Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Le Monde’

Dessinateurs sur le net

samedi 28 février 2009

Vu par WiazLe dessinateur Ga (qui signe aussi Gaël, notamment dans Fluide Glacial) propose sur le site de Rue89.com aux internautes d’imaginer la suite d’une bd qu’il a intitulé “Une journée dans la crise”.

Si Le Monde ne diffuse sur son site que les dessins du jour, celui du Nouvel Observateur archive et propose à la lecture tous ceux de son dessinateur Wiaz parus depuis le mois d’août 2007. 

Le blog est aussi un bon moyen de montrer et faire connaître son travail. C’est ce que fait  le dessinateur Mykaïa qui non seulement a créé un site internet  mais a également ouvert un blog. Mykaïa dessine aussi pour Rue89.com

Un Monde sans dessins

jeudi 5 février 2009

Le Monde - Un quotidien sans dessinsNouvelle formule pour le quotidien Le Monde avec beaucoup moins de dessins. Si Plantu gagne un espace régulier dans un coin de la Une – Le regard de Plantu – et le libre choix de ses sujets, les autres dessinateurs voient leurs parutions devenir très aléatoires. Après le « départ » de Pancho il y a quelques semaines et bientôt celui de Pessin, Le Monde renonce à une politique d’illustration privilégiant le dessin et qui depuis les années 70 faisait la spécificité de ce titre. 

Exit aussi la rubrique Trait libre qui accueillait des signatures comme celles de Ronald Searle, Avoine, Aurel, Napo, Nicolas Vial, Brito, entre autres. Les signatures de Sergueï et de Desclozeaux (rubrique gastronomie), elles, continueront à être visibles dans les pages du journal.

Le premier dessin paru dans Le Monde en 1967 était signé Tim. Il sera suivi de dessins de Folon, Bosc, Laville, Desclozeaux. Les dessinateurs Konk, Chenez, Plantu et Pessin y feront leurs premiers pas (1969 pour Konk, 1972 pour Chenez et Plantu, 1974 pour Pessin).

Images animées

mercredi 14 janvier 2009

Des idiots et des angesSortie dans les salles de cinéma du film  Des idiots et des anges entièrement scénarisé, dessiné et réalisé par le seul Bill Plympton.

Thomas Sotinel dans Le Monde (13.1.2009) le qualifie de « film artisanal à grand spectacle » et précise :

«Pour l’occasion, Bill Plympton s’est acheté quelques outils numériques. Rassurez-vous, il dessine encore chaque image au crayon, les hachurant de gris. Grâce à de nouveaux scanners, il a teinté ces figures aux traits brutaux de couleurs froides, assourdies. Ses paysages urbains ou suburbains confinent à l’abstraction, deviennent une espèce de chambre d’écho dans laquelle les interrogations que marmonnent ou hurlent les personnages (le film n’est pas dialogué) rebondissent sans fin. »

 

Dessin extrait du film de Bill Plympton : Des idiots et des anges © ED distribution

Dessin extrait du film de Bill Plympton : Des idiots et des anges © ED distribution

La vraie face cachée des dessinateurs satiriques

mardi 25 novembre 2008

Après La face cachée du Monde (Mille et une nuits) paraît Le vrai Canard (Stock) livre documentaire qui dévoile les dessous de la rédaction du Canard enchaîné. Charlie hebdo devrait lui aussi faire prochainement l’objet d’un livre sous le titre La face couchée de Charlie hebdo rédigé par des journalistes du mensuel CQFD.

le-vrai-canardPoint commun entre tous ces journaux, ils utilisent pas mal de dessinateurs pour illustrer leurs pages. Des dessinateurs nombreux, mais pas forcément épanouis dans leur travail. Ainsi Pancho ne dessine plus dans Le Monde depuis quelques semaines victime du couperet de l’âge de la retraite. Autre départ, mais « volontaire » cette fois-ci, celui de Pessin en 2009 (d’après Marianne 2). On remarquera cependant que dans les deux cas le journal ne semble pas s’émouvoir – restrictions budgétaires exigent – de la disparition de ses colonnes de deux signatures de grand talent.

Au Canard, si la situation des dessinateurs est très enviable financièrement puisqu’au bout de dix ans de collaboration ils sont associés aux importants bénéfices du journal, elle l’est moins pour ce qui est de la reconnaissance de leur travail. En effet, ils n’ont aucun droit de regard sur le choix des dessins publiés puisqu’ils le découvrent le mardi, jour de l’impression de l’hebdo. Il en va de même pour les tarifs, acceptés, mais longtemps calculés à la surface. Un problème désormais résolu, car tous les dessins ont quasiment le même format, idéal pour boucher les trous de la maquette.

