Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Siné mensuel’

Willem Grand prix d’Angoulême 2013

dimanche 3 février 2013

Le Grand prix du 40ème festival de la bande dessinée d’Angoulême a été attribué au dessinateur Willem, non pas uniquement pour ses dessins qui paraissent régulièrement dans Libération, Charlie Hebdo ou Siné mensuel, ni pour son dernier album « Dégueulasse » (éditions Les Echappés), mais pour l’ensemble de son œuvre qui a débuté en Hollande dans Vrij Nederland (1962), et en  France dans L’Enragé (1968), et s’est poursuivie dans les publications des éditions du Square Hara Kiri mensuel, l’hebdo Hara-kiri, etc. jusqu’à aujourd’hui.

Un travail déjà honoré depuis des années par de nombreux prix – Grand prix d’Epinal, Prix de l’Humour noir Granville, Grand prix national des Arts graphiques, et une exposition au Centre Pompidou à Paris, mais qui, avec ce nouveau prix très médiatisé, va toucher un plus large public.

Une distinction attribuée à un dessinateur sans concession, ni éditoriale, ni graphique, et pour qui le dessin est une véritable passion comme il le déclarait en 1985 :

« Si  je ne dessine pas pendant quatre jours, je suis malade… Je ne peux pas m’imaginer vivre sans faire du dessin. Oui, je serais dans la merde si je ne dessinais pas… ça me sauve. Oui, ça m’aide à survivre. »

Normalement (l’organisation du festival bouge beaucoup en ce moment…), le lauréat du grand prix d’Angoulême est le maître d’œuvre de l’édition suivante, on attend avec impatience celle de 2014. On en reparlera d’ici-là.

En illustration, un autoportrait de Willem paru dans le magazine Zéro et republié dans le catalogue de l’exposition que lui a consacré la ville d’Epinal en 1990.

Etienne Delessert à Estienne

mardi 18 décembre 2012

Extrait de la biographie d’Etienne Delessert publiée sur le site Ricochet-jeunes.org. :

 […] « Etienne Delessert a certainement été l’un des illustrateurs qui a le plus profondément renouvelé l’esthétique graphique de l’édition pour enfants. D’abord dans la presse, en France, vers 1970, avec le journal “Record”, trop beau pour durer longtemps, mais qui a transformé le regard des concepteurs et des conseillers artistiques. La palette si personnelle d’Etienne Delessert et ses inventions d’un symbolisme jubilatoire, que ce soit dans Sans fin la fête ou dans les Contes de Ionesco, sont constamment un point de référence dans l’histoire contemporaine de l’illustration mondiale. »

Etienne Delessert est né le 4 janvier 1941 à Lausanne et il vit désormais aux Etats-Unis, dans le Connecticut. Si ces dernières années on a pu voir ses dessins – entre autres – dans Le New-York Times, en France c’est dans Siné Hebdo puis dans Siné Mensuel, qu’ils ont été publiés. C’est aussi à travers des expositions comme celle que lui a consacré en 2010 le Musée de l’illustration jeunesse à Moulins que l’on découvre ou redécouvre son œuvre de graphiste.

En 2013, c’est l’Ecole Estienne à Paris qui présentera du 10 janvier au 15 février une grande rétrospective de son travail qui sera accompagnée d’un livre de 100 pages (Gallimard-Giboulées), écrit et mis en page par les étudiants sous la houlette du commissaire de l’exposition Camille Scalabre.

Depuis 2011 une nouvelle génération d’enfant a aussi accès aux aventures de son personnage Yok Yok créé en 1976 pour la télévision suisse et dont Gallimard Jeunesse-Giboulées réédite les albums, 9 à ce jour le dixième est annoncé.

Un portrait du dessinateur « L’homme champignon » en 2011 dans Libération.

Le site Internet d’Etienne Delessert en anglais.

Des nouvelles de Siné

mardi 23 octobre 2012

Alors que le dessinateur Siné raconte depuis plusieurs semaines sur son blog le combat contre sa leucémie, Libération découvre l’information et lui consacre un article sous le titre « Une bonne leucémie de derrière les fagots pour Siné ».

