Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Libération’

Honoré Willem

samedi 17 janvier 2009

Dessin de Willem dans Liberation n°8613 du 15 janvier 2009Encore un excellent dessin de Willem paru dans le quotidien Libération n°8613 du 15 janvier 2009. Un bon dessin, quelques mots, tout est dit en image. Le lecteur n’a plus qu’à apprécier.

Illustration © Willem

Soulas c’est cadeau !

vendredi 14 novembre 2008

soulasSoulas a commencé tardivement dans le dessin de presse et ce doit être pour cela qu’il a toujours su manifester une certaine jouissance dans l’exercice de son métier.

S’amusant avec le trait et la couleur il a su s’écarter de la routine pour collaborer à Hara-Kiri mensuel, La Gueule ouverte, créer son propre journal Zinc avec son ami Nicoulaud, vivre les grandes heures des H.A (Humoristes Associés) et collaborer de longues années à Libération.

Après le départ de ce quotidien, où il a hélas été submergé par le groupe Bazooka et l’arrivée de Willem, ce jeune retraité s’est consacré à la peinture et à la création de bois chantournés. Des œuvres très originales qui mettent en valeur tous les talents de Soulas, ses idées, son humour, son graphisme inventif et ses couleurs joyeuses.

Du 3 décembre 2008 au 10 janvier 2009, Soulas exposera à L’espace culturel André Malraux, 2 place Victor Hugo 94270 Le Kremlin-Bîcetre. Tél. : 01 49 60 69 42. (Fermeture pendant les congés scolaires)

Clics claque

jeudi 13 novembre 2008

clicTout a commencé par un écho dans Libération (12.11.2008) titré « Le bordel des dessinatrices ». Le terme dessinatrice a tout de suite attiré mon attention et je suis allé voir le site mentioné.

J’y ai trouvé cette explication d’Astrid Girardeau : « L’année dernière, à l’occasion du festival d’Angoulême, Florent Ruppert et Jérôme Mulot organisaient un championnat au monde de bras de fer en ligne entre seize auteurs de bande dessinée (Lewis Trondheim, Frédéric Poincelet, Killofer, Lisa Mandel, Boulet, etc.). En sortait un joli bazar, entre joyeuse malhonnêteté et sacrés coups bas sur et sous la table. » et d’apprendre que cette année les présidents de la 36ème édition, Dupuy & Berberian leur donnent à nouveau carte blanche.

L’idée de Florent Ruppert et Jérôme Mulot est d’ « Ouvrir une maison close (ndlr : sur Internet) avec plein d’auteurs de sexe féminin dedans, et finalement les départager. »

Le site de La Maison Close devrait accueillir d’ici fin janvier les contributions d’auteures qui feront l’objet d’une exposition-installation à l’occasion du festival.

J’avoue ne pas avoir tout saisi (notamment le truc de l’œil de bœuf pour les spectateurs) mais vous pouvez vous faire une idée du projet sur le site et y lire les réactions de Lisa Mandel, Anna Sommer, Aude Picault, Florence Cestac, Nadja, Anouk Ricard, Lucie Durbiano, Catherine Meurisse, Caroline Sury, Pauline Martin, Fanny Dalle Rive, etc.

À noter que le lettrage des textes ressemble curieusement à celui de Willem ou de Kamagurka.

À suivre, comme on dit dans la bande dessinée…

Illustration : extrait de la participation de Catherine Meurisse.

Willem partout

mardi 8 avril 2008


Dessin de Willem paru dans L’Enragé n°6, journal créé par Siné

Dessin de Willem paru dans L’Enragé n°6, journal créé par Siné

willem partoutWillem est un de nos meilleurs dessinateurs de presse actuel. Auteur aux multiples talents, il excelle aussi dans le reportage.

Les non moins excellentes éditions Cornélius ont la bonne idée de les réunir et après Ailleurs (2002), elles publient Partout, la suite des carnets de voyages du dessinateur de Libération et de Charlie hebdo. Le livre sera présenté le jeudi 24 avril à 18h à la librairie Itinéraires, 60 rue St honoré, 75001 Paris. La rencontre-dédicace sera accompagnée d’une exposition.

À noter que Willem à fait ses débuts de dessinateur en France en 1968.

Le nouveau Wolinski ?

vendredi 15 février 2008

jul_moutardjul_conteJul va-t-il devenir le nouveau Wolinski du dessin de presse ? En quelques mois il vient de publier deux albums.

Le Guide du Moutard (Quinzième prix René Goscinny) et Conte de fées à l’Élysée (réalisé en trois semaines), titres largement médiatisés, – des dessins extraits de Conte de fées… sont parus en Une de Libération et l’auteur a été invité dans de nombreuses émissions de radio et de télé -,ce qui devrait leur assurer un succès certain.

Le Guide du moutard et Conte de fées à l’Èlysée sont édités sous le label Vent des Savanes (Glénat).

Charlie hebdo 1 – Mahomet 0.

dimanche 25 mars 2007

Charlie hebdo en procèsUn procès pour rien, celui des organisations musulmans représentatives contre Charlie hebdo, qui avait publié des caricatures jugées offensantes pour cette religion.

En effet, le 22 mars 2007, le tribunal n’a pu que prononcer la relaxe au vu du peu d’arguments que développaient les plaignants. Seule l’Union des organisations islamiques de France a fait appel.

Un verdict attendu mais qui risque de brider encore plus la liberté d’expression des caricaturistes qui sont quand même soumis à la bonne volonté et au courage éditorial de leur directeur de publication et rédacteurs en chef, il ne faut jamais l’oublier.

