Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘L’Express’

Astérix tête de gondole

samedi 26 octobre 2013

La parution de l’album Astérix chez les Pictes est incontestablement un vrai succès marketing et nul doute que les 5 millions d’exemplaires diffusés en Europe trouveront preneurs d’ici Noël. Mais on peut se demander si Albert Uderzo ne va pas se mordre les pinceaux (c’est une image) d’avoir confié les aventures d’Astérix & Obélix à d’autres ? En effet les commentateurs pernicieux en profitent pour souligner la piètre qualité des titres précédents scénarisés par lui seul. Uderzo est incontestablement un formidable dessinateur, mais il faut bien reconnaître que si les critiques soulignent une « remise à niveau » de l’intérêt de la série, ils rendent surtout ainsi, un vibrant hommage à l’irremplaçable talent créatif de René Goscinny.

Petit florilège des réactions (de journalistes) (spécialisés ou non) (et pour certains frustrés de ne pas avoir eu l’album en avant-première) :

« Tant attendu qu’il a déçu. Il y a sans doute de ça, mais pas seulement. Astérix chez les Pictes, nouvel album du gaulois préféré des Français signé Jean-Yves Ferri (scénario) et Didier Conrad (dessin), rattrape sans grand mal les précédentes productions naufragées d’Uderzo en solo (Astérix et la rentrée gauloise et Le Ciel lui tombe sur la tête…), mais ne parvient à pas grand-chose et sûrement pas à renouer avec l’âge d’or de la serpe. Les bruits de tambours de la maison d’édition Albert-René ont sans doute placé la barre trop haute, même pour les petits bras musclés d’Astérix, et on ne s’étonne plus du secret qui entoura cet album interdit à la presse, donc à la critique sur papier; mais heureusement Internet est là, merci. »

Eric Libiot L’Express

« Dans les Astérix de Goscinny/Uderzo, il y avait une sorte d’innocence très charmante, une innocence pas bête, fine et nouvelle. Au fil des albums qui ont suivi la mort de Goscinny, l’innocence est devenue roublardise, l’humour est devenu crasseux, et la nouveauté n’est plus qu’un souvenir ressassé comme une scie. Le dernier album, grosse construction de marketing avalisée en page de garde par Uderzo et Anne Goscinny, a échappé complètement à l’identité de la collection. Bien entendu, on a tenté de reprendre la manière de Goscinny, sa méthode, on les a analysées, on a même honteusement repris ses gags. »

Jacques Drillon Le Nouvel Observateur

« Les dessins de Didier Conrad sont incroyablement proches de ceux d’Uderzo. Un mimétisme graphique toutefois limité aux personnages principaux, les intervenants secondaires manquant parfois un peu de cette rondeur de trait si caractéristique, sans que cela nuise pour autant à l’ensemble. Le scénario de Jean-Yves Ferri reprend bien les codes (jeux de mots, personnages inspirés de «stars» réelles) et les figures emblématiques (barde incompris, chef caractériel, druide etc) de la série. On a, dès les premières pages, le sentiment d’enfin «retrouver» l’Astérix de notre enfance! Calembours mordants, comique de situation très actuel… l’album reste «sage» pour que la transition soit plus douce. Mais on sent, en filigranes, que Ferri et Conrad attendent le verdict des lecteurs pour «se lâcher». Que de promesses ! »

Olivier Minran 20 minutes

« On pourra toujours trouver qu’Astérix est un album un peu timoré en regard de quelques grands chefs-d’œuvre de la saga. On sent que le duo Ferri et Conrad n’a pas trop pris de risques d’entrée de jeu. Nos deux héros Astérix et Obélix servent plus de faire-valoir à l’histoire sans vraiment être psychologiquement approfondis ou redéfinis. Il n’empêche, Astérix chez les Pictes, allègre et enlevé, possède l’étoffe scénaristique d’un beau et moelleux plaid écossais, Ainsi que la robe pur malt d’un graphisme nerveux. Que demander de mieux? »

Olivier Delcroix Le Figaro

Haro sur le dessin de presse (3856 ème épisode)

jeudi 3 octobre 2013

Décidément le périmètre éditorial du dessin de presse se réduit de jour en jour. Faut-il rappeler que si la caricature ne peut pas exprimer en toute liberté créative, une idée, un point de vue, avec ou sans humour parfois, elle devient incolore et sans saveur.

