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le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Festival de la BD d’Angoulême’

Bill Watterson grand prix d’Angoulême malgré lui

dimanche 2 février 2014

Angoulême : le Grand Prix a été attribué à Bill Watterson, créateur de la série « Calvin et Hobbes ». Drôle d’idée pour un festival de couronner, certes un auteur de grand talent, jeune, 55 ans, et sympathique (il a refusé toute marchandisation de son œuvre), mais qui, écrit Le Monde,  “Aspirant à mener la « fameuse vie tranquille » à laquelle il a toujours rêvée, Bill Watterson s’est, depuis, totalement retiré du monde de la bande dessinée et même de la vie publique. Il se consacre à la peinture chez lui, dans la banlieue de Cleveland (Ohio), et n’a donné que deux interviews à des médias américains depuis la fin de Calvin et Hobbes.” (en 1995…).

Le quotidien rajoute “Tout ceci rend quasi impossible sa venue l’an prochain au Festival d’Angoulême ; ce qui ne devrait pas manquer de faire grincer quelques dents dans le petit monde de la BD. Quand un Grand Prix est désigné, celui-ci dessine en effet l’affiche de l’édition suivante et préside le jury qui décerne les prix attribués aux meilleurs albums de l’année écoulée. La très probable absence de Watterson devrait, du coup, entraîner une réforme de l’institution.” Une institution dont l’organisation va certainement connaître un peu de tangage dans les semaines qui viennent…

A lire sur la carrière de Bill Watterson l’article d’Actua BD.

La cérémonie de clôture du festival a rendu hommage au dessinateur Fred et à Cavanna disparus cette année.

Le prix du public Cultura a été attribué à “Mauvais genre” de Chloé Cruchaudet (Delcourt) un album qui depuis sa parution a déjà reçu le prix Landerneau 2013, le prix du meilleur livre pour le magazine Lire, le Coup de cœur au festival BD de Saint-Malo et, le Grand Prix de la Critique ACBD.

Fauve d’or du meilleur album : Come prima d’Alfred (éd. Delcourt).
Prix spécial du jury : La propriété, de l’israelienne Rutu Modan (éd. Actes sud BD).
Prix de la série :  Fuzz et Pluck, tome 2 de l’américain Ted Steam (éd. Cornélius).
Prix révélation ex-aequo : Le livre de Léviathan, de Peter Blegvad (éd. L’Apocalypse) et Mon ami Dahmer, de Derf Backderf (éd. Çà & Là).
Prix du patrimoine : Cowboy Henk, de Herr Steele et Kamagurka (éd. Frémok).
Fauve polar/SNCF : Ma révérence, de Wilfrid Lupano et Rodguen (éd. Delcourt).
Prix jeunesse : Carnets de Cerise, de Joris Chamblain et Aurélie Neyret (éd. Soleil).
Prix BD alternative : la revue suisse Un fanzine carré.

(Source palmarès Fauves  Olivier Mimran / 20 minutes)

Angoulême se termine aujourd’hui (la 41ème édition)

dimanche 2 février 2014

Dernière journée pour le festival de la bande dessinée d’Angoulême avec une visite au « Monde des bulles » et ses files d’attente interminables chez les « grands » éditeurs pour obtenir une dédicace personnalisée sur un album, et une visite à la bulle « Le nouveau monde » où son regroupés tous les « petits » éditeurs et les nombreux journaux et fanzines qui ne demandent qu’à grandir.

Un festival et ses polémiques, avec l’ambassadeur du Japon en France qui proteste contre les œuvres d’un collectif d’artistes sud-coréens ayant pour thème les  “femmes de réconfort” enrôlées de force par l’armée japonaise pour satisfaire les besoins sexuels des militaires lors de la Seconde guerre mondiale (à lire sur le sujet « Angoulême : l’expo qui fâche le Japon » sur le site du Nouvel Observateur ). Mais aussi avec la société israélienne Sodastream, sponsor de l’exposition « Les légendaires », dont une trentaine de dessinateurs ont dénoncé la présence dans une lettre ouverte (à lire sur le sujet « Le soutien de SodaStream au Festival d’Angoulême fait polémique » dans Le Monde ). Sans oublier celle qui concerne la désignation du grand prix de la ville d’Angoulême dont le lauréat présidera le prochain festival (à lire sur le sujet « BD : le Grand Prix d’Angoulême est-il obsolète ? » dans Le Nouvel Observateur ).
A noter que l’exposition en plein air sur les 80 ans du Journal de Mickey n’a suscité aucune contreverse.

