Fait d'images

le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

Archive pour le mot-clef ‘Reiser’

Reiser ressucité (ou presque)

mercredi 16 mars 2011

Le « Caricatura museum » de Francfort présente du 10 février au 26 juin 2011 une grande exposition consacrée au dessinateur Reiser.

Plus de 240 originaux réunis à l’occasion du 70ème anniversaire de la naissance de Jean-Marc Reiser le 13 avril 1941.

Mort à 42 ans le 5 novembre 1983 d’un cancer des os, il a laissé une œuvre foisonnante dont on espère qu’elle sera un jour présentée en France dans une grande exposition à la mesure de son talent.

De 1994 à 2001, la plupart de ses dessins ont été réunis par Delfeil de Ton dans une série d’albums intitulée « Les années Reiser »

Pour ceux qui ne pourront se rendre à Francfort une vidéo sur l’exposition diffusée sur Arte. (ci-dessous)

Le site Internet du Caricatura museum

Bosc l’éternel retour

jeudi 10 février 2011

Nul n’est prophète en son pays. Si en France aucun musée, aucune institution culturelle, n’a encore rendu l’hommage qu’il mérite au dessinateur Bosc (1924-1973), un des pères du dessin d’humour moderne, inspirateur de Reiser, Wolinski, Copi, Bretécher, d’autres s’en chargent au-delà de nos frontières.

Les sites Caricatures et caricature et celui de l’EIRIS annonçent concomitamment la prochaine exposition consacrée à Bosc, présentée du 13 février au 15 mai 2011 au Wilhelm Busch Museum de Hanovre, haut lieu de la célébration du dessin d’humour en Europe.

Ceux qui vénèrent le travail de Bosc peuvent aussi se rendre sur le site Internet officiel du dessinateur régulièrement enrichi par son neveu Alain Damman qui, depuis plusieurs années, entreprend un travail colossal pour reconstituer l’ensemble de l’œuvre de Bosc.

En illustration les 4 affiches qui annoncent l’exposition au Willem Busch Museum.

LE Cavanna

mercredi 19 janvier 2011

Désolé, je vais parler de moi.

Il y a quelques années je me suis permis d’écrire à Cavanna pour lui expliquer que je faisais partie de cette génération qui avait biberonné à l’esprit libertaire de Charlie Hebdo et que je ne comprenais pas comment lui, Cavanna, LE Cavanna, l’anticonformiste, le pourfendeur d’idées toutes faites, pouvait céder en viager à Philippe Val, arriviste patenté et boursouflé de lui-même, un titre aussi mythique.

Cette missive impudente ne me valut aucune réponse mais une sévère réprimande de Cabu offusqué que je puisse m’adresser en ces termes à son père spirituel.

Le temps m’a donné raison, et Val, celui que j’ai toujours considéré – dès 1992 -, comme un usurpateur à la tête de Charlie Hebdo, a poursuivi son ascension sociale et médiatique. La seule bonne nouvelle de sa nomination à France Inter c’est qu’il a du restituer aux dessinateurs les commandes de l’hebdomadaire. Il en reste cependant actionnaire de la société éditrice et de la société immobilière qui héberge le journal (merci de me démentir si ce n’est plus le cas). Le bel hold-up.

Pour la défense de Cavanna, il n’est pas le seul a s’être fait gruger par l’ancien comique de variétés et même si beaucoup dans l’équipe continuent à vouer à Philippe Val une admiration sans bornes, c’est Cavanna qui a sauvé l’honneur d’une rédaction tétanisée par les choix à faire lors du licenciement de Siné en 2009.

Cavanna a pris position, nettement, publiquement, et il aura fallu, « l’affaire Siné », pour que je retrouve MON Cavanna. Optant résolument pour la défense de Siné, malgré les sarcasmes de Cabu et de Wolinski qui lui reprocheront par son attitude de mettre en péril le journal. Cavanna en appellera à l’esprit de Charlie, celui d’antan. Celui dans lequel Reiser, Choron, Gébé, Wolinski, Cabu, Delfeil de Ton, Willem, ne se fixaient comme limites que celles de leur talent. À l’époque les rédacteurs en-chef (c’était imprimé « rédacteur-en-chef : toute l’équipe ») ne cherchaient pas l’adoubement de leurs collègues parisiens, ne se vantaient pas de déjeuner avec Laurent Joffrin, ne pontifiaient pas dans les médias, ne fricotaient pas avec le Verts, ne voulaient pas faire de livre avec Jean-Pierre Chevènement, n’interviewaient pas les grands pontes de l’industrie comme Jean-Marie Messier, ne se faisaient pas éditer par BHL, et ne se servaient pas du journal pour favoriser une carrière de chanteur de bluettes en publiant les dates de ses spectacles.