Actuellement ce sont deux dessins, un de Plantu sur la CGT et un de Wolinski sur la retraite à 60 ans qui créent la polémique.

Les démêlés de Plantu avec la CGT ne sont pas nouveaux mais le dessin publié à la Une du Monde (ci-contre) n’a pas vraiment plu au syndicat dont le secrétaire général Thierry Lepaon a déclaré « Que la posture de la CGT soit remise en cause, moquée, voire ridiculisée ne nous a jamais choqué, c’est la règle du jeu de la presse dans une société démocratique. Le miroir que celle-ci nous renvoie parfois peut même s’avérer salutaire. Nous le prenons comme un élément du débat, de la confrontation des idées, des points de vue et des convictions », « Mais le parallèle que fait le dessin de Plantu entre la CGT et la face la plus violente d’un extrémisme politique liberticide ne relève pas de ce registre- là », « Il est non seulement indécent mais également antirépublicain. Il nous déshonore tous. » (source L’Express).

Les commentaires de la presse : Le Nouvel Observateur, L’Humanité (qui reproduit le dessin), Médiapart.

Pour Wolinski c’est un dessin choisi par le Parti Communiste Français et le Front de Gauche en illustration d’une campagne pour la retraite à 60 ans qui est qualifié de « sexiste » par les internautes (dixit Le Figaro qui relate l’affaire).

A lire aussi sur le sujet l’article du site Arrêt sur Images.

A noter que l’original de ce dessin est actuellement exposé à la Galerie Glénat à Paris.

Un bon dessin (qui vaut toujours mieux qu’un trop long discours), s’adresse à l’intelligence du lecteur. Il peut aimer ou détester, mais il peut aussi essayer de comprendre ce qu’a voulu dire le dessinateur et en débattre. D’ailleurs Thierry Lepaon le dit lui-même « l’objectif et le ressort du dessin de presse sont de susciter la réflexion et la réaction du lecteur sur un registre décalé de l’argumentation ou du raisonnement ». Peut-être faudrait-il rajouter en toute indépendance.

Bandes à part

mardi 27 août 2013

L’Express consacre un article à « La bande dessinée fait (aussi) sa rentrée littéraire » et dévoile que « Le cru s’annonce dense, avec la parution de 1.149 albums (1.149 !!!) entre le 15 août et 31 octobre, soit une hausse de 12.2% par rapport à la rentrée 2012, selon l’étude réalisée par Livres Hebdo. L’offensive des éditeurs, qui réalisent 40% de leur chiffre d’affaires sur la période, explique cette course aux nouveautés qui s’étire jusqu’au mois de novembre. »

A noter parmi les parutions le nouvel album de Pétillon « Palmer en Bretagne » et l’intégrale de « Quai d’Orsay » (meilleur album 2013 à Angoulême), de Christophe Blain pour les dessins et Antonin Baudry (ex Abel Lanzac) pour les textes. Tous deux publiés chez Dargaud.

Dargaud, un éditeur qui semble par ailleurs assez peu attentif au respect de l’œuvre de ses auteurs. Ainsi l’éditeur utilise pour la promotion de la collection Blueberry un dessin (signé illisible) qui est une mauvaise copie d’un dessin de Jean Giraud (Gir) comme le dévoile sur Twitter Dimitri Piot et le site belge Graphivore.

Caricatures Charlie Hebdo (petite) revue de presse

vendredi 21 septembre 2012

Les médias français continuent à s’enflammer sur le sujet des caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo et en font des tonnes, en attendant un autre sujet bien croustillant qui leur permettra de s’autoalimenter. C’est émouvant la défense de la liberté d’expression.

