Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour la catégorie ‘Humeur’

Dessins gratuits pas chers

mardi 1 mars 2011

Berth, Chimulus, Large, Schvartz, Coco, Jiho, Baudry, Na!, Troud, Barros, Goubelle, Deligne, sont quelques-uns des auteurs dont les dessins sont publiés depuis quelques jours sur le nouveau site Internet
« Revue de presse de dessins.info », sous-titré
« le meilleur du dessin de presse en temps réel ».

Seul problème, la plupart des dessinateurs concernés n’ont pas  donné leur accord pour figurer sur ce site qui semble-t-il fait son marché sur les blogs de chacun.

À noter que que le Code de la propriété intellectuelle – loi n°92-597 du 1er juillet 1992 – précise dans quelles conditions une œuvre graphique peut être utilisée et les droits de reproduction et ceux de présentation qui sont attachés à chaque utilisation (articles L.111-1, L. 122-1, L. 122-4, L.122-7, L. 335-2, L. 335-3).

Art. L. 111-1. L’auteur d’une oeuvre de l’esprit jouit sur cette oeuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous.
Ce droit comporte des attributs d’ordre intellectuel et moral ainsi que des attributs d’ordre patrimonial, qui sont déterminés par les livres I et III du présent code.
L’existence ou la conclusion d’un contrat de louage d’ouvrage ou de service par l’auteur d’une oeuvre de l’esprit n’emporte aucune dérogation à la jouissance du droit reconnu par l’alinéa 1er.

Art. L. 122-1. Le droit d’exploitation appartenant à l’auteur comprend le droit de représentation et le droit de reproduction.

Art. L. 122-4. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.

Art. L. 122-7.
Le droit de représentation et le droit de reproduction sont cessibles à titre gratuit ou à titre onéreux.
La cession du droit de représentation n’emporte pas celle du droit de reproduction.
La cession du droit de reproduction n’emporte pas celle du droit de représentation.
Lorsqu’un contrat comporte cession totale de l’un des deux droits visés au présent article, la portée en est limitée aux modes d’exploitation prévus au contrat.

Art. L. 335-2.
Toute édition d’écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit.
La contrefaçon en France d’ouvrages publiés en France ou à l’étranger est punie de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende. (*).
Seront punis des mêmes peines le débit, l’exportation et l’importation des ouvrages contrefaisants.
Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à cinq ans d’emprisonnement et à 500 000 euros d’amende.

Art. L. 335-3. Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d’une oeuvre de l’esprit en violation des droits de l’auteur, tels qu’ils sont définis et réglementés par la loi.

Trop de sang au Mexique

mercredi 23 février 2011

À quoi sert le dessin de presse ? À défendre certaines causes. C’est le cas au Mexique avec cette initiative relayée par Reporters Sans Frontières :

« A l’initiative du fameux caricaturiste Eduardo del Río (Rius), les meilleurs dessinateurs de presse du Mexique ont lancé la campagne “¡Basta de Sangre !” – “No + sangre”. Rafael Barajas “El Fisgón”, Antonio Helguera, José Hernández, Helio Flores, Rafael Pineda “Rapé” ou encore Alejandro Magallanes mobilisent leur talent face au désastre humain causé par l’offensive fédérale contre le narcotrafic. Cette guerre qui ne dit pas son nom, lancée par le président Felipe Calderón en 2006, s’est soldée par plus de 30 000 morts en quatre ans. Cette campagne, relayée par de grands titres de la presse mexicaine comme La Jornada, Reforma ou Milenio, doit bénéficier d’un large écho. Les caricaturistes ont mis leurs œuvres – dont la reproduction est libre – à disposition du public. Reporters sans frontières a décidé de soutenir l’initiative en publiant sur son site un portfolio des dessins. »

Illustration, dessin de Fis.

Charlie Hebdo 3, enfin !

jeudi 17 février 2011

On s’en doutait avec les plaisanteries allusives de Luz, Charb le confirme en video dans un vibrant appel aux lecteurs, et dans un encadré paru dans le numéro 974 (16.2.2011) de Charlie Hebdo : Philippe Val n’est plus co-actionnaire principal de la société éditrice de Charlie Hebdo (quid de la société immobilière ?). Comme l’indique le directeur de publication, les actionnaires sont tous désormais des salariés du journal (Riss, Cabu, Bernard Maris, Éric Portheault, et Charb).

