Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Denis Robert’

L’humour à mort, un film sur Charlie Hebdo

vendredi 11 décembre 2015

l-humour-a-mortDès les jours qui ont suivi l’attentat du 7 janvier à Charlie Hebdo, Daniel Leconte a flairé le bon sujet et a mis en route, avec son fils, un film sur le massacre.

Tout le monde n’ayant pas voulu témoigner, il a donc recueilli la parole de quelques-uns et bricolé le reste avec des images d’actualités et des images d’archives qui ressuscitent les disparus.

Des images il en avait puisqu’il est également l’auteur « C’est dur d’être aimés par des cons ! », film sur le procès des caricatures de Mahomet, mais échec commercial en salle malgré une montée des marches du festival du cinéma de Cannes de toute l’équipe (ou presque) de Charlie Hebdo en 2008. Il faut quand même noter que le film a connu une seconde carrière puisqu’il est opportunément réapparu après le 7 janvier à diverses occasions.

« L’humour à mort » le nouveau film de Daniel et Emmanuel Leconte sort donc le 16 décembre à quelques jours du premier anniversaire de l’attentat contre Charlie Hebdo. Un hasard sans doute. On ne sait pas également si une partie des bénéfices sera reversée aux familles des victimes comme on disait il n’y a pas si longtemps.

Pour la petite histoire, Daniel Leconte avait fait le forcing pour que son film soit présenté lors du dernier festival de Cannes en lieu et place de celui de Denis Robert sur Cavanna. Finalement aucun des deux n’a été projeté.

La bande-annonce sur Youtube.

Le dessin de l’affiche en illustration est signé Coco.

Dans le cœur de Hara-Kiri

jeudi 26 novembre 2015

150716UneVentreDeHK©ABXL« Dans le ventre de Hara-Kiri », de Arnaud Baumann et Xavier Lambours, aux éditions de La Martinière.

Tout est bien dans ce livre, les photos d’Arnaud Baumann et de Xavier Lambours, les textes de Delfeil de Ton (et sa photo affriolante), Pacôme Thiellement, Jackie Berroyer, Romain Goupil, Jean-Marie Gourio, Sylvie Caster, Denis Robert, Arnaud Baumann, la mise en page. Un livre qui loin de susciter la nostalgie sur cette époque désormais mythique, nous rappelle que cette réunion de talents au sein des éditions du Square a donné un souffle nouveau à l’humour et à la satire. Un état d’esprit dont il serait peut-être bénéfique de s’inspirer aujourd’hui.

Pour ceux qui souhaiteraient rencontrer les auteurs, deux signatures sont prévues à Paris : le mercredi 2 décembre, à la librairie du Théâtre du Rond Point, 2, avenue Franklin Delano Roosevelt 75008 Paris, de 18 à 21h, et le vendredi 4 décembre, au tout nouveau Café Bête et méchant, 18, rue de Montreuil (75011), Métro Faidherbe-Chaligny, à partir de 18 h…

Un autre livre s ‘avère lui aussi tout aussi indispensable (et complémentaire à celui-ci) : « Ça, c’est Choron ! » de Virginie Vernay (Glénat), mais on en reparlera (encore) sur ce blog.

C’était (sic) Charlie…

lundi 26 octobre 2015

1540-1Déjà le titre « C’était Charlie ». Au passé. Sympa pour ceux qui continuent à le faire vivre aujourd’hui. Ensuite, la présentation totalement absconse de l’auteur, extrait : « Puis, la presse et Internet se sont mis à grouiller d’articles, de dossiers, de tribunes où les fondateurs du second Charlie, dont il ne reste que trois survivants, étaient représentés comme des petits malins qui avaient publié les caricatures de Mahomet pour gagner de l’argent et disparaître avec la caisse ».

Voilà.

Un nouveau livre de Philippe Val est annoncé pour le 12 novembre 2015.

9782260029014Pas de chance pour lui, celui de Denis Robert « Mohicans » (Julliard) paraît une semaine avant et, si les journalistes s’en donnent la peine…, ils pourront y trouver toutes les bonnes questions à poser (et les preuves) à Philippe Val pendant sa promo, demander des précisions à celui qui a réussi à détourner l’héritage, les bénéfices, et la petite monnaie de Charlie Hebdo 2 à son profit.

Cavanna a écrit dans Lune de miel (p. 279 – Grasset) : « Je n’ai rien vu. Je n’ai pas vu le ver dans le fruit. Je n’ai pas vu que notre journal était devenu un marchepied pour ambitieux visant très haut ». Cavanna, à qui l’ancien actionnaire majoritaire de Charlie doit sans doute rendre un vibrant hommage après l’avoir spolié avec l’aide de son avocat (c’est aussi dans « Mohicans »).

J’allais oublier, dans son texte, Philippe Val omet de citer dans « l’équipe joyeuse et géniale », Tignous, Honoré, Willem. Des oublis terribles pour quelqu’un qui a « décidé d’écrire ce livre. Pour la mémoire des morts et l’honneur des vivants. » ff.

Cavanna le film

mardi 9 juin 2015

Avant-première du film “Cavanna – Jusqu’à l’ultime seconde, j’écrirai” de Nina et Denis Robert le 16 juin 2015 à l’Etoile Lilas, Place du Maquis du Vercors, 75020 Paris. Sortie nationale le 17 juin. Le dessin de l’affiche est signé Honoré.

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Charlie Hebdo, un bon filon pour P. Val et R. Malka

mercredi 29 avril 2015

Affiche du film de Daniel Leconte "C'est dur d'être aimé par des cons"Sidérant.

Alors que Philippe Val et son “ami” son “frère” l’avocat Richard Malka, se sont pendant des années honteusement goinfrés sur le dos de Charlie Hebdo, on lit maintenant ceci dans L’Express, sous la signature de Renaud Revel *:

“Deux « Charlie » pour une Croisette

L’ancien dirigeant de Charlie Hebdo, Philippe Val, l’avocat de l’hebdo satirique, Richard Malka, ainsi que le réalisateur Daniel Leconte, font le siège du Festival de Cannes et de son président, Pierre Lescure, pour que leur dernier film, « C’est dur d’être aimé par des cons 2″, mis en chantier au lendemain même de l’attentat, mais auquel une majorité de journalistes de « Charlie » a refusé de collaborer, soit présenté sur la Croisette. A l’embarras du délégué général du Festival, Thierry Frémaux, qui a sur son bureau un autre film sur le sujet : celui de Denis Robert « Cavanna, jusqu’à l’ultime seconde j’écrirai ». Et dont Frémaux pense le plus grand bien.”

A noter que la production du film a sollicité de nombreux dessinateurs.

Après l’attentat de Charlie Hebdo, le film c’est “Dur d’être aimé par des cons” (qui avait connu une carrière désastreuse au cinéma malgré une présentation au festival de Cannes),  a été de nouveau projeté lors de divers hommages. Les producteurs ont alors déclaré que les droits seraient reversés aux victimes. Pour le 2, on n’a aucun doute sur la destination des recettes.

* L’Express a rajouté ceci à son article (toujours en ligne) : “Richard Malka a tenu à réagir à la suite de cet entrefilet, expliquant qu’il n’a participé de près ou de loin à la confection de ce film. Et donc, qu’il n’a fait le siège de quiconque. Il est vrai qu’on l’a très peu vu dans les médias après le 7 janvier…

MalkaTV

Illustration : affiche signée Cabu. Merci à Charlie enchaîné

Cavanna (François) 1923-2014

vendredi 7 février 2014

Voilà, Cavanna est parti. Ou presque, il laisse ses nombreux livres et le mauvais esprit qu’il a sainement inoculé à plusieurs générations de lecteurs.

Incinéré le 6 février 2014 en présence de plusieurs centaines de personnes venues lui rendre un dernier hommage au Père Lachaise à Paris.
Devant une belle gerbe de roses rouges, en forme de  journal, du mensuel Hara-Kiri (une idée de Siné mensuel ) et un diaporama, la famille a évoqué sa vie de père, de grand-père, de beau-père, puis ont pris la parole, Siné, Delfeil de Ton, Charb le directeur de Charlie Hebdo 3, Denis Robert qui préparait un film sur lui et qui a lu une biographie écrite par Cavanna, Jean-Marie Laclavetine l’éditeur chez Gallimard de  « Lune de miel », Virginie Vernay qui l’accompagna ces dernières années, le dessinateur Gondot, Michèle Bernier, la fille du Pr Choron, et des anonymes, le tout ponctué de chansons italiennes, de chansons de Georges Brassens, d’Yves Montand ou Georges Moustaki. Marcel Amont a même lu la seule chanson écrite par Cavanna.

Ce fut un peu longuet mais en même temps, on retraçait l’immense carrière de Cavanna, dessinateur, homme de presse passionné, agitateur d’idées, anticonformiste invétéré, découvreur de talents, humoriste, écrivain, 90 ans, presque 91, ce n’est pas rien.

Lui qui avait tenté de faire une carrière de dessinateur aurait été heureux de voir tous ceux qui étaient là, les « survivants » de Hara-Kiri, Cabu, qui l’a longtemps vouvoyé, Wolinski, ceux de Charlie, Luz, Riss, Tignous, Honoré, Catherine Meurisse, Foolz, ceux de Siné mensuel, Lindingre, Faujour, Carali, Mric, Desclozeaux, Flavien, et aussi Poussin, Lefred Thouron, Bridenne, Jy, Camille Besse, Jean Solé.
Dans la foule on a vu également Jean-Christophe Menu, Berroyer, Langaney, Yves Frémion, Bruno Gaccio, Gonzague Saint-Bris, Régine Deforges, Sylvie Caster, Isabelle Alonso, Bernard Maris, Patrick Pelloux, Gérard Biard, Albert Algoud, Jean-Yves Festjens, Pacôme Thiellement, le photographe Arnaud Baumann, qui a débuté à 23 ans à Hara-Kiri, et bien d’autres… (photos à voir sur le site Pure people).

Et puis les applaudissements ont retenti, fervents, lorsque le cercueil a été porté vers les flammes de l’enfer (sans doute) et de l’éternité.
Cavanna aurait aimé ce moment là.

En illustration Cavanna par Sépia-Cavanna