Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Hara-Kiri’

Cabu toujours

vendredi 3 octobre 2008

 

Cabu reporter-dessinateur Les années 80Dans toute cette floraison de titres consacrés aux dessinateurs de Hara-Kiri et de Charlie Hebdo on a failli oublier de citer Cabu reporter-dessinateur Les années 80 paru en septembre 2008. Cet album de 208 pages est la suite directe de Cabu reporter-dessinateur Années 70 publié l’an passé, toujours par les Editions Vent d’Ouest (Glénat).

Collection Intégra. Format : 228 x 323 mm. Prix public : 17.99 €

Présentation de l’éditeur : 

« Pour Cabu, les années 80 sont les années Mitterrand. Élu en 1981 à la tête de la France des beaufs en lieu et place de Coluche, son compagnon d’humour (que Cabu et Charlie Hebdo soutenaient aux présidentielles de 1981), l’Hexagone découvre les nouveaux beaufs, de gauche, mais avec tous les défauts de la droite. Avec en prime l’horrible rallye Paris-Dakar, que Cabu dénonce depuis cette époque. Et Cabu trouve un leader officiel aux beaufs, Roger Hanin, l’authentique beau-frère de Mitterrand.

L’humour est au rendez-vous de ce livre. Cabu délaisse peu à peu les reportages en BD de Charlie Hebdo pour les dessins d’humour mordant du Canard enchaîné. L’occasion de mettre en scène les amis et les ennemis du président, Jack Lang, Fabius, Rocard, Le Pen, Chirac, Giscard… Tous prêts à prendre sa place.

Mais les années 80 sont aussi les années Dorothée. Le dessinateur subversif de Charlie Hebdo devient la vedette des enfants. Une activité parallèle pas si innocente que cela, comme le prouve les pages reprises dans ce livre. Sa présence sur le petit écran ne l’empêche pas de flinguer la nullité de la télé, il devient un observateur privilégié pour Télérama, ce qui lui vaudra les foudres de Jacques Martin, mais certaines des plus belles pages de bande dessinée de cet artiste complet.

Hara-Kiri revient !

mercredi 1 octobre 2008

Hara Kiri - Les belles images 1960-1985L’humour « moderne », caustique et déjanté, celui qu’on trouve aujourd’hui dans la publicité, à la télé, où au cinéma, a été « inventé » par Hara-Kiri mensuel. Un magazine iconoclaste qui fût pendant plus de vingt ans une véritable pépinière de talents : Pr Choron, Cavanna, Fred, Topor, Gébé, Cabu, Wolinski, Reiser, Fournier, Guy Pellaert, Jean-Marie Gourio, DDT, Willem, Vuillemin, Lefred Thouron, Alex Barbier, Placid, Carali, Kamagurka, sans oublier les photographes Chenz, Xavier Lambours et Arnaud Baumann.

Le seul journal où on pouvait voir Michel Drucker, Coluche, Romain Bouteille, Miou-Miou, Patrick Font, Carlos, Eddy Mitchell, Marcel Amont, Bashung, Gérard Lanvin, Thierry Le Luron, Danièle Gilbert, Pierre Perret, etc., etc., faire de la figuration dans des roman-photos joyeusement imaginés et mis en scène par le Pr Choron et Gébé.

Ils se sont amusés, ils ont choqué, ils ont fait tomber nombre de tabous, mais ils ont surtout démontré que l’humour peut être sans limites dès qu’il est inventif.

On retrouve une partie de cette abondante production dans Hara Kiri Les belles images, 1960 – 1985, signé conjointement par Cavanna, Stéphane Mazurier , Delfeil de Ton et Michèle Bernier (fille d’Odile Bernier et du Pr Choron).

Album de 320 pages, format 235 x 305 mm, 32 €.

Sortie en librairie le 16 octobre 2008. Un album indispensable avec Les Unes de Reiser (Drugstore) et Les colonnes de Gébé (L’association).

Gébé revient !

mercredi 24 septembre 2008

Il y a déjà quatre ans Gébé nous quittait. Celui que Jean Frapat qualifiait de « rêveur magnifique » et dont Cavanna disait : « Quand il s’agit de Gébé, on ne sait pas trop quoi dire. Il y a trop à dire. Par quel bout commencer ? D’abord des bouts, il y en a partout qui dépassent. Sur lequel tirer ? ».

Les colonnes de GébéDessinateur et rédacteur en chef d’Hara-Kiri, dessinateur à Charlie Hebdo, Charlie mensuel, auteur de romans, de textes de chansons, auteur de textes pour France Culture, de scénarios de films, de romans-photos, réalisateur de courts-métrages, auteur de sketches pour les émissions Merci Bernard, Palace et les Nuls de Canal +. Gébé a aussi été dessinateur et responsable des dessins à L’Idiot international. Il a dessiné pour La Grosse Bertha dont les avatars ont engendré en 1992 la reparution de Charlie Hebdo, hebdomadaire dont il a été le directeur et un des principaux dessinateurs pendant 12 ans.

On ne dira jamais assez l’apport de Gébé à la presse et à l’humour. Non seulement il a été un immense créateur, mais il a aussi été un grand « découvreur » de talents ouvrant les pages de ses journaux a des dessinateurs comme Vuillemin, Lefred Thouron, Kamagurka, entre autres, renouvelant ainsi le genre pour des années.

