Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour avril 2009

Un métier, quel métier ?

vendredi 10 avril 2009

faujour-00191144

Comment faire pour revaloriser un métier, celui de dessinateur de presse, qui voit d’années en années son « statut » professionnel se dégrader ? Certes il existe encore quelques journaux qui payent les dessins correctement, voire même salarient des dessinateurs, mais que dire de la dégringolade des tarifs pratiqués y compris par des titres ayant pignon sur rue et des sites Internet qui publient des dessins à peu de frais quand ce n’est pas gratuitement.

Contrairement aux photographes qui depuis longtemps se sont organisés pour faire respecter leurs droits et leurs conditions de travail, les dessinateurs dans la presse n’ont jamais réussi à se regrouper. Les syndicats de journalistes eux-mêmes ont depuis longtemps déserté ce terrain. Seuls les auteurs de bande dessinée commencent à s’unir pour faire face aux conditions dictées par les éditeurs.

Résultat, une foire d’empoigne permanente, avec des journaux qui utilisent les dessinateurs les « moins chers », des auteurs qui ont un autre métier et qui cassent les prix, des boulots de plus en plus bâclés car commandés dans l’urgence.

Dessin de Tignous extrait du catalogue Iconovox

Il est évident que la presse pourrait se passer des dessinateurs comme le fait actuellement un grand quotidien du soir qui a laissé partir deux de ses plus talentueuses signatures sans sourciller, ou comme le fait un grand quotidien du matin qui laisse croupir son dessinateur dans un placard doré depuis deux ans. 

Et il ne faut pas croire que les dessinateurs bénéficiant d’un peu de notoriété sont mieux lotis. Beaucoup de gens pensent que cet art est un amusement, pourquoi alors manifester un peu de reconnaissance pour ce métier.

Hélas, cette situation est commune à beaucoup de professions à vocation artistique et la fameuse crise universelle risque peut-être de l’aggraver encore plus, mais que deviendrait un monde détestable que l’on n’aurait pas envie de changer. ff

Illustrations : Dessins de Faujour et Tignous
extraits du catalogue Iconovox

Le public aime le dessin de presse

vendredi 10 avril 2009

Extrait d’un écho de Christophe Barbier publié par L’Express.fr :

Plantu - Permis de croquer« 12 297 entrées comptabilisées au 31 mars, 12 600 escomptées à la fermeture, le 12 avril : l’exposition Permis de croquer, organisée par Jean Plantu et le collectif Cartooning for Peace, affiche la 4e meilleure fréquentation, depuis quinze ans, à la Bibliothèque historique de la ville de Paris. […] A partir du 15 octobre, Cartooning for Peace sera présent, à travers une exposition permanente, au Mémorial de Caen. »

Toujours à propos de Plantu le très intéressant site Caricatures & caricature signale une intervention du dessinateur du Monde et de L’Express sur le site « Lumières » de la Bibliothèque Nationale de France. Autres intervenants : Gotlib sur la science, Claire Bretécher sur l’individu, Marjane Satrapi sur la religion, Benoît Peeters et Schuiten sur la ville.

Photo : Plantu parle de la politique
et commente ses dessins sur le site de la BNF.

Le dénommé Val à France Inter

jeudi 9 avril 2009

sine-hebdo-val-tragiqueL’annonce « prématurée » de la nomination de Philippe Val à la tête de France Inter lui a peut-être coûté une belle promotion. Son ami Jean-Luc Hees choisi par Nicolas Sarkozy et adoubé par le CSA a déclaré : « Philippe Val est mon ami, mais l’amitié est un mauvais critère pour effectuer des nominations » (cité par Le Monde).

Nommé ou pas, la rumeur aura fait des dégâts. Ainsi, on a pu lire dans la presse des trucs aussi invraisemblables que « c’est Philippe Val qui aurait soufflé le nom de Hees à Sarkozy », « que Philippe Val est un ami de Carla Bruni ». Vilenies qui n’avaient, d’après lui, pour but que de lui nuire mais qui pourraient aussi entamer sérieusement la réputation d’indépendance d’un directeur de journal satirique. 

Mais ce qui semble avoir fait le plus de dégâts ce sont les dénégations du supposé récipiendaire à l’AFP quand il niait mollement vouloir accepter ce poste.

