémitisme alors qu’il n’avait fait que citer un texte de Patrick Gaubert… de la Licra, publié dans Libération. Une accusation qui a entraîné son départ de Charlie Hebdo et la création de Siné Hebdo. Si les tribunaux ont donné tort par trois fois à la Licra, cet épisode a non seulement affaibli Charlie Hebdo, mais a aussi créé une fracture entre les dessinateurs de chaque rédaction, une fracture que même le 7 janvier 2015 ne semble pas avoir réussi à refermer.

En illustration l’affiche de la manifestation illustrée par un dessin de Ranson.

Decressac est amûûûr !

mardi 24 juin 2014

Le journal satirique Zélium et les éditions Jack is on the road  présentent “Decressac l’exposition” du 23 juin au 13 juillet 2014 au bistrot Le 57, 57 rue de Corvisart, 75013 Paris.

Vernissage le 26 juin à partir de 19h en présence de l’auteur qui dédicacera son nouveau recueil de dessins « Dieu est amûûûr ! ».

Les lecteurs français connaissent bien Philippe Decressac, caricaturiste belge venu du monde de la BD et de l’illustration, dont on a pu voir les dessins dans Siné Hebdo, La Mèche, et actuellement dans Zélium.

Tirage limité et commande en ligne.

Decressac sur Facebook :

Comment va Siné ?

lundi 31 mars 2014

Quelques nouvelles : il signe la cinglante dernière Une de Siné mensuel (en illustration), continue à nous informer sur son état de santé chaque semaine dans sa Mini-zone, et il vient de terminer le 8ème tome de ses « mémoires »  « Ma vie, mon œuvre, mon cul ! » qui sera édité par Siné mensuel. Il travaille également à l’édition de l’intégrale des sept premiers tomes.

Autre événement, la vente publique à à l’Hôtel Drouot Richelieu le dimanche 6 avril 2014 à 14h de plus de 300 de ses dessins publiés dans L’Express, Siné Massacre, L’Enragé, Lui, Siné Hebdo, L’Humanité, Charlie Hebdo, etc. La vente est organisée par le commissaire priseur Marie-Françoise Robert (ventes précédentes Tetsu, Jacques Faizant, Dobritz, Trez, Puig Rosado, Loup). Le catalogue est visible et téléchargeable au format PDF sur le site Internet de l’étude qui annonce la vente avec la plus extrême discrétion.

Exposition publique à Drouot-Richelieu, 9 rue Drouot, 75009 Paris, le samedi 5 avril de 11h à 18h et le dimanche 6 avril de 11h 12h.

Tout l’art de Loup

mercredi 27 novembre 2013

Un livre intelligent dans lequel on retrouve toute la virtuosité graphique du dessinateur Loup. On pourrait résumer ainsi « L’Art comptant pour rien » un album paru en 2003 et que les éditions du Cherche midi ont l’heureuse idée de rééditer (disponible en librairie à partir du 5 décembre).

Il y a bien longtemps qu’on ne voit plus les dessins de Loup dans la presse, pourtant il a régulièrement dessiné pour L’Express, Libération, l’Evénement du Jeudi, VSD, Marianne, et même Fluide glacial. Avec Cabu et Siné il a été un des « trois petits cochons » qui ont animé la séquence « Les rebuts de presse » de la mythique émission « Droit de réponse » de Michel Polac.

Ces dernières années, faute de support accueillant, il a redonné un peu d’éclat au sempiternel salon international de St Just le Martel qui l’a remercié en attribuant son nom à un de ses espaces d’exposition. En 2009, Loup a aussi apporté ses conseils artistiques au journal Siné Hebdo.

Dans un univers où la maîtrise de Photoshop et la mise en image de titres de journaux font office de création, les dessins de « L’Art comptant pour rien »  nous réconcilient avec le dessin et l’humour. Il faut espérer que d’autres albums suivront. Plusieurs expositions sont prévues.

Le Canard se remplume

mercredi 30 octobre 2013

Les dessinateurs Diego Aranega et Bouzard font leur entrée dans les pages du Canard enchaîné cette semaine (numéro du 30 octobre 2013).

Diego Aranega est un auteur venant de la bande dessinée (Victor Lalouz (Dargaud)) et qui a participé à l’aventure de Siné Hebdo avec la série de strips “S&Fils” imaginée par Benoît Delépine. Il est également l’auteur de “Casiers judiciaires” (Dargaud) sur des scénarios de Lefred Thouron dessinateur au Canard.

Bouzard est lui aussi un auteur qui vient de la bande dessinée. Il a notamment publié deux tomes de “Football Football” (Dargaud), recueil de dessins parus dans So Foot et Libération. En 2012, Guillaume Bouzard et le dessinateur James, avaient lancé un blog au titre explicite « On veux travailler pour le Canard », ça semble chose faite.

Diego Aranega et Bouzard dessinent aussi pour Fluide Glacial.

La rédaction du Canard enchaîné cherchait depuis plusieurs mois des dessinateurs pour renouveler son équipe et, en dehors de Philippe Mougey, parrainé par Cabu et entré en 2010, aucune nouvelle signature n’était apparue dans le journal depuis 1994, date de l’arrivée de René Pétillon et de Lefred Thouron.