En parallèle, il faut savoir que  Siné mensuel continue malgré tout à paraître, le prochain numéro sera dans les kiosques début novembre, mais aussi que le Cherche midi publie une nouvelle édition des Chats de Siné, augmentée de plus de 50 dessins originaux.

C’est avec cette série que Siné s’est fait connaître du grand public en1956. Les chats ont été édités partout dans le monde et notamment aux Etats-Unis, en Angleterre, en Allemagne, et au Japon. En France, les premiers chats paraîtront dans France soir, puis seront édités à compte d’auteur sous forme de cartes postales, et de recueil « Pompes à chats ». En 1957, Jean-Jacques Pauvert publiera « Portée de chats ». Dans la préface de la réédition en 1996 des Chats de Siné (Cherche midi) Umberto Eco écrit : « Siné a créé de délicieux jeux de mots, mais surtout il nous a donné des chats d’une grande humanité. Un brin chafouins, bien trop malins, mais en fin de compte doux et et chaleureux. » Tout Siné.

Bulletin de Siné

mercredi 3 octobre 2012

Siné, 84 ans, dessinateur, directeur de Siné mensuel, est atteint d’une leucémie aigüe myéloïde et a décidé de rendre public son combat contre la maladie. Il le raconte sur sa mini-zone hebdomadaire, exceptionnellement illustrée par Faujour, Jiho, et Chimulus. Extrait :

« Ma leucémie est en pleine forme ! Elle a bouffé du lion ! Elle est tellement aiguë que c’est plutôt bon signe, paraît-il ! Après une infection passagère, que je soigne à forte dose d’antibiotiques, ma moelle osseuse sera prête, probablement demain, à recevoir une dose massive d’un cocktail que je n’ai jamais encore goûté, mais qui fait, d’après le spécialiste, l’effet d’un bombardement au napalm ! » […]

A noter que le dernier numéro de Siné mensuel (n°13) vient d’arriver dans les kiosques avec un dessin de Geluck en couverture.

Le 18 octobre 2012 doit paraître une nouvelle édition des Chats de Siné, revue et augmentée d’une cinquantaine de dessins inédits (Cherche midi).

La presse satirique pourrait se porter mieux

mardi 25 septembre 2012

Peu de titres, des ventes très faibles, en France, et en dehors du Canard enchaîné, la presse satirique peine à trouver son public. Petit tour d’horizon :

Charlie Hebdo pour répondre à ses détracteurs dans la polémique sur la publication des caricatures de Mahomet publie cette semaine un numéro double, avec une version « responsable » qui correspond à « ce que souhaitent voir les Boutin et autres Cohn-Bendit », et une version « irresponsable » qui serait, précise son directeur Charb, « un Charlie Hebdo normal ». Le tirage annoncé est de 100 000 exemplaires. A noter que le site Internet de l’hebdo va faire « peau neuve » et incite les lecteurs à s’abonner à la « version numérique ».

Cette rentrée est aussi marquée par le retour dans les kiosques de Siné Mensuel avec un grand article consacré à Michel Polac et toujours de pleines pages de dessins de Jiho, Mix & Remix, Chimulus, Carali, Faujour, Siné, entre autres. Au mois d’août, Siné écrivait dans sa mini zone : « ça y est c’est reparti ! On prépare le numéro de rentrée de Siné mensuel. On attaque la deuxième année. Non seulement on a réussi à ne pas mettre la clé sous la porte, mais la clé, on leur a bien enfoncée pendant 12 mois. »

Le mensuel Zélium, lui, s’adresse à ses lecteurs suite à la mévente de ses derniers numéros. Extrait de l’appel : « les finances de notre association éditrice, les éditions de Jack is on the road, vont très mal. Entièrement fait par une centaine de bénévoles (journalistes, chroniqueurs, dessinateurs) faute de moyens, la faucheuse à papier attend pourtant nos deux journaux au tournant. Nos deux derniers numéro (Z Minus n°1 et Zélium n°10) ont connu des méventes entraînant une perte sèche de 6 000 € pour la frêle trésorerie de notre association. Ce qui est énorme à notre échelle. C’est pourquoi nous avons publié un appel aux lecteurs sur le site du journal : http://www.zelium.info/appel-aux-lecteurs-putain-de-crise/ Vous y trouverez le PDF de la page 5 du Zélium n°11 en cours où nous avons expliqué notre précarité en toute transparence à nos lecteurs, ainsi que nos derniers chiffres de vente. »

Nouvelles mitigées aussi pour le mensuel Barricade, animé par Yves Frémion, dont la Une du dernier numéro (9) paru en juillet-août, était signée Samson, et qui cherche à constituer une nouvelle SARL de presse et préparerait une nouvelle formule.