Autre problème, le silence qu’il a gardé vis à vis de la rédaction de Charlie 2€ Hebdo. Une rédaction qui, convoquée suite à la parution de ces annonces pour une réunion exceptionnelle, n’a rien trouvé à dire, ni à redire sur cette affaire (en dehors d’une mise au point de Val et d’un dessin ironique de Charb annonçant que Val était nommé à la tête de Siné Hebdo).

Siné Hebdo justement qui lui s’est beaucoup amusé de la situation en parodiant la fameuse Une du Professeur Choron (en illustration).

Il ne reste plus qu’à attendre la prise de fonction de Jean-Luc Hees à Radio France au mois de mai et à scruter la liste de ses nominations ou… des nouvelles émissions.

Les desseins du numérique

jeudi 9 avril 2009

Rémi Malingrëy « Les pixels de mon Mac »Le magazine SVM Mac célèbre ses 20 ans avec l’exposition « Le Mac Agite la Création… » qui réunit onze artistes – Laurent Baumann, Benjamin Bozonnet, Isabelle Cochereau, Dadave, François Delebecque, Yann le Coroller, Bruno Mallart, Rémi Malingrëy, Bernard Martinez, Off Courts et Yann Tréhin – œuvrant dans divers domaines photo, peinture, création numérique, sculpture, 3D, court-métrage, etc. 

Vernissage jeudi 9 avril 2009.

Du 10 avril au 31 août, Musée de l’informatique – Grande arche de la Défense à Paris. Métro : Esplanade de La Défense  RER A:La Défense.

En illustration la contribution
de Rémi Malingrëy « Les pixels de mon Mac »

Plantu for Peace

mercredi 8 avril 2009

Media PlantuLe dessinateur Plantu est en couverture du n°20 du magazine Médias qui lui consacre neuf pages. Dans cet entretien mené par Emmanuelle Duverger et Robert Ménard, le dessinateur du quotidien Le Monde et de L’Express évoque les attaques virulentes dont il est l’objet, son travail de dessinateur, le rôle des journalistes, la censure, Philippe Val, et parle de l’apparition de la souris dans ses dessins destinée au départ à « communiquer » avec l’ancienne directrice artistique du Monde Dominique Roynette qui « a disparu depuis longtemps, non sans avoir fait pas mal de dégâts ».

Plantu - L'expressAutre actualité pour Plantu, l’exposition « Permis de croquer », 250 dessins de presse, esquisses et caricatures dessinés et signés par 29 artistes de 17 pays, parmi les plus grands de la presse internationale qu’il présente à Paris dans le cadre de sa fondation Cartooning for Peace (“Dessiner pour la paix”), créée en 2006. Selon Plantu cité par Yves-Marie Labé dans Le Monde, cette exposition est “le baromètre de la liberté d’expression dans le monde” À noter que Médias publie la liste des prochaines expositions organisées en France et dans Le Monde.

Bibliothèque historique de la Ville de Paris, 22, rue Malher, Paris 75004. Métro Saint-Paul. Du mardi au dimanche, de 11 heures à 19 heures. Jusqu’au 12 avril. De 2 € à 4 €.

En illustration : dessin de Plantu publié en 2008 dans L’Express au plus fort de la
polémique Val-Siné, et sur lequel Plantu revient dans l’entretien accordé à Médias.

Bravo Soledad

mardi 7 avril 2009

La dessinatrice Soledad Bravi présentera sa première exposition chez Colette à Paris du 4 au 30 mai 2009. 

Diplômée de l’Esag, et après un passage dans la publicité, Soledad dessine désormais pour la presse magazine et plus particulièrement pour l’hebdomadaire Elle. Soledad a aussi publié La BD des paresseuses (2 tomes), et signé de nombreuses couvertures de livres aux éditions Marabout. Ses nombreux livres pour enfants sont notamment édités par l’École des Loisirs. 

soledad

À propos des dessins présentés dans l’exposition elle dit :

« C’est une chance de pouvoir exposer dans un des endroits les plus tendances, un endroit  où se croisent la mode, les images et la musique. J’aime voir mes illustrations au milieu d’objets plutôt que seuls dans la solennité d’une galerie. L’espace qui m’est dédié m’a permis d’agrandir mes dessins jusqu’à ce que les personnages atteignent la taille mannequin en adéquation avec une boutique de mode. C’est une sensation que j’ai déjà connue quand j’ai peint en grand directement sur les murs, et c’est comme cela que je préfère voir mes dessins. »

Colette, 213 rue Saint-Honoré 75001 Paris.