L’audace de cette équipe historique était alors de « chier dans la colle et dans les bégonias » en toutes libertés comme le revendiquera plus tard Siné.

Cavanna est redevenu Cavanna, à mon sens.

C’est lui qui publie aujourd’hui « Lune de miel », un livre témoignage sur sa vie, sur la maladie de Parkinson qui le frappe et la mort qui rôde. Il revient aussi sur les « vingt-cinq ans merveilleux » passés à Hara-Kiri, puis à Charlie Hebdo, l’original, et sur les derniers mois, constatant que ces dernières années le « fabuleux journal de Reiser n’avait existé que pour assurer la promotion sociale d’un ambitieux ».

On a tout juste eu le temps de le faire avec Choron, Georges Bernier, de son vivant, alors n’attendons pas pour célébrer François Cavanna et le remercier de tout ce qu’il a apporté à la liberté de pensée, à l’écriture, et à l’humour. ff

À lire aussi : « Bête et méchant » (livre de poche), pour ceux qui rêvent de vivre l’aventure exaltante de la création d’un journal, et « Cavanna raconte Cavanna », le hors-série de Charlie-Hebdo, pour comprendre pourquoi Philippe Val n’avait aucune chance de devenir Cavanna.

Illustrations, dessin de Charb, Willem et d’Honoré parus dans « Cavanna raconte Cavanna », hors-série de Charlie, toujours en vente.

Rire du pire pour résister

vendredi 22 octobre 2010

Les éditions Hoëbeke et le Théâtre du Rond-point à Paris organisent le lundi 25 octobre 2010 une table ronde  autour du thème « Peut-on rire du pire ? », à l’occasion de la parution du livre « Le pire de Hara Kiri » dont les auteurs sont Cavanna, Delfeil de Ton, Wolinski, Berroyer et Jean-Marie Gourio.

Le débat se déroulera à 19h, salle Tardieu, au Théâtre du Rond-Point, 2 bis, avenue Franklin D. Roosevelt, 75008 Paris.

Une signature est prévue après la table-ronde.

À noter que Jean-Michel Ribes, patron des lieux, vient de publier le deuxième tome de « (Le) rire de résistance » sous-titré « De Plaute à Reiser ». Les dessinateurs Wolinski, Plantu, Topor, Pierre Étaix, Reiser, sont représentés sur la couverture – entre autres humoristes qui ne dessinent pas forcément. Topor figurait seul en couverture du premier tome sous-titré « De Diogène à Charlie Hebdo ».

Ces livres sont une co-édition Théâtre du Rond-Point – Beaux Arts éditions.

Pas touche à Sakoch!

mercredi 22 septembre 2010

Suite à la publication sur ce blog d’un article sur le dessinateur Sakoch et la ressemblance de son trait avec celui de Reiser, ses amis se déchaînent sur Facebook. Petit florilège des échanges :

Sakoch Vendée-Huns : « Un article sur moi qui me casse gentiemment car ca aurait pu etre pire que ca de la part de la critique parisianiste ( mais ce n’est que le premier , y’en aura d’autres ) … il dit ce qu’il veut , c’est le jeu … mais là où y’a grave erreur dans son article , c’est que je ne compte pas ” entamer une carriere de dessinateur ” mais celle de peintre , a mes yeux le dessin n’est qu’une transition …pour le reste , je vous laisse juger … »

Anthony Azoug-Fontenelle
: « ヅ vaut mieux être critiquer que pas du tout… et quand bien même tes dessins ne plaisent pas a un petit con de journaleux… le principal c’est qu’ils plaisent a beaucoup d’autres personnes ! »

Sakoch Vendée-Huns : « ravi de te l’entendre dire Antho … mais en meme temps j’assume ma reference premiere a reiser , et me dire que je plagie reiser est a mon gout un super compliment …

Hu Shao Bei : « Il faudrait aussi vilipender tous ceux qui se sont inspirés de la ligne claire! Et tous ceux qui ont utilisé les pigments de Lascaux ou La grotte Chauvet…Tous les surréalistes venus après Breton ou Jarry! C’est pour moi un faux procès, et d’ailleurs vous aurez remarqué qu’ils ont pompé les lettres de l’alphabet pour écrire! Et en s’inspirant des polémistes, les plagiaires! Ceci écrit, c’est quand même une pub!

Sakoch Vendée-Huns : « c’est comme ca , c’est le jeu intellectualiste parisianiste de la critique comme je l’adore … il a ce droit absolu de dire ce qu’il pense sur moi et mes dessins , et je ne lui en veut meme pas , car c’est tout simplement le jeu qui veut ca … en plus , avec le recul , son analyse n’est rien en comparaison des boulets de canon d’insultes que j’ai pu avoir depuis la creation de mon FB et de certains de mes dessins … mais j’aimes bien … 🙂 »

Peter Patfawl : « oui mais ce type qui tiens le blog , francois ofrcadell , je le connais , je deteste ce mec qui viens dans nos soirées de dessinateurs et qui fait son faux cul pour après chier sur nous… je hais ce genre d’invidus et le jour où je le croise il a interet à ranger son air faux cul sinon je lui refais sa facade…Il faut le dire clairement , les vieux dessineux ont prit la mèche en grippe , tous!!! donc va falloir s’attendre à des critiques de leurs parts!!! mort aux cons!!! »

Peter Patfawl a bartik : « sakoch n’est pas un debutant et ça fait dix ans qu’il fait ce style et on ne l’a jamais enmerdé la dessus je pense…c’est juste forcadelle qui n’avait rien d’autre a faire que de cracher une fois de plus sur les “petit nouveaux” de la mèche…rien de plus… »

Bartik le Dessineux : « Je ne te connais pas trop mais quelle importance que tu empruntes un style du moment que les dessins soient de toi: il n’y a pas plagiat! D’autres ont imités Franquin, par exemple, toute leur vie et on ne leur fait pas un procès. Quant à Claire Brétecher ,dont tout le monde encense le style aujourd’hui, elle était loin de faire l’unanimité quand elle bossait chez Spirou…Bon faut voir le côté positif: une belle pub gratos car les gens voudront juger par eux-mêmes^^ »

Bartik le Dessineux : « Juste pour dire que pour débuter c’est pas plus mal d’emprunter un style , et encore faut-il y arriver, afin d’avoir plus de chance de plaire…quitte à dessiner d’une façon plus personnelle par la suite. C’est un procédé normal et je comprends même pas de quoi se mêle ce gars en mal d’article pour son blog… »

Quelques liens :
Peter PatfwalBartik

Illustration, dessin de Sakoch sur Facebook.

Nom de nom

lundi 20 septembre 2010

Contrairement à ce qui a été écrit sur ce blog, un des dessinateurs de La Mèche ne s’appelle pas Sakuch mais Sakoch. Ce qui est sûr en revanche c’est que ce jeune dessinateur n’hésite pas à reprendre un graphisme très proche de celui de Reiser pour entamer une carrière de dessinateur de presse.

Dans le passé on a connu en France des imitations de Cabu, Ralph Steadman, Lefred Thouron, Deligne, et en Allemagne, des contrefaçons de Reiser, déjà, et de Bretécher, mais à chaque fois cela à plus nuit à la «carrière » de l’imitateur qu’à celle de l’imité. Mais ce qui semble le plus grave c’est que les journaux et éditeurs encouragent ce pillage en publiant ce type d’emprunts.

Dans ce métier, se créer un style, trouver un trait, est souvent un travail de longue haleine, et l’obtention de la reconnaissance du public et des professionnels est l’aboutissement de longues années de recherches et de travail. Se démarquer des autres est signe d’originalité, en général c’est ce qu’on demande aux auteurs.

Sakoch dessine chaque samedi pour Ouest France, et pour le magazine vendéen  Le sans-culotte 85. Il devrait publier en octobre un recueil de 200 dessins « cyniquo-humoristiques » qu’il annonce « censuré » dans un entretien téléphonique accordé au site « Vimeo » . Dans cet entretien également publié dans le n°38 du Sans-Culotte 85, il parle de son futur  album (Gestes éditions), de ses diverses collaborations et de son admiration pour Hara-Kiri. Ce qui n’excuse rien.
En illustration, dessin publié dans le n°2 de La Mèche.