Autre suspension de parution – en tout cas pour sa formule hebdomadaire – celle  d’Urtikan.net qui explique que le journal va continuer à publier son dessin du jour et des dossiers à thèmes mais que l’équipe cherche un mode de financement pour rendre le projet, en ligne depuis avril 2011, viable économiquement.

A noter que les amateurs de satire sur Internet peuvent lire chaque semaine Le Coq des Bruyères, avec de nombreux dessins de Babouze et des textes de Patrick Font, Anthony Casanova, Chraz, Jean-Patrick Douillon, Thierry Rocher, Manon.

C’est la rentrée ! :

mardi 4 septembre 2012

Retrouvé un document de l’association Un bon dessin vaut mieux qu’un long discours qui veut « démontrer que le dessin de presse d’actualité est un moyen d’expression à part entière et non une illustration ou un complément graphique au journalisme. » Il date de 1985…

Revu avec plaisir le générique dessiné de l’émission « Strip tease » qui après le succès qu’elle a obtenu cet été sera désormais diffusée tous les dimanche sur France 3. Et cherché vainement le nom de son auteur.

Reçu – offertes par Cambon – les mythiques gazettes de la SPH (Société Protectrice de l’Humour) rééditées à l’occasion de l’exposition rétrospective présentée par Desclozeaux jusqu’au 28 octobre au Musée Louis Vouland à Avignon.

Appris la parution d’un livre de Boll « Le vaillant petit tambour major » aux éditions Attila. Un histoire presque sans paroles, et qui fait la part belle au trait.  Rassuré de voir que des dessinateurs continuent à privilégier le style graphique.

Invité par Napo qui expose jusqu’au 21 septembre des dessins à la Maison du Limousin à Paris, dans le cadre du 31ème Salon international de la caricature et du dessin de presse et d’humour de St Just-le-Martel (28 septembre- 7 octobre 2012).

Récupéré l’album de Lécroart « Contes & décomptes » (L’Association) que j’avais prêté avant les vacances pour partager mon plaisir à l’avoir lu. Ou comment le dessin peut faire aussi preuve d’intelligence et susciter l’émotion.

Apprécié le logo dessiné de la Femen groupe d’activistes féministes Ukrainiennes qui n’ont pas froid aux seins et qui créent actuellement un groupe en France (en illustration).

Vu que Charlie Hebdo, qui fête ses 20 ans avec un Hors-série, que Siné Mensuel, qui célèbre son premier anniversaire, continuaient à paraître, et attends des nouvelles de Barricade, Zélium, pour savoir si l’été ne leur a pas été fatal.

Entendu parler d’une exposition au Musée de l’Armée aux Invalides à Paris de caricatures sur Charles de Gaulle qui a quitté le pouvoir en 1969 et est décédé en 1970, et constaté que Plantu, dont la carrière de dessinateur a commencé en 1972, signait l’affiche.

Jeté un œil sur le musée virtuel de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême qui offre la possibilité de regarder de près des planches originales de dessinateurs, accompagnées de commentaires de spécialistes (pas toujours inspirés) (le procédé Hozoom qui permet de naviguer dans les dessins est lui aussi un peu poussif. Dommage).

Su que l’Atelier An-Girard à Paris, allait présenter du 20 septembre au 17 novembre 2012, une exposition d’originaux de dessins de Barbe. Un événement rare !

Appris par e-mail, que le Cherche midi avait publié, astucieusement juste avant la rentrée des classes, un livre de Christophe Besse intitulé « L’école, 100% humour ».

Aperçu sur le site Rue89 ce dessin de Chimulus (en illustration) qui n’a pas du tout plu à la dessinatrice Louison qui l’a fait savoir via Facebook.

A suivre (peut-être…) ff