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le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Philippe Val’

La fin de Siné Hebdo

mercredi 31 mars 2010

Le site Rue89.com a interviewé Siné sur l’arrêt de Siné Hebdo (voir aussi le blog Siné Hebdo) mais donne également la parole à Charb, directeur de Charlie Hebdo. Extrait de l’article d’Augustin Scalbert : « Le patron de Charlie Hebdo, Charb, est un peu sonné par cette nouvelle. Chez eux, « c’est pas le super pied, mais on survit quand même ». Le principal concurrent de Siné Hebdo vend à 48 000 exemplaires, sa « ligne de flottaison », selon Charb ».

« Mais il ne faut surtout pas qu’on descende en dessous. » Le directeur de Charlie raconte qu’à la parution de Siné Hebdo, son journal « a descendu un pallier » : « Avant, on était autour de 53 000 exemplaires. Puis plus rien, et ensuite tout le monde a descendu. Sauf Le Canard, qui continue de vendre 500 000 journaux chaque semaine. ».

Selon Charb, cette désaffection des lecteurs est clairement due à la crise économique : « Avant, les hebdos satiriques n’étaient pas touchés par la crise de la presse. Aujourd’hui, notre lectorat, qui est peu fortuné, calcule à l’euro près. Le manque de fric des gens, c’est une chose incroyable. ».

Charb n’attend pas un report des ventes de Siné Hebdo vers Charlie, puisque « la plupart de nos lecteurs lisaient les deux journaux ». D’après lui, Siné, « parti initialement pour deux numéros, en pied de nez à Philippe Val », a ensuite fait un journal « un peu trop proche de Charlie » ,« Ça nous a placés en concurrents, alors qu’on n’aurait pas dû l’être. »

Illustrations : les Unes de cette semaine
de Siné Hebdo et de Charlie Hebdo.

L’arrêt de Siné Hebdo

lundi 29 mars 2010

Il y a des poissons d’avril plus drôles. Dans son n°82, le journal Siné Hebdo annonce sa disparition fin avril, le dernier numéro paraîtra le 28 avril 2010.

Ainsi se termine une réussite éditoriale totalement atypique née en 2008 du licenciement de Siné par Charlie Hebdo et son directeur de l’époque, Philippe Val.

Plus de 16 mois après son apparition surprise, Siné Hebdo est confronté à une baisse générale des ventes de journaux, et son chiffre de vente actuel, honorable mais insuffisant, 33 000 ex., auxquels il faut rajouter environ 4 000 abonnés, ne lui permet pas de continuer à exister sereinement. D’où la décision de Siné, et de Catherine Sinet, fondateurs du titre, de terminer en beauté plutôt que de voir la situation se dégrader encore faute d’acheteurs.

La nouvelle de l’arrêt de Siné Hebdo a été annoncée dès dimanche 28 mars sur les blogs des dessinateurs Lindingre et Berth, avant d’être retirée. C’est finalement le NouvelObs.com qui sera le premier à annoncer « officiellement » la nouvelle :

« Le plus dur a été de prendre la décision, commente Catherine Sinet, rédactrice en chef, la femme de Bob Sinet alias Siné. On a tenu bon tant qu’on a pu, en faisant un journal qu’on aimait et qui nous paraissait digne et drôle. On préfère fermer dignement, comme on a commencé. La sentence est tombée jeudi soir. Pour Siné et son équipe, il s’agit de prévenir une faillite qui aurait été inéluctable, et de s’épargner ainsi l’humiliation du bal des redresseurs judiciaires et autres mandataires de justice.»

Ce blog reviendra plus tard sur l’histoire de Siné Hebdo et sur les difficultés de la nouvelle presse satirique en France, avec Bakchich, qui malgré un apport massif de capitaux n’arrive pas à décoller, et Charlie Hebdo qui doit faire face, lui aussi, à une cruelle désaffection des lecteurs.

Siné Hebdo, la suite

jeudi 11 mars 2010

Dans son numéro 79 (10 mars 2010), Siné Hebdo lance un appel à ses lecteurs pour le soutenir financièrement et l’aider ainsi à traverser la mauvaise passe de diffusion qu’il connaît actuellement. Une situation que l’hebdomadaire n’est hélas pas le seul à connaître puisque la baisse des ventes touche en France l’ensemble des publications liées à l’actualité.

Cependant pour un journal totalement indépendant, sans publicité, ni gros actionnaire, comme Siné Hebdo, la moindre variation d’audience déséquilibre la trésorerie et fragilise l’entreprise de presse.

L’hebdomadaire reste malgré tout une réussite exemplaire. Lancé en 2008 en réaction au renvoi de Siné de Charlie Hebdo par Philippe Val, il fait désormais jeu égal dans la moyenne des ventes et après seulement 18 mois d’existence, avec son concurrent direct Charlie Hebdo relancé en 1992. Un titre qui rencontre d’ailleurs les mêmes difficultés, mais aggravées par une forte chute des ventes de 2008 à 2009.

Pourtant le public de la presse satirique existe bel et bien et ces journaux ont réussi dans le passé à atteindre des scores de vente qui allaient bien au-delà des chiffres actuels.

L’équipe de Siné Hebdo se mobilise donc autour de Siné, le « patron », de Catherine Sinet, sa rédactrice-en-chef, pour mieux faire connaître son travail rédactionnel et expliquer à ses lecteurs qu’un bon journal, une saine gestion ne suffisent pas à pérenniser un titre.

Plus de détails et l’intégralité du texte de Siné sur le site de Siné Hebdo.

« Charb au Charbon » (Le nouvel Économiste)

mercredi 4 novembre 2009

Charlie Hebdo - 907D’interview en interview, Charb s’affirme comme le véritable patron de Charlie Hebdo. Dans l’article que lui a consacré Le nouvel Économiste (n°1494 – 28.10.2009) on en apprends un peu plus sur ses objectifs tout en revenant sur le clash avec son « oncle » Siné.

Sur ce sujet Charb fait part de son ressentiment

« Siné nous insulte à tout bout de champ, mais je ne le lis pas toutes les semaines »,

tout en jetant de l’huile sur le feu avec cette allégation

« Nous payons 35 salariés et lui fait travailler pour des clopinettes des précaires et des milliardaires du show-biz.»

À propos de la nouvelle formule de Charlie Hebdo mise en place en septembre Charb explique qu’il est encore trop tôt pour en mesurer les effets mais rajoute

« la crise financière ne rend pas toujours indispensable chez nos lecteurs l’achat d’un exemplaire de Charlie Hebdo. »
« Notre truc, c’est revenir aux fondations de ce journal de gauche, écologiste et satirique »

confirme le nouveau directeur de l’hebdomadaire qui précise

« On ne vient pas à Charlie Hebdo par hasard. Le but final est de publier ici ce que l’on ne publiera jamais ailleurs ».

Siné hebdo n°61On apprend aussi dans l’article que Charb, en tant que représentant du personnel, était « la tête de turc préférée de Philippe Val » et que « avec Val ce n’était pas du tout de la mésestime personnelle mais on ne se lâchait rien sur le plan des idées ».

De Riss qui le seconde à la tête de Charlie il dit :

« Il aime bien l’ordre et l’organisation, la clarté des choses quand moi, j’ai tendance à laisser se développer le bordel ».

Le portait signé par Emmanuel Lemieux se termine par ces lignes

« Le dessin est une façon efficace et marrante de faire passer une idée. Plus que des articles larmoyants ou militants chiants, un bon dessin peut vous aider à réfléchir sur une situation absurde ou injuste. » et, « Je suis calme lorsque je dessine ou écris. C’est ma respiration, tout s’arrête autour de moi. je touche du bois : malgré les banquiers, les avocats, les sollicitations de toutes sortes, je n’ai pas encore perdu l’envie de faire rigoler. »

En illustration : les couvertures
de Charlie Hebdo et de Siné Hebdo.

Wolinski Georges

lundi 29 juin 2009

Charlie Hors-série WolinskiLe dessinateur Wolinski fêtait ce 28 juin ses 75 ans. Sa fiche biographique sur Wikipedia indique :

« Il fut dessinateur dans la revue Hara-Kiri, puis dans Action, Paris-Presse, Hara-Kiri Hebdo, Charlie Hebdo, L’Humanité et enfin Paris-Match. Il fut rédacteur en chef de Charlie Mensuel. »

À Charlie mensuel il prend la succession de Delfeil de Ton qui en fut le premier rédacteur-en-chef.

En 1992, c’est Wolinski qui propose à Philippe Val qui vient de quitter La Grosse Bertha, de relancer le titre Charlie Hebdo qui avait cessé de paraître en 1982.

En 2001, Wolinski racontera sa « vie historique » dans  « Je montre tout ! » un hors-série de Charlie.

En 2005, il  est fait Chevalier de la légion d’honneur par le Président de la République Jacques Chirac qu’il a rencontré en vacances à la Réunion.

Wolinski - La France se tâte

En mars 2007, il publie le rapport de la mission Wolinski sur « La promotion et la conservation du dessin de presse » que lui a commandé le ministère de la Culture.

Aujourd’hui, Wolinski est toujours très présent dans la presse et collabore régulièrement à Charlie 2€ hebdo, Paris Match, L’Écho des Savanes, et au Journal du Dimanche, où il ne dispose plus depuis quelques semaines d’une rubrique fixe.

Ses derniers albums de dessins de presse parus sont « La France se tâte », (L’Écho des Savanes, 2008), et « Défense de fumer ! » (Le Cherche midi, 2008). En mai 2008, France 5 lui a consacré un film documentaire  de 52 minutes « Wolinski ne pense qu’à ça » réalisé  par Jean-Philippe Camborde etVéronique Jacquinet.

La même année, dans « l’affaire Siné », Wolinski choisit le camp de Philippe Val contre Siné. Invité à cette époque à participer à un débat organisé par la BPI du Centre Beaubourg sur l’avenir du dessin de presse il se désiste alors avec ce prétexte abscon « que l’antisémitisme n’était pas l’avenir du dessin de presse ». Pour la petite histoire c’est Siné qui a préfacé son premier livre « Je ne pense qu’à ça » paru en 1969 (Denoël).

Plus récemment, le n°49 de Feconews, magazine de la Federation of Cartoonists Organisations nous apprend que Wolinski était le président du jury du XIIIe Porto Cartoon World Festival qui s’est déroulé en mars 2009.

Le 13 juin 2009, Wolinski était présent à Lisle-sur-Tarn à l’inauguration d’une rétrospective de dessins de presse de Cabu présentée au Musée Raymond Lafage jusqu’au 31 octobre 2009.

Musée de France Raymond Lafage, rue Victor Mazies, 81310 Lisle sur Tarn. Tel : 05 63 40 45 45.

Où l’on reparle de Philippe Val sur ce blog alors qu’on pensait ne plus avoir à le faire

lundi 22 juin 2009

Première mesure de Philippe Val à France Inter dont il a été nommé directeur : le retrait de la revue de presse du matin à Frédéric Pommier qui en avait la charge depuis septembre 2008.

Val lisant Siné hebdo

Selon le tract de l’intersyndicale snj, snj-fo, snj-cgt, Sud  de Radio France qui relate l’histoire, Val – alors qu’il n’était pas encore nommé à son poste – aurait, devant témoins, fait le reproche  à ce journaliste de citer Siné Hebdo dans sa revue de presse et de ne pas citer Charlie Hebdo.

Cette affaire permet de se poser la question de la double casquette de Philippe Val, dans le privé toujours actionnaire (40%) de Charlie (même si ses actions ont été « gelées ») et co-propriétaire des locaux, et sa fonction de directeur dans une radio publique. Qui va défendre les intérêts de qui ?

illustration : Photo montage anonyme circulant sur le web

Suite (Mise à jour 16h45)

Interrogé par l’AFP, Philippe Val, qui a pris la direction de la radio le 18 juin, a aussitôt démenti.

“Evidemment Frédéric Pommier reste avec nous, il n’est ni licencié, ni remercié. C’est un garçon qui a du talent (…) Simplement j’ai d’autres projets pour la revue de presse”, a-t-il dit ajoutant être en train de travailler sur des propositions “pour qu’il soit plus visible à l’antenne”.

Comme Val démentait il y a quelques semaines qu’il allait être nommé à france Inter.