Le bilan global de cette édition reste à faire, notamment sur l’affluence du grand public, mais on peut d’ors et déjà saluer cette 41ème édition par la cohérence de la programmation autour du dessin (Willem, Bofa, Tardi, Jean-Marc Rochette, dont les expositions sont visibles à Angoulême jusqu’au 8 mars 2014) et de l’ouverture, le thème de 2014 était « les différents regards sur le monde », une approche qui doit beaucoup à la présidence exceptionnelle à tous points de vue de Willem (à lire son portrait dans Télérama).

Reste à s’interroger, comme l’a déjà fait Didier Pasamonik (Lettre ouverte au ministre de la culture, Aurélie Filippetti), sur l’avenir de cette manifestation et de son évolution au service du 9ème art, des éditeurs, et surtout des centaines d’auteurs qui essaient de vivre de ce métier.
A suivre…

Angoulême comme si vous y étiez (ou presque)

vendredi 31 janvier 2014

Quelques raisons d’aller au festival au 41ème festival de la bande dessinée d’Angoulême malgré une soirée d’inauguration minimale, présentée par une Isabelle Motrot qui n’a vraisemblablement trouvé personne pour lui écrire ses fiches, et qui a fait la part belle aux bandes annonce tonitruantes des adaptations de BD au cinéma (« Le 7ème art sauveur de BD » titrait Sud Ouest – 31.01.2014). Heureusement le public a applaudit le dessin bien trash que Willem a dessiné en direct et a pu découvrir en exclusivité les premières images des dessins animés des Peanuts réalisés par les studios angoumoisins Normaal sollicités directement par la veuve de leur créateur Charles Schultz. Une réussite qui devrait arriver sur les écrans de France télévision en septembre 2014.

L’exposition Les 50 de Mafalda avec de vrais originaux de Quino dedans. Son éditeur Glénat annonce pour 2014 une réédition de sa vieillotte intégrale de Mafalda et un album consacré au 60 ans d’humour de Quino. Pour la petite histoire (de la BD) Quino (qui n’était pas présent à l’inauguration) a arrêté de dessiner cette série en… 1973.

Une formidable exposition consacrée à la bande dessinée le “Transperceneige” (Casterman), créée par Jacques Lob, Alexis, et reprise par Jean-Marc Rochette (Benjamin Legrand pour les scénarios), dont on peut voir les crayonnés de planches et surtout les dessins et peintures préparatoires au film « Snowpiercer » de Bong Joon-Ho inspiré de la bande dessinée. Le film et son making of sont projetés dans le cadre du festival. Sur le lieu de l’exposition un documentaire est consacré à Jean-Marc Rochette présent à Angoulême.

A visiter également l’atelier de sérigraphie « La bédé est dans la rue » animé par une joyeuse équipe de dessinateurs hollandais et dont les créations sont affichées ensuite dans toute la ville. On peut aussi voir leur production sur Internet : http://www.labedeestdanslarue.com/

Sud Ouest a publié la réaction de Willem après la disparition de Cavanna qui lui avait publié ses premiers dessins en 1968 lors de son arrivée en France. Le journal écrit que « Le festival de la BD réfléchit à organiser un hommage à François Cavanna, vraisemblablement dimanche, à l’occasion de la cérémonie de clôture.”

Aujourd’hui : visite de l’expo Gus Bofa, Willem, Tardi et En chemin, elle rencontre… sur les violences faites aux femmes.

On vous dira demain. A suivre.

