Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Quelque part sur l’internet

27 octobre 2008 à 21 h 26

 

© Rémy Cattelin. Dessin mis en ligne le 3 octobre.

© Rémy Cattelin. Dessin mis en ligne le 3 octobre.

Si le dessin se fait de plus en plus rare dans la presse, il tente d’investir l’Internet. Soit à titre individuel à travers les blogs d’auteur, soit en illustrant les sites d’information.

Quelques journaux ou sites “invitent” des blogs de dessinateurs qui bénéficient ainsi d’une plus grande audience.

C’est le cas du blog de Martin Vidberg, L’actu en patates, que l’on trouve sur LeMonde.fr. Auteur de bandes dessinées, l’auteur commente depuis janvier 2008 les grands et petits événements d’une façon originale.

Tout aussi original est le suivi de l’actualité par Xavier Gorce avec sa série Les indégivrables publiée chaque jour dans la “Check-list”, newsletter du monde.fr. Deux recueils édités par Inzemoon rassemblent quelques-uns de ces strips.

Autres blogs « invités » par Rue89.com :

Blabla de zinc de Chimulus sur Rue89 dont chaque dessin est consulté en moyenne par 2000 à 3000 internautes.

Dominique Goubelle sur Rue89 qui publie par ailleurs son premier album Gribouillages d’actu aux éditions Jets d’encre.

Colcanopa dont on peut voir les dessins dans Le Monde, la Décroissance, Terra Economica : sur Rue89 et son site personnel.

Moix dessinateur marseillais à découvrir sur Rue89.

© Pakman. Dessin mis en ligne le 27 octobre.

© Pakman. Dessin mis en ligne le 27 octobre.

Et enfin celui de Rémy Cattelain sur Rue89, un auteur qui propose également un site personnel et un blog.

Utilisation plus traditionnelle du dessin pour le site Bakchich.info qui publie les œuvres de Nardo, Kerleroux, Pier Gajewski, entre autres, pour illustrer ses articles. Le site héberge le blog C’est du lourd de Pakman au graphisme étonnant.

À suivre…

Les femmes sont-elles l’avenir du dessin de presse ?

24 octobre 2008 à 11 h 56

Force est de constater que le dessin de presse satirique n’a pas évolué dans son mode d’expression depuis des dizaines d’années. Ni dans la forme, avec le poids d’un fort héritage du Charlie Hebdo de la belle époque dont hélas aujourd’hui on n’a retenu que le principe des « échappées », surtitre et dessin commentaire du surtitre, ni dans le fond, les dessinateurs sont « condamnés » à commenter les péripéties d’un monde politique qui lui-même à du mal à se régénérer.

Illustration © Pénélope Bagieu

Illustration © Pénélope Bagieu

Résultat, peu de renouvellement des signatures. Ainsi, un nouvel hebdomadaire comme Siné Hebdo a fait appel à des dessinateurs qui exerçaient déjà à La Grosse Bertha en… 1991 et beaucoup de ceux qui dessinent dans Le Canard enchaîné ou Charlie Hebdo le font pour beaucoup depuis 1968.

Alors, comment ce genre très particulier et dont l’existence remonte à plusieurs siècles va-t-il à l’instar de la bande dessinée ou de l’illustration, trouver un nouveau souffle pour gagner de nouvelles générations de lecteurs ?

Une piste peut-être : les dessinatrices. Dans cet univers professionnel très masculin, on constate ces dernières années l’arrivée de jeunes auteures et l’on voit surtout que leur pratique du dessin d’humour est sensiblement autre que celui des dessinateurs.

On échappe au graveleux systématique, aux stéréotypes culturels, et le graphisme et l’humour sont souvent moins convenus s’émancipant souvent des « codes » archaïques de la profession. D’ailleurs, il est rare qu’elles abordent les sujets politiques ou la caricature, préférant les thèmes dits de « société ». Cette approche différente du métier est intéressante à suivre, car, même si tout ce qui est publié depuis des années dans le domaine n’est pas à jeter au panier, elle indique très nettement une tendance nouvelle avec laquelle il faudra compter à l’avenir. ff

josephineOn connaît déjà Claire Bretécher, Catherine Beaunez, Soledad, Catherine Meurisse, Gally, Florence Cestac (entre autres), dans les années qui viennent il faudra peut être rajouter à cette liste Pénélope Bagieu et Margaux Motin :

JosephinePénélope Bagieu

Illustratrice. À 26 ans elle a déjà signé quelques campagnes publicitaires bien visibles (BNP Paribas, EDF, Crédit Agricole, Garnier). Elle est aussi l’auteur de Ma vie est tout à fait fascinante paru en janvier 2008 (Jean-Claude Gawsewitch) de Chama Sutra – texte de Chat Malo – ( La Martinière), et de Cahier d’exercices pour les adultes qui ont séché les cours d’éducation sexuelle – textes de Frédéric Plotin (Minerva). Autre titre de Pénélope Bagieu, Joséphine édité en septembre par Jean-Claude Gawsewitch dans la Collection Tendance fille. À noter que ce titre est aussi vendu en coffret avec le premier titre du même auteur Ma vie est tout à fait fascinante. Son blog.

Margaux Motin

Cette jeune illustratrice est déjà cernée par les éditeurs et devrait publier prochainement en album les dessins de son son blog.

En bref…

21 octobre 2008 à 12 h 15

© Chenez

© Chenez

Chenez expose « ses œuvres récentes » du 22 octobre au 9 novembre 2008 à la galerie Vies d’artistes, 11, rue de Mézières 75006 Paris. 

Téléphone pour les horaires : 01 45 48 65 64. 

Pour plus d’informations : le mail et le site : vie d’artiste

Drôle de situation que celle de Dobritz dessinateur du quotidien Le Figaro et depuis plusieurs mois au placard au sein de la rédaction. Il le raconte dans son blog. Un récit vertigineux.

Ceux qui n’ont pas pu assister à la journée Quel avenir pour le dessin de presse ? organisée par la BPI du Centre Pompidou peuvent en retrouver un compte-rendu fidèle de Tiphaine Bellambe sur le Site journalisme.com et un article sur Charb.

En attendant prochainement la retranscription complète et en images sur le site de la BPI.

État général de la presse libre

18 octobre 2008 à 12 h 27

Le choc de titans Siné HebdoCharlie Hebdo a fait les délices des médias cet été, mais il existe d’autres titres indépendants qui utilisent aussi pas mal de dessinateurs et traitent de sujets d’actualité :

CQFDCQFD, mensuel qui publie en octobre son soixantième numéro lance un appel pressant à ses lecteurs pour recruter très rapidement 2000 abonnés supplémentaires sous peine de cesser de paraître. Basé à Marseille mais diffusé nationalement par les NMPP, CQFD annonce un tirage de 15 200 exemplaires. Le journal publie régulièrement des dessins de Rémi (une impressionnante double-page centrale dans le n°60), Berth, Aurel, Soulcié, Lefred Thouron, Foolz, Dran, Samson, Mabic, Lasserpe, Lindingre, Caritte, Jiho, Lerouge, Ferri, entre autres. En vente partout 2 euros.

La DécroissanceLe Site “CQFD”

La décroissance, désormais mensuel depuis 2007, est sous titré « Le journal de la joie de vivre ». Il est édité par l’association Casseurs de pub basée à Lyon et annonce un tirage de 40 500 exemplaires et des ventes de 20 000 exemplaires, kiosques, abonnements et ventes militantes confondus. Prix de vente : 2 euros. Dans son n°33 on trouve des dessins de Raoul Anvélaut, Ken Avidor, Colcanopa, Pierre Druilhe, Lefred-Thouron et Andy Singer.

Le Site “Casseur de pub” Contacter “La Décroissance”

Vendredi c’est vendredi

17 octobre 2008 à 12 h 52

vendrediCe vendredi 17 octobre 2008 sort dans les kiosques le n°1 de Vendredi, un hebdomadaire qualifié de satirique par le site l’Express.fr. Son contenu présentera le meilleur de l’information et des blogs repérés sur Internet, mais avec un zeste d’humour et des dessins de presse.

Créé par trois journalistes, Philippe Labarde (qui a fait récemment un passage à Charlie Hebdo), Philipe Cohen (ex-Marianne et co-auteur de La face kärchée de Sarkozy, et du supplément à Charlie Hebdo Rien à branler) et Jacques Rosselin (un des co-fondateurs de Courrier international).

Le journal qui dit-on est soutenu par Pierre Bergé, sera vendu 1,50 euro et paraîtra tous les vendredi. Le premier numéro sera diffusé à 200 000 exemplaires et comptera 8 pages de format tabloïd. 

A noter que le titre Vendredi a été utilisé il y a quelques années par le Parti Socialiste pour son hebdomadaire officiel.

Le grand petit Nicolas

16 octobre 2008 à 11 h 13

” Nous pensons que les enfants se retrouvent dans Nicolas et que les parents retrouvent dans Nicolas leurs enfants en même temps qu’ils se souviennent de leur propre enfance. “

René Goscinny

Le petit Nicolas - Le film

Le petit Nicolas « en vrai » dans le film de Laurent Tirard produit par Fidelité films.

Jusqu’à aujourd’hui, les aventures du Petit Nicolas c’était l’excellence des histoires écrites par René Goscinny et les dessins évocateurs de Jean-Jacques Sempé. La rencontre de ces deux talents nourrissait notre imagination et celle de plusieurs générations puisque la série a débuté en 1959.

Hélas notre monde moderne étant ce qu’il est, l’industrie du cinéma et la télévision vont s’emparer de ces histoires intemporelles pour en faire un long métrage et une série de dessins animés en 3D.

Le tournage du premier est terminé. Réalisé par Laurent Tirard, (co-écrit avec Alain Chabat ?), avec Kad Merad et Valérie Lemercier dans le rôle des parents, il devrait sortir dans les salles de cinéma le 30 septembre 2008.

Marcelin Caillou le DVDLa série de dessins animés – 52 épisodes de 13 minutes – devrait être diffusée en septembre 2009 sur M6 (qui coproduit la série avec Method Animation, la chaîne allemande ZDF). Un studio indien, DQ Entertainment et le studio luxembourgeois Luxanimation réaliseront l’animation en 3D.

Exit les dessins de Sempé. Pourtant les techniques modernes d’animation auraient pu traduire en images animées les aventures du petit Nicolas tout en respectant l’esprit de la série (voir l’adaptation de Marcellin Caillou par Claude Allix – sortie en DVD en 2004).

Heureusement pour conforter notre imaginaire, il nous reste les textes et dessins d’origine disponibles chez Folio Junior et Imav éditions, et on annonce même pour le mois de mars 2009 à l’occasion des 50 ans de la création du personnage la parution de nouveaux « inédits ». L’occasion pour chacun de se faire son propre film.

À voir sur le site du Figaro.fr un entretien d’Olivier Delcroix avec Anne Goscinny «Le Petit Nicolas est une gageure cinématographique». 

L’entretien d’Olivier Delacroix avec Anne Goscinny sur le site Figaro.fr

 

Le petit Nicolas en 3DLe petit Nicolas en 3D. Selon Aton Soumache de la société chargée de l’animation et cité sur Le Zapping du paf :

« Il s’agissait en effet de respecter scrupuleusement l’héritage du personnage tout en l’ouvrant à toutes les potentialités du média télévisuel. Nous avons ainsi développé un modèle d’animation basé sur de la 3D figurative qui retranscrit le trait de Sempé à l’image dans une vision moderne. La technique disparaît donc derrière des personnages qui prennent immédiatement vie et qui peuvent déployer des subtilités de jeu déterminantes pour une comédie tendre comme le Petit Nicolas. »