Dans le texte intitulé « Comment va « Charlie » ?, Charb remercie les lecteurs qui se sont mobilisés en envoyant des chèques d’abonnement et incite les autres à s’approvisionner dans la boutique en ligne.

Charb annonce aussi l’arrivée de nouveaux collaborateurs, Iegor Gran, Philippe Labarde, pour les textes et précise que « malgré le cruel manque de moyens, nous essayons le plus souvent de faire de la place aux dessinateurs et dessinatrices : Foolz, Schvartz, Coco, Besse, Babouse, Rousso, et d’autres, on espère… ». Une intention mise en pratique cette semaine puisque Charlie publie des dessins des Égyptiens Shennaway et Makhlouf et de l’Algérien Slim, une façon originale de traiter les récents événements du monde arabe.

Commentaire personnel : le passé est le passé, mais j’imagine ce qu’aurait pu devenir Charlie Hebdo, si Philippe Val en avait été débarqué en temps utile par une rédaction qui visiblement peut se passer de sa haute autorité. Certes son principal soutien et ami Cabu eut été un peu triste, mais le journal aurait évité tout un tas d’épisodes malheureux qui lui ont fait plus de mal que de bien. ff


L’appel démocratique de Charlie Hebdo 15-02-11

LE Cavanna

mercredi 19 janvier 2011

Désolé, je vais parler de moi.

Il y a quelques années je me suis permis d’écrire à Cavanna pour lui expliquer que je faisais partie de cette génération qui avait biberonné à l’esprit libertaire de Charlie Hebdo et que je ne comprenais pas comment lui, Cavanna, LE Cavanna, l’anticonformiste, le pourfendeur d’idées toutes faites, pouvait céder en viager à Philippe Val, arriviste patenté et boursouflé de lui-même, un titre aussi mythique.

Cette missive impudente ne me valut aucune réponse mais une sévère réprimande de Cabu offusqué que je puisse m’adresser en ces termes à son père spirituel.

Le temps m’a donné raison, et Val, celui que j’ai toujours considéré – dès 1992 -, comme un usurpateur à la tête de Charlie Hebdo, a poursuivi son ascension sociale et médiatique. La seule bonne nouvelle de sa nomination à France Inter c’est qu’il a du restituer aux dessinateurs les commandes de l’hebdomadaire. Il en reste cependant actionnaire de la société éditrice et de la société immobilière qui héberge le journal (merci de me démentir si ce n’est plus le cas). Le bel hold-up.

Pour la défense de Cavanna, il n’est pas le seul a s’être fait gruger par l’ancien comique de variétés et même si beaucoup dans l’équipe continuent à vouer à Philippe Val une admiration sans bornes, c’est Cavanna qui a sauvé l’honneur d’une rédaction tétanisée par les choix à faire lors du licenciement de Siné en 2009.

Cavanna a pris position, nettement, publiquement, et il aura fallu, « l’affaire Siné », pour que je retrouve MON Cavanna. Optant résolument pour la défense de Siné, malgré les sarcasmes de Cabu et de Wolinski qui lui reprocheront par son attitude de mettre en péril le journal. Cavanna en appellera à l’esprit de Charlie, celui d’antan. Celui dans lequel Reiser, Choron, Gébé, Wolinski, Cabu, Delfeil de Ton, Willem, ne se fixaient comme limites que celles de leur talent. À l’époque les rédacteurs en-chef (c’était imprimé « rédacteur-en-chef : toute l’équipe ») ne cherchaient pas l’adoubement de leurs collègues parisiens, ne se vantaient pas de déjeuner avec Laurent Joffrin, ne pontifiaient pas dans les médias, ne fricotaient pas avec le Verts, ne voulaient pas faire de livre avec Jean-Pierre Chevènement, n’interviewaient pas les grands pontes de l’industrie comme Jean-Marie Messier, ne se faisaient pas éditer par BHL, et ne se servaient pas du journal pour favoriser une carrière de chanteur de bluettes en publiant les dates de ses spectacles.

