Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Sajtinac : dessein animé

19 novembre 2008 à 13 h 13

sajtinacDessinateur pour Stern, Frankfurter Allgemeine Zeitung, Die Zeit, Sajtinac n’a hélas jamais trouvé en France, où il est désormais installé, une place dans la presse (même si Hara-Kiri, L’Événement du Jeudi, Le Point et Le Monde ont publié épisodiquement ses dessins).

Il faut dire aussi que rares sont les titres dignes d’accueillir un travail d’une telle qualité. Aussi il est revenu à ses premières amours le cinéma d’animation (une quinzaine de films primés dans le monde entier).

Grâce à une féroce obstination et aux possibilités qu’offre désormais la technologie numérique, il a entièrement réalisé seul un long métrage Le tueur de Montmartre. Celui-ci sera projeté le vendredi 28 novembre au Studio 28, 10 rue Tholozé 75018. Séance à 21h 30, prix d’entrée 8 €.

À noter que les dessins du film seront exposés au même endroit les samedi 29 et dimanche 30 novembre de 15h à 21h.

Sajtinac a publié Tango d’enfer (Fluide glacial) et Peinture fraîche (Glénat).

Soulas c’est cadeau !

14 novembre 2008 à 15 h 23

soulasSoulas a commencé tardivement dans le dessin de presse et ce doit être pour cela qu’il a toujours su manifester une certaine jouissance dans l’exercice de son métier.

S’amusant avec le trait et la couleur il a su s’écarter de la routine pour collaborer à Hara-Kiri mensuel, La Gueule ouverte, créer son propre journal Zinc avec son ami Nicoulaud, vivre les grandes heures des H.A (Humoristes Associés) et collaborer de longues années à Libération.

Après le départ de ce quotidien, où il a hélas été submergé par le groupe Bazooka et l’arrivée de Willem, ce jeune retraité s’est consacré à la peinture et à la création de bois chantournés. Des œuvres très originales qui mettent en valeur tous les talents de Soulas, ses idées, son humour, son graphisme inventif et ses couleurs joyeuses.

Du 3 décembre 2008 au 10 janvier 2009, Soulas exposera à L’espace culturel André Malraux, 2 place Victor Hugo 94270 Le Kremlin-Bîcetre. Tél. : 01 49 60 69 42. (Fermeture pendant les congés scolaires)

Clics claque

13 novembre 2008 à 15 h 29

clicTout a commencé par un écho dans Libération (12.11.2008) titré « Le bordel des dessinatrices ». Le terme dessinatrice a tout de suite attiré mon attention et je suis allé voir le site mentioné.

J’y ai trouvé cette explication d’Astrid Girardeau : « L’année dernière, à l’occasion du festival d’Angoulême, Florent Ruppert et Jérôme Mulot organisaient un championnat au monde de bras de fer en ligne entre seize auteurs de bande dessinée (Lewis Trondheim, Frédéric Poincelet, Killofer, Lisa Mandel, Boulet, etc.). En sortait un joli bazar, entre joyeuse malhonnêteté et sacrés coups bas sur et sous la table. » et d’apprendre que cette année les présidents de la 36ème édition, Dupuy & Berberian leur donnent à nouveau carte blanche.

L’idée de Florent Ruppert et Jérôme Mulot est d’ « Ouvrir une maison close (ndlr : sur Internet) avec plein d’auteurs de sexe féminin dedans, et finalement les départager. »

Le site de La Maison Close devrait accueillir d’ici fin janvier les contributions d’auteures qui feront l’objet d’une exposition-installation à l’occasion du festival.

J’avoue ne pas avoir tout saisi (notamment le truc de l’œil de bœuf pour les spectateurs) mais vous pouvez vous faire une idée du projet sur le site et y lire les réactions de Lisa Mandel, Anna Sommer, Aude Picault, Florence Cestac, Nadja, Anouk Ricard, Lucie Durbiano, Catherine Meurisse, Caroline Sury, Pauline Martin, Fanny Dalle Rive, etc.

À noter que le lettrage des textes ressemble curieusement à celui de Willem ou de Kamagurka.

À suivre, comme on dit dans la bande dessinée…

Illustration : extrait de la participation de Catherine Meurisse.

En bref…

12 novembre 2008 à 17 h 39

obamaPlus que quelques jours (jusqu’au 16 novembre) pour visiter l’exposition de peintures et dessins satiriques que la Dorothy’s Gallery à Paris a consacré à Barack Obama. Organisée, avant l’élection américaine, avec le soutien du porte-parole de Barack Obama en France Zachary Miller, cette manifestation présentait des œuvres réalisées spécialement pour l’occasion, peintures, photographies, sculptures, installations, vidéos, et des dessins satiriques inédits de Cabu, Honoré, Tignous, Wolinski, Charb, Wozniak, Riss, Jul, Kerleroux et Honoré. Selon Le Figaro, une trentaine d’œuvres ont été vendues entre 90 et 3500 euros.

Dorothy’s Gallery, 27, rue Keller 75011 Paris. 01 43 57 08 51

Tous ceux qui n’ont pu visiter l’exposition Jean Gourmelin présentée cet été au Centre Pompidou à Paris vont avoir l’occasion de le faire sur le site que la BPI va mettre en ligne. Parcours biographique, parcours dans les œuvres, videos, rendent hommage à ce dessinateur qui aura 88 ans le 23 novembre 2008.

Précision : Catherine Meurisse dessine toujours pour Les Échos, une fois par semaine.

Cavanna François

8 novembre 2008 à 15 h 50

cavanna1On s’arrache Cavanna. 86 ans le 22 février 2009. Il y a quelques semaines il co-signait avec Stéphane Mazurier et Delfeil de Ton (de Siné Hebdo) Les belles images d’Hara-Kiri (Hoëbeke), aujourd’hui paraît en kiosque un hors-série exceptionnel de Charlie 6€ Hebdo qui lui est entièrement consacré.

Cavanna raconte Cavanna est un document formidable (en dehors de la préface de Philippe Val qui ne glorifie que ses moustaches ?!) car il retrace une vie riche des multiples talents de Cavanna : journaliste, âme des éditions Hara-Kiri, dessinateur (on découvre ses premiers dessins), rédacteur-en-chef inventif et rigoureux, découvreur de talents (il nous offre des portraits de Fred, Choron, Cabu, Gébé, Wolinski, Willem), écrivain à succès, préfacier universel, et encore aujourd’hui chroniqueur à Charlie Hebdo.

Avec le Pr Choron, autre monument dont un film célébrera le 7 janvier la mémoire, il a su inculquer à des milliers de lecteurs un mauvais esprit et un humour indispensable à toute intelligence humaine.

Il est aussi heureux que cet hommage lui soit rendu de son vivant. D’ailleurs, la publication de ce hors-série accompagne l’exposition éponyme qui sera présentée à Nogent-sur-Marne, sa ville natale, du 15 novembre au 31 mai 2009.

Chat marche pour lui

5 novembre 2008 à 15 h 58

 

une-vie-de-chatPhilippe Geluck publie Une vie de chat (Casterman), quinzième album de la série qui célèbre cette année les 25 ans de la création de ce personnage.

Qui aurait pu prédire un tel succès en 1983 lors de la parution du premier opuscule édité en noir & blanc par Bédésup et où le Chat s’appelait encore Sachat ?

Aujourd’hui difficile d’échapper aux produits dérivés, chocolats, chaussettes, montres, vins, statuettes, agendas, mini agendas, etc., dont certains peuvent être commandés dans la boutique de son site officiel.

C’est le cas notamment de la version du Chat en anglais, God save the cat.

god-save-the-catLa vie du célèbre félin, qui doit beaucoup aux chats de Siné (le Cherche midi), Geluck ne s’en cache pas, est devenu une véritable industrie. Une production médiatisée il est vrai par les nombreuses participations de leur auteur à des émissions télé et radio très populaires. On apprend d’ailleurs sur l’excellent site Actua BD que Philippe Geluck vient de s’installer dans de vastes locaux d’une ancienne brasserie à Bruxelles pour y réunir tous ses collaborateurs : « une traductrice (qui) propage les pensées du Chat en néerlandais, une maquettiste (qui) réalise les travaux divers tels que les agendas et autres projets, un réalisateur (qui) débroussaille les premières animations du Chat pour des essais en dessin animé et les assistants qui l’aident à ranger sa production pléthorique. ». sans oublier Serge Dehaes, son coloriste depuis dix sept ans (également dessinateur : Manager mode d’emploi (Fluide glacial).

calendrier-chat-2009A noter que Geluck se lâche aussi chaque semaine dans Siné Hebdo.

Dans un entretien à Paris Match (n° 3102 – 30.10.2008) qui lui consacre une page, Philippe Geluck  à la question « Aimeriez-vous que votre Chat vous survive sous une autre plume ? » répond : « J’ai toujours souhaité qu’il s’arrête avec moi. Peut-être parce que j’ai peur qu’on se rende compte que c’est facile à faire et qu’on se dise « C’est un imposteur » ! Jeune, j’étais obsédé par l’idée de ma propre disparition. Le métier que j’exerce est bien sûr une manière de vouloir survivre dans le cœur des autres, d’apporter du bonheur au-delà de soi. ».