Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Hara-Kiri’

Des dessins et des chifrres

mardi 1 février 2011

Livres hebdo (qui publie depuis des années des dessins de Boll) a livré dans son n° 849 (21.1.2011) quelques chiffres de ventes d’albums de dessins en 2010.

Avec « Tête de gondole » (Seuil), Plantu se classe avec 22 200 exemplaires, en 71ème position dans le classement des 100 « Essais » les plus vendus. Dans cette catégorie apparaît plusieurs fois, avec des numéros dépassant les 20 000 ex., la revue « XXI » qui publie nombre de dessins et reportages dessinés.

Dans la catéorie Bande Dessinée, Geluck avec « Le Chat 16 » (Casterman) est en 10ème position des meilleures ventes avec 112 300 ex.  Jul avec « Silex and the city 2 » se classe en 47ème position avec 44 000 ex.. Le premier titre est « Joe Bar Team 7 » (Glénat-Vent d’Ouest) avec 226 300 exemplaires vendus.  Dans cette catégorie, 12 titres dépassent les 100 000 ex. vendus.

Dans la catégorie « Beaux livres », « Le pire de Hara Kiri » (Hoëbeke) est classé 11ème avec 22 400 ventes, et « Le Canard enchaîné : 50 ans de dessins » (Les Arènes) 31ème avec 10 400 ex. « Tout Cabu » (Les Arènes) est en 42ème place avec 8 800 ex., et Sempé avec une réédition de « Face à face » (Denoël) a écoulé 7 900 exemplaires.

À noter aussi parmi les « Beaux livres », la 12ème place du « Tim Burton », entretiens avec Mark Salisbury (Sonatine éditions), et ses 21 100 exemplaires. Tim Burton dont on annonce pour 2012 à la Cinémathèque de Paris, la grande exposition présentée au Moma de New-York en 2009 qui rassemble plus de 700 œuvres, dessins, peintures, photos, sculptures, et films, de ce grand créateur.

LE Cavanna

mercredi 19 janvier 2011

Désolé, je vais parler de moi.

Il y a quelques années je me suis permis d’écrire à Cavanna pour lui expliquer que je faisais partie de cette génération qui avait biberonné à l’esprit libertaire de Charlie Hebdo et que je ne comprenais pas comment lui, Cavanna, LE Cavanna, l’anticonformiste, le pourfendeur d’idées toutes faites, pouvait céder en viager à Philippe Val, arriviste patenté et boursouflé de lui-même, un titre aussi mythique.

Cette missive impudente ne me valut aucune réponse mais une sévère réprimande de Cabu offusqué que je puisse m’adresser en ces termes à son père spirituel.

Le temps m’a donné raison, et Val, celui que j’ai toujours considéré – dès 1992 -, comme un usurpateur à la tête de Charlie Hebdo, a poursuivi son ascension sociale et médiatique. La seule bonne nouvelle de sa nomination à France Inter c’est qu’il a du restituer aux dessinateurs les commandes de l’hebdomadaire. Il en reste cependant actionnaire de la société éditrice et de la société immobilière qui héberge le journal (merci de me démentir si ce n’est plus le cas). Le bel hold-up.

Pour la défense de Cavanna, il n’est pas le seul a s’être fait gruger par l’ancien comique de variétés et même si beaucoup dans l’équipe continuent à vouer à Philippe Val une admiration sans bornes, c’est Cavanna qui a sauvé l’honneur d’une rédaction tétanisée par les choix à faire lors du licenciement de Siné en 2009.

Cavanna a pris position, nettement, publiquement, et il aura fallu, « l’affaire Siné », pour que je retrouve MON Cavanna. Optant résolument pour la défense de Siné, malgré les sarcasmes de Cabu et de Wolinski qui lui reprocheront par son attitude de mettre en péril le journal. Cavanna en appellera à l’esprit de Charlie, celui d’antan. Celui dans lequel Reiser, Choron, Gébé, Wolinski, Cabu, Delfeil de Ton, Willem, ne se fixaient comme limites que celles de leur talent. À l’époque les rédacteurs en-chef (c’était imprimé « rédacteur-en-chef : toute l’équipe ») ne cherchaient pas l’adoubement de leurs collègues parisiens, ne se vantaient pas de déjeuner avec Laurent Joffrin, ne pontifiaient pas dans les médias, ne fricotaient pas avec le Verts, ne voulaient pas faire de livre avec Jean-Pierre Chevènement, n’interviewaient pas les grands pontes de l’industrie comme Jean-Marie Messier, ne se faisaient pas éditer par BHL, et ne se servaient pas du journal pour favoriser une carrière de chanteur de bluettes en publiant les dates de ses spectacles.

L’audace de cette équipe historique était alors de « chier dans la colle et dans les bégonias » en toutes libertés comme le revendiquera plus tard Siné.

Cavanna est redevenu Cavanna, à mon sens.