L’audace de cette équipe historique était alors de « chier dans la colle et dans les bégonias » en toutes libertés comme le revendiquera plus tard Siné.

Cavanna est redevenu Cavanna, à mon sens.

C’est lui qui publie aujourd’hui « Lune de miel », un livre témoignage sur sa vie, sur la maladie de Parkinson qui le frappe et la mort qui rôde. Il revient aussi sur les « vingt-cinq ans merveilleux » passés à Hara-Kiri, puis à Charlie Hebdo, l’original, et sur les derniers mois, constatant que ces dernières années le « fabuleux journal de Reiser n’avait existé que pour assurer la promotion sociale d’un ambitieux ».

On a tout juste eu le temps de le faire avec Choron, Georges Bernier, de son vivant, alors n’attendons pas pour célébrer François Cavanna et le remercier de tout ce qu’il a apporté à la liberté de pensée, à l’écriture, et à l’humour. ff

À lire aussi : « Bête et méchant » (livre de poche), pour ceux qui rêvent de vivre l’aventure exaltante de la création d’un journal, et « Cavanna raconte Cavanna », le hors-série de Charlie-Hebdo, pour comprendre pourquoi Philippe Val n’avait aucune chance de devenir Cavanna.

Illustrations, dessin de Charb, Willem et d’Honoré parus dans « Cavanna raconte Cavanna », hors-série de Charlie, toujours en vente.

Daullé traits de caractères

mardi 14 décembre 2010

Dans la presse française, le portrait dessiné est de plus en plus rare. Le Figaro, Les Échos, en utilisent encore un peu. Libération est un des rares quotidiens a mettre en valeur le talent de Luis Grañena. Autrefois Pancho y excellait dans Le Monde. Mais aujourd’hui, il faut bien constater que même dans la presse magazine, on en voit rarement.

Ce type d’image est pourtant très répandu dans la presse anglo-saxonne qui, elle, n’hésite pas à faire appel aux meilleurs illustrateurs pour portraiturer des personnalités déjà vues des centaines de fois en photo dans leurs pages.

Le dessinateur Daullé n’en a que plus de mérite à pratiquer ce genre autrefois très apprécié des directeurs artistiques. Un vrai plaisir pour l’œil, d’autant plus que Daullé y mêle un soupçon de caricature, un art qu’il maîtrise totalement.

Ceux qui voudraient s’en convaincre peuvent se procurer « Rien de personnel dans tout ça ! », un recueil de 67 dessins qu’il accompagne de ses propres textes. Édition bilingue anglais-français.

L’album est disponible sur le site Lulu.com.

Bertrand Daullé est membre de l’International Societé of Caricature Artists.

En illustration (cliquer sur les images pour les agrandir),
un aperçu de son travail (Lou Reed et Nina Simone ©)
que l’on peut retrouver sur son site Internet et sur son blog

Le dessinateur Barrigue entarté

vendredi 3 décembre 2010

C’est le journal La Tribune de Genève qui le raconte.

Extrait  :

« Tout avait pourtant commencé très sagement, au ciné Spoutnik. Une soirée organisée autour d’un film réalisé par la fille du dessinateur Siné sur la courte vie de Siné Hebdo . Le canard qui affirmait ne rien respecter. Pour en débattre après la projection, des humoristes et caricaturistes du cru.Tout à leur discussion, ces messieurs ne prêtent pas garde à l’homme qui avance pourtant à découvert. Une belle tarte à la main. Il se glisse derrière eux. Et soudain, paf! Il entarte Barrigue, dont le visage disparaît sous la crème. «Fraîche, la tarte, relève crânement le dessinateur. Sucrée aussi. Assez bonne. Mais je n’ai pas eu le temps de la déguster comme il le fallait…» Car le moustachu à la crème ne se démonte pas.  Au contraire. Il charrie encore : « Pourquoi tant de peine? » demande-t-il à l’entarteur, en se léchant les babines. « Vous êtes insupportable! » répond cet homme, propriétaire d’une salle de ciné à Lausanne, éreinté par l’hebdo satirique. »

En illustration le Barrigue vu par Mix & Remix.