À Charlie hebdo Cabu est (pour l’instant ?) le seul dessinateur actionnaire de l’hebdomadaire et les disparités de salaires existent. On l’a découvert lors de « l’affaire Siné » où Wolinski s’est aperçu incidemment que Siné gagnait plus que lui, et que les dessinateurs n’étaient pas toujours associés aux bénéfices des ventes. Point positif dans cet hebdomadaire, un dessinateur, Charb, est rédacteur en chef adjoint et participe à la sélection des dessins à paraître.

En fait, on parle assez peu des dessinateurs dans ces livres-enquête sur le fonctionnement des journaux. Ils sont rarement intégrés aux rédactions et leur rôle y est annexe même s’ils occupent une importante surface rédactionnelle. Décidément, ce métier, déjà en perte de vitesse faute de supports suffisants, n’est pas près d’être reconnu à sa juste valeur.

Sajtinac : dessein animé

mercredi 19 novembre 2008

sajtinacDessinateur pour Stern, Frankfurter Allgemeine Zeitung, Die Zeit, Sajtinac n’a hélas jamais trouvé en France, où il est désormais installé, une place dans la presse (même si Hara-Kiri, L’Événement du Jeudi, Le Point et Le Monde ont publié épisodiquement ses dessins).

Il faut dire aussi que rares sont les titres dignes d’accueillir un travail d’une telle qualité. Aussi il est revenu à ses premières amours le cinéma d’animation (une quinzaine de films primés dans le monde entier).

Grâce à une féroce obstination et aux possibilités qu’offre désormais la technologie numérique, il a entièrement réalisé seul un long métrage Le tueur de Montmartre. Celui-ci sera projeté le vendredi 28 novembre au Studio 28, 10 rue Tholozé 75018. Séance à 21h 30, prix d’entrée 8 €.

À noter que les dessins du film seront exposés au même endroit les samedi 29 et dimanche 30 novembre de 15h à 21h.

Sajtinac a publié Tango d’enfer (Fluide glacial) et Peinture fraîche (Glénat).

Sacrée poupée

jeudi 30 octobre 2008

tete-de-noeud-presidentUne poupée vaudou à l’effigie dessinée de Nicolas Sarkozy, président de la République française, vendue en librairie dans un coffret, a déclenché les foudres judiciaires du locataire de l’Élysée. Les magistrats du Tribunal de Paris l’ont débouté en déclarant : “la diffusion de la poupée litigieuse ne caractérise pas une atteinte fautive à son droit à l’image”.

D’après Le Monde (30.10.08) qui relate l’affaire « Les juges estiment au contraire “que la caricature et la satire, même délibérément provocante ou grossière, participent de la liberté d’expression et de communication des pensées et des opinions”.

Si, selon eux, “le droit à l’humour connaît des limites”, ces dernières n’ont pas été dépassées par les éditions K & B, auteurs de l’ouvrage Nicolas Sarkozy, le manuel vaudou, vendu avec la poupée. Les juges considèrent qu’ils n’ont pas “à apprécier le bon ou le mauvais goût du concept proposé”. “Il s’agit d’une œuvre de l’esprit, composé de deux supports indissociables”, qui visent “à brocarder des idées et prises de position politiques, comme des propos et comportements publics, en guise de protestation ludique et d’exutoire humoristique”, soulignent-ils dans leurs attendus. »

Plus jamais ça - Une Charlie Hebdo par GébéÀ noter que Ségolène Royal, qui elle aussi a eu droit à sa poupée, a déclaré à propos du jugement (après avoir été tentée de porter plainte) : “C’est la protection d’une liberté de caricaturer les puissants de ce monde”.

Toujours selon Le Monde, l’avocat du président aurait prononcé cette phrase : “Le droit à l’humour existe en matière de diffamation, mais pas en matière de droit à l’image”. Une affirmation péremptoire que tous les caricaturistes vont sans doute devoir méditer avant de s’exprimer. L’avocat de Nicolas Sarkozy a fait appel.

Illustrations : couvertures du Charlie Hebdo (1974) dessinées par Gébé
et représentant Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing,
tous deux présidents de la République. 

(D’autres couvertures de L’hebdo Hara-Kiri, Charlie Hebdo
et du mensuel Hara-Kiri, sur ce site Un vrai régal.)