Aujourd’hui, hélas, la liberté d’expression s’arrête là où commence les intérêts politiques ou économique d’une entreprise de presse, et peu de titres peuvent revendiquer une liberté quasi totale.

Apartés

Ce procès de Charlie a été une bonne affaire pour certains. Libération d’abord, qui, avec son numéro de soutien consacré au procès a vu augmenter ses ventes de 40%. Sans compter que les nombreuses prestations des journalistes de Charlie n’ont pas été rémunérées.

Les ventes de Charlie hebdo, elles, ont quasiment doublées pour le numéro annonçant le procès (115 000 ex), mais sont retombées à 75 000 ex. pour le numéro suivant qui rendait compte du procès.

A noter que tous les autres journaux qui avaient publiés, en soutien à Charlie, les dessins du quotidien danois Jyllands-Posten, n’ont, eux, pas été poursuivis, Le Nouvel Observateur, France Soir et Libération (qui les a republiées le 7 février 2007).

Comme argument de défense, les avocats de Charlie ont montré à l’audience des dessins qui s’attaquaient également au Pape, provoquant alors l’hilarité publique du camp adverse. Un argument qui a fait mouche.

Richard Malka, l’avocat de Charlie hebdo qui défendait dans ce procès la liberté d’expression, accable par ailleurs de poursuites judiciaires le journaliste Denis Robert dans l’affaire Clearstream, firme Luxembourgeoise dont R. Malka est l’avocat en France pour les affaires de presse.

Joli coup médiatique de Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur mais aussi candidat à l’élection présidentielle qui, avec une lettre envoyée à Philippe Val et lue à l’audience, a apporté son soutien à Charlie hebdo (“Je préfère un excès de caricature à une absence de caricature”). Il faut préciser que l’avocat des organisations musulmanes, Me Szpiner, est aussi celui de Jacques Chirac, avec qui N. Sarkozy semble vouloir régler quelques comptes.

Johan Sfar qui, dans la foulée, a publié ses croquis d’audience sous le titre «Greffier » (collection Shampoing des éditions Delcourt) a bénéficié d’un publicité à la Une du Figaro et du soutien de Libération. Le gros album réalisé rapidement, trop rapidement, la plupart des textes manuscrits sont illisibles et Philippe Val a des cheveux, rassemble aussi les chroniques que Sfar a publié dans l’hebdo lorsqu’il y collaborait.

Des lettres de menaces arriveraient à Charlie hebdo au nom de Plantu qui ne collabore pas au journal.

En parallèle de cette affaire, Plantu le dessinateur du Monde et de L’Express défend dans les médias la position selon laquelle :

« les dessinateurs doivent continuer a être irrespectueux tout en défendant les croyants ».

Extraits du chat organisé par LeMonde.fr le 22 mars 2007. Dans sa dernière réponse à un internaute, Plantu annonce une initiative le 11 avril 2007 (voir ci-dessous) :

[…]

Question : Jérémie Fontanieu : Ne pensez-vous pas normal, dans le monde au sein duquel nous vivons aujourd’hui, qu’une certaine forme de retenue s’impose à l’égard des communautés qui constituent notre pays ?

Plantu : J’ai toujours pensé que les dessinateurs de presse se devaient d’être impertinents, mais devaient être aussi pertinents dans leur rigueur journalistique. Cela veut dire que depuis que je fais ce travail, au Monde, j’ai toujours trouvé normal de pratiquer l’autocensure. Il est particulièrement démagogique depuis des dizaines d’années de faire croire aux lecteurs qu’un dessinateur a le droit de tout se permettre. En me rendant au procès de Charlie Hebdo le mois passé, une des collaboratrices de Charlie qui témoignait nous disait : “En tant qu’homosexuelle, je suis souvent choquée par les dessins de mes petits camarades de Charlie, qui nous traitent dans leurs dessins de pédés et de gouines. Et d’ailleurs, il n’est pas rare que certains dessins trop outrés soient écartés.” J’appelle ça de l’autocensure, et c’est bien normal.

Il faut en finir avec cette idée que les journalistes libres ne pratiqueraient jamais l’autocensure. Cela m’énerve prodigieusement, et je trouve très démagogique de faire croire à des jeunes qu’on peut tout se permettre. Cela étant, il n’est pas question qu’une seule idée politique ou éditoriale ne soit pas exprimée dans un journal, que ce soit en texte ou en images. Rien ne doit être caché dans les opinions, encore faut-il être malin au moment où on les exprime.

[…]

Juliette D : Allez-vous vous y prendre à deux fois la prochaine fois que vous voudrez dessiner une caricature où figure Mahomet ?

Plantu : Je vous le répète, l’urgence n’est pas de dessiner Mahomet. L’urgence, c’est de réaliser des images dérangeantes sur les religions, et non pas sur les croyants. C’est la raison pour laquelle je fais revenir plusieurs dessinateurs laïques, chrétiens, juifs et musulmans à Paris le 11 avril au ministère de la culture, rue Saint-Honoré, et nous aurons la grande chance de pouvoir débattre sur l’avenir de la caricature. Seront présents Ali Dilem (Algérie), Kichka (Israël), Ranan Lurie (Etats-Unis), Ramize Erer (elle travaille à Istanbul, et ce sera passionnant d’écouter une dessinatrice nous raconter comment, en toute liberté, elle peut faire des dessins rigolos sur les femmes en Turquie et sur l’islam).