C’est lui qui publie aujourd’hui « Lune de miel », un livre témoignage sur sa vie, sur la maladie de Parkinson qui le frappe et la mort qui rôde. Il revient aussi sur les « vingt-cinq ans merveilleux » passés à Hara-Kiri, puis à Charlie Hebdo, l’original, et sur les derniers mois, constatant que ces dernières années le « fabuleux journal de Reiser n’avait existé que pour assurer la promotion sociale d’un ambitieux ».

On a tout juste eu le temps de le faire avec Choron, Georges Bernier, de son vivant, alors n’attendons pas pour célébrer François Cavanna et le remercier de tout ce qu’il a apporté à la liberté de pensée, à l’écriture, et à l’humour. ff

À lire aussi : « Bête et méchant » (livre de poche), pour ceux qui rêvent de vivre l’aventure exaltante de la création d’un journal, et « Cavanna raconte Cavanna », le hors-série de Charlie-Hebdo, pour comprendre pourquoi Philippe Val n’avait aucune chance de devenir Cavanna.

Illustrations, dessin de Charb, Willem et d’Honoré parus dans « Cavanna raconte Cavanna », hors-série de Charlie, toujours en vente.

Un livre de Delfeil de Ton !

lundi 17 janvier 2011

Trois dessins de Gébé, l’immense Gébé, parti trop tôt, illustrent « Le Journal de Delfeil de Ton », le livre que Delfeil de Ton vient de publier aux éditions Wombat dans la collection « Les insensés ».

Il y a quelques années un dessinateur me confiait qu’il rêvait de dessiner comme Delfeil de Ton écrivait. Imagination, concision, dérision, des qualités que l’on aimerait effectivement trouver plus souvent dans certains dessins.

En attendant le recueil consacré à ses meilleures chroniques parues dans le Nouvel Observateur depuis 1975, et sa « véritable histoire de Hara-Kiri hebdo » parue dans Siné Hebdo, on peut savourer ces textes parus en 1969, et de 1975 à 1976, dans les mensuels Charlie et Hara-Kiri.

Hara-Kiri l’éternel retour

jeudi 25 novembre 2010

« En 2010, un journal pourrait-il être aussi “bête et méchant” que le Hara-Kiri de la grande époque ? », c’est la question que pose le site Internet Fluctat.net «art, culture, société, poil à gratter »,  à l’occasion de la parution du « Le Pire de Hara-Kiri, 1960-1985 » (éditions Hoëbeke).

Réponses intéressantes de Cavanna, Delfeil de Ton, Berroyer, Siné, Charb, et Martin.

Video de France 3 sur l’album où le Pr Choron et Berroyer parlent d’Hara-Kiri.

Bêtes & méchants souvenirs

jeudi 21 octobre 2010

« Saison des amours », l’album de dessins d’humour animalier signé Bridenne a été en son temps un des best-sellers des éditions Glénat. Sur la même idée, la sexualité des animaux (déjà exploitée par Christine Bravo dans les années 1990),  les éditions Drugstore-Glénat récidivent avec « Bêtes de sexe ! », textes de Lilith Alighieri et surtout des dessins de Vuillemin.

« Pour public averti » signale l’éditeur.

À noter que paraît chez le même éditeur, « Mes années bêtes et méchantes », une  chronique du mythique mensuel Hara-Kiri (créé par Cavanna et le Pr Choron dans les années 1960), racontée par Joub et dessinée par Nicoby, d’après les souvenirs de Daniel Fuchs qui a participé à cette aventure hors normes.

Nom de nom

lundi 20 septembre 2010

Contrairement à ce qui a été écrit sur ce blog, un des dessinateurs de La Mèche ne s’appelle pas Sakuch mais Sakoch. Ce qui est sûr en revanche c’est que ce jeune dessinateur n’hésite pas à reprendre un graphisme très proche de celui de Reiser pour entamer une carrière de dessinateur de presse.

Dans le passé on a connu en France des imitations de Cabu, Ralph Steadman, Lefred Thouron, Deligne, et en Allemagne, des contrefaçons de Reiser, déjà, et de Bretécher, mais à chaque fois cela à plus nuit à la «carrière » de l’imitateur qu’à celle de l’imité. Mais ce qui semble le plus grave c’est que les journaux et éditeurs encouragent ce pillage en publiant ce type d’emprunts.

Dans ce métier, se créer un style, trouver un trait, est souvent un travail de longue haleine, et l’obtention de la reconnaissance du public et des professionnels est l’aboutissement de longues années de recherches et de travail. Se démarquer des autres est signe d’originalité, en général c’est ce qu’on demande aux auteurs.

Sakoch dessine chaque samedi pour Ouest France, et pour le magazine vendéen  Le sans-culotte 85. Il devrait publier en octobre un recueil de 200 dessins « cyniquo-humoristiques » qu’il annonce « censuré » dans un entretien téléphonique accordé au site « Vimeo » . Dans cet entretien également publié dans le n°38 du Sans-Culotte 85, il parle de son futur  album (Gestes éditions), de ses diverses collaborations et de son admiration pour Hara-Kiri. Ce qui n’excuse rien.
En illustration, dessin publié dans le n°2 de La Mèche.