Difficile pourtant de résumer un parcours aussi riche sans parler de son goût pour l’écriture. Ce sera Reportages, publié aux éditions du Square en 1973, réédité revu et complété par Le Dilettante en 2001 sous le titre Reportages pas vraiment ratés. Puis Sept cartouches. (Hachette) et Roman d’une année sabbatique (Le Pré aux Clercs. 1988). En 1992, il publie Les Résistants du square (Presses de la Cité), un début d’autobiographie. Un dimanche au frais sera son dernier roman (Le Cherche Midi. 1996).

L’Association a aujourd’hui l’excellente idée de publier ses chroniques parues dans Charlie Hebdo de 1993 à 2003. L’occasion de retrouver le grand Gébé, qui, interrogé en 1989 sur ses projets par André Baur répondait :

« Mes projets, c’est le matin. Je me lève même s’il pleut, s’il neige, s’il vente, s’il fait froid. Le matin c’est fabuleux ! Le premier café, la première cigarette… C’est là que j’ai tous mes projets dans ma tête. Quand je me lève le matin, j’ai envie de tout faire : de l’architecture… tout ! ».

Gébé nous manque, et je ne parle même pas de ce qu’il aurait pu dire de la polémique entre Siné et Val. ff

Autre livre indispensable pour découvrir Gébé (en dehors de tous ses albums et textes) : Un pas de côté publié en 2003 par Frédéric Pajak aux éditions Buchet Chastel.

Du 30 septembre au 2 novembre, La mer à boire présente une exposition des originaux de l’album Les colonnes de Gébé. En collaboration avec L’Association.

La mer à boire, 1/3 rue des Envierges 75020 Paris. 01 43 58 29 43. 
Ouvert du mardi au samedi de midi à 1h et dimanche de midi à 18h
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Le site la mer à boire.

Siné homme de presse

jeudi 28 août 2008

siné massacre n°9Siné Hebdo est le quatrième journal créé par Siné. Dessinateur rebelle, mais également graphiste émérite, son parcours professionnel est jalonné de lancement de titres qui font désormais parti de l’histoire de la presse.

Le premier est Siné Massacre qui voit le jour en 1962. À l’époque, il vient de quitter L’Express où ses dessins très anticolonialistes suscitent, en pleine guerre d’Algérie, de sérieux remous. Neuf numéros sont publiés autour de thèmes aussi variés que De Gaulle, les pieds noirs, la liberté de la presse, l’amour, le pape, le colonialisme.

L'enragéQuelques années plus tard naîtra L’Enragé, véritable brûlot éditorial publié au cœur des événements de 1968 et qui prend pour cible le pouvoir du général de Gaulle (L’Enragé est l’anagramme de général). L’Enragé publie les premiers dessins politiques de Cabu, Wolinski, Willem, Pétillon, Loup, Blachon, Topor, Cardon, Bosc, Soulas, Reiser. Lancé avec l’aide de l’éditeur Jean-Jacques Pauvert, il atteint les 100 000 exemplaires vendus à la criée.

Après les évènements, L’Enragé donne l’idée à l’équipe du mensuel Hara-Kiri de créer un hebdomadaire dédié à l’actualité. Ce sera L’hebdo Hara-Kiri qui devient après son interdiction Charlie hebdo. Siné y dessine et tient sa rubrique Siné sème sa zone jusqu’à la disparition du journal en 1981. C’est aussi au sein de cette équipe qu’il créera le titre Mords’y l’œil, véritable prouesse technique dont il assure lui-même la mise en page et la mise en couleur des dessins de Reiser, Cabu, Gébé, Willem, Wolinski.

Après la mort de Charlie, Siné se défoulera à Droit de réponse, l’émission de Michel Polac, dans l’hebdomadaire La Grosse Bertha, avant d’intégrer l’équipe de la nouvelle version de Charlie hebdo en 1992.

mors-y l'oeilIl faudra attendre son licenciement de Charlie hebdo pour soupçon de soupçon d’antisémitisme en juillet 2008 pour qu’il se lance, à 80 ans, dans une nouvelle aventure éditoriale.

Siné est un des rares dessinateurs à ériger la provocation en système de pensée, à cultiver l’irrespect absolu, le parti-pris, la mauvaise foi consciente, et surtout à ne faire aucune concession après plus de 60 ans de métier. En créant Siné hebdo il reste fidèle à lui-même. f.f.

Illustration : Dessin de Siné paru
dans Mords-y-l’oeil n° 3 en avril 1981.

Le site du journal Siné Hebdo

Cabu 2008

mercredi 2 juillet 2008

cabu_beteAvant, Cabu, Cabu était déjà un grand dessinateur. Il suffit de feuilleter l’album Pas complétement bête… mais pas encore méchant, que publient les éditions Le Layeur pour se rendre compte que son talent était très précoce et très prometteur.

Du journal de lycée, le Petit Fum’s, point de départ de sa carrière de dessinateur de presse, à Hara-Kiri, Cabu aura collaboré à de nombreux titres, comme à l‘Union de Reims, auquel, dès l’âge de 15 ans, il livrait plusieurs dessins par semaines.

Appelé en Algérie, il dessine pour le journal Le Bled, notamment la série “La Fille du colonel”, premiers pas vers un antimilitarisme qu’il développera par la suite. Comme tous les autres albums de Cabu publiés par Le layeur, celui-ci à été réalisé par Bernard Fournier