Angoulême 2014 le sacre de Willem président

jeudi 30 janvier 2014

Désigné à la surprise générale (surtout celle du petit milieu de la BD) grand prix d’Angoulême, le dessinateur Willem marque de son empreinte la 41ème édition du festival de la bande dessinée qui se déroule du 30 janvier au 3 février 2014.
Au programme une exposition consacrée au dessinateur Gus Bofa, une autre à Tardi, sans oublier Willem, ça c’est de la bande dessinée ! qui lui est consacrée.
D’autres événements sont plus tournés vers le grand public, on pourra ainsi célébrer les 50 ans de Mafalda personnage créé par le dessinateur argentin Quino, ou… les 80 ans du Journal de Mickey.

Cette édition sera aussi celle de toutes les polémiques, au sujet de l’attribution du Grand prix de la ville d’Angoulême (qui désigne le président suivant), mais aussi sur l’avenir de la manifestation si l’on en croit la lettre ouverte de Didier Pasamonik au ministre de la culture, Aurélie Filippetti publiée par Le Figaro le 25 janvier (reprise sur le site ActuaBD).

En tout état de cause, il faut savourer la consécration du talent iconoclaste de Willem, dessinateur de Libération, Charlie Hebdo, Siné mensuel, et qui signe la couverture du dernier numéro de Télérama (qui l’aurait cru il y a deux ans).
A lire l’interview de Willem sur le site officiel du festival.

Eternel Gus Bofa

lundi 27 janvier 2014

Le premier « Prix Papiers Nickelés » a été attribué à Emmanuel Pollaud-Dulian pour ses deux livres « Gus Bofa, l’enchanteur désenchanté » (Cornélius), et pour « Le Salon de l’Araignée » (Michel Lagarde).

Ce prix récompense également l’excellent travail de l’éditeur Cornélius, passionné de dessins, qui a publié cette somme sur Gus Bofa à 3 000 exemplaires, un ouvrage abondamment illustré vendu au prix unitaire de 55 euros.

A noter aussi que le 41ème festival de la bande dessinée d’Angoulême présente l’exposition « Gus Bofa, l’adieu aux armes », site Castro, 121, rue de Bordeaux, du jeudi 30 janvier au dimanche 2 février 2014, de 10 h à 19 h, dont le commissaire est Emmanuel Pollaud-Dulian, et que Michel Lagarde, éditeur du « Salon de l’Araignée » propose également sur son site de nombreuses œuvres de ce dessinateur.

Willem à Angoulême

jeudi 28 novembre 2013

Une affiche vivante et dynamique de Willem pour le prochain festival de la BD d’Angoulême dont il sera le président (en illustration). Dans le quotidien 20 minutes Olivier Mimran présente le programme de cette 41ème édition :

« Cette année, il s’agira de compatriotes du Président Willem (un atelier composé d’auteurs Hollandais, dont le grand Joost Swarte, viendront imprimer des affichettes sur les temps forts de l’actualité) et de Coréens à travers l’exposition « Fleurs qui ne se fanent pas », qui revient sur la tragédie des « femmes de confort » durant l’occupation japonaise. Mais l’étranger sera aussi représenté par Quino, l’auteur argentin de la malicieuse Mafalda : on fêtera les 50 ans de la brunette, et les 60 ans de carrière de son créateur!

Aussi tourné qu’il soit vers l’avenir (et la mondialisation qui n’épargnera certainement pas la BD), le festival n’oublie pas que 2014 lancera les célébrations du centenaire de la Première guerre mondiale. L’ambitieuse exposition « Tardi et la Grande Guerre » rendra donc hommage aux poilus et à aux exceptionnels talents – graphique, mais aussi documentaire – du Grand prix d’Angoulême 1985. Lui fera écho l’expo « Gus Bofa, l’adieu aux armes », qui devrait compiler des dizaines de témoignages dessinés relatifs au conflit et réalisés par celui dont de nombreux auteurs contemporains revendiquent l’influence… »

A noter l’exposition «  Willem, ça c’est de la bande dessinée ! » qui semble vouloir répondre à ceux qui l’an dernier contestaient l’attribution du Grand prix d’Angoulême au dessinateur à la « carrière protéiforme » et  « artiste radical » qui collabore à  Libération, Charlie Hebdo et Siné mensuel. Cette édition n’a pas fini de nous surprendre.

Tout le contenu du 41ème Festival international de la bande dessinée d’Angoulême.