Un retirage de 70 000 exemplaires (pas plus, car il n’y a pas de stock de papier disponible, selon Le Monde) de l’hebdo satirique est dans les kiosques ce matin.

L’Express.fr publie un diaporama de quelques Unes de Charlie Hebdo qui ont créé le scandale depuis 20 ans.

Qui « jette de l’huile sur le feu » ? Le Parisien.fr publie une photo (ci-dessous) pour illustrer la journée du vendredi 21 septembre… qui n’a pas encore commencé. La photo date de la veille et concerne les manifestations contre le film anti-islamique américain.

Le Parisien toujours, publie cette information : « En solidarité avec Charlie Hebdo, le mensuel satirique allemand «Titanic» illustre la une de son édition d’octobre d’un photo-montage montrant Bettina Wulff, l’épouse de l’ex-président allemand enlacée par un combattant musulman coiffé d’un turban et brandissant un poignard. Le titre parodique de la Une annonce : «l’Occident se soulève: Bettina Wulff tourne un film sur Mahomet».

Bettina Wulff, qui prend visiblement plaisir à être dans les médias, a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours, en raison de la publication de son livre autobiograhique à la mi-septembre où elle démentait une rumeur tenace l’accusant d´avoir été une call-girl. «Titanic» a apporté son soutien à «Charlie Hebdo» mais a décidé de ne pas publier lui-même les caricatures de Mahomet de l’hebdomadaire satirique français. »

Le Monde.fr publie sous le titre « Caricatures : Un phénomène émotionnel qui s’auto-alimente » un entretien avec Christian Delporte, historien des médias. Conclusion de l’article : « Le “buzz” est démesuré parce que nous sommes dans un moment d’extrême sensibilité par rapport à cette question religieuse. Les réseaux sociaux et les médias ont gonflé cette affaire. Les médias participent à un phénomène émotionnel qui s’auto-alimente. La preuve, vous m’interrogez. »

Napo chez An-Girard

mercredi 14 septembre 2011

En dehors de la catégorie “argentin flamboyant” le dessinateur Napo est totalement inclassable mais c’est ce qui fait le charme de ses dessins hauts en couleurs.

Installé à Paris depuis 1976, il dessine pour de nombreux journaux dont Le Monde, Télérama, L’Express. Napo est également un des membres fondateurs des H.A. Humoristes Associés.

Napo exposera ses dessins à la galerie An-Girard du 15 septembre au 5 novembre 2011.

Pour Pakman : vernissage le 15 septembre à 18h 30.

Le site Internet de Napo.

Atelier An.Girard, 7, rue Campagne-Première, 75014 Paris. Galerie ouverte du mardi au vendredi. Tél. : 01 43 22 01 16.

Un genre libre

mardi 9 février 2010

Les dessinateurs Plantu (Le Monde, L’Express) et Patrick Chappatte (Le Temps à Genève) ont déclaré le jeudi 4 février au cours d’un débat organisé à l’occasion d’une exposition de 48 dessins contre la peine de mort à Genève, que la caricature d’actualité devait être « un genre libre » et ne devait pas servir « d’arme de propagande ». Ils ont également critiqué l’Université de Genève qui présentait l’exposition, d’avoir voulu la « censurer ».

Le site Jean-Marc Morandini.com qui relaie l’information détaille les interventions des deux dessinateurs : « Nous savons que le dessin est une arme très puissante. C’est pourquoi nous aimons que ce soit dans les mains de quelqu’un de libre”, a expliqué le dessinateur suisse. “Le dessin comme outil de propagande, c’est tout ce que nous détestons”, a ajouté Chappatte, qui publie ses dessins en Suisse mais également deux fois par semaine dans le International Herald Tribune. “Le dessin ça va devenir de plus en plus dur: il y a de plus en plus de choses qu’on ne peut pas dire, alors que notre travail c’est de dire des choses spontanées”, a déploré Plantu. “Les trouillards vont faire de plus en plus la pluie et le beau temps”, a-t-il prédit. »

Le Site Chappatte
en illustration la page d’accueil du site internet de Chappatte.