Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour la catégorie ‘Edition’

Les nouveautés des Cahiers dessinés

mardi 2 septembre 2014

Frédéric Pajak qui dirige Les Cahiers dessinés (filiale du groupe Libella) a l’art et les moyens d’éditer de très beaux livres de dessinateurs qui se vendent hélas trop peu au regard des signatures qu’il édite.
Les prochains titres à paraître sont : « Le catalogue d’animaux disparus dans le Marais d’Amnésie » du dessinateur suisse Poussin (parution le 4 septembre), préface de Zep, Siné, et Sorj Chalandon. Une exposition organisée autour de ce livre sera présentée à Lausanne (Suisse) à l’Espace Arlaud du vendredi 5 septembre au dimanche 28 septembre dans le cadre de BD-FIL, festival de bande-dessinée (11-14 septembre 2014).
« J’ai vu passer le bobsleigh de nuit » de Gébé, (parution le 2 octobre), préfaces de Cavanna et de Delfeil de Ton, « Topor, dessinateur de presse » (parution le 2 octobre), texte d’Alexandre Devaux et préface de Jacques Vallet, et « Dessins d’humour » de Siné (parution le 23 octobre).
Dans un autre genre Les Cahiers dessinés vont publier un livre consacré au dessinateur, peintre et poète Marcel Bascoulard (1913-1978).
A noter que Frédérik Pajak omniprésent dans le domaine du dessin et du dessin d’humour prépare pour le printemps 2015 une grande exposition collective qui sera présentée à Paris à La Halle St Pierre.

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Un album d’été (et plus) : Posy Simmonds

lundi 21 juillet 2014

Lu dans  le n°331 de La lettre de la Cité (Angoulême)  : “De 2002 à 2005, Posy Simmonds tint la chronique littéraire du supplément du journal londonien The Guardian Review. D’un œil à la fois cruel et généreux, elle croque les petits travers des gens du milieu littéraire qu’elle fréquente.
Chroniqueuse comique, Posy Simmonds traque les défauts des “littéraires” qu’elle croise, personne n’est épargné, de l’écrivain frustré à l’éditeur poseur content de lui, tous en prennent pour leur grade. Cependant, Posy Simmonds applique aux héros de ces situations “détournées” (tant on n’est jamais bien loin de la réalité) la même générosité graphique que celle qu’elle donnait à ses précédentes héroines Gemma Bovery et Tamara Drewe. Une belle compilation de chroniques littéraires, à déguster sans modération, souvent dans un éclat de rire.

Posy Simmonds : Literary Life, Denoël Graphic.

Decressac est amûûûr !

mardi 24 juin 2014

Le journal satirique Zélium et les éditions Jack is on the road  présentent “Decressac l’exposition” du 23 juin au 13 juillet 2014 au bistrot Le 57, 57 rue de Corvisart, 75013 Paris.

Vernissage le 26 juin à partir de 19h en présence de l’auteur qui dédicacera son nouveau recueil de dessins « Dieu est amûûûr ! ».

Les lecteurs français connaissent bien Philippe Decressac, caricaturiste belge venu du monde de la BD et de l’illustration, dont on a pu voir les dessins dans Siné Hebdo, La Mèche, et actuellement dans Zélium.

Tirage limité et commande en ligne.

Decressac sur Facebook :

Quelle retraite pour les dessinateurs ? Suites.

mardi 17 juin 2014

Nouvel épisode dans le problème de cotisation retraite complémentaire soulevé par les auteurs de BD et le syndicat SNAC BD dans la lettre envoyée à la ministre de la Culture Aurélie Filipetti. Frédéric Buxin président de l’IRCEC et du RAAP, organismes qui gèrent les retraites complémentaires des artistes auteurs, répond et tente de se justifier sur le site spécialisé Actualitté. Extrait :

« Qu’attendez-vous des administrateurs de votre caisse de retraite complémentaire, si ce n’est d’assurer une retraite décente à ses cotisants ? Si tel est bien le cas, il faut considérer les réalités d’aujourd’hui ; celles qui nous ont portés vers une évolution. Actuellement la retraite moyenne versée aux 8 819 retraités du RAAP est à ce jour de 1 540 € annuels, soit 128,33 € par mois. S’agit-il bien d’une retraite ? Sommes-nous dans la dignité ? Car dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner si nombre d’artistes auteurs retraités font aujourd’hui appel à des aides sociales d’urgence. Vous-même, envisagez-vous de vous trouver demain dans cette situation ?
La raison pour laquelle le montant moyen des retraites versées est si bas tient à ce que la grande majorité des auteurs cotise dans la classe dite « spéciale », laquelle a des effets pervers. Elle donne en effet l’impression de s’assurer une retraite à bon compte. De fait, si les cotisations restent d’un montant très raisonnable, les sommes versées aux retraités sont dérisoires. »

A lire sur le même site la tribune de Tarek Ben Yakhlef qui a fondé avec plusieurs autres dessinateurs Tartamudo une structure indépendante de création et de production d’albums.

Illustration : publicité clandestine ironique.

Sempé mis en pièces

jeudi 12 juin 2014

L’immense dessinateur Jean-Jacques Sempé a-t-il encore le contrôle de l’exploitation de son travail ? On peut légitimement se poser la question au vu des dernières productions qu’il nous propose : un album co-édité avec le journal L’Equipe et une série de pièces en argent éditées par la Monnaie de Paris et vendues à grand renfort de publicité par La Poste.
Lui qui a toujours veillé à la grande qualité de ses albums et à éviter (semble-t-il) tout mercantilisme autour de son œuvre, surprend par ses deux offres.

L’album « Le Petit Nicolas fait du sport » est paru à l’initiative d’Aymar du Châtenet, patron des éditions IMAV créées avec sa femme Anne Goscinny et qui depuis quelques années valorise sous toutes les formes le capital exceptionnel laissé par René Goscinny. Cette compilation a fait l’objet d’un lancement tonitruant dans le quotidien L’Equipe (avril 2014 – n°21 824) avec un 4 pages spécial (remarquablement mal imprimé) contenant une double page d’interview de Sempé. Le journal indiquait dans sa présentation que « Son trait est mondialement connu et reconnu. Sa passion dévorante passion pour le sport était quasiment secrète. » Celle de Goscinny pour ce type d’album restera elle aussi secrète puisqu’il est décédé en 1977.

A propos des pièces réalisées par la Monnaie de Paris, on peut toujours se féliciter qu’un tel organisme s’intéresse à nouveau au dessin, mais on peut aussi s’interroger sur les thèmes  illustrés « les valeurs de la République : Liberté, Egalité, Fraternité » déclinées au fil des quatre saisons par des dessins de Sempé… sur le vélo.
Jérôme Garcin qui publie dans le Nouvel Observateur un entretien avec l’auteur nous apprend que la série comporte « douze pièces de 10 euros en argent. A quoi s’ajoutent, sur le thème universel de la paix, deux pièces de 50 euros en argent. Et enfin, pour les plus fortunés, une pièce exceptionnelle de 500 euros en or pur à l’effigie de la République. Car le Sempé est une monnaie forte. »

Ceux qui aiment Sempé peuvent aussi investir dans ses nombreux albums parus ces dernières années aux éditions Denoël et Gallimard. De vraies valeurs sûres, pour certaines rééditées par Martine Gossieaux.

Siné dans Paris Match

vendredi 6 juin 2014

[…] On a l’impression que de tous les grandes figures du XX siècle que vous avez croisés, c’est Malcom X qui vous est le plus cher ! Il est d’ailleurs le parrain de votre fille.
C’est clair. J’étais passionné par la lutte des noirs américains. J’étais moins enthousiasmé par Martin Luther King que je trouvais un peu mou. Ce qui ne l’a pas empêché de se faire assassiner comme les autres… Mais j’étais à fond pour Malcolm X et, malgré mon athéisme, je me fichais qu’il soit musulman. Mais quand je l’ai rencontré, il m’a vendu la mèche: il était juste musulman pour emmerder le monde. Au début je pensais qu’il y croyait vraiment mais en fait, il m’a expliqué qu’il utilisait l’Islam pour amener ses troupes au socialisme. Il commençait d’ailleurs dire ça publiquement et c’est pour ça qu’ils l’ont flingué. Il avait quand même réussi à former une armée de 60 000 mecs qui fumaient plus, buvaient plus et maniaient le nunchaku comme Bruce Lee. Enfin, ça aurait peut-être mal tourné…

Le Malcolm X que vous décrivez est très éloigné de l’image que l’on en a. Fan de jazz, bon vivant, amateur de whisky…
Ah oui ! Et pas «raciste» pour un sou. Moi, j’étais vachement content d’être un petit blanc et pote avec lui. Il me l’a dit : «Moi je ne suis pas anti-blanc. Je suis anti-enc…». Il était vraiment chouette mais il donnait pas cette image là. Il aurait dû avoir un attaché de presse… […]

Extrait de l’interview de Siné publiée par Paris Match à l’occasion de la parution du 8ème tome de ses « mémoires » « Ma vie, mon œuvre, mon cul ! ». En vente